Fasozine.com : En quoi consiste « Altitude Nahouri » ?

Ouezen Louis Oulon : Altitude Nahouri est une compétition sportive de montée du Pic de Nahouri, cumulée avec un semi marathon. Les candidats prennent le départ au centre du village, à 5 kms pour le semi marathon, avant d’entamer la montée du pic qui culmine à 447m.

Quels objectifs voulez-vous atteindre en créant cette compétition ?

C’est une idée que nous avons mûrie pendant 10 ans avant d’obtenir les fonds nécessaires à sa réalisation. J’ai remarqué qu’ici au Burkina, l’athlétisme est le parent pauvre du sport, surtout quand on regarde les moyens énormes que l’on met dans le football. Ensuite, le Burkina a pratiquement un relief plat, ce qui n’avantage pas nos athlètes. D’où le choix du Pic qui fait partie du patrimoine de la région. Ce n’est pas pour rien que l’avion présidentiel s’appelait « Pic de Nahouri ». Il y a enfin la nécessité d’harmoniser la vie en communauté entre civils et militaires.

Combien de personnes ont participé au marathon ?

163 pour le semi marathon, 168 pour le marathon. Comme étrangers nous avons eu 3 Ivoiriens, 1 Français et 1 Ghanéen. Les 2 Nigériens qui s’étaient annoncés n’ont pas pu venir parce qu’ils n’ont pas obtenu les documents administratifs nécessaires dans leur pays. Ce sont des militaires et leur chef était en déplacement.

Comment s’organise la compétition ?

Nous lançons des appels à candidature par voie de presse. Les candidats s’inscrivent gratuitement par SMS, appel téléphonique et par e-mail. Le comité d’organisation est constitué de militaires, de paramilitaires et de civils, dans le souci de renforcer la cohésion.

Est-ce ce souci de cohésion qui vous a conduit à choisir le ministre de la Défense comme parrain ?

Mon choix s’est tourné vers le ministre de la Défense, Yéro Boly, car il est l’une des premières autorités à expliquer que cet évènement a sa raison d’être. Il m’a soutenu lors de la première édition et continue à le faire. Il y a aussi le colonel-major Gilbert Djendéré qui a mis ses hommes à notre disposition pour nous aider à tracer les sentiers. Pour le volet civil, nous avons des co-parrains qui sont le ministre de la Jeunesse, Justin Koutaba, et le ministre des Sports, Jean-Pierre Palm. Cela donne un équilibre civils-militaires mais nous restons ouverts à toute proposition.

Qu’a apporté « Altitude Nahouri » à la région ?

Altitude Nahouri est l’évènement qui rassemble le plus de monde dans la région depuis que le Tour du Faso ne passe plus à Po. Ensuite, les petits commerces se sont beaucoup développés dans la localité. Il est vrai qu’à la première édition, les gens ne savaient pas trop quoi faire mais cela a changé maintenant.

Altitude Nahouri a pris sa vitesse de croisière, quelles sont vos ambitions pour le futur ?

Nous ambitionnons maintenant de créer un village olympique, pour pouvoir accueillir les athlètes au moins 48 h avant la compétition, afin qu’ils puissent ainsi découvrir le Pic avant le début de la course. Nous sommes aussi actuellement en pourparlers avec le ministère en charge du Tourisme en vue de valoriser le site afin que le Pic de Nahouri retrouve de sa splendeur.

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