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Des Burkinabè à la finale du mondial 2010 : Ils retournent au pays très comblés

Publié le mardi 13 juillet 2010 à 00h37min

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Une petite délégation de Burkinabè composée d’hommes d’affaires et de cadres administratifs ont eu le privilège d’assister à la finale de la 19e coupe du monde de football le 11 juillet dernier en Afrique du Sud. Entre le plaisir que procure un match d’un tel niveau et l’ambiance « vuvuz-électrique » du Soccer city de Johannesburg, ils sont unanimes que cette Afrique du Sud-là a plus que mérité son attribution de l’organisation du mondial 2010.

Zambendé Théodore Sawadogo, président de la fédération burkinabè de football : « La FIFA n’a pas eu tort de nous donner cette chance »

Je crois que la finale a été belle. Les deux formations ont montré un bon jeu, surtout du côté de l’Espagne. D’ailleurs tout au long de la compétition, cette équipe a su garder son sang-froid et maintenir sa tactique et sa technique. Elle n’aime pas les longues balles et profite des occasions pour faire la différence. Cette finale-là nous a montré un football mondial assez intéressant.

Pour ce qui est de l’organisation, je dois dire qu’au niveau de l’Afrique, nous pouvons nous enorgueillir, car lorsqu’au niveau de la FIFA nous avons décidé d’organiser la coupe du monde en Afrique, plus d’un pensait qu’on n’allait pas le réussir. A quelques mois même de la compétition, certains étaient encore dubitatifs.

Mais je pense que tout s’est bien passé avec une finale et une grande cérémonie qui valaient la peine d’être vécues. Je pense que le tournoi s’est déroulé sans trop de problèmes. Sur le plan des infrastructures, ce pays nous a montré qu’il était capable d’assurer l’organisation. Ce fut une fête très réussie et la FIFA n’a pas eu tort de nous donner cette chance de prouver qu’en Afrique également, nous pouvons faire quelque chose de beau.

Djibrina Barry, conseiller à la présidence du Faso et SP du conseil présidentiel pour l’investissement :“Quand il y a mille beautés, on ne les décrit pas, on les vit”

C’était une belle finale. Je crois que le meilleur a gagné et il se trouvait que j’avais pronostiqué une victoire de l’Espagne. Contre la majeure partie de mes compagnons de voyage. Je trouve que les Espagnols ont fait un jeu très technique avec une bonne technique individuelle et cela a perturbé les Néerlandais. Ces derniers ne s’attendaient pas à cela tout comme leurs autres adversaires. L’adversaire du jour n’a pas pu rester serein, ce qui l’a amené à commettre beaucoup de fautes, soit 10 cartons dont 1 rouge. On s’est rendu compte que les Néerlandais ont paniqué. Et cela fait l’affaire de la Roja qui a déroulé son football fait de passes courtes, de dribbles, d’une bonne occupation du terrain… Donc les meilleurs ont gagné. D’ailleurs, quand j’ai lu la presse sud-africaine, elle a titré « Simply the best ».

Ce fut une très belle coupe. Tout a été magnifique dans cette compétition. Au final, c’est un grand défi que l’Afrique du Sud a relevé, surtout avec les appréhensions qu’avaient les pays du Nord. Chez certains même, ce n’étaient pas des appréhensions mais des actes d’hostilité. J’estime que l’Afrique du Sud a présenté son image réelle :

un pays merveilleux, un pays émergent et qui est en train d’atteindre la phase de pays très développé. Ce pays-là, c’est le niveau de développement de l’Europe en Afrique.

Ce qui a été extraordinaire, c’est l’organisation. On a tout vu : le sens de l’organisation, les investissements dans les infrastructures et cette espèce de communion, en dépit du fait qu’il n’y a que 20 ans, ce pays était dans l’apartheid. On a vu des Blancs et des Noirs se rassembler pour soutenir l’événement et toutes les équipes.

Pour nous Africains, ce pays a relevé un grand défi au nom du continent. Et c’est d’ailleurs cela qui nous permet d’avoir des motifs de satisfaction. Tout était beau. Comme dirait quelqu’un, quand il y a mille beautés, on ne les décrit pas, on les vit et vous et moi, nous avons eu la chance de vivre ces mille beautés.

Yacouba Barry, secrétaire général du gouvernement :« Le fait d’avoir vu Mandela au stade redonne plus de joie à notre participation »

J’ai vécu cette finale sous 2 angles. Le premier, c’est l’esprit, ce qui a entouré la cérémonie de clôture qui était très belle, l’ambiance au stade et dans notre groupe. Et tout cela fait la fierté de l’Afrique. Maintenant pour ce qui est de la finale, nous avons vu 2 équipes très techniques qui ont essayé de faire des calculs dans une partie qui n’était pas trop ouverte.

C’est normal, c’est un match de coupe. En définitive, le meilleur a gagné parce que l’Espagne a montré un jeu beaucoup plus construit et offensif. Tout au long du tournoi, je pense que les 2 finalistes méritaient d’y arriver. Et le meilleur a gagné.

J’avais un penchant pour les Espagnols dans la mesure où chez les Néerlandais, c’est Roben seul que je connais très bien grâce à la Ligue des champions ; je reconnais par contre tous les joueurs du Barça et du Real de Madrid à travers le petit écran. Donc j’étais un peu Espagnol. C’est vrai que j’avais déjà eu la chance de visiter l’Afrique du Sud, et la qualité et l’unanimité qui se dégagent ne me surprennent pas. Comme je le dis, dans ce pays-là, les gens ont sérieusement travaillé.

Johannesburg, Pretoria, Durban… toutes les grandes villes y sont construites à l’image des villes américaines et, quoi qu’on dise, les gens ont un minimum de moyens qui fait que nous sommes dans une grande société de consommation.

Je dirais même que c’est comme si nous étions quelque part aux USA. En tout cas, le travail a payé et je crois que c’est une fierté pour l’Afrique. Au départ, on a parlé d’insécurité or ailleurs, il y a autant d’insécurité qu’en Afrique du Sud. Heureusement qu’il y a unanimité sur le fait que l’organisation a été parfaite.

Nous devons donc travailler à progresser pour qu’à chaque fois qu’on voudra confier quelque chose à l’Afrique, il n’y ait pas de doute dès le départ. Je tiens aussi à rendre hommage à Mandela. Ce grand homme a fait la prison pendant plus de 20 ans dans des conditions difficiles. J’ai été au Roben Highlands.

Il est sorti, il a pardonné et pris conscience que le développement de l’Afrique du Sud passe par une situation de confiance qui rassure toutes les entités de ce pays. Et je pense que sa présence au stade témoigne de sa grandeur. Il a tenu à être là. Le fait de l’avoir vu redonne plus de joie à notre participation à cette coupe du monde et cela renforce notre conviction que Mandela est un super-homme.

Alexis Konkobo, directeur commercial et de la clientèle de la RTB et ancien journaliste sportif : « Ce fut une finale sérieuse »

Je dirais qu’on a assisté à une finale sérieuse au niveau de l’application tactique et technique de part et d’autre avec bien sûr les énervements et les tacles, par moments inadmissibles, des Néerlandais. Mais cela se comprend avec la pression.

En général, le match a été plaisant à suivre et l’Espagne a une fois de plus montré sa capacité à faire circuler le ballon avec une force extraordinaire dans l’entrejeu. Quand vous voyez un Xavi, un Iniesta ou un Alonso qui sont les porteurs d’eau de cette équipe espagnole, vous ne pouvez pas ne pas admirer la force de cette formation. Je pense même que c’est ce qui a fait la différence parce qu’à un moment donné, les Néerlandais étaient obligés de se regrouper car ils n’arrivaient pas à prendre le contrôle du jeu.

Ce ne fut pas une très grande finale comme on l’attendait. Après tout, je pense que l’Afrique du Sud a montré que notre continent est capable d’organiser de grands évènements. C’est vrai que les gens pensent que ce pays est un extrait de l’Europe importé en Afrique, mais quoi qu’on dise, ce pays nous a valablement représentés à cette coupe du monde.

Les petits couacs du début sont vite rentrés dans l’ordre. Il y a une parfaite synchronisation entre le déroulement de la fête, la cérémonie de clôture et la finale. Vous vous rendez compte que ce sont des professionnels qui en ont été à l’origine. Désormais, on aura davantage confiance en l’Afrique dans l’organisation des grandes manifestations.

La FIFA même a beaucoup hésité avant d’attribuer la compétition à l’Afrique. Maintenant, je crois que la confiance est établie et les préjugés sont tombés. On peut alors travailler plus sereinement pour que d’autres pays comme le Maroc, l’Algérie, l’Egypte et le Nigeria puissent être candidats à l’organisation, un jour, d’un tel événement.

Propos recueillis à Johannesburg par

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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