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Présidentielle 2010 : le calme avant la tempête ?

Publié le lundi 12 juillet 2010 à 00h38min

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C’est dire que quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle à venir, nul ne pourra faire l’économie d’une refondation politique en profondeur. Celle-ci viendra en sus de la mise en œuvre du programme qui sera porté au pouvoir s’il ne l’ambitionne pas déjà. Pour Blaise COMPAORE, plus que tous les autres éventuels candidats, il s’agira de poursuivre l’œuvre entreprise depuis des années pour laisser à la postérité, le Burkina de paix et de stabilité rayonnant au plan international qu’il a bâti. Pour de tels travaux d’Hercule, il est prétentieux de chercher à fixer des limites dans le temps. Il faut plutôt donner du temps au temps afin que le temps soit toujours au beau fixe au Burkina Faso.

A un peu moins de cinq mois de l’élection présidentielle, le calme apparent observé au sein du landerneau politique entraine des questionnements multiples allant de la capacité des partis politiques de l’opposition à jouer le rôle qui devrait être le leur dans l’enracinement de la démocratie, à l’opportunité même de la tenue du scrutin au regard des données que certains n’hésitent pas à qualifier « d’objectives ».

Hormis l’UNIR/PS de Me Bénewindé SANKARA qui s’active à l’installation de ses directeurs de campagne régionaux, au sein des autres partis politiques de l’opposition, c’est le calme plat. Entre le PDP/PS de François OUEDRAOGO qui se complait dans son jeu favori de la « victime du pouvoir » et qui est en proie à des déchirements internes, et Maxime KABORE le « Belge » qui joue aux abonnés absents, on a très peu à se mettre sous la dent, en dehors des « pitreries de Laurent BADO et de son PAREN spécialistes de la fausse vraie alternance au sommet du parti et des entourloupes de certains acteurs qui jouent à se faire peur. C’est dire si les partants officiels font languir l’électorat qui attend Godot dans la posture du penseur de Rodin et si les non-partants officiels manquent d’entregent pour être crédibles.

C’est vrai qu’on pourrait soutenir qu’on a encore le temps de voir venir et qu’à quelque cinq mois rien ne presse, mais avec ce dont on nous a habitués dans ce pays, reconnaissons qu’il n’est pas de trop de demander à voir et à exiger un peu de mouvement. Cela d’autant plus que pour certains candidats déclarés ou qui vont le faire à coup sûr, tout est à inventer. Même s’il est probable que chacun cache son jeu et que tous les agendas politiques ont leurs parts de mystère, il n’en demeure pas moins qu’on est dans un domaine où l’improvisation peut se révéler le pire des adversaires.
On pourrait toujours rétorquer que l’essentiel c’est de savoir partir à point, il n’empêche que la situation actuelle suscite des théories plus ou moins plausibles et par conséquent certains positionnements pour le moins biscornus. Ainsi, dans le camp des sceptiques sur la tenue de cette élection, on se sent conforté dans ses convictions. A tort ou à raison ; même si on est conscient qu’on n’est pas maître du jeu et qu’on tire un peu trop sur ses propres arguments.

Invoquant le « faible » taux d’inscription des électeurs sur les listes électorales combiné aux difficultés que rencontre l’opération de délivrance des cartes d’identité nationales sur le terrain, certains d’entre eux demandent carrément la « prise en otage » de cette élection. Au rang de ceux-ci, l’UNDD de Hermann YAMEOGO qui n’en démord pas avec son préalable de refondation du système politique et institutionnel burkinabè.

Comme griefs à l’encontre de ce système politico-institutionnel il invoque entre autres : la confusion des pouvoirs politiques et économiques, le non-respect grandissant de la hiérarchie des normes juridiques, etc. Avec les néo-chantres de l’alternance et les refondateurs issus des rangs même du CDP, le courant réformateur semble prendre de l’ampleur même si tout indique qu’on y dort certainement dans le même lit, mais on est loin de faire les mêmes rêves. Sera-t-il cependant assez représentatif de l’opinion pour « balayer » la présidentielle à venir et imposer une mise entre parenthèse des institutions au profit de sa refondation ? On peut en douter dans la mesure où, malgré les griefs plus ou moins réels que l’on peut faire au système politique burkinabè, il fonctionne jusque-là assez bien en maintenant des acquis reconnus par tous, notamment la paix sociale et la stabilité, gages de développement.

C’est dire que s’il y a reformatage à faire, celui-ci pourrait tout aussi bien intervenir après la présidentielle et même être porté par elle. En effet pourquoi ne pas se servir de l’élection présidentielle et de la campagne qu’elle engendrera comme des moyens de sensibilisation sur le sujet ? Ce pourrait être ainsi l’occasion pour chacun de faire valoir ses arguments et à défaut d’être éventuellement élu, de faire entendre ses opinions et de les défendre. Mieux, certains candidats qui manquent cruellement de thèmes de campagne devraient s’en réjouir et s’en inspirer. L’occasion fait le larron dit-on !

En attendant, ce qui est sûr, c’est qu’aucune élection n’a entrainé autant de controverses que celle qui se prépare. Un bruissement et un foisonnement d’idées qui cachent mal l’empressement de certains à vouloir être « calife à la place du calife » et à tout le moins de marquer leurs différences et leur pari pour le futur. Car, ne nous y trompons pas, c’est l’après Blaise COMPAORE qui donne des « idées » à tous ceux qui ergotent actuellement sur l’agenda politique.

Ambitions légitimes, mais beaucoup plus à légitimer car de la coupe aux lèvres il y a du chemin, même si certains rêvent de forcer les évènements. Heureusement, rien ne semble pouvoir perturber la sérénité du peuple, souverain suprême. La cacophonie ambiante participe au jeu et est incontestablement une preuve de la vitalité de la démocratie burkinabè et de sa capacité à inventer les solutions pour sa propre régénerescence. Il n’ya donc pas de quoi s’inquiéter outre mesure. Toute chose arrivera à point nommé pour peu qu’on fasse confiance au peuple et que pour ce faire on lui reconnaisse la capacité à déterminer par lui-même son avenir.

Il est vrai que certains acteurs préfèrent s’arroger le droit de parler et de choisir en ses lieux et place sans aucun mandat et par procuration. N’est-ce pas pour eux un aveu cinglant d’illégitimité ?
C’est dire que quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle à venir, nul ne pourra faire l’économie d’une refondation politique en profondeur. Celle-ci viendra en sus de la mise en œuvre du programme qui sera porté au pouvoir s’il ne l’ambitionne pas déjà. Pour Blaise COMPAORE, plus que tous les autres éventuels candidats, il s’agira de poursuivre l’œuvre entreprise depuis des années pour laisser à la postérité, le Burkina de paix et de stabilité rayonnant au plan international qu’il a bâti. Pour de tels travaux d’Hercule, il est prétentieux de chercher à fixer des limites dans le temps. Il faut plutôt donner du temps au temps afin que le temps soit toujours au beau fixe au Burkina Faso. C’est dire qu’élection présidentielle ou pas, le pays est à une période charnière de son histoire.

Alpha YAYA

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 12 juillet 2010 à 04:41 En réponse à : Présidentielle 2010 : le calme avant la tempête ?

    L article est nul. C est Plutot Francois Kabore du PDP/PS. vous ne savez meme pas qui dirrige les partis d oposition et vous osez ecrire pour en parler. sale boulot MR.le Jounalist. Vraiment article lamentable.

  • Le 12 juillet 2010 à 09:28, par TRAORE En réponse à : Présidentielle 2010 : le calme avant la tempête ?

    Pour une fois je suis d’accord avec un écrit de l’Opinion. Comme quoi, y a que les imbéciles qui ne changent pas (possiblement dans les deux sens). C’est vrai qu’il encense toujours le pouvoir en place, mais il n’en reste pas moins vrai que l’opposition ne fait pas grand chose pour mieux se (op)positionner. Quoi qu’on puisse en penser, elle a plus d’efforts à fournir. Le pouvoir lui a l’avantage d’être déjà connu, il a des représentants partout, qui ne perdent aucune occasion de parler en son nom. Tout ce qui se construit dans ce pays est mis à son crédit. Or nous savons nos populations grandement analphabètes. Elles n’arrivent pas toujours à faire la part entre le vrai et le faux. Ce n’est donc pas en se contentant de déclarations dans la presse (écrite, car la télé est bien moins accessible aux opposants) que l’on peut les sensibiliser. D’abord, Ceux qui savent lire et comprendre dans ce pays ne sont pas les plus nombreux (mettons en exagérant, 25%). Parmi eux, il n’y a que quelques privilégiés qui ont accès aux journaux traitant de l’actualité politique du Burkina (exagérons à 1% de la population totale soit 140.000 personnes). Et parmi ceux-là, peu s’intéressent aux articles sur l’actualité politique nationale (10% de 140000, soit 14000). Si on sait que la plus grande concentration de journaux se limite à Bobo et Ouaga (70% environ), on comprend aisément que certains hameaux du Burkina n’entendront jamais parler d’un parti qui ne se contente que d’écrits dans la presse. Il est vrai que les chiffres donnés ici ne se fondent sur rien. Et qu’on peut espérer que dans les faits il y a un plus grand nombre de lecteurs. Mais même Barack Obama qui aurait utilisé grandement le net lors de sa campagne (surtout pour récolter des fonds) ne s’est pas contenté de simples déclarations dans la presse pour gagner son élection. Son parti disposait déjà d’hommes sérieusement outillés sur toute l’étendue du territoire américain.

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