« Un but stupide que nous prenons dans les dernières minutes », a relevé l’entraîneur des Etalons juniors, Rainer Willfield. En effet, c’en était vraiment un, puisqu’on avait entamé la dernière minute des arrêts de jeu de la rencontre lorsque deux joueurs burkinabè, Ismaël Zagré et Arnaud Bambara se sont disputés inutilement un ballon hors de leur surface de réparation alors qu’il n’y avait aucun danger, permettant ainsi aux juniors marocains de surprendre le gardien de but, Moussa Germain Sanou et marquer l’unique but du match.

C’était suite à une incompréhension sous le coup de l’énervement des Burkinabè qui ont passé leur temps à protester bruyamment contre les décisions de l’arbitre. Et pourtant, pour leur deuxième sortie amicale contre les Lionceaux de l’Atlas du Maroc, qui s’est jouée cette fois sur le terrain de Maroc Telecom à Rabat le 4 juillet dernier, les Etalons juniors étaient bien en place tactiquement et ont bien engagé la partie.

Les Lionceaux, eux, l’ont entamé pieds au plancher, jouant haut en tentant d’impressionner par leur gabarit et un engagement physique. Ce qui n’a pas déstabilisé l’organisation de jeu des Burkinabè dont l’encadrement technique avait procédé à quelques réaménagements suite aux absences du défenseur central et capitaine, Mamadou Thiombiano rentré à Ouagadougou et remplacé par Dalhata Soro et de l’attaquant Louckmane Ouédraogo, malade, remplacé par le milieu de terrain Rachid Coulibaly, faisant en sorte que Fadil Sido joue un peu plus devant en soutien à l’attaquant Souleymane Sawadogo.

Les jeunes Burkinabè ont été beaucoup plus présents dans le jeu qui était quelque peu équilibré mais ont été moins mordants sur le plan offensif. Les Lionceaux de l’Atlas, qui avaient du mal à trouver la faille, ont procédé dès l’entame de la deuxième période à quatre changements puis à trois autres par la suite. Ce qui leur a permis de varier leur jeu et de placer quelques accélérations. Mais, de part et d’autre, les défenses ont pris le pas sur les attaques, en bloquant surtout les couloirs, permettant surtout aux gardiens de but de passer une soirée tranquille en dehors de cette mésentente dans la défense burkinabè qui a offert le but de la victoire aux Marocains dans les arrêts de jeu.

Une attitude qui ne s’explique pas pour de jeunes joueurs lors d’un match amical se jouant surtout à l’extérieur. Dans l’ensemble, ce fut de bons matchs tests pour les Etalons juniors qui ont encore quelques semaines pour procéder à des réglages en attendant l’expédition de Cotonou où ils y affronteront les Ecureuils juniors du Bénin en principe le 24 juillet prochain pour le compte de la phase aller des éliminatoires de la CAN juniors 2011.

Rainer Willfield (Entraîneur des Etalons juniors) : « Nous avons décelé nos lacunes »

Comment analysez-vous cette deuxième sortie de votre équipe ?

Il est vrai que nous avons perdu mais quand on a observé l’ensemble de la rencontre, il est injuste de prendre un but dans les dernières minutes sur un des rares tirs de l’adversaire. Je crois que l’équipe a bien joué malgré la fatigue de l’Espagne où elle avait pris part à un tournoi. Entre les deux matchs face au Maroc, nous avons eu deux jours de récupération et un seul décrassage, malgré tout, nous avons mieux joué au deuxième match. J’aurais souhaité un nul au lieu de prendre un but stupide mais c’est le football où les erreurs ne pardonnent pas. »

Qu’est ce qui a expliqué l’énervement de vos joueurs ?

En principe, c’est moi qui dois féliciter l’arbitre pour le travail qu’il a fait mais là, ce fut trop flagrant. J’ai eu l’impression qu’à tout moment où il pouvait faire quelque chose contre nous, il ne ratait pas l’occasion. Nous n’avons pas perdu par la faute de l’arbitre mais il a favorisé l’équipe marocaine et c’est dommage parce que dans le football des jeunes, on veut mieux se préparer et voir qui joue bien au lieu de profiter ou d’être handicapé par la faute de l’arbitrage.

Quel bilan faites-vous de la préparation de votre équipe après le tournoi en Espagne et les matchs amicaux au Maroc ?

Ce fut une tournée très chargée au cours de laquelle, les joueurs devaient se donner à fond même si quelques adversaires étaient faibles. Mais il fallait d’abord les gagner. En Espagne, on a eu des matchs de deux fois vingt-cinq minutes mais l’intensité était plus forte que pendant quatre-vingt-dix minutes parce qu’il fallait réaliser quelque chose de bon dans ce petit temps. Nous avons au total eu douze matchs qui ont une fois de plus permis d’accroître l’expérience de ces jeunes. Pour le dernier match de Rabat, nous avons donné les directives de jouer comme si nous étions à Cotonou pour la phase aller des éliminatoires de la CAN juniors face au Bénin. Tous ces matchs nous permettent de pouvoir déceler nos lacunes de même que nos forces et voir ce qu’il faut davantage travailler pour bien aborder les éliminatoires.

Antoine BATTIONO (Envoyé spécial)

Le Pays