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Surveillance des maladies animales : Des techniques de capture et de prélèvement enseignées à des spécialistes

Publié le mercredi 30 juin 2010 à 00h48min

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Le ranch du gibier du Nazinga, dans la province du Nahouri (région du Centre-Sud du Burkina Faso) abrite, du 28 juin au 3 juillet 2010, un atelier de formation régionale en capture d’animaux sauvages, technique de prélèvement pour la surveillance des maladies animales.

Les maladies de la faune sauvage peuvent avoir des répercutions sur les animaux domestiques et sur la santé humaine. Il y a donc urgence, de renforcer la collaboration intersectoriellefaune/bétail/homme pour prévenir le mal. Dans ce sens, un atelier de formation régionale se tient au Burkina faso, du 28 juin au 3 juillet 2010.

La rencontre se déroule précisément dans le ranch de gibier du Nazinga à environ 60 km de Pô, chef-lieu de la province du Nahouri. Elle regroupe des cadres de la faune sauvage, des épidémiogiques du secteur de la santé animale. Il s’agit pour eux d’être formés en technique de capture animale et de prélèvement pour la surveillance des maladies animales dans la région Afrique de l’Ouest.

Les participants ont deux jours d’apprentissage théorique. Ensuite, quatre jours sont consacrés à la pratique sur le terrain, des théories apprises dans les salles de cours. A entendre l’un des formateurs, Tracy Mc Craken, spécialiste dans la capture des oiseaux, les apprenants seront répartis en de petits groupes.

Ainsi, on aura un groupe chargé de la capture des oiseaux, un deuxième groupe chargé de la capture des oies (canards sauvages). Quant au troisième groupe, il est chargé de la capture des petits ruminants, enfin, le quatrième des gros ruminants dont les buffles. "La pratique sera très bénéfique pour les spécialistes apprenants. En effet, ils vont apprendre sur les bêtes capturées, à faire l’échantillonnage etc", a précisé la formatrice. Et d’ajouter que les participants pourront emmener les différents échantillons dans leurs pays respectifs.

De son côté, le directeur des services vétérinaires du Burkina Faso, Dr Marcel Nagalo, a souligné que l’atelier régional revêt une importance capitale et est d’actualité. Selon lui, "le nouveau défi du 21e siècle qui est de vivre à nouveau avec une incertitude infectueuse suite à la pandémie de la grippe H5N1 commande de renforcer les systèmes de surveillance pour faire face aux risques sanitaires imprévisibles."

Nécessité d’un partenariat d’envergure

Le directeur des services vétérinaires a indiqué les multiples avantages de l’atelier de formation. Pour Dr Nagalo, le programme de la session ambitionne de couvrir de manière théorique et pratique les notions sur l’écologie et les facteurs environnementaux des maladies.

Il a poursuivi que, la formation permettra l’identification des oiseaux sauvages et leur rôle dans l’épidémiologie de l’influenza aviaire, les techniques de captures chimiques, la revue des maladies prioritaires de la faune sauvage, le concept "un monde, une seule santé". Sans oublier la réalisation d’une surveillance intégrée de maladies, les techniques de traitement et de manipulation de prélèvements etc. "Les notions et pratiques vous seront dispensées par des experts rompus à la tâche, mais également par des échanges d’expérience entre vous", a soutenu Marcel Nagalo.

Il a suggéré qu’à l’issue de la formation, un réseau de compétence puisse se constituer et poursuivre l’objectif de la maîtrise de l’interface faune/bétail/homme dans la région Ouest africaine. L’atelier de formation régionale est une initiative du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA). Le bureau bénéficie de la collaboration de la coordination nationale du Programme d’appui aux plans nationaux intègre de lutte contre la grippe aviaire et humaine (APINAP-AHI).

De l’avis du fonctionnaire chargé de la santé animale, Dr Hiver Boussimi, représentant le directeur de l’UA-BIRA, l’apparition du sous-type H5N1 de la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP) en Asie en 1996 et de sa propagation en Europe et en Afrique, a causé de lourdes pertes économiques.

Il a cité l’impact de cette maladie sur la volaille, les mortalités importantes chez les oiseaux sauvages et de nombreuses pertes en vies humaines. "Cela a accru l’importance de la nécessité d’une plus grande coopération entre les secteurs de la faune, de l’élevage et de la santé humaine dans la lutte contre les maladies réémergentes transfrontalières", a rappelé Dr Hiver Boussimi.

Selon Dr Boussimi, le programme SPINAP-AHI a pris des dispositions financières et techniques pour permettre aux pays d’Afrique , des Caraïbes et du Pacifique (ACP), d’intégrer la surveillance des maladies de la faune sauvage dans leurs plans nationaux pour la lutte contre la grippe aviaire pathogène.

Le SPINAP-AHI est un programme de trois ans et demi exécuté, par l’Union africaine à travers l’UA-BIRA, avec le soutien financier de la Commission européenne (CE). Il vise à contribuer à la réduction des impacts socio-économiques et la perte de vies humaines résultant de la grippe aviaire dans 47 pays ACP.

Alban KINI (alban_kin@yahoo.fr)

Sidwaya

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