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France # Afrique du Sud dans un fan fest : La fierté patriotique au-dessus de l’élimination

Publié le jeudi 24 juin 2010 à 02h26min

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C’est au Free state stadium de Mangaung/Bloemfontein à 394 km de Johannesburg que les Bafana Bafana ont battu les Bleus de Raymond Domenech (2-1). A défaut de s’offrir ce voyage à 550R soit 38 500F, nous nous sommes rabattu sur un « fan fest » (village du mondial dressé dans un parc) à Nelson Mandela Square à Sandton City, un quartier de Johannesbourg. Au-delà de l’élimination, c’est surtout la fierté de voir leur équipe sortir la tête haute qui a animé les supporters sud-africains à la fin du match.

C’est à 12h TU, 14h à Jobourg, que nous avons décidé d’aller suivre ce match France # Afrique du Sud à Nelson Mandela Square à Sandton City, un centre commercial de la ville avec un parc. Mon souhait, comme nous l’avait suggéré notre directeur de rédaction, était de voir la ferveur de Soweto lors d’un match des Bafana Bafana, mais nous avouons que nous n’avons pas su résister à la trouille, car d’aucuns disaient que les choses pouvaient tourner au vinaigre pour peu que le résultat du match ne soit pas en faveur du pays hôte.

Nous avons été rassuré à ce sujet par les volontaires la veille au centre des médias, qui nous ont fortement déconseillé ce voyage. Alors, cap sur Nelson Mandela Square donc, un hypermarché avec une terrasse aussi large que le jardin Reemdoogo.

Ecran plasma Sonny (4,5m sur 2,5m), deux haut-parleurs aussi gigantesques qu’une barrique, les chaises individuelles pour les premiers venus, les gradins à l’arrière pour les plus chauds ; toutes les commodités logistiques étaient réunies pour suivre ce match dans les conditions d’un stade.

Au dehors, la statue de Mandela, encerclée par des barres et des restaurants haut de gamme, suivait la transe des centaines de personnes survoltées. Celles-ci ne vibraient que pour les Bafana. Certains ont emporté des tambours. Leurs sons mélangés aux fameux vuvuzelas, donnaient l’impression de faire bouger les murs de l’enceinte. Dès le coup d’envoi, l’on a commencé à entonner à pleine gorge, la bien connue chanson : Shosholoza.

Et lorsque 20 minutes de jeu plus tard, Bongani Khumalo surplombe Abou Diaby pour tromper le gardien français, Hugo Lloris, là, le plancher en bois qui servait de sol, a été sérieusement secoué, tellement l’euphorie était totale.

Puis quand Katlego Mphela a doublé la mise, nous avons eu peur pour le matériel installé. C’était de la folie. Mais c’est sûr qu’un troisième but aurait soulevé le toit de chaume du fan fest. Même la réduction du score de Florent Malouda n’a pas diminué l’effervescence.

A la fin, un speaker annonce le résultat de Mexique # Uruguay (0-1). Les Bafana Bafana sont éliminés pour n’avoir pas marqué beaucoup de buts. « Nous aurions pu perdre le match, mais nous sommes toujours gagnants car nous resteront les hôtes de cette Coupe du monde », nous a confié un homme, triste et heureux à la fois, debout sous la statue de bronze géante de l’ancien président Mandela.

"On a bien joué aujourd’hui, car nous sommes un peuple de combattants. Et je suis heureux pour ces gamins et pour toute l’Afrique du sud", a commenté pour sa part, Nqabisa Yili, un jeune de 34 ans, employé dans une société informatique au Mandela Square. Il a déserté son bureau pour venir suivre le match. Pour ma part, j’étais peiné de voir la joie chez ces gens, même sortis de la compétition.

L’Afrique du Sud est devenue le premier pays organisateur à quitter le tournoi au premier tour depuis 1930. Mais ça, c’est pour l’histoire. La nation arc-en-ciel est fière de ses enfants.

De notre envoyé spécial au mondial 2010, Kader Traoré


Les coulisses du match

• L’ancien international sud-africain, Shaun Bartlett, consultant sur la chaîne Supersport 3, a commenté la victoire de l’Afrique du Sud sur la France. Selon lui, les Bafana Bafana ont restauré la fierté d’une nation à travers une splendide performance contre une équipe française démantelée. « Nous avons pu voir que l’Afrique du Sud est entrée dans le jeu avec l’intention d’obtenir les trois points et en jouant très offensive ». Il a expliqué qu’il a manqué à ses compatriotes encore plus de temps pour obtenir le 3e but et que le score est le reflet de la façon dont les Bafana Bafana ont joué et non pas comment les Français ont été décevants.

• C’est un affectif adieu que Carlos Alberto Parreira, le sélectionneur sud-africain, a fait à la nation arc-en-ciel. Il était presque en larme à la conférence de presse d’après-match lorsqu’il a affirmé avoir eu le soutien incroyable de tout un pays. « J’ai passé 18 mois ici (à partir de 2006-2008), mais malheureusement j’ai dû quitter à cause d’un problème de famille. Les gens d’ici ont cru en moi et m’ont ramené l’an dernier. Je suis d’autant plus ému car je suis le seul entraîneur à avoir fait 6 coupes du monde. C’est un moment de fierté pour moi ».

• Revenant sur le refus de Raymond Domenech de le saluer à la fin du match, Parreira a souligné que l’adjoint du Français lui a dit que le Brésilien avait dit que la France ne méritait pas d’être à la Coupe du Monde, après sa qualification grâce à la main de Thierry Henry. Le sélectionneur des Bafana a démenti ses propos. « Il n’y avait aucun dialogue entre nous, mais pour une question de politesse, je suis allé pour lui serrer la main parce que je savais que c’était la dernière fois qu’il coachait pour la France. Je trouve très lamentable ce qui s’est passé", a déclaré Parreira.

Rassemblés au Mandela Square par, Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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