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Kadré Désiré Ouédraogo, ambassadeur du Burkina à Bruxelles et auprès de l’Union européenne : « Je suis sûr que les pays ACP parleront d’une même voix... »

Publié le dimanche 20 juin 2010 à 23h59min

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Présent à Ouagadougou dans le cadre des sessions ACP-UE qui se tiennent dans la capitale burkinabè, l’ambassadeur Kadré Désiré Ouédraogo (KDO) situe l’importance de ces deux rencontres et reste convaincu que les pays ACP parleront d’une même voix, face à leur partenaire qu’est l’Union européenne sur de nombreuses questions.

Sidwaya (S.) : Quels sont les objectifs de la rencontre des ministres de la zone ACP ?

Kadré Désiré Ouédraogo (K.D.O.) : Le Conseil des ministres est l’instance de décision du groupe ACP, c’est-à-dire les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qui sont en partenariat avec l’Union européenne. Ce Conseil des ministres se réunit deux fois par an.

Et à chaque tenue de cette réunion, il passe en revue tous les éléments portant sur le partenariat de l’Union européenne et des Etats ACP. La réunion de Ouagadougou se penche sur des questions institutionnelles, de gestion administrative et financière du secrétariat du groupe ACP, des questions commerciales, entre autre le problème des accords de partenariat économiques.

Il y a aussi des questions qui portent sur des produits de base, qui sont les préoccupations essentielles du groupe des ACP. Il s’agit des produits comme le sucre, la banane, le coton, le riz et tout ce qui entrave le commerce de ces produits. Il s’agit également de passer en revue les préférences que notre partenaire, l’Union européenne accorde aux Etats ACP, pour l’accès à son marché pour ce genre de produits.

Il y a également des questions relatives à la coopération pour le financement du développement, c’est-à-dire tout ce qui a trait au Fonds européen pour le développement. Sur le plan politique, des sujets sur les situations de crise en Afrique sont également passées en revue pour préparer le dialogue avec l’Union européenne.

L’accord de Cotonou est basé sur un certain nombre de principes démocratiques. Et lorsqu’un Etat viole ces principes, il y a en principe, un dialogue qui s’instaure avec l’Union européenne pour rétablir la situation. C’est ainsi que l’on passe en revue tous les pays où il y a un cas de crise pour que les ministres évaluent l’évolution de la situation, avant d’en parler avec l’UE. Il y a les questions relatives à la deuxième révision de l’accord de Cotonou.

Il a été signé en 2000, pour 20 ans. Mais il est indiqué qu’il doit être révisé tous les cinq ans. On a procédé à la première révision en 2005 au Luxembourg et à Ouagadougou sera signée la 2e révision. Elle concerne un certain nombre d’articles qui ont été revus pour adapter cet accord à la situation actuelle. Il y a par exemple une meilleure implication des parlements dans la programmation des programmes indicatifs régionaux.

Il y a un assouplissement du dialogue politique entre l’Union européenne et les ACP et il y a un certain nombre de dispositifs qui sont changés pour tenir compte de l’avènement de certaines structures comme l’Union africaine qui n’était pas née mais qu’il faut intégrer dans le processus de coopération avec l’Union européenne. Il y a des ajustements en matière des droits humains.

En matière de migration, on a maintenu les articles de 2005, mais il y a d’autres articles qui ont été revus pour tenir compte des protocoles financiers qui sont changés ou bien simplement sur certains protocoles sur les produits de base, en fonction du régime européen qui a changé. L’Union européenne a réformé son marché du sucre, donc il va falloir adapter le contenu de l’accord de Cotonou à cette donne. Elle a aussi changé son régime de coton.

C’est la même chose, il faut tenir compte de tous ces changements. Enfin, les accords de partenariat économiques doivent venir compléter l’accord de Cotonou et il faut en tenir compte dans le texte de l’accord. Tous ces changements ont fait l’objet de négociations et ces négociations ont été bouclées et le texte consensuel sera solennellement signé à Ouagadougou dans l’après-midi du 22 juin.

S. : Etes-vous confiant que les pays ACP parleront d’une même voix face au partenaire qu’est l’UE ?

K.D.O. : Il y a un certain consensus de la part des pays ACP. Si vous prenez l’exemple des APE, les préoccupations sont communes et sont pratiquement les mêmes dans toutes les six régions ACP.

Je suis sûr que les pays ACP parleront d’une même voix pour faire entendre leurs préoccupations par le partenaire européen ; lequel partenaire exprimera ses propres préoccupations, parce que dans un partenariat, il faut s’écouter. Les Européens aussi ont quelque chose qu’ils veulent nous faire comprendre et nous montrer comment ils progressent vers l’édification de leur union et que nous prenions en compte leurs préoccupations et leurs objectifs.

Propos recueillis par Gabriel SAMA

Sidwaya

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