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Encasernement des combattants des Forces nouvelles : Attendons de voir !

Publié le jeudi 17 juin 2010 à 00h17min

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On n’y croyait plus et c’est justement au moment où on s’y attendait le moins que les Forces nouvelles (FN), l’ex-rébellion en Côte d’Ivoire, ont entamé, ce mardi 15 juin 2010, l’opération d’encasernement de ses combattants. Et c’est Korhogo qui a abrité la cérémonie officielle de lancement de cette opération.

Celle-ci permettra de regrouper à terme dans quatre casernes (Bouaké, Korhogo, Séguélé et Man) quelques 5 000 ex-rebelles qui intégreront les effectifs des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI). Pour symbolique qu’elle soit, cette cérémonie de Korhogo marque le début du processus du désarment des FN et ouvre des perspectives pour la réunification du pays.

Les ex-combattants qui ne seront pas jugés aptes à intégrer la nouvelle armée ivoirienne, seront démobilisés, désarmés et dédommagés à hauteur de 500 000 FCFA par tête de pipe.

Cet événement à Korhogo suscite beaucoup d’espoir et on se surprend même à rêver de la tenue prochaine des consultations électorales sans cesse reporter dans ce pays depuis décembre 2005. Et pourtant l’arbre ne doit pas cacher la forêt. On doit en effet se garder de tout optimisme béat car les embûches potentielles sur le chemin du désarmement et de la réunification sont très nombreuses.

Le premier obstacle est d’ordre financier. Et pour cause, l’argent pour mener à bien cette opération de désarmement n’est pas encore un acquis. Or c’est une lapalissade d’affirmer qu’on ne badine pas avec le pognon d’hommes qui ont déjà été au front. Alors pour une histoire de « feuilles », tout peut facilement péter et rapidement on peut se retrouver à la case départ. Les autorités ivoiriennes et la communauté internationale gagneraient à mettre à disposition la manne financière nécessaire au bon déroulement de cette opération.

L’autre écueil pourrait être la colère éventuelle des ex-combattants non retenus pour faire partie des FANCI. Tout comme l’affaire d’argent, c’est une situation délicate que l’état-major des FN devra savoir négocier avec doigtée au risque de devoir faire face à de sérieuses difficultés.

Le troisième point qui est de la même veine que le second est surtout la gestion que les FN feront des 6 ex-commandants de zones. Il est prévu de redécouper la zone sous contrôle de l’ex-rébellion qui passera de 10 à 4 zones (Bouaké, Séguéla, Korhogo et Man).

Enfin, il faudrait que durant tout le processus, Laurent Gbagbo et son clan joue franc-jeu et en s’abstenant de mettre le feu aux poudres. Si ces quatre points sont exécutés de la meilleure façon qui soit, alors il est évident que la Côte d’Ivoire sera véritablement sur le bon versant de la sortie de crise.

Il faut dire que nous tenons là une occasion en or pour tester et nous rendre compte l’engagement pour la paix de chacun des protagonistes de cette crise qui ne fait que perdurer depuis le 19 septembre 2002. Au-delà des discours et autres déclarations de bonnes intentions, Soro et Gbagbo tiennent là une opportunité pour prouver qu’ils sont vraiment pour la paix.

Ils ont décidé de jouer balle à terre, espérons que cette fois-ci, nul vient à la fête avec un gourdin dans le boubou. Le peuple ivoirien qui souffre beaucoup de cette grave crise les regarde, croise les doigts et espère que leurs dirigeants du pays prendront en compte l’intérêt général de la nation.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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