Opposition togolaise : Après Olympio, le “Bélier noir” apprivoisé ?
- Gilchrist Olympio
Contre vents et marées, Faure Gnassingbé, qui a succédé à son défunt père Eyadema en 2005, demeure scotché au trône après le scrutin contesté du 04 mars 2010. Une élection gagnée d’avance, grâce à la mainmise du Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti présidentiel au pouvoir depuis 1963, sur la machine étatique, et à une opposition délabrée suite à la défection de ses principaux ténors dont les raisons ne convainquent toujours personne.
Le désistement le plus spectaculaire aura été celui de Gilchrist Olympio, figure historique de l’opposition, qui avait toujours juré de venger son père, assassiné, par les urnes. Hélas, la guerre des héritiers n’aura pas lieu, à cause d’un mal de dos décrété à des milliers de kilomètres du champ de bataille, ouvrant ainsi la voie à un règne éternel à Gnassingbé fils.
Car, en vain, Jean-Pierre Fabre tentera de rallumer le flambeau de l’Union des forces du changement (UFC). La suite, on la connaît. A peine le champion a-t-il reçu l’onction du syndicat des chefs d’Etat africains que l’illustre malade de Washington vendangera toute sa vie de combat politique, et l’espoir d’une partie non négligeable de l’électorat togolais, contre quelques strapontins ministériels, faisant ainsi le deuil de ses ambitions politiques.
Il n’en faudra pas plus pour que l’UFC vole en éclats, mais là ne s’arrêtera pas la déconfiture des contempteurs de la dynastie Gnassingbé. Ne voilà-t-il pas en effet que des rumeurs les plus folles font état, de nos jours, de l’intention du Comité d’action pour le Renouveau (CAR) de Me Yawovi Madje Appolinaire Agboyibo de voler au secours de la victoire de Faure ?
Hélas, si après Gilchrist Olympio le “Bélier noir” de l’opposition togolaise venait à être apprivoisé pour quelques bottes de foin, c’en serait fini de toute contestation républicaine. Et au Togo, comme partout ailleurs en Afrique, il faudra prier pour l’avènement d’une nouvelle race d’opposants, allergiques à la compromission.
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 14 juin 2010 à 08:36, par Richard En réponse à : Opposition togolaise : Après Olympio, le “Bélier noir” apprivoisé ?
Mosieur le journaliste,
le togo n’a-til pas suffisamment souffert pour que toute compromission tendant à apaiser le climat social soit la bienvenue ? etre opposant signifie -t-il un adversaire dans un combat mortel sans pitié ? il faut vous les journalistes, vous soyez des batisseurs de paix sur ce continent. faites la promotion de ceux qui se comportent comme Mandéla. ce grand homme disait quelques moi après sa sortie de prison, " je pardonne aux blancs les 27 années passées en proson ; si je ne pardonne pardonne pas, je resterai toujours prisonnier de la rancoeur, de la volonté de me venger. cette deuxième prison je la refuse pour me consacrer au développement de l’Afrique du Sud" N’est-ce pas là un exemple de hauteur d’esprit et de grandeur ? Combien de togolais sont morts pour rien ? A mon avis un compromis vaut mieux qu’un affrontement. Pas vous ?
Le 14 juin 2010 à 19:44 En réponse à : Opposition togolaise : Après Olympio, le “Bélier noir” apprivoisé ?
Bien parlé.
2. Le 15 juin 2010 à 20:58, par Patrick Armand POGNON En réponse à : Opposition togolaise : Après Olympio, le “Bélier noir” apprivoisé ?
J’ai longtemps contesté les choix politiques de Olympio fils qui pensait trop à lui et pas assez au Togo, à son parti.
Je suis de ceux qui prône l’alternative démocratique lorsque les conditions sont remplies.
Au Togo, je ne crois pas qu’un groupe qui menace de brûler le Togo soit prêt pour gouverner.
La décision du Président Olympio n’est pas une compromission mais un choix tactique pour intégrer les institutions et le système électoral. C’est une décision sage, de père et c’est le plus beau cadeau qu’il a fait au Togo qui a besoin de paix et de stabilité pour son développement.