Dans l’après-midi du vendredi 14 novembre 2003 au siège de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) c’était une ambiance toute particulière. La presque totalité des travailleurs de cette institution avait déserté les bureaux pour se retrouver alignés dans la cour de l’institution avec le président de la commission de l’UEMOA, M. Moussa Touré en tête. Ce "comité d’accueil" attendait d’une minute à l’autre l’arrivée du président de la Commission européenne M. Romano Prodi.

C’est à 17 heures 50 mn que M. Prodi et sa suite ont été accueillis par le président de la commission de l’UEMOA. Il s’en est suivi une séance de travail entre les deux parties. En présence des commissaires, du président de la Cour de justice et des conseillers de la Cour des comptes (pour la partie UEMOA), le président Moussa Touré a présenté son institution à la délégation européenne. Il a dit que l’UEMOA s’inspire de la grande expérience de l’Union européenne (UE) pour "faire des économies de temps et aller à l’essentiel". L’Union a-t-il indiqué travaille à l’heure actuelle à l’instauration d’une discipline communautaire.

Et cela, précise-t-il, passe par "le respect des normes et critères de convergence". Parlant de la situation de l’Union, Moussa Touré a déploré la persistance de la crise ivoirienne. Cette crise, a-t-il soutenu, a montré que sans la paix, il ne peut y avoir de croissance. Il a cité en exemple le cas du Niger qui connaît la croissance grâce au retour de la stabilité dans ce pays. Moussa Touré a donc souhaiter l’apport et le soutien de l’Union européenne pour une résolution de la crise ivoirienne, une crise qui affecte toute la sous-région. Avant de laisser la parole à M. Prodi, le président Moussa Touré a souligné la prise en compte progressive des volets politique et social en plus du volet économique par l’UEMOA.

"L’UEMOA, un exemple en Afrique"

Le président de la Commission européenne, M. Romano Prodi s’est dit "particulièrement heureux" de se retrouver au siège de l’UEMOA. "J’ai déjà eu le plaisir de recevoir M. Touré à Bruxelles et je suis heureux de lui rendre visite à mon tour et de visiter votre siège à la suite de mon prédécesseur M. Santer et de Mme Fontaine, alors présidente du parlement européen".

Il a ensuite reconnu la place centrale de l’UEMOA dans "l’impulsion et l’approfondissement de l’intégration économique de la région". Il s’est dit convaincu que l’intégration régionale est une voie privilégiée pour le développement économique, l’intégration dans l’économie mondiale et la réduction de la pauvreté. M. Prodi a également salué les "progrès considérables" réalisés par l’institution en moins de dix ans. Il a cité entre autres l’union douanière, la mise sur pied d’un mécanisme de surveillance macro-économique, le lancement des politiques sectorielles (agriculture, environnement, télécommunications, industrie, etc.), la création d’un parlement commun, d’une Cour de justice et la Cour des comptes ... M. Prodi s’est dit fier de savoir que l’Europe ait pu participer au démarrage de l’UEMOA. Il a par ailleurs assuré l’Union de "la poursuite de l’appui technique et financier de la Commission européenne". S’agissant de la Côte d’Ivoire, M. Romano Prodi a indiqué que la situation qui prévaut dans ce pays préoccupe l’Union européenne car, dit-il, "la paix est primordiale dans le processus de développement".

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
Sidwaya