Quitte à ce que tous les habitants de cette enclave contrôlée par le mouvement palestinien Hamas, disparaissent, Jérusalem ne mettra donc fin au blocus qu’à un moment qu’il jugera opportun. Mais en plus, il ne permettra à personne d’autre de le faire, fût-elle humanitaire. Israël est intransigeant là-dessus et est prêt à tout pour faire respecter le blocus même si pour cela il doit se mettre le monde entier à dos. Et c’est ce qui se passe depuis l’assaut donné contre la flottille humanitaire internationale qui aurait fait, selon les sources, entre 6 et 18 morts. Depuis lors, ce sont des critiques et des condamnations qui fusent de partout. Mais Israël n’en a cure car habitué à faire ce qui lui semble bon et laisser le reste de l’humanité braire.

L’Etat hébreu est convaincu que rien ne pourra lui arriver avec le soutien inconditionnel et aveugle des Américains. L’assaut de la flottille apparaît même comme un non-événement par rapport à d’autres actes plus graves déjà posés par Israël et qui ont suscité une indignation mondiale qui a eu l’effet de l’eau sur les plumes d’un canard. C’est le cas par exemple de l’opération "Plomb durci" en 2007 contre les Palestiniens, qui a donné lieu à toutes les exactions et abominations comme le bombardement de femmes et d’enfants réfugiés dans les locaux de l’agence onsusienne chargée des réfugiés palestiniens. Jusque-là, Israël n’a jamais été sanctionné comme il se doit malgré les crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont le pays s’est rendu coupable à l’occasion de cette opération. Le veto brandi au conseil de sécurité de l’ONU par les Américains chaque fois qu’il s’agit de sanctions, a toujours favorisé cette impunité.

Si l’on remonte dans le temps, il y a les massacres de Palestiniens à Chabra et Chatila perpétrés par des militaires israéliens commandés par un certain Ariel Sharon. A l’époque, lesdits massacres avaient révolté les consciences mais Israël n’a jamais été condamné, rassuré qu’il est par le soutien américain, qui est une constante de la politique des Etats-Unis quel que soit le parti qui est au pouvoir : républicain ou démocrate. Barack Obama est donc fort embarrassé parce que ne pouvant pas ouvertement tancer Israël mais ne pouvant pas aussi ne pas réagir face à une attaque en règle contre des humanitaires en violation des règles et des conventions internationales. Israël fait ce qu’il veut de ces lois. Finalement, il faut être Israël pour se conduire ainsi. Pour moins que cela, un autre pays qui ne bénéficie pas d’une telle impunité se verrait fortement tancer et une action militaire pourrait même être menée à son encontre pour le punir.

La première guerre du Golfe n’a-t-elle pas eu lieu suite à l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein ? Si ce qui s’est passé le 31 mai dernier avait été commis par l’Iran, ce serait un prétexte pour vider une bonne fois pour toutes le contentieux du nucléaire iranien qui empoisonne les relations entre le pays des Ayatollah et l’Occident. Qui a donc dit que les Etats sont égaux en droit international ? Il y a une injustice, une politique de deux poids deux mesures qui, malheureusement, apporte de l’eau au moulin du terrorisme. Et il serait vain de vouloir combattre le terrorisme sans s’attaquer aux injustices criardes, dont peuvent se permettre certains Etats. Il est grand temps qu’Israél arrête de tirer sur les ambulances.

Séni DABO

Le Pays