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Issouf Ouattara : "Je me sens bien au Portugal"

Publié le mardi 1er juin 2010 à 01h45min

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Issouf Ouattara est l’un des rares milieux gauche burkinabè évoluant au club de première division portugaise à Leiria. En vacance au pays, nous l’avons rencontré pour nos lecteurs. Il parle de sa saison, des Etalons à la CAN en Angola et du tirage au sort des éliminatoires de la CAN 2012.

Comment vous êtes-vous comporté en championnat cette année ?

On a fait une bonne saison cette année. De la première vers les quatre journées de la fin, on a végété entre la 5e et la 7e place dans le classement. Mais dans les quatre dernières journées, on a connu des contreperformances qui ont plombé nos résultats et on a dégringolé à la 9ème place.

Cela est principalement dû à la fatigue car on a un coach qui travaille bien mais qui abuse trop dans la condition physique. Sur le plan purement personnel, je suis content. L’année dernière, on était en D2. J’ai marqué pas mal de buts et délivré beaucoup de passes décisives. Cette année ce n’était pas pareil mais j’en tire encore des motifs de satisfaction. J’ai inscrit un but pour quatre passes décisives.

Etes-vous satisfait de vos statistiques ?

C’est vrai que je rentrais la plupart du temps en cours de jeu, mais les matchs où j’ai débuté, c’était bien. Mais il faut reconnaître que même quand je rentre en cours de jeu, même si on est mené ou que l’on fait match nul, j’arrive à forcer le destin pour une égalisation ou une victoire de mon équipe grâce à mes passes décisives.

Quelles sont les nouvelles des Burkinabè qui évoluent dans le même club que vous ?

On a Mamadou Tall qui a apporté son impact physique mais entre temps, il a eu des problèmes avec le coach mais tout s’est bien arrangé et il a récupéré sa place et fait de bons matchs. Quant à Mady Panandetiguiri, lui, son problème était plus sérieux. Il a fait le choix de quitter le club et on souhaite le meilleur pour lui.

La légion burkinabè est bien appréciée à Leiria. Avec la confiance que le club a avec Paulo Duarte, tout se passe bien et nous apportons aussi beaucoup à l’équipe. C’est l’affaire Panandetiguiri qui nous a un peu chagriné. Mais personnellement, j’étais toujours avec lui car ce n’est pas facile. Mady a toujours joué dans les clubs où il est passé et il n’a jamais eu de problème. Donc chaque fois j’étais avec lui pour lui remonter le moral.

Après chaque entraînement, on rentrait ensemble à la maison, on prépare et on mange. Je reste chez lui jusqu’à 23 heures avant de rentrer me reposer. Le lendemain, il passe me chercher pour qu’on aille s’entraîner. Cela l’a beaucoup aidé.

Quel bilan pouvez-vous faire de la participation des Etalons à la CAN ?

On a été une équipe solidaire avec beaucoup de concentration et de travail. C’est ce qui nous a amené à la CAN. C’est vrai qu’en Angola je n’ai pas joué mais je suis content. Pour une première expérience à la CAN, c’était formidable. J’étais avec le groupe, c’est vrai qu’on n’a pas pu faire grand chose mais on n’a pas été ridicule. Certes, on a failli car un match nul nous ouvrait les portes des quarts de finale.

Ça fait mal mais on a encore le temps pour mieux bâtir sur du solide pour un avenir encore meilleur. Depuis le banc de touche je me disais que si le coach me donnait ma chance, je pouvais apporter quelque chose à l’équipe. J’avais confiance en moi. Mais comme c’est le choix du coach, je me soumets. Contre la Côte d’Ivoire, on a fait un bon match.

Face au Ghana, si on gardait la même dynamique, on pouvait avoir le match nul qui nous qualifiait. Mais on a essayé de sortir pour attaquer et cela nous a porté préjudice. On a dominé le Ghana dans les 30 premières minutes et on s’est procuré des occasions. Le Ghana nous a poignardé sur sa seule occasion, nous révélant ainsi notre manque d’expérience.

Comment avez-vous apprécié la préparation des Etalons dans le froid au Portugal alors que la CAN se jouait en Angola sous une forte canicule ?

On a démarré notre campagne des éliminatoires avec Duarte par un stage au Portugal et cela nous a beaucoup porté chance et je pense que c’est la superstition qui a conduit le coach à nous ramener là-bas.

En plus, au Portugal, Duarte connaissait tout le monde et cela facilitait beaucoup de choses car il maîtrise cet environnement plutôt que d’aller se compliquer la vie dans des pays comme la Tanzanie ou la RD Congo.

Comment avez-vous accueilli le renouvellement du contrat de Duarte à la tête des Etalons ?

Je suis content pour lui. C’est un coach qui travaille bien et je lui souhaite beaucoup de réussite pour l’avenir avec les Etalons. Il passe souvent nous voir à Leiria au Portugal.

C’est un coach qui convainc par ses méthodes techniques et tactiques. C’est vrai qu’il vient de commencer, donc il a beaucoup de choses à apprendre. Il faudrait qu’il garde la tête sur les épaules et poursuive sur cette lancée.

Peut-on affirmer que les Etalons sont bien tombés dans le groupe des éliminatoires de la CAN 2012 ?

Je ne dirais pas oui, car aujourd’hui, toutes les équipes se valent. Vu de l’extérieur on se dit que nos adversaires sont prenables mais c’est quand tu joues contre eux que tu te rends compte de la robustesse de la tâche. Si on veut se qualifier, il nous faudrait rester dans la même concentration et la même détermination et ne rien négliger

Quand on a eu la composition des groupes, nous nous sommes appelés pour discuter car aujourd’hui, on a une réputation à défendre.

On voit que ce n’est pas terrible mais il nous faut rester concentrés car on se verrait mal ne pas sortir de notre groupe. On a besoin de confirmer tout le bien que l’on dit de nous et cela passe par des victoires aussi bien à domicile qu’à l’extérieur.

L’avenir de Issouf Ouattara se trace-t-il toujours à Leiria ?

Oui. Pour le moment il me reste encore un contrat de deux ans à honorer. Il y a des propositions mais rien de concret.

Donc il ne faut pas s’enflammer sur les propositions, c’est quand c’est signé que tout est bon. Moi personnellement je me sens bien à Leiria mais je ne cracherai pas sur une bonne proposition d’un club plus huppé car je suis très ambitieux. Je ne voudrais pas m’éterniser à Leiria même si mon salaire, les conditions de vie et la ville me plaisent bien.

Interview réalisée par Béranger ILBOUDO et Adama SALAMBERE

Sidwaya

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