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Marathon Ouaga-Laye : Le sprint rageur du policier ghanéen

Publié le lundi 31 mai 2010 à 03h55min

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David Zigah : c’est le vainqueur de la troisième édition du marathon Ouaga-Laye, qui s’est couru le samedi 29 mai dernier. Il était dans l’échappée d’un petit groupe de coureurs dont faisait partie le champion sortant, le sergent Yahaya Nahantchi. Celui-ci, pendant un bon moment, a pris les choses en main avant de lâcher prise dans les derniers hectomètres. Une baisse de régime qui lui a été fatale puisque David, le policier ghanéen, a fait une belle remontée pour remporter la palme après un effort continu.

Des 430 athlètes qui étaient sur la ligne de départ pour le Ouaga-Laye 2010, la compétition des hommes était la plus attendue. D’abord, le champion sortant était là et, ensuite, il y avait de nouveaux venus dont on disait beaucoup de bien. Le samedi 29 mai, c’était le jour J, pour ne pas dire l’heure de vérité.

A 6 h, le départ est donné devant le siège de l’Observateur Paalga par le ministre des Sports et des Loisirs, Jean Pierre Palm. Les concurrents partent et on entend un vacarme tumultueux. Ils atteignent rapidement l’avenue Kwamé N’krumah. C’est un peu une mise en jambes et cela vous permet de savoir si vous pouvez aller loin. Une avenue célèbre dont la voie mène à l’aéroport international de Ouagadougou. Elle fait partie du circuit.

Le temps est clément et des marathoniens qui le savent vont très vite. Un petit groupe est devant et on remarque la présence de Yahaha Nahantchi, Moussa Yeli, tous deux du Niger ; d’Azzedine (Algérie) ; David Zigah (Ghana) ; de Moumouni Bangré et de Dimanche Yaméogo (Burkina Faso). D’autres coureurs suivent avec quelques mètres de retard et la plupart sont des militaires burkinabè. On se dit qu’ils sont déterminés à se mêler véritablement à la bataille et on attend qu’ils fassent la jonction pour créer le surnombre.

Mais après le premier poste de ravitaillement (5 km), situé non loin du ministère de l’Economie et des Finances, les hommes de tête accélèrent l’allure et creusent petit à petit l’écart. A la rue 11. 50, Nahantchi, Yeli, Zigah et Bangré se détachent. Il est 6 h 47 à notre montre. Leurs compagnons de route sont un peu distancés et seul Azzedine s’efforce de les rejoindre. Le rythme de la course se fait sentir et il est évident qu’il faut avoir des ressources pour tenir la route. Au niveau du marché à bétail de Baskuy, David Zigah est lâché.

Ils ne sont plus que trois aux avant-postes : Nahantchi, Yeli et Bangré. Après le poste de péage, le dernier cité se relâche et voit partir les deux sergents de l’armée nigérienne. Le soldat de première classe est-il lessivé ou est-ce une tactique pour repartir du bon pied ?

La suite nous le dira mais, en attendant, ce sont les deux Nigériens qui contrôlent la course. Peu de temps après, Nahantchi abandonne son frère d’armes et part tout seul. Après 22 km de course, il a pris une bonne avance sur Yeli, qui se fera même dépasser par Zigah. Pendant ce temps, Bangré donne des signes de fatigue et derrière lui suit le caporal Omar Coulibaly.

Le retour en force du ghanéen anime la course. Le policier venu d’Accra est à la poursuite du sergent. Parviendra-t-il à désarmer son supérieur ? A 12 km de l’arrivée, on enregistre 1’07’’ entre Nahantchi et Zigah. Le Nigérien tient le bon bout et on pense déjà qu’il rééditera son exploit de l’an passé. Il connaît bien le parcours et peut-être qu’il sait à quel moment faire totalement la différence pour décourager son poursuivant. Mais n’écoutant que son courage, le Ghanéen poursuit son effort et réduit l’écart, qui passe à 42’’ à Barma.

Laye n’est plus loin mais dans les derniers hectomètres, le sergent est à bout de souffle. On le sent sur son visage et tout laisse croire qu’il est vidé jusqu’à la moelle. Ses dernières balles semblent mouillées et il est visiblement en panne de jus. Quant au policier, il a toujours des réserves et, après avoir fourni un effort continu, il a laissé le sergent dans sa peine pour aller franchir en solitaire la ligne d’arrivée en 2h 42’55”. Quel revirement de situation ! Zigah succède ainsi à Nahantchi qui avait fait cavalier seul en 2009. Une victoire acquise à la force du poignet .

Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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