Les rideaux sont tombés sur la 39e édition du tournoi international d’Ergenzingen avec à la clé la belle chevauchée des Etalons juniors. Partis pour avoir de la compétition et en vue de préparer les échéances qui les attendent dans un futur proche, l’équipe fanion du Burkina a réalisé le grand chelem. Or ce n’était pas évident au début. Son match amical perdu face au VfB de Stuttgart lui a permis de prendre la mesure du niveau du football des jeunes. Ainsi, le coach allemand Willfeld Rainer et ses garçons ont compris qu’il fallait hausser le jeu afin d’être la première équipe africaine à goûter aux délices de cette compétition. Pour des joueurs qui sont soit dans des centres de formation ou encore dans des clubs mais ne jouant pas ou seulement que des bouts de matches (à l’EFO, l’ASFA-Y…) c’est tout a fait remarquable. Dans la foulée, 3 joueurs ont reçu des distinctions :

Germain Sanou, meilleur gardien : Le sérieux et les arrêts décisifs de ce garçon ne sont pas passés inaperçus. Très appliqué dans les buts et suivant les consignes de l’entraîneur des gardiens des Etalons seniors, le Portugais Valente, « Grand Goal » comme l’appellent ses coéquipiers, a pris des galons depuis la CAN et le Mondial des cadets. Dernier rempart d’une équipe en devenir, il s’apprête même à quitter ses camarades pour aller parapher son premier contrat professionnel. Lors du tournoi, il n’a encaissé que 2 buts en 5 matchs. On dira qu’il disposait évidemment d’une bonne défense avec le capitaine Mamadou Thiombiano, Dalhata Soro, Alhassane Sango et Mamadou Koné, mais il a à plusieurs reprises sauvé les meubles surtout lors de la demi-finale, lorsque l’attaque des Red Bulls ont assiégé le camp burkinabè.

Lookmane Ouédraogo, meilleur attaquant : Son look renvoie à celui de l’Interiste, Mario Balloteli, mais son style de jeu est plus proche du Milanais Philippo Inzaghi. 4 balles sur 5, il est pris dans le piège du hors-jeu, mais la seule fois où il parvient à se déjouer régulièrement de la surveillance de ses gardes du corps, c’est le portier adverse qui en fait les frais. A 3 reprises, il a retrouvé le chemin des filets. 3 réalisations, toutes de belle facture les unes que les autres. Donnant constamment du tournis aux défenseurs, il a contraint Jérôme Ouiya à s’asseoir sur le banc de touche. Très remuant, le pensionnaire de Feyenord du Ghana a terminé soulier d’or.

Fadil Sido, meilleur joueur : Celui-là a surtout été le plus combatif lors de la finale face au FC Mayence. Inarrêtable balle au pied, le numéro 10 des Etalons juniors a brillé par des ouvertures et ses passes en direction de ses attaquants. Il est celui qui a reçu le plus de coups dans les mollets. Infatigable, ce milieu offensif a beaucoup orienté le jeu des nôtres alliant accélération et temporisation du ballon. C’est en toute logique que les entraîneurs des autres équipes l’ont désigné meilleur joueur du tournoi. Son tandem avec Victor Nikiéma a beaucoup stabilisé l’entrejeu des Etalons.

Un seul trophée a manqué aux Burkinabè, celui du meilleur entraîneur. D’ailleurs, les organisateurs n’ont pas jugé nécessaire d’attribuer ce prix, sinon il irait logiquement à Willfeld Rainer, cet Allemand qui croit dur comme fer au devenir de cette génération ;

Kader Traoré

L’Observateur Paalga