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Gestion des finances publiques : Un système performant de contrôle

Publié le vendredi 21 mai 2010 à 03h38min

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Un atelier de dissémination de l’évaluation du système de gestion des finances publiques du Burkina s’est tenu, hier jeudi 20 mai 2010, à Ouagadougou. Cette évaluation, basée sur la méthodologie PEFA, vise à améliorer le système de gestion de la chose publique.

Le gouvernement burkinabè veut adapter sa réglementation en matière de gestion des finances publiques aux standards internationaux. Un atelier a été organisé à cet effet, par le ministère de l’Economie et des Finances, le jeudi 20 mai à Ouagadougou pour consolider et approfondir les réformes déjà entamées dans ce sens.

C’est dans cette optique qu’a été établi le cadre de mesure de la performance de la gestion des finances publiques, à travers le programme "Dépenses publiques et responsabilité financière" dont la version anglaise est "Public expenditure and financial accontancy (PEFA)".

Celui-ci vise donc à soutenir la réforme de la gestion des finances publiques. Le ministre de l’Economie et des Finances, Lucien Marie Noël Bembamba qui a ouvert les travaux, a d’emblée dressé un bilan exhaustif de la première évaluation réalisée en 2007. Il a noté entre autres, les progrès observés au niveau du cadre juridique de gestion des finances publiques, du processus de préparation budgétaire, du renforcement des outils de gestion, du système de mobilisation des ressources fiscales et du contrôle.

"L’adoption de la Stratégie de renforcement des finances publiques (SRFP) et la mise en œuvre des plans de réforme encadrés par un dispositif de suivi fonctionnel ont ainsi permis d’améliorer de façon continue, notre système de gestion des finances publiques", a-t-il souligné. Pour lui, les trois priorités définies pour orienter le plan d’action triennal s’étaient révélées conformes aux résultats du PEFA 2007.

Ces priorités concernent essentiellement la mobilisation des ressources, le renforcement des dispositifs des marchés publiques et le contrôle. Rien que pour la mobilisation des ressources par exemple, le ministre a indiqué que la collecte des recettes a augmenté, grâce à l’application de nouvelles mesures administratives fiscales et aux réformes fiscales. Il a également relevé à ce sujet, la bonne organisation de son département, à travers la création des perceptions spécialisées et l’introduction de l’approche unité de recouvrement.

Toutefois, l’adoption par l’Assemblée nationale en début d’année, des lois sur la réforme de la politique fiscale a été saluée par M. Bembamba. De plus, des innovations dans le domaine de la gestion budgétaire ont été reconnues pertinentes par les évaluateurs. En clair, des exploits ont été réalisés en matière d’assainissement de la gestion des finances publiques.

Des acquis certes, mais des défis demeurent à relever. On peut noter entre autres, l’insuffisance ou l’absence totale de contrôle des pièces justificatives des dépenses effectuées, l’insuffisance du personnel de contrôle, les insuffisances constatées dans l’application des règles de passation des marchés publics, l’exécution et la programmation budgétaires.

“Mauvaise gestion” en fin d’année...

Par ailleurs, la représentante des Partenaires techniques et financiers (PTF), Mme Ute Möhring a d’entrée de jeu, affirmé que les finances publiques sont une affaire de tout le monde. Dans son intervention, elle a dévoilé qu’une grande partie des aides accordées au Burkina sont versées directement dans le budget de l’Etat.

"D’où l’intérêt des partenaires de disposer d’une évaluation extérieure du Burkina Faso en matière de gestion des finances publiques", a-t-elle dit, avant d’ajouter : "Le PEFA répond entre autres, à ce besoin". Elle a rendu hommage à Lucien Marie Noël Bembamba pour sa clairvoyance dans le pilotage de l’économie nationale.

Toute chose qui le préserve, a-t-elle ajouté, de l’improvisation et du pilotage à vue. Selon Mme Möhring, les cadres de l’administration publique qui maîtrisent maintenant les évaluations PEFA, doivent contribuer avec les autres acteurs, à la formation, à la sensibilisation et à l’implication d’un public élargi dans les performances du Burkina. Elle a bonne foi de la volonté des PTF à soutenir le gouvernement afin de rendre concrets et compréhensibles les thèmes et les enjeux communs. La représentante des PTF a dévoilé l’un des avantages de la méthodologie PEFA.

Il s’agit de la possibilité d’un suivi périodique des progrès réalisés. Après tout cela, deux consultants indépendants ont présenté des exposés sur le système d’évaluation du Burkina. L’un d’eux, Mario Dehove, a fait ressortir les forces et les faiblesses de ce système. Il a déploré la manière dont l’argent de l’Etat est géré en fin d’année. Une situation qui l’amène à dire que la gestion n’est pas rigoureuse au cours de l’année.

Ouamtinga Michel ILBOUDO (ouamtingamichel@gmail.com.)

Sidwaya

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