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Arouna Savadogo : « L’équipe féminine de rugby mérite une certaine attention »

Publié le jeudi 20 mai 2010 à 03h51min

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L’équipe nationale féminine de rugby du Burkina

A deux semaines du coup d’envoi du tournoi de rugby féminin à 7 de la Confédération africaine de rugby (CAR) qu’abrite le Burkina Faso, Fasozine.com est allé à la rencontre du président de la Fédération burkinabè de rugby (FBR), Arouna Savadogo. Il fait le point des préparatifs du tournoi et évoque la forme de l’équipe féminine burkinabè. Arouna Savadogo reconnaît que si les filles sont déterminées, il leur manque la motivation.

Fasozine.com:Comment se porte le rugby au Burkina Faso ?

Arouna Savadogo : Le rugby se porte bien au Burkina Faso. Nous sommes bien structurés comme toutes les autres fédérations. Nous organisons régulièrement nos différents championnats, ainsi que des stages de formation en faveur des techniciens et des joueurs. C’est un sport qui commence à être beaucoup pratiqué au Burkina Faso. Il y a six clubs de rugby à Ouagadougou, deux clubs à Bobo-Dioulasso, un club à Bérégadougou, dans la Comoé. Nous avons une équipe senior hommes, qui fait de bonnes choses dans la sous-région, à laquelle il faut ajouter une équipe junior et l’équipe féminine qui, elle, prépare activement le tournoi féminin de la CAR de rugby à 7.

Dès le début, nous avons misé sur la formation. Nos techniciens sont allés apprendre un peu partout en Afrique et en Europe. Nous avons actuellement un pilier qui est en stage à l’école des piliers de Dakar, au Sénégal. Nous avons des joueurs burkinabè qui jouent dans des clubs en Europe et qui se comportent très bien. Nous demandons juste un petit accompagnement de nos responsables politiques et sportives pour faire de grandes prouesses.

La confédération africaine de rugby a confié au Burkina Faso l’organisation de son tournoi de rugby à 7. Ce tournoi ce déroulera les 28 et 29 mai 2010 à Ouagadougou, notamment au Stade du 4-Août. Il regroupera huit équipes africaines : Togo, Maroc, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali, Egypte, Sénégal et Burkina. Ce sera la deuxième édition d’un tournoi de rugby pour les filles. La première édition, qui s’est déroulée à Accra, au Ghana, a vu le sacre de la Tunisie. Le Burkina s’était très bien illustré en se classant 5e sur une dizaine de pays.

Quelle différence y a-t-il entre le rugby à 15 et celui à 7 ?

Dans le monde du rugby, il y a le rugby à 15 et le rugby à 7. Le rugby à 15 se joue sur un terrain avec 15 joueurs dans chaque équipe. Le temps de jeu est de deux fois 40 minutes. Quant au rugby à 7, il se joue aussi sur un terrain de même superficie, mais avec 7 joueurs de chaque côté. Le temps de jeu est de deux fois 14 minutes. Le rugby à 7 exige plus de vivacité et de vitesse de pointe. Le rugby est l’une des dernières disciplines qui vient d’être copté par Comité international olympique (CIO). Et c’est le rugby à 7 qui a été retenu.

Comment vont les préparatifs ?

Nous avons mis un comité d’organisation en place, présidé par le vice-président de la FBR, Ahmed Coulibaly. Le comité s’est mis au travail. Mais les choses ne bougent pas comme on le souhaiterait. Les sponsors traînent encore les pieds. Je ne vous apprends rien en disant que le rugby fait partie des parents pauvres du sport au Burkina. La discipline n’est pas très bien connue, les gens ne font pas encore confiance à la discipline et aux pratiquants. Nous comptons la vulgariser à travers l’organisation de ce tournoi. Notre seul interlocuteur est actuellement le ministère des Sports et des Loisirs, qui a promis de nous accompagner, ainsi que deux ou trois sponsors, dont les contributions sont toujours attendues.

Et au niveau de l’équipe nationale ?

L’équipe nationale féminine de rugby se prépare selon les moyens de bord. Nous avons commencé les entraînements sur un terrain de fortune, à la cité An II. Le terrain n’était pas adapté. Nous avons sollicité le terrain du stade René Monory, et la mairie vient d’accéder à notre requête, pour une préparation plus optimale. Les filles sont déterminées et très assidues aux entraînements.Je lance un appel aux bonnes volontés pour motiver les filles. Elles viennent aux entraînements avec leurs propres moyens. Je pense que ce sont les couleurs du Burkina qu’elles vont défendre lors du tournoi. C’est l’équipe nationale féminine de rugby du Burkina, et je crois qu’elles méritent une certaine attention. Nous ne demandons pas un soutien extraordinaire. Une petite motivation pourrait leur remonter le moral.

Des rugbymen burkinabè évoluent dans des clubs en Europe. Le plus connu est Fulgence Ouédraogo, qui joue avec le XV de France. Avez-vous des contacts avec ces joueurs ?

J’ai personnellement des contacts téléphoniques avec Fulgence Ouédraogo, qui joue dans le XV de France. Il a même porté le brassard de capitaine de l’équipe de France. Le directeur technique de la FBR, Boureima Maïga, l’a également rencontré à plusieurs reprises, lors de ses stages en France. Il est disponible à nous accompagner. Nous avons également des contacts au niveau de la Fédération française de rugby (FFR). Le président de l’International rugby board (IRB), Bernard Lapasset, qui a présidé aux destinées de la FFR, est toujours à notre écoute. Il y a aussi le président de la CAR, Aziz Bougja, qui est très attentif aux sollicitudes de la FBR. Toutes ces personnalités sont prêtes à nous accompagner et nous espérons qu’avec l’aide du ministère des Sports et des Loisirs, des bonnes volontés et des sponsors, nous relèverons le défi de l’organisation.

Joël Zoundi

Fasozine

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