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Développement de la production de sésame : Pompoï, base de la conquête du marché international

Publié le mercredi 19 mai 2010 à 03h59min

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Le Fond commun pour les produits de base (CFC), en collaboration avec la Fondation SEMAFO, a lancé le samedi 15 mai 2010 à Pompoï dans les Balé, le projet "Développement de la production et la transformation du sésame au Burkina". Parrainé par Priscille Zongo, épouse du Premier ministre, ce projet vise à augmenter les revenus des petits producteurs de sésame dans la région.

Danses traditionnelles, "Djandjoba" des femmes, prestations des masques du terroir.... Pompoï, commune rurale située à une cinquantaine de kilomètres de Boromo dans la région des Balé, était en fête, ce samedi 15 mai 2010.

Une effervescence justifiée, car c’est ce jour qu’a eu lieu le lancement, dans cette localité, du projet "Développement de la production et la transformation du sésame au Burkina Faso". Initié par le Fonds commun pour les produits de base (CFC) et la Fondation SEMAFO avec l’appui technique de Helvetas, ce projet vise à augmenter les revenus des petits producteurs de sésame, afin de lutter contre la pauvreté, en améliorant les conditions de production et de transformation de ce produit.

"Ce projet présente une opportunité idéale pour le Burkina Faso de développer la production d’un produit de base qui est en train de devenir une des cultures de rente primordiale pour le pays", a justifié le directeur général adjoint du CFC, Guy Sneyers, ajoutant dans la foulée que le sésame est un produit d’exportation compétitif dans la sous-région.

Pour lui, il existe aujourd’hui, au "pays des hommes intègres" une vingtaine d’exportateurs et d’opérateurs du sésame sur le marché local et qui rencontrent de sérieuses difficultés à l’international, notamment en Europe, à cause de la qualité du produit. "Presque 95% du sésame burkinabè est exporté.

Pourtant , le pays n’en produit pas en grande quantité. Or, il y a actuellement de grands marchés à conquérir surtout en Chine, au Japon, au Brésil et en Inde où la demande est très forte", a déclaré Guy Sneyers. Pour saisir cette opportunité, le Burkina Faso, a-t-il ajouté, doit augmenter sa production, ce qui est d’ailleurs une des ambitions du projet sésame à Pompoï. Ainsi, il s’agira de former les paysans aux bonnes techniques culturales, mais aussi leur apporter des semences améliorées.

Le deuxième aspect consistera à contrôler la qualité du sésame produit pour le rendre plus compétitif sur le marché international. Enfin le troisième volet, la transformation intégrera le secteur privé, essentiellement dans l’exportation vers les pays demandeurs.

Booster la filière

Bref, le projet "Développement de la production et de la transformation du sésame au Burkina Faso" se déploiera dans les cinq villages aux alentours de la mine d’or de Mana, exploitée par l’opérateur minier canadien, SEMAFO. Il s’agit des villages de Pompoï, Bono, Kona, Bana et Bankoula.

L’après-mine étant l’une des préoccupations de la Fondation SEMAFO, la directrice générale, Chantal Guérin, a assuré qu’accompagner le CFC dans ce projet est une évidence. "Nous croyons qu’en améliorant les capacités de production de nos cultivateurs en les aidant à placer et à négocier leurs ventes, on peut leur permettre d’avoir des revenus plus importants", a-t-elle affirmé. Avant de poursuivre à l’endroit des populations : "Ce projet sésame est un vrai sésame.

Vous connaissez le sésame et le sésame vous connaît , car vous avez une longue expérience en la matière. Et fort heureusement, le marché du sésame se porte bien". Ayant débuté ses activités en janvier 2009, la Fondation SEMAFO qui est déjà intervenu dans des domaines clés comme l’éducation (construction d’écoles, cantines...), la santé et les activités génératrices de revenus, compte assurer davantage l’autonomie des populations.

Un objectif qui a été salué par l’ensemble des autorités présentes au lancement du projet sésame. Le maire de la commune rurale de Pompoï, Abdoulaye Damé, égrenant les difficultés dans sa zone (manque d’eau, vétusté des infrastructures sanitaires, etc), a présenté les atouts de la région : "En 2007, la production nationale de sésame était estimée à 22 800 t et la Boucle du Mouhoun venait en tête avec 16 500 t, soit 72% de la production". Selon lui, ce projet suscite un immense espoir car les retombées positives sur la population seront évidentes.

"Il va générer une plus-value pour nos populations laborieuses", s’est réjoui le maire de Pompoï, Abdoulaye Damé. Quant au secrétaire général du ministère du Commerce de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Amélie Tamboura, représentant le ministre, elle s’est félicitée de l’intérêt porté à un produit (le sésame) dont la cote s’est accrue, ces dernières années sur le marché international.

Pour peu que sa production et sa conservation soient maîtrisées, le sésame, a-t-elle assuré, constituera un produit de grande exportation au Burkina Faso, surtout que le sol du pays se prête facilement à sa production. En plus, selon Amélie Tamboura, le projet sésame à Pompoï créera des emplois, augmentera la production et facilitera l’accès des producteurs au marché international. "Cela contribuera à améliorer la balance commerciale du Burkina Faso", a-t-elle précisé.

Un projet participatif

L’émotion était perceptible à la cérémonie de lancement du projet sésame à Pompoï, surtout pendant le discours de la marraine. Car en effet, ayant effectué toute son école primaire dans cette localité, Priscille Zongo, épouse du Premier ministre, a lâché au début de son allocution : "J’ai ramassé le karité avec de nombreuses femmes ici. Pompoï restera toujours gravé dans mon cœur". Etant toujours présente à tous les combats qui engagent la femme, a assuré Priscille Zongo, il était donc impossible pour elle de rester passive lorsque ce sont celles de Pompoï qui sont concernées.

"Le fait d’intégrer les femmes dans le projet est une démarche pertinente et réaliste, vu que de tout temps, elles ont toujours joué dans la société un rôle irremplaçable dans la production agricole", a-t-elle insisté. Pour la réussite du projet, Priscille Zongo a dit ceci aux populations de Pompoï : "Vous n’êtes pas seulement bénéficiaires, vous êtes des acteurs, car il s’agit d’un partenariat et non d’une relation d’assistance".

Elle les a donc invités a jouer leur partition, en clair, à s’approprier les techniques culturales pour faire du sésame un levier du développement du Burkina Faso, en général et de Pompoï, en particulier. A l’issue de la cérémonie, la marraine Priscille Zongo a offert aux femmes des cinq villages concernés par le projet, des sacs de semences de sésame. La Fondation Semafo a aussi fait de nombreux dons à la commune, notamment à son CEG et à ses écoles.

Sié Simplice HIENO

Sidwaya

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