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Exercice militaire multinational Flintlock 2010 : Dr Salif Traoré, le « Malien » d’Africom

Publié le mercredi 12 mai 2010 à 02h16min

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A la faveur de l’exercice militaire multinational Flintlock 2010, nous avons rencontré le Dr Salif Traoré, Malien d’origine travaillant à Africom, le Commandement militaire américain pour l’Afrique basé à Stuttgart en Allemagne.

Dans les rangs des Américains présents au poste de commandement stratégique de l’exercice militaire multinational Flintlock 2010 établi à Ouagadougou, le Dr Salif Traoré est comme un « poisson dans l’eau ».

Né au Burkina Faso il y a une quarantaine d’années de parents maliens, le Dr Traoré assure le rôle de conseiller culturel et sociologique de la mission Flintlock. Il conseille la partie américaine sur les mœurs du pays d’accueil, afin qu’il n’y ait pas de « couac dans les comportements des uns et des autres qui puissent frustrer ou choquer la morale de la société qui nous reçoit pendant l’opération ». Tout comme dans l’autre sens aussi. En effet, souligne t-il, « j’aide également mes frères burkinabè à comprendre l’éthique américaine quand il s’agit des problèmes culturels et administratifs surtout ».

Comme le Dr Salif Traoré le dit lui-même, il est le pont entre les deux entités, « je les aide à se retrouver ». Il a eu un long parcours qui l’a mené du Burkina Faso aux Etats-Unies et en Allemagne en passant par le Mali et l’Union Soviétique ; « Mes parents avaient immigré au Burkina et ils sont repartis au Mali en 1976. Moi je les avais précédés parce que j’ai quitté le Burkina à l’âge de cinq ans », relève-t-il.

Scolarisé au Mali, il a effectué ses études supérieures en Union Soviétique où il a obtenu en 1992, un doctorat en anthropologie sociale. En 1994, le Dr Salif Traoré embarque pour les Etats-Unis et dix ans plus tard, il intègre l’Université de Virginie où il obtient un deuxième doctorat en littérature de civilisation.

Il travaille actuellement pour Africom (United stades africa command), le commandement régional américain pour l’Afrique basé à Stuttgart en Allemagne et opérationnel depuis le 1er octobre 2007. L’armée américaine disposait déjà d’un commandement militaire africain, mais il était reparti dans les trois autres commandements régionaux que sont : le Commandement pour l’Europe (Eucom) basé à Stuttgart, le Commandement central (Centcom) basé en Floride et le Commandement Pacifique (Pacificom) basé à Hawaï. Avec Africom, les américains disposent donc d’un commandement unique pour la région Afrique, avec un important volet civilo-militaire.

Civil mais militaire dans l’âme

Le Dr Salif Traoré y fait de la recherche sociologique en plus de ses fonctions de conseiller. Un civil universitaire de surcroît peut-il s’intégrer facilement dans le monde militaire ? « Je suis un civil, un universitaire qui a peut-être l’âme militaire ». (Sourire !) En effet, il a grandi au Mali, pays socialiste dans le temps et a été pionnier durant sa jeunesse. « Qui dit pionnier dit camp, uniforme, discipline. J’ai grandi dans cet univers. Mais Dieu voulant que les choses se passent comme il l’a prévu pour moi, je n’ai jamais incorporé l’armée », soutient l’universitaire.

C’est par concours de circonstance qu’il est arrivé à travailler avec les militaires durant son séjour aux Etats-Unis. « Dans un premier temps, j’ai enseigné à l’académie navale, l’école qui forme les officiers pour la marine américaine. Ensuite, il m’est arrivé d’enseigner à l’académie de l’armée de l’air qui forme les officiers d’aviation » , dit-il avec une fierté non dissimulée. Il a ainsi su développer et capitaliser des relations au sein des Forces armées américaines et s’adapter à leur mode opératoire.

Pour le Dr Safif Traoré, c’est un devoir d’aider son employeur à réussir sur le continent, ce qui lui permet également de rendre en partie ce que le continent a investi dans sa formation. « On peut aider ses origines, on peut aider son continent par différents moyens. Je suis parti c’est vrai, mais je reviens... J’aide à donner une autre image de mon pays et de manière générale de mon continent », affirme t-il.

Marié et père d’une fille, ce civil de l’armée américaine n’a pas coupé le cordon ombilical avec son pays d’origine. « Je suis fréquent au Mali. Je m’arrange à revenir autant que faire se peut », confie le conseiller culturel et sociologique de l’exercice Flintlock 2010.

Bachirou NANA

Sidwaya

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