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Savon local : Les femmes à la conquête du marché

Publié le mercredi 25 août 2004 à 08h00min

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De nombreuses associations féminines s’adonnent à la fabrication du savon parmi tant d’autres activités rémunératrices. Ce choix s’est avéré rentable au regard de la forte demande des consommateurs. Des associations s’en frottent les mains.

"C’est par manque d’emploi et surtout pour subvenir aux besoins de nos familles que nous nous sommes lancées dans la fabrication du savon", soutient Mme Jeanne Nabaloum, membre de l’Association "Wend-Songda" du secteur 20. Mme Nabaloum avait été auparavant se former à Bobo à la fabrication du savon. Cette formation, elle l’a faite à ses propres frais, quatre jours durant. De retour à Ouagadougou, elle n’a pas hésité à proposer ses services à l’Association Wend-Songda où plus de soixante-dix (70) femmes fabriquent et vendent le savon. Avec des moyens très limités, elles éprouvent des difficultés d’écoulement qui entravent la bonne marche de leurs activités.

En effet, elles doivent tout vendre et récupérer l’argent du dernier savon afin de pouvoir acheter à nouveau les produits nécessaires pour recommencer la fabrication.

Bien que la demande soit forte, beaucoup de femmes prennent le savon à crédit et se proposent de payer vingt-cing (25) F CFA par jour et par savon. Là aussi, des clientes n’arrivent pas à honorer leur engagement à cause des imprévus.

Toutefois, Wend-Songda ne baisse pas pour autant les bras et produit deux sortes de savon : en cube et en boule. En dehors du savon, l’association s’exerce à la fabrication du beurre de karité et du soumbala. soutient également les veuves, orphelins, rapatriés et malades à partir des recettes de la vente de ses produits. C’est ce que nous a confié la présidente, Mme Adissa Kabré/Tiemtoré. Elle a par ailleurs, expliqué que l’association s’investit dans l’alphabétisation et la scolarisation des filles. Selon la présidente, sa structure défend les droits de la femme et de l’enfant, crée les conditions d’une meilleure participation de la femme au développement socioéconomique du pays, développe des liens de coopération avec les organisations nationales et internationales poursuivant les mêmes objectifs. Le leitmotiv étant de sensibiliser les autorités à une promotion des statuts et du rôle de la femme entre autres.

Une activité génératrice de revenus

"Il nous fallait une activité génératrice de revenus", affirme la présidente de l’Amicale Bassy, Mme Marceline Ouédraogo. Cette association des filles et femmes de Ziniaré encourage la participation effective des femmes à toute entreprise de développement ou d’épanouissement. Il s’agit également de développer l’esprit de solidarité entre les femmes et de les amener à défendre collectivement leurs intérêts moraux et matériels. Grâce au Groupe d’appui en santé, communication et développement (GASCODE), six (06) femmes de l’Amicale Bassy ont été formées : elles ont bénéficié d’un appui financier pour la fabrication du savon à base de beurre de karité. Mais "des difficultés d’écoulement se posent, compte tenu de la concurrence", souligne la présidente.

"De plus, les femmes vendent à crédit et le remboursement se fait très difficilement. Finalement, c’est dans mon salaire que je puise pour continuer à fabriquer le savon", précise-t-elle. Elle a expliqué que l’Amicale aurait pu fabriquer plusieurs types de savon, s’il y avait les moyens nécessaires. Un autre problème est de pouvoir réunir les membres vu la distance qui sépare les unes des autres. "Nous n’avons pas la capacité de leur offrir à boire encore moins à manger alors que chaque rencontre prend du temps. Il faut donc que les autorités du pays et les bonnes volontés nous aident à sortir de la pauvreté", déplore la présidente. Elle ajoute que l’Amicale n’a pas de siège et n’a aucun appui en dehors du GASCODE.

Un équipement complet pour la fabrication du savon

Contrairement aux deux précédentes, l’Association Kogla-Yoba a bénéficié de formations en fabrication de savon grâce à l’Association féminine pour le développement (AFD)/Buayaba et le Projet national karité. A l’issue des différentes formations, l’Association Kogla-Yoba a envisagé de se lancer dans la fabrication de savon mais est restée confrontée au manque de moyens financiers. Fort heureusement, à la faveur du 8-Mars dernier, le Projet national karité (PNK) lui a remis un équipement complet pour la fabrication du savon. Mais l’association n’a véritablement débuté cette activité qu’en cette saison hivernale. "Nous n’avons pas de commande pour le moment, mais nous fabriquons trois (03) types de savon", notamment du savon blanc, à base de beurre de karité, du savon de couleur jaune-orange à base de l’huile de palme, du savon jaune, à base d’un mélange huile de palme - beurre de karité.

La présidente de Kogla-Yoba avoue cependant que son association n’a pas un local adapté pour s’abriter en cas de pluie à Ouagadougou. "Notre hangar est en très mauvais état". En dehors de la fabrication du savon, Kogla-Yoba s’investit dans la plantation d’arbres, dans la culture d’arachide et de patates, les actions de salubrité et la fabrication du soumbala.

Dans l’ensemble, malgré les difficultés d’écoulement ne sont pas un obstacle à la production du savon local parce que les femmes sont convaincues que la persévérance finit par payer. D’autant plus qu’elles veulent combattre le chômage dans le milieu féminin.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 24 mars 2013 à 21:07, par sedohoui En réponse à : Savon local : Les femmes à la conquête du marché

    Cette initiative est louable ainsi que l’effort que votre association fait pour sortir de la précarité. Mais une question s’impose à moi, c’est comment rentabiliser cette activité si vous n’avez pas de marché extérieur d’écoulement de vos savons.

  • Le 10 septembre 2017 à 16:32, par Rendu En réponse à : Savon local : Les femmes à la conquête du marché

    Bonjour
    Ou peut-on acheter du savon G.V.G lorsqu’on habite Paris
    Merci

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