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Burkina -Côte d’Ivoire : 3ème session de la grande commission mixte

Publié le lundi 19 juillet 2004 à 00h00min

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Dans le cadre des liens d’amitié et de fraternité qui unissent la
République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso et, conformément à la volonté des deux pays de renforcer leurs relations de bon voisinage et de ’coopération, la 3ème session de la Grande Commission Mixte Ivoiro-burkinabè a tenu ses travaux à Abidjan les 15 et 16 juillet 2004.

La Délégation ivoirienne était conduite par Son Excellence Monsieur BAMBA Mamadou, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères.

La Délégation burkinabè était conduite par Son Excellence Monsieur Youssouf OUEDRAOGO, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale. .

Durant son séjour, Monsieur Youssouf OUEDRAOGO a été reçu par le Président de la République de Côte d’Ivoire Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO et par le Premier Ministre du Gouvernement de Réconciliation Nationale, Son Excellence Monsieur Seydou Elimane DIARRA.

Le Ministre burkinabé a eu également avec son homologue ivoirien des entretiens au cours desquels ils ont procédé à un fructueux échange de vues sur un grand nombre de questions aux plans bilatéral, sous-régional, régional et international. .

Concernant les travaux de la 3ème session de la Grande Commission Mixte de Coopération ivoiro-burkinabè, les deux parties ont examiné les voies et moyens de renforcer leurs relations de coopération dans tous les domaines afin de leur insuffler une dynamique nouvelle. Elles ont ainsi retenu un certain nombre de projets et d’actions à réaliser en commun.

Après avoir reconnu les enjeux qui commandent aux deux pays d’entretenir des relations étroites d’interdépendance, les deux Parties ont réaffirmé leur ferme volonté d’œuvrer de concert à la restauration du climat de confiance nécessaire à l’épanouissement de leurs populations respectives.

Dans cet esprit, et afin de garantir la fluidité des échanges entre les deux pays, notamment en ce qui concerne les marchandises en provenance et à destination de la Côte d’Ivoire, les deux Parties ont décidé la création de couloirs économiques sécurisés.

La partie ivoirienne s’est engagée à solliciter le concours des forces impartiales afin de rendre effective, dans les meilleurs délais, la sécurisation totale de ces axes.

Les deux parties ont par ailleurs convenu de la mise en œuvre d’actions concrètes visant à rétablir la confiance entre opérateurs économiques des deux pays et à imprimer un véritable essor à leurs échanges. Il s’agit notamment :
- d’échanges périodiques de missions économiques ;
- du renforcement de la coopération entre l’Office National du Commerce Extérieur (ONAC) du Burkina Faso et l’Association pour la Promotion des Exportations de Côte d’Ivoire (APEX-CI) ;
- de la mise en place à Ouangolo d’un guichet unique pour les formalités afférentes au bétail importé ;
- du ravitaillement du marché burkinabè en produits vivriers à partir du Marché de Gros de Bouaké.
- de la signature des accords de siège entre le Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) et l’Etat de Côte d’Ivoire, d’une part, et entre le Port Autonome d’Abidjan et l’Etat Burkinabè d’autre part ;

Les deux Parties se sont félicitées de l’existence de deux projets de création de marchés de bétail, l’un à Ferké (Côte d’Ivoire) et l’autre à Yendéré (Burkina Faso).

Par ailleurs, un séminaire sera organisé dans un délai raisonnable sur la formulation, la promotion et la mise en œuvre du concept de poste frontière commun avec, en perspective, l’établissement de Nouveaux Pôles Intégrés de Développement (NOPID) dans les zones frontalières.

Les deux Parties sont en outre convenues d’imprimer une dynamique nouvelle à leur coopération dans des domaines aussi importants que les droits de l’homme, l’éducation et la formation, la recherche scientifique, l’environnement, les eaux et forêts, les transports et infrastructures économiques, la santé, l’emploi et la sécurité sociale, la jeunesse, la culture, la construction, l’énergie, l’agriculture, la production animale et les ressources halieutiques.

S’agissant particulièrement de l’Agriculture, les deux parties se sont engagées à signer à brève échéance un accord-cadre de coopération afin de relever le niveau de leurs échanges et de partager leurs expériences en matière de promotion agricole.

Concernant la situation en Côte d’Ivoire, la Partie burkinabé s’est félicitée du processus de réconciliation engagé, notamment l’arrivée des casques bleus dans le cadre de l’ONUCI pour accompagner ce processus nécessaire à la stabilité de la sous-région.

Les deux Parties ont réaffirmé leur engagement à empêcher toute bande armée étrangère de se servir de leur territoire comme base arrière aux fins de mener des actions de déstabilisation contre leurs pays respectifs. Elles sont également convenues de renforcer et d’intensifier leur coopération en matière de sécurité et de défense.

Par ailleurs elles ont réitéré leur condamnation sans réserve du terrorisme et du mercenariat sous toutes leurs formes et appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour enrayer ces fléaux.

Elles ont décidé de travailler ensemble au succès du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) entrepris en Côte d1voire.

Les deux Parties ont réitéré leur engagement à mettre en application les dispositions pertinentes des protocoles de la CEDEAO relatifs au règlement des conflits, à l’assistance mutuelle en matière de défense, à la libre circulation des personnes et des biens, au droit de résidence et d’établissement.

Elles ont aussi insisté sur le renforcement de la sécurité des ressortissants ivoiriens et burkinabé résidant respectivement au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.

Les deux Parties ont reconnu la nécessité de renforcer leur coopération policière telle qu’elle découle de la convention d’assistance et d’entraide policière existant entre les deux Etats depuis 1964. Cette convention devra être réexaminée pour prendre en compte la criminalité transnationale organisée.

Elles ont convenu, en outre, de mettre un accent particulier sur le phénomène des vols et braquages de véhicules.

De manière générale, elles se sont mutuellement encouragées à ratifier j dans les meilleurs délais la Convention de la CEDEAO relative à l’entraide judiciaire en matière pénale, signée à Dakar le 29 juillet 1992.

A l’issue de leurs travaux, les deux parties se sont félicitées de l’atmosphère empreinte d’amitié, de cordialité et de compréhension mutuelle qui a marqué leurs discussions et se sont réjouies des résultats positifs obtenus.

La délégation Burkinabé a remercié chaleureusement le Gouvernement et le peuple ivoiriens pour l’accueil fraternel et les facilités dont il a bénéficié tout au long de son séjour.

La 4ème session de la Grande Commission Mixte de Coopération Ivoiro-burkinabè se tiendra au Burkina Faso en 2006 à une date qui sera arrêtée de commun accord.

Fait à Abidjan le 16 juillet 2004

Pour la Côte d’Ivoire : Mamadou BAMBA, ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères

Pour le Burkina Faso :Youssouf OUEDRAOGO, ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères

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