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Union des femmes du Sanguié : retour aux sources culturelles

Publié le mardi 18 novembre 2003 à 07h28min

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L’Union des femmes du Sanguié a organisé un festival des arts du spectacle et du savoir faire des femmes de la province, samedi 15 et dimanche 16 novembre à Réo. Le festival a été couronné par une cérémonie de remise de prix aux lauréats.

Le festival des Arts du spectacle et du savoir-faire des femmes de la province du Sanguié a pour objectifs, entre autres, de contribuer à la promotion des Arts et du savoir-faire, lutter contre la pauvreté par la valorisation et la commercialisation des ses produits, et mieux faire connaître les richesses culturelles, artistiques et touristiques de la province. Première du genre, cette manifestation avait d’une part, au menu de la compétition, l’art culinaire.

A ce sujet, il fallait tenir compte de l’hygiène, du goût de la présentation (décor) et de l’originalité pour être lauréat. Sur vingt-huit (28) compétitrices, dix (10) ont gagné : Le premier prix est revenu à Mme Ebou Kayala pour le tô. Toutefois, sans être la première, Mme Augustine Bassono a eu deux prix respectivement pour les deux mets qu’elle a présentés : il s’agit du gnon (plat africain fait à base de petit mil et de feuilles de haricot) et du lait caillé. C’est ce que nous a confié la présidente du jury "Art culinaire", Mme Rose Bassolet.

Pour les arts du spectacle, d’autre part, les critère retenus ont été celles de la Semaine nationale de la culture. C’était notamment l’originalité, l’esthétique, le costume, la coiffure, la durée, l’occupation scénique, la créativité. Là, ce sont les Samo qui, à travers la troupe "Kyon" ont remporté le premier en exécutant savamment le "Binon" ( des pas de danse). Elle a eu à cet effet 50 000 F CFA et un tam-tam. Par ailleurs, les enfants ont eu l’honneur de laisser libre cours à leur imagination et à leur créativité. Aussi, ont-ils fabriqué des jouets à partir d’objets récupérés qu’ils ont présentés à l’exposition-vente. Le premier prix d’une valeur de 10 000 F CFA est revenu à M. Alexandre Bassolé. En outre, l’exposition-vente a mis en valeur le savoir-faire des femmes de Réo. Entre autres, étaient exposés à la vente des objets d’art d’ordre divers poterie simple, poterie d’art, sculpture, des pagnes tissés par les Sœurs de l’Immaculée conception de Réo et des produits alimentaires.

Le jury de l’exposition-vente a décerné le premier prix à Mme Monique N. Gel, pour la poterie d’art. Enfin, les contes et proverbes auxquels dix-sept (17) participants ont pris part, ont embarrassé le jury. De l’avis du président du jury contes et proverbes, M. Raymond Bado, le problème d’appréciation était dû au fait que les mêmes proverbes revenaient toujours. Mais à l’issue du verdict, les cinq (5) premiers ont été retenus. Le premier prix est revenu à M. B Jacques Bayili qui a eu 10 000 F CFA. A l’exception de la troupe Kyon qui a empoché 50 000 F CFA, tous ceux qui ont eu le premier prix ont eu 10 000 F CFA.

Accorder du crédit à la culture

Le haut-commissaire de la province du Sanguié, Mme Balarba Sagna, dans son intervention a soutenu que ce festival se veut la vitrine des capacités culturelles et touristiques de la province. Dans cette logique, elle précise : "Il est de notre devoir, celui des hommes et des femmes d’affirmer et de révéler notre culture. Cela n’est possible que si nous accordons du crédit à notre culture en appréciant positivement par nous mêmes et pour nous mêmes". De son point de vue, le festival a été la manifestation concrète de ce devoir. Mme Sagna a particulièrement loué la volonté affichée des femmes du Sanguié à révéler les multiples facettes de la culture lyélé dont certaines à défaut de cadre d’expression sombraient dans les oubliettes.

Les explications de la présidente

Pour la présidente de l’Union des femmes du Sanguié, Mme Jacqueline Kankyono, la femme est au centre de tout." Elle a mille bras car lorsqu’il lui en manque, elle va en chercher partout : chez les hommes, les jeunes, les enfants etc." Dans ce cas précis, elle a révélé que l’Union des femmes du Sanguié a présenté une demande d’aide au Programme de soutien aux initiatives culturelles (PSIC) en vue de faire découvrir les richesses culturelles et leur savoir-faire.

C’est la réponse positive du PSIC qui a permis la tenue de ce festival. "Nous avons foi que les retombées socio-économiques du festival contribueront à nourrir nos familles, à créer de petites occupations, à renforcer la cohésion sociale". Sur ce, La présidente de l’Union des femmes a exprimé leurs vœux : l’institutionnalisation du festival chaque année et l’organisation d’un symposium sur les grottes de la province du Sanguié.

Aimée Florentine KABORE
Sidwaya

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