LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Le Burkina Faso et le Canada consolident leurs relations

Publié le jeudi 6 mai 2010 à 02h05min

PARTAGER :                          

Le Ministre d’Etat, le Président de la Chambre des Communes et l’Ambassadeur du Burkina à Ottawa

Dans le cadre du renforcement des relations d’amitié et de coopération entre le Burkina Faso et le Canada, le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération régionale, SEM Bédouma Alain Yoda, sur invitation de son homologue canadien, l’Honorable Lawrence Cannon, a effectué, du 26 au 29 avril 2010, une visite de travail à Ottawa. Au programme de cette visite, des entretiens avec plusieurs personnalités canadiennes.

Durant son séjour le Chef de la diplomatie burkinabè a eu des échanges fructueux avec des membres du Gouvernement et plusieurs parlementaires canadiens. Au menu de toutes ces rencontres, la consolidation des liens d’amitié et de coopération entre le Burkina Faso et le Canada.

Après avoir rencontré son homologue canadien, l’Honorable Lawrence Cannon, le 27 avril, le Ministre d’Etat a eu avec la Ministre de la Coopération internationale, l’Honorable Beverly Oda, le 29 avril, des échanges qui pourraient résumer le bilan de son séjour. En effet, lors de cette rencontre, la Ministre de la Coopération Internationale, qui a en charge l’Agence Canadienne de Développement international (ACDI), a réaffirmé l’engagement de son pays à poursuivre avec le Burkina Faso une coopération fructueuse dans des secteurs capitaux comme la santé (maternelle et infantile), l’éducation, la sécurité alimentaire, la bonne gouvernance, l’économie.

Cette précision était nécessaire et attendue par la partie burkinabè qui, depuis 2002, ne figure plus (comme plusieurs autres pays africains) sur la liste des pays où le Canada, par soucis d’efficacité, a décidé de concentrer prioritairement son aide. En effet, si dans la pratique cette décision n’a pas, à ce jour, eu d’incidence sur le volume et la valeur de l’aide accordée au Burkina par le Canada, « psychologiquement », elle n’est pas de nature à rassurer ; même si cette aide, dans certains domaines comme l’éducation, a même connu une nette augmentation.

La rencontre avec la Ministre Oda, a également été l’occasion pour le Ministre Yoda d’interroger la partie canadienne sur ses prévisions pour la coopération entre nos deux pays pour les prochaines années, vu que le programme décennal adopté par les deux parties en 2001 lors de leurs dernières consultations bilatérales prendra fin en 2011. Sur ce point, la partie canadienne a redit son engagement à accompagner le Burkina Faso dans les secteurs jugés prioritaires pour son développement. Ainsi, selon les prévisions à court terme, le Canada, jusqu’en 2015, apportera toujours son aide dans plusieurs domaines, comme l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, le perfectionnement de la stratégie nationale en micro finances, l’agriculture. Sur le plan de l’éducation, le Burkina Faso bénéficiera d’un appui budgétaire de 50 millions de dollars sur une période de sept ans. Cet appui budgétaire sectoriel constitue, en la matière, la plus grande initiative que l’ACDI accorde dans le cadre de son programme d’aide.

Par coïncidence et comme preuve de l’engagement du Canada à continuer de soutenir les pays en développement dans leur quête de mieux être, la Ministre Oda, quelques heures après son entretien avec le Ministre d’Etat le 29 avril, annonçait au Forum pour le Partenariat avec l’Afrique, l’appui du Canada aux nouvelles initiatives dans neuf pays africains dont le Burkina Faso, dans les domaines de l’éducation et de la santé.
En rappel, l’établissement des relations de coopération entre le Burkina Faso et le Canada date de 1962. Dès 1965, ces relations se sont renforcées par l’adoption d’une politique d’aide au développement conduite par l’Agence Canadienne de Développement International.

Suite à un recentrage de ses interventions dans les pays partenaires, le Canada a adopté au profit du Burkina Faso, pour la période 1995 -2000, un programme axé sur les domaines de la santé, de la croissance économique, du développement social, de la croissance économique, de la bonne gouvernance et de la promotion de la femme. Pour plus d’efficacité, les deux parties ont convenu, en 2001, lors de leurs dernières consultations bilatérales, de mettre en place un projet de programme décennal allant de 2001 à 2011 et qui s’inscrit dans les objectifs du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Outre l’éducation, la santé, la promotion du genre et la bonne gouvernance, le Burkina Faso bénéficie aussi de l’appui du Canada dans la protection de l’environnement et dans le développement du secteur privé à travers l’implantation des caisses populaires.

Notons qu’actuellement, l’aide canadienne au Burkina Faso est répartie entre le secteur public et le privé. Le gouvernement reçoit 50% et l’autre moitié est consacrée aux initiatives et aux programmes élaborés par des canadiens avec leurs partenaires nationaux ou internationaux.
Des Visites au parlement canadien
Le Ministre d’Etat a mis à profit son séjour au Canada pour rendre une visite de courtoisie à plusieurs députés du Parti Conservateur (au pouvoir) et du Parti Libéral (l’opposition).

Cette série de visites a débuté, le 26 avril, chez le Président de la Chambre des Communes (l’Assemblée Nationale), l’Honorable Peter Milliken. A l’issue de son entretien avec celui-ci, le Ministre d’Etat a eu une visite guidée du parlement, avant d’assister, pendant une heure, à une séance de questions entre parlementaires. Cette étape a été particulière pour la délégation burkinabè du fait qu’elle a donné à voir assis face à face pour cette séance de questions, les députés du parti au pouvoir avec au premier plan les ministres et le Premier Ministre (qui sont aussi des parlementaires), et ceux de l’opposition (actuellement majoritaire). Au cours de cette séance qui se veut quotidienne durant chaque session parlementaire, le Premier Ministre et les ministres sont tenus de rendre compte des politiques et des activités du Gouvernement.

Inutile de dire combien le débat fut très animé et vivant entre les deux parties. Les ministres, qui étaient interpellés sur des faits liés à l’actualité, devaient, durant cette séance publique, donner des réponses satisfaisantes. Cette pratique fait du parlement canadien, conçu depuis 1867, un exemple concret de démocratie en action. Au cours de cette séance, les députés ont été informés de la présence du Ministre d’Etat et l’ont accueilli par des ovations.

Le Ministre d’Etat et son homologue canadien

Le Ministre d’Etat a, par ailleurs, rencontré l’Honorable Bob Rae, critique de l’opposition en matière d’affaires étrangères, chef de l’opposition officielle, Madame Johanne Deschamps, porte-parole adjointe en matière d’affaires étrangères, responsable du dossier Afrique pour le Bloc Québécois, l’Honorable Gordon O’Connor, député, Ministre d’Etat et whip en chef du gouvernement, l’Honorable Jim Abbott, député, Secrétaire parlementaire de la Ministre de la Coopération internationale, Roger Cuzner, député whip en chef de l’opposition. Whip signifie fouet. Il est chargé de contrôler les autres députés du parti quant au respect des consignes du chef de parti.

Le Ministre d’Etat a également eu des échanges avec deux groupes de parlementaires dont l’Association parlementaire Canada-Afrique et les membres du comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international.
Avec chacun de ces parlementaires le Ministre d’Etat a exprimé l’attente du Burkina Faso de voir ses relations se renforcer avec le Canada. Considérant le rôle majeur que joue ce pays sur les plans politique et économique au niveau international, il a également plaidé pour la création d’un cadre formel d’échanges entre le Canada et le continent africain.
Rencontre avec les ambassadeurs africains.

Dès son arrivée à Ottawa, le Ministre d’Etat a rendu le 26 avril une visite de courtoisie aux Ambassadeurs africains accrédités au Canada. Cette rencontre, qui a eu lieu dans la salle de réunion de l’Ambassade du Mali , lui a permis d’échanger avec une vingtaine de chefs de missions diplomatiques africains. Des échanges, on peut noter la volonté des représentants de ces pays africains de voir le continent amorcer une réelle émergence. Ils ont fait montre d’une solidarité qui leur a permis de se soutenir dans des moments de grands défis, notamment dans leur engagement à faire de l’Afrique un partenaire privilégié du Canada.

A ce sujet, ils ont, d’un commun accord, souhaité que le Ministre d’Etat soit leur porte-parole auprès des autorités canadiennes en vue de la mise en place d’un cadre formel d’échanges entre l’Afrique et le Canada. En effet, depuis octobre 2009, cinq ministres africains en charge des affaires étrangères ont été reçus à Ottawa, d’où la confiance des Ambassadeurs quant à l’avenir des relations entre les deux parties. Le Ministre d’Etat Yoda, tout en remerciant le groupe pour l’accueil dont il a été l’objet, s’est félicité de cette solidarité entre les représentants du continent africain au Canada. Il les a encouragés à persévérer dans cette vision, puis a échangé avec eux sur divers sujets d’intérêt commun. A l’occasion, les représentants de la Guinée, du Niger, du Togo et de la Côte d’Ivoire ont réitéré leur gratitude au Burkina Faso pour son soutien dans les moments difficiles.

Toujours dans le chapitre des rencontres, des responsables de sociétés minières canadiennes exerçant au Burkina ont saisi l’occasion de cette visite à Ottawa, pour échanger avec le Ministre d’Etat sur leurs préoccupations. Il s’agit de la société JAM GOLD et de SEMAFO. S’ils ont salué la sérénité dans laquelle se déroulent leurs activités sur le terrain, ils ont aussi émis des inquiétudes sur le nouveau décret concernant les taxes minières.

Ils ont en outre souhaité la mise en place d’un Accord Commercial sur la Promotion et la Protection des Investissements entre le Canada et le Burkina Faso. Ce sujet a été également à l’ordre du jour des échanges entre le Ministre d’Etat et une délégation du Ministère des Affaires Etrangères et du Commerce International. Notons que le Canada est le premier investisseur minier au Burkina Faso, qui est son troisième partenaire en la matière sur le continent africain.

Dîner avec les Burkinabè vivant à Ottawa

Le Ministre d’Etat, durant son séjour, a aussi visité la chancellerie du Burkina Faso et a échangé avec les ressortissants burkinabè résidant à Ottawa au cours d’un dîner offert par l’Ambassadeur Juliette Bonkoungou dans sa résidence. Selon Edmond Ziba, Président l’association des Burkinabè d’Ottawa il y a environ 200 Burkinabè (étudiants et travailleurs) qui vivent dans cette ville. Le Ministre d’Etat les a félicités pour le bon exemple dont ils font preuve dans leur pays d’accueil et les a encouragés à garder les liens avec la mère patrie et à y apporter leur contribution pour son développement.
Le Ministre d’Etat a également accordé des interviews à la presse canadienne.

Yolande Kalwoulé : DCPM- MAER

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 15 mai 2010 à 05:27, par Le Patriote En réponse à : Le Burkina Faso et le Canada consolident leurs relations

    C’est qui ce Edmond Ziba dont on parle dans l’article en tant que le président des Burkinbè d’Ottawa ?
    Est ce le Syndicaliste sur le Campus dans les années 93 ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique