Tribune du démocrate : Le CDP aux abonnés absents
Y-a-t-il meilleur endroit que le campus où engager un débat sur la démocratie ? Assurément non. Et c’est la stratégie adoptée par le Cadre d’action et de réflexion démocratique (en abrégé CADRe) pour le lancement de sa 1re édition de la Tribune du démocrate, avec un thème bien à propos pour une actualité politique nationale bouillonnante et qui est : « Alternance : leurres ou lueurs ? ».
Au présidium, trois panelistes : Me Bénéwendé S. Sankara, président de l’UNIR/PS et chef de file de l’Opposition ; Me Guy Hervé Kam, un des membres initiateurs de la pétition contre la modification de l’article 37 ; et Abdoul Karim Saidou dont l’origine, le Niger, peut donner un peu plus de relief à ses propos. Le modérateur qui relançait les débats était Remis Dandjinou de la chaîne de télé Canal 3.
Face à ce beau monde, un auditoire des plus intéressants, puisque composé d’étudiants qui n’ont pas monnayé leur présence dans l’enceinte de ce bâtiment de l’Université de Ouagadougou dénommé « Amphi 600 ». Toujours est-il que la salle était archicomble…ou presque. Le thème y était-il pour quelque chose ? Certainement. Il y a de quoi quand on évoque l’idée d’alternance au moment où ont fait jour des velléités de modification de la Constitution, notamment en son article 37, portant sur la durée et le nombre de mandats du président du Faso.
Pendant les différentes interventions, à l’issue desquelles, précisons-le, n’étaient pas prévues des questions aux conférenciers, le pessimisme sur l’éventualité d’une alternance grâce au langage des urnes était palpable. Surtout qu’il y a peu d’engouement pour les élections. Foi des présentateurs, le peuple doit être mis à contribution. Constat de Me Guy Hervé Kam, qui ne semble plus se faire des illusions sur l’alternance par les scrutins : « une chose est sûre : si chacun reste dans son petit coin, rien ne va changer.
Il y en aura quelques-uns qui vont sortir, on va les tabasser, il y en aura qu’on tuera peut-être, mais ce sera le statut quo sans une synergie d’actions ». Place donc à l’action. Et en cela, l’exemple du Niger est patent pour bien des orateurs. Certes, ils ne sont pas allés jusqu’à faire l’apologie des coups d’Etat, mais au pays d’Hamani Diori, le « niet » de la société civile, de l’opposition et même d’institutions républicaines, à l’image du Conseil constitutionnel et du Parlement, face aux dérives autoritaires de l’ancien maître de Niamey, Mamadou Tandja, a été ben apprécié.
« Il y a nécessité à transcender les intérêts partisans pour agir », a justement fait remarquer Abdoul Karim Saidou. Ce fut au tour de Me Bénéwendé S. Sankara de dire ce qu’il en pense : « Il faut des bouleversements …Il est des moments où l’on ne peut pas attendre beaucoup de l’opposition …Moi, j’ai toujours dit que pour celui qui a tué pour prendre le pouvoir, ce n’est pas un petit bulletin qu’on a mis dans l’urne qui va l’ébranler… ». A écouter les panelistes, notamment Guy Hervé Kam, il y a de quoi désespérer de bien des Burkinabè.
A titre d’illustration, il a relaté la réaction d’étudiants face à la pétition contre la modification de l’article 37 : certains étaient assez réticents, arguant qu’il se pourrait qu’on utilise ce document à leur encontre quand il s’agira de se trouver un emploi. Réaction de ce magistrat devenu avocat : « Cet état d’esprit inspire en moi deux points de vue. D’un, celui qui a cette attitude ne compte pas sur ses propres valeurs intrinsèques pour avoir du boulot. De deux, si à 20 ans, l’on n’a pas en soi le rêve de pouvoir changer les choses, c’est dramatique ».
Dès l’entame de la manifestation, les conférenciers ont unanimement regretté l’absence d’un représentant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir, qui aurait pu donner son point de vue. Pourtant, invitation leur aurait été faite. « C’est dommage. L’objectif de la rencontre n’est pas de dénoncer ou de fustiger qui que ce soit. C’est pour nous un cadre d’échanges de points de vue », a fait constater avec un zeste de déception le secrétaire exécutif communal du CADRe, Ambroise Farama .
Issa K. Barry
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 3 mai 2010 à 03:27 En réponse à : Tribune du démocrate : Le CDP aux abonnés absents
Cela n’est pas etonnant le CDP n’est qu’une caisse de raisonnance . Les cadres CDPists sont incapable de soutenir un debat puisqu’ils ne reflechissent pas . Prenez l’exemple du du chef de terre et du petit maire . Rien de constructif c’est pourquoi nous ne voulons pas les voir se pereniser au pouvoir .
2. Le 3 mai 2010 à 03:55, par Paris Rawa En réponse à : Tribune du démocrate : Le CDP aux abonnés absents
« Dès l’entame de la manifestation, les conférenciers ont unanimement regretté l’absence d’un représentant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir, qui aurait pu donner son point de vue. »
Il n’y a rien d’étonnant à ce que les leaders du CDP ne soient pas présent à cette tribune. Ils préfèrent un débat dans la pagaille qui leur permet de faire des déclarations sans argumentations honnêtes pour aboutir à leur fin. Sinon, il va de soi que le président Blaise Compaoré et son parti le CDP, en demandant aux Burkinabè de réfléchir aux réformes nécessaires pour le renforcement de notre démocratie, ils auraient dû prévoir un cadre organisé pour mener cette réflexion commune dans l’ordre. En réalité, ils ont plutôt créé un désordre dans le débat politique pour pouvoir faire passer leurs idées indéfendables. C’est la seule explication qu’on peut donner à ce silence fautif du président du Faso, au moment même ou le débat politique déchire le peuple Burkinabè et crée la haine et la violence.
3. Le 3 mai 2010 à 11:21, par PACO En réponse à : Tribune du démocrate : Le CDP aux abonnés absents
Merçi à l’auteur de l’article. Il faut savoir que l’absence du CDP à cette rencontre est compréhensible : aucune personalité de ce parti n’est près à se prononcer si Salif ne lui donne pas le discour à tenir. Depuis qu’ils(les gourous du Parti) ont subi la déculottée de ce dernier avec la complicité de Blaise,chacun se retient pour ne pas avoir à faire son autocritique auprès de celui qui, hier, était l’homme à abattre.Merçi au CADRe pour son initiative.
Le 4 mai 2010 à 17:45 En réponse à : Tribune du démocrate : Le CDP aux abonnés absents
L’absence du CDP à ce débat est pluôt une bonne nouvelle ; ça veut dire qu’ils ne sont pas eux-mêmes convaincus de la modification , donc incapables de défendre leur position dans un débat contradictoire. Donc, les anti modificiation de l’article 37 viennent de marquer un point psychologique ; il ne faut pas désespérer ; plus le temps passe, plus ils se rendent compte que leur cause est indéfendable
4. Le 3 mai 2010 à 14:34 En réponse à : Tribune du démocrate : Le CDP aux abonnés absents
Soyons realiste...
C’est pas pour fustiger quelqu’un mais le titre exclu deja les souris rongeurs du CDP.Il est question de tribune du democrate alors que le CDP est une caserne de dictateurs,monarques...Il est plus facile de voir la face de Dieu que de voir un monarque au tribune du democrate.
Ensuite,comment voulez vous qu’un regime qui regn pendant pres d’un quart de siecle s’attarde sur une question d’alternance.Cela reviendrait à demander à un Imam d’aller se faire confesser par un Curé de paroisse.
Ils y seraient s’il etait question d’alourdir chacun son grenier personnel,de faire des projets de lois pour instaurer une taxe et beurer son pain matinal.
Vous voyez comment c’est insultant et injurieux.Je naissais quand Blaise venait o pouvoir.comment ne pas me donner corps et âme pour lutter et voir l’alternance a l’horizon.Je suis pret a mourir pour mon peuple,si jeune que je sois.Puis mon nom serait inscrit juste apres ceux des dignes fils du pays reel.Voilà pourkoi je prefere veuiller pour faire signer la petition que de dormir sous le controle d’un monarque qui ne croit qu’à ses freres et soeurs et sa fille...
VIVE LA DEMOCRATIE,VIVE L’ALTERNANCE,VIVE LE BURKUNA FASO.
La patrie ou la mort les democrates vaincront...