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Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

Publié le vendredi 30 avril 2010 à 03h09min

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Guy Hervé Kam

Le 12 avril 2010, une pétition contre la révision de l’article 37 de la Constitution burkinabè, qui limite le nombre de mandats présidentiels, a été lancée par Me Guy Hervé Kam, le Pr Augustin Loada, Siaka Coulibaly et Youssouf O. Minoungou. Objectif : recueillir 30 000 signatures qui serviront à appuyer une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à rendre l’article 37 intouchable. Plus de deux semaines après le début de l’opération, Me Guy Hervé Kam affirme que près de 20 000 signatures ont déjà été recueillies.

Fasozine.com : Vous avez lancé, avec trois de vos compagnons, une pétition contre la révision de l’article 37. Dites-nous pourquoi vous êtes contre la révision de cet article ?

Me Guy Hervé Kam : Etre contre la révision de l’article 37, c’est être contre la non-limitation des mandats présidentiels. Nous trouvons que l’alternance au sommet de l’Etat est une garantie essentielle d’un système démocratique. Et lorsque les institutions ne sont pas suffisamment fortes pour permettre cette alternance, il faut que la loi supplée à cette insuffisance. C’est dans ce sens que nous trouvons qu’il convient, dans notre système, de dire que le mandat du chef de l’Etat est limité.

Ne travaillez-vous pas ainsi pour l’opposition qui réclame une alternance au sommet de l’Etat ?

Mais pas du tout ! Lorsqu’on travaille sur des principes, on ne peut pas dire qu’on travaille pour un camp donné. Ce que nous faisons arrange peut-être l’opposition aujourd’hui. Mais cela pourrait ne plus l’arranger si toutefois elle parvenait au pouvoir. Nous pensons que l’alternance est une très bonne chose. D’ailleurs, rien ne dit aujourd’hui que l’alternance au sommet de l’Etat que nous appelons de tous nos vœux va profiter à l’opposition. Ce sera peut-être un autre membre du parti au pouvoir qui sera élu...

Comment la population a accueilli votre initiative ?

Honnêtement, nous avons été agréablement surpris par l’accueil que les citoyens ont réservé à la pétition. La collecte des signatures a effectivement débuté le 14 avril 2010. Et à la date du 26 avril dernier, nous avions environ 20 000 signataires, uniquement à Ouagadougou. Nous pensons pouvoir boucler l’opération à Ouagadougou dans les dix premiers jours du mois de mai.

De quelles couches socioprofessionnelles sont issus les signataires ?
Nous n’avons pas fait d’analyses sur les couches socioprofessionnelles des signataires pour la simple raison que les jeunes volontaires sont uniquement chargés de collecter les signatures sur la base de la Carte nationale d’identité burkinabè et de l’âge. Il n’est pas mentionné la couche socioprofessionnelle des pétitionnaires. Mais nous pouvons dire qu’il y a presque toutes les couches.

La montagne ne va-t-elle pas accoucher d’une souris comme le prédisent déjà certains organes de presse ?

Nous sommes déjà heureux de constater que la pétition est une montagne. Cela veut dire que c’est quelque chose d’important, de significatif dans le paysage burkinabè. En fait, l’auteur de l’écrit qui est paru dans la presse voulait dire que la pétition va être, de toutes façons, rejetée. Si c’est pour cela que la montagne va accoucher d’une souris, nous disons que ce ne sera pas de la responsabilité des initiateurs de la pétition ou des pétitionnaires. Mais ce sera la responsabilité politique de la représentation nationale de refuser quelque chose qui est voulue par une grande partie de la population.

Vaste campagne de presse, pages en couleur dans certains journaux, des volontaires à désintéresser… Comment arrivez-vous à financer l’opération ?
C’est un projet qui n’a pas besoin d’un budget colossal. Et notre façon de nous organiser nous permet d’y faire face. Il y a des organisations, dont je voudrais taire les noms, qui nous soutiennent dans le financement d’une partie des activités que nous menons.

A combien pourrait-on estimer le budget de l’opération ?

Je ne peux pas vous donner de budget parce que nous finançons nos activités de façon séquentielle. Après la collecte des signatures, nous avons en projet d’autres activités dans le cadre du renforcement de la pétition, jusqu’à ce qu’elle passe à l’Assemblée nationale. Nous le faisons selon nos moyens. Nous avons par exemple envie d’organiser une activité à l’occasion de l’anniversaire de la Constitution, si nos moyens nous le permettent.

Comment interprétez-vous le silence du président Blaise Compaoré face au débat autour de la révision de l’article 37 ?

Ceux qui défendent la révision de la loi fondamentale disent que ce n’est pas pour favoriser Blaise Compaoré. S’il est vrai qu’il n’est pas à la base de leur volonté farouche de modifier l’article 37, on le saura. Ce qui est sûr, à un moment ou à un autre, le président du Faso va devoir se prononcer.

Aujourd’hui, l’opinion nationale est divisée sur la question. Et il va falloir que le Chef de l’Etat intervienne pour départager la population. Peut-être qu’il prend actuellement la mesure de la situation. Je précise qu’à titre purement personnel nous n’attendons rien de ce projet. Mais nous estimons qu’à un moment donné, il faut proposer quelque chose, quand on voit que le navire battant pavillon Burkina est en train de tanguer. Et nous souhaitons que les gens nous suivent dans notre démarche.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 30 avril 2010 à 05:12 En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    N’oubliez pas les burkinabe de l’etranger ; comment faire pour participer ?

  • Le 30 avril 2010 à 09:51, par Paris Rawa En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    « Et il va falloir que le Chef de l’État intervienne pour départager la population. »

    - Le silence du président du Faso est soit une faute politique par rapport à sa fonction et un mépris du peuple dont il préside le destin : après avoir lancé le débat avec son discours de 11 décembre dernier, il aurait dû ensuite organiser le débat avec quelques orientations, et des commissions d’étude. Ce n’est pas seulement une erreur, mais une vraie faute de laisser ce débat aller comme cela dans tous les sens, alors que le président lui-même passe son temps à aider les ivoiriens et les togolais à bien conduire leur dialogue politique. Pourquoi se soucie-t-il tant d’éviter les dérapages dans les débats politiques de nos voisins, alors qu’il semble se moquer de la bagarre engagée entre burkinabè sur un sujet (article 37) qui le concerne au premier chef ? Personnellement, en tant que citoyen lambda soucieux du sort de mon pays, je prends ce silence comme une injure et du mépris pour la parole citoyenne. C’est le devoir du président, d’aider les burkinabé à se parler convenablement pour se comprendre et construire ensemble leur pays.

    - Ce devoir lui est signifié par l’article 36 de la constitution, si bien que ce silence me met en colère. Quelque soit la position personnelle du président (c’est son droit), ou même si pour le moment il n’a pas un avis arrêté sur le sujet du débat (c’est possible), il n’a pas le droit de se taire et de ne rien faire quand les burkinabè se déchirent de cette manière dans un débat politique de plus en plus violent ! Il a été élu pour gouverner notre pays non ?! Tout le monde sait que la pire haine entre les différents camps ou groupes dans une population donnée, se manifeste et s’alimente toujours et d’abord de la violence des paroles. Pourquoi donc ce silence de Blaise Compaoré ? Quelle vertu y a-t-il dans un tel silence ? N’est-il pas le président ? Que ou qui préside-t-il donc ? Qu’attend-il pour présider ? A-t-il démissionné ? Ou peut-être estime-t-il que le Burkina ne mérite pas d’être présidé par lui ? Faudra-t-il que les Burkinabè demande dès maintenant à la CEDEAO un médiateur ou facilitateur pour les aider à se parler plus utilement de manière organisée ? A qui doit-on s’adresser pour obtenir d’organiser et de donner des orientations claires à ce débat devenu fou, qui ne fait que semer et attiser une haine inutile et dangereuse entre les burkinabè ? POURQUOI ?

    Rappel : Article 36 Le Président du Faso est le chef de l’État. Il veille au respect de la Constitution. Il fixe les grandes orientations de la politique de l’État. Il incarne et assure l’unité nationale. Il est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’État, du respect des accords et des traités.

  • Le 30 avril 2010 à 10:19 En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    lorsque les institutions ne sont pas suffisamment fortes pour permettre cette alternance, il faut que la loi supplée à cette insuffisance. C’est la notion essentielle, il me semble dans ce debat et que partisan et adversaire dune eventuelle revision devraient prendre en compte.

  • Le 30 avril 2010 à 10:43, par le peuple En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    c
    Votre affaire là est égoiste et biaisée.
    ce n’est pas claire cette histoire de pétition.
    Qui vous finance pauvres citoyens pour cette pétition ? Il faut bien le dire. sinon vous êtes présumés coupables de corruption passive.
    Cest faux aussi le nombre de signataire. vous avez même pas atteint 1000 signatures.
    Dites vous que le Burkina sera ce que le vrai peuple veut et non ce que veulent 4 citoyens en teeshirts.
    cessez damuser la galérie.

  • Le 30 avril 2010 à 10:45 En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    Et les Burkinabè de l’étranger ? Coment feront-ils pour signer ??

  • Le 30 avril 2010 à 10:57, par taouré En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    Merci aux initiateurs de cette pétion. Nous ne demandons qu’une chose, que notre confiance placée en vous ne soit pas trahit. Aujourd’hui au Faso nous somme septique, nous n’avons plus foi et n’avons confiance total à personne. J’ai signer cette pétition et j’attend de voir.

  • Le 30 avril 2010 à 11:04, par Tapsoba En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    Nous sommes déjà heureux de constater que la pétition est une montagne.Bonne réponse Mr Kam.Vous avez eu aumoins le courage d initier,pour l intérêt supérieur de la nation,quelque chose de « montagne »,la suite à donner n imcombe plus à vous.Chapeau bas aux 4 mousquetaires.

    Je suis très ravis de l accueil réservé à cette pétition.Déjà 20.000 en espace de deux semaines.Que cherchait d ailleurs le journaliste en demandant les catégories de personne qui s inscrivent ? Devant le droit,tous les citoyens sont égaux et reconnu par la constitution,si vous l ignoriez.Qu il soit homme, femme,pauvre, riche, fou, aveugle,chomeur,travailleur,PDG ,planton,jeune ou vieux,peu importe. L’essentiel, en l espèce,est que le signataire soit majeur.Après c est pour aller raconter des ragots , que ce ne sont que des aigris incapables,refusant de reconnaitre le mérite du pouvoir,qui ont signé la pétition.

  • Le 30 avril 2010 à 11:21 En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    puis je savoir où signer cette petition ?

  • Le 30 avril 2010 à 11:22 En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    Voilà des gens dignes de ce pays. Seul Dieu qui vous bénira. Ne compter pas sur ces lâches et mendiants responsables de ce pays sur quoi que ce soit. Continuer sur votre bonne foi. Que l’assemblée nationale rejette la pétition ou pas, un jour l’histoire vous donnera raison. moi précisement je suis prêt à signé la pétition seulement je ne sais pas où est situé votre siège. Que le président du Faso se taise ou pas sur cette polimique autour de la révision de l’article 37 visant à sauter le verroux de la limitation de son mandat un jour il sera rattrapé par l’histoire. Que le régime en place continue de jouer têtu, Dieu aussi fera ce qu’il doit faire pour sauver ces enfants.

  • Le 30 avril 2010 à 11:44 En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    Ce que je ne comprends pas c’est la pétition qu’aurait lancé aussi Me Bénéwendé pour le même objet : en attendant que je vérifie cette info, je suis vraiment déçu, car ce serait purement une intention de semer le désordre et dispercer les intentions de souscription de nos citoyens qui en majorité ne comprennent pas souvent ce genre d’opération ! C’est grave ! les politiciens !

  • Le 30 avril 2010 à 12:11, par Eveil En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    Soutien à la pétition,
    Nous sommes nombreux en attente de signer cette pétition qui fait honneur à la democration.
    Même si c’est un million de signatures, la pétition les aura car elle defend une cause nationale juste et honorable.
    Que Dieu bénisse le Burkina !

  • Le 30 avril 2010 à 13:05 En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    J’aimerais bien savoir où s’adresser pour signer la pétition ?

  • Le 6 mai 2010 à 23:19 En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    Voila un avocat et un juge qui forcent mon respect. Avec eux, nous ne risquons pas de parler cachot et de parler prison, mots de repression qui ne conviennent qu’ aux impopulaires.
    J’ ai fait un reve. J’ai fait un reve qu’ un jour, tous les juges, tous les avocats, tous les juristes burkinabe mettront en commun leur force et leur intelligence a service le droit et les plus faibles et a ne pas se vendre aux puissants du jour. C’est honteux. C’est une corruption minable de leur metier.

    Toutes mes felicitations a vous Loada et a vous KGH. Le chopix que vous avez fait est le meilleur : Celui d’etre utile meme s’ il est le plus difficile que "griotter" a un age si jeune.

  • Le 8 mai 2010 à 18:07, par Chalamar le patriote En réponse à : Pétition contre la révision de l’article 37 : « Plus de 20 000 signatures collectées »

    Nous pensons que cette initiative est louable, car l’histoire nous jugera tous. À la question de savoir, qu’est-ce que tu as fais pendant la lutte pour que la vrai démocratie arrive dans le pays ? ou Qu’as tu fais en son temps, pour changer les choses au pays ? Pour les burkinabé à l’étranger, qui voudrions participer, il y a plusieurs problèmes : 1) pas de CNIB à jour le plus souvent donc quelles autres pièces peut-on utilisé (permis de conduire, etc) ; 2)trouver une adresse email par laquelle, nous pouvons retourner le formulaire signé par les compatriotes.
    Bonne continuation,

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