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Corruption au Liberia : Le ver est dans la famille

Publié le vendredi 23 avril 2010 à 02h49min

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L’Afrique peut-elle un jour prétendre au développement ? La question mérite d’être posée, car, hormis les autres maux qui l’assaillent, il est de plus en plus question de scandales de corruption à l’échelle continentale. Et çà et là, on se demande bien comment s’y prendre pour lutter efficacement contre cette vouivre qui ne cesse de freiner le progrès social, quand elle ne l’annihile pas simplement, et qui ne finit pas de mettre en péril les acquis démocratiques. La situation est si préoccupante que nombreux sont les pays en Afrique qui depuis, font partie des nations les plus corrompues selon le classement de l’ONG Transparency international.

La pauvreté ambiante, qui reste le lot quotidien de bien des Etats du Sud, ajoutée à la corruption rampante, les prédispose à occuper longtemps encore la queue du peloton dans le classement de l’indice de développement humain du PNUD. Et le Liberia, ce petit pays de 3367 000 habitants qui tente de se remettre difficilement d’une longue et meurtrière guerre civile, ne fait pas exception à la règle. La corruption y semble même un sport national, au point que la présidente, Ellen Johnson Sirleaf, la seule femme à avoir le statut de chef d’Etat à l’échelle continentale, a cru devoir émettre un décret pour faire payer et protéger les informateurs qui dénoncent les cas de corruption dans son pays.

Face au manque de moyens de la commission anticorruption et, disons, de l’Etat, tout Libérien se voit ainsi mis à contribution pour lutter contre l’hydre : ainsi, au pays de William Tolbert, quiconque donnera des informations sur l’argent détourné recevra 5% de la somme concernée. Visiblement estomaquée par la situation dans son pays, la présidente n’a pas manqué de réaffirmer, au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 20 avril dernier, son engagement à lutter contre cette gangrène sociale. Mais y parviendra-t-elle ?

Passe encore qu’on épinglât son ministre de l’Information, Laurence Bropleh, en janvier dernier pour avoir plongé indûment dans la caisse publique et y avoir soustrait 260 000 dollars US (soit environ 130 millions de nos francs). Et puis il y a eu le cas du ministre des Finances, Augustine Ngafuan, qui a été alpagué pour avoir dépensé sans aucune justification la respectable somme de 5 millions de dollars (environ 2,5 milliards FCFA).

Mais quand c’est Amulai Johnson, le propre frère d’Ellen et par ailleurs ministre des Affaires internes, qui s’y met aussi, en subtilisant des caisses de cet Etat, du reste exsangue, 100 000 dollars (environ 50 millions de FCFA), on peut dire sans risque de se tromper que le ver est dans la famille. Quel type de développement attendre d’un pays où la corruption est devenue un sport national et menace sa survie ?

Quel type de développement prépare-t-on pour un pays où des milliards sont engloutis dans des projets brumeux ou tout simplement dissimulés dans des poches de quelques petits malins haut placés ? Des questions qui nous intéressent aussi en tant que Burkinabè, car, depuis, l’intégrité ne semble plus la chose la mieux partagée chez nous. La mal gouvernance apparaît dans notre pays aussi comme un sport national.

Et dire que cet activiste des droits de l’homme n’avait pas eu tort de s’écrier que lorsque dans un pays on constate que pour être élu, être recruté au public comme au privé, avoir un acte administratif, être soigné, avoir une place à l’école, avoir un marché ou être affecté en ville il faut, soit mettre la main à la poche, soit connaître une personne bien placée, c’est que la corruption y a pris une proportion inquiétante. Inquiétant vraiment !

Par Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 24 avril 2010 à 12:27 En réponse à : Corruption au Liberia : Le ver est dans la famille

    merci de la réflexion sur le Libéria mais l’article aurait été plus complet et plus intègre si vous aviez pris le soin de dire ce qui ce qui s’est suivi comme conséquences pour le frère de la Présidente.

    • Le 25 avril 2010 à 16:49, par wend waoga En réponse à : Corruption au Liberia : Le ver est dans la famille

      Tu as raison,mon frère ! Mais on imagine aisément que mme la Présidente n’a pas fait de cadeau à son frère,et c’est pourquoi ce n’est pas ressorti.Si ca avait été autrement,on se serait dépechéle sortir pour donner raison à...suit mon regard !

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