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Trafic ferroviaire Abidjan-Ouaga : Les GT-26 sur rails

Publié le vendredi 16 avril 2010 à 02h41min

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2 nouvelles locomotives GT-26 flambant neuves de 3300 chevaux chacune, capables de tracter jusqu’à 2600 tonnes de marchandises et munies d’une conduite assistée par ordinateur. Ce sont là les machines mises en service par la Société international de transport africain par rail (SITARAIL), le mardi 13 avril 2010 à Abidjan. Ces engins de nouvelle génération d’un coût global de 2,9 milliards de FCFA consentis par le Groupe Bolloré et SITARAIL, doivent tracter une véritable révolution dans le trafic ferroviaire Abidjan-Ouaga.

Mardi 13 avril 2010, 14h30 à la gare ferroviaire de Treichville. Le moins que l’on puisse dire est que cette gare, dernière étape pour le train dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan, avant de s’ébranler vers Ouagadougou, la capitale burkinabè, est parée de ses plus beaux atours. En témoignent, les travailleurs de la Société internationale de transport africain par rail (SITARAIL) qui sont alignés le long du tapis rouge étalé à l’entrée du hall. Une dizaine d’hôtesses se chargent de conduire les invités de marque jusqu’à leur place sur les sièges disposés dans le hall de la gare.

Au nombre d’eux, plusieurs opérateurs économiques ivoiriens et burkinabè, des diplomates dont l’ambassadeur du Burkina en Côte d’Ivoire ainsi que des patrons de sociétés de transport et du port autonome d’Abidjan, et le représentant spécial du facilitateur en Côte d’Ivoire. Sont également présents, le Président du Conseil d’administration (PCA) de SITARAIL, Lassiné Diawara, et le directeur général (DG) de Bolloré Africa Logistics, Dominique Lafont. A 15 h pile, arrive le ministre burkinabè des Transports, Gilbert Noël Ouédraogo. Il sera suivi quelques minutes après par son homologue ivoirien, Albert Flindé [NDLR : il s’est excusé de son retard, expliquant qu’il était en négociations avec les taximen observant une grève générale qui a paralysé Abidjan].

Commence enfin la cérémonie officielle de mise en service des deux nouvelles acquisitions de la SITARAIL : les locomotives GT-26 d’une puissance de 3300 CV, munies d’une conduite assistée par ordinateur et capables de tracter jusqu’à 2600 T de marchandises. Après l’acquisition au cours de l’année 2009, de deux trackmobiles pour assurer les opérations de manœuvre en gare, en particulier la formation des trains puis d’une pelle mécanique de 22 tonnes, pour l’entretien de la voie (plus précisément le reprofilage des talus et le curage des fossés), c’est donc à l’acquisition de deux engins de nouvelle génération d’un coût global de 2,9 milliards de F CFA.

Une révolution dans le trafic ferroviaire

Une véritable fierté pour la direction générale de la société et les cheminots, à en croire le PCA, Lassiné Diawara, dans son allocution, d’offrir à leurs clients deux locomotives robustes, modernes et à même de répondre à leurs attentes : « Le chemin de fer est devenu un axe stratégique grâce auquel les échanges s’intensifient, non seulement entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, mais aussi et de plus en plus avec le Mali et le Niger. Toutes choses qui ont justifié la construction d’un port sec à Ferkéssédougou, d’un terminal conteneurs à Ouagadougou, et de la nouvelle gare routière internationale de Bobo-Dioulasso inaugurée le 22 janvier dernier par le Président du Faso ainsi que l’ouverture de représentation de SITARAIL à Bamako et une autre en cours à Niamey. C’est dire que ce réseau ferroviaire est un maillon essentiel dans le développement du corridor ivoirien.

SITARAIL, par sa capacité de transport, entend faire du Port autonome d’Abidjan, le port naturel du Burkina, du Mali et du Niger ». Selon M. Diawara, cette fierté se comprend d’autant plus que SITARAIL se relève péniblement d’une longue agonie, ses activités n’ayant connu en réalité un véritable retour à la normale qu’au début de l’année 2005. Foi de Lassiné Diawara, la société continuera à jouer son rôle de concessionnaire dans l’accomplissement des missions et des objectifs essentiels à elle assignés : « C’est ainsi que dans le cadre de la relance de ses activités, SITARAIL entend s’orienter résolument vers le développement des techniques nouvelles d’exploitation et de gestion, l’amélioration de la qualité de service ainsi que la recherche de la productivité pour atteindre les objectifs d’une société viable et rentable. D’ores et déjà, SITARAIL s’est investie dans la rénovation de la traction.

Elle a aussi porté ses efforts à l’amélioration de la voie, des ouvrages d’art, des installations ferroviaires et à la sécurisation des passages à niveau. Le nouveau programme d’investissement élaboré par la société pour la période 2011 à 2020 prévoit une enveloppe d’environ 133 milliards de F CFA dont 73 milliards destinés à la voie et 60 autres milliards qui seront affectés au renouvellement du matériel, avec une priorité pour le service voyageurs ». Et le DG de Bolloré Africa Logistics, Dominique Lafont, de renchérir sur l’engagement de SITARAIL, colonne vertébrale du corridor ivoirien, à remplir sa mission de désenclavement en constituant notamment un moyen de déplacement pour 4OO milles voyageurs de la sous-région. Occasion pour le ministre Gilbert Noël Ouédraogo, de rappeler que l’aménagement et la mise en œuvre d’infrastructures ferroviaires entrent en droite ligne dans la Vision 2030 pour le développement des chemins de fer.

Aussi, le ministre Albert Flindé, tout en louant les efforts de renforcement du parc par SITARAIL en se dotant d’outils compétitifs : « Ce début de modernisation va, à n’en pas douter, contribuer à rendre plus palpitante cette grande aventure humaine et économique que représente le chemin de fer pour le Burkina Faso et la République de Côte d’Ivoire. » A la suite des allocutions, viendront la visite des locomotives et la coupure du ruban symbolique. Ce sont deux chefs de gare quelque peu atypiques (les deux ministres en charge des Transports) qui ont donné ensuite le top de départ des GT-26. Les premiers à se réjouir de la mise en services des machines, opportunité pour la reprise de leurs affaires, sont sans doute les opérateurs économiques.

S’il y a un autre heureux de ce lancement, c’est bien le DG du port autonome d’Abidjan, Martial Gossio, pour qui cela va permettre d’amorcer un cap décisif dans la fluidité de transport des marchandises du port vers les points de dépôt. Pour le coordonnateur national de la lutte contre la fraude, Patènèma Kalmogo, c’est une opportunité pour mettre fin au trafic dans les trains : « Avec la collaboration de la SITARAIL qui est membre de la Commission nationale de lutte contre la fraude, démembrement de la Coordination, nous avons entrepris d’ores et déjà de combattre la fraude et de réfléchir pour trouver des solutions. Notre objectif est d’améliorer les services offerts aux clients honnêtes de la société en leur garantissant un outil d’exploitation correcte ».

A la fin de la cérémonie, le PCA de SITARAIL, Lassiné Diawara, et le DG de Bolloré Africa Logistics, Dominique Lafont ont animé une conférence de presse sur la révolution ainsi mise en marche par le biais des GT-26. « C’est la 1re locomotive à la conduite assistée par ordinateur que nous mettons en service. Aussi le personnel utilisant ce matériel a-t-il bénéficié d’une formation afin de s’adapter au développement technologique. L’enjeu, c’est le transport de marchandises qui est devenu l’activité principale avec plus d’un million de tonnes de marchandises transportées. (les volumes transportés par SITARAIL). Nous allons également nous investir dans la promotion du transport-voyageur en améliorant la qualité des wagons-voyageurs pour être plus compétitifs.

Notre ambition est d’augmenter de 20% le nombre de passagers à l’horizon 2015. SITARAIL est un exemple de cohérence de vue et de l’entente entre nos deux Etats. Avec le concours de la Côte d’Ivoire et du Burkina et des bailleurs de fonds, la prochaine étape sera la continuité du renouvellement du matériel roulant, en particulier le financement de nouvelles rames-voyageurs et la réhabilitation de la voie et des autres infrastructures ferroviaires », a souligné Lassiné Diawara. Les machines, ainsi mises sur rails, doivent constituer les locomotives d’un nouvel essor pour le développement des activités ferroviaires au Burkina et en Côte d’Ivoire.

Hyacinthe Sanou De retour d’Abidjan


Fiche technique des GT-26

Fabriquées en 11 mois par la National railway equipment company (NREC) implantée dans l’Illinois aux Etats-Unis sur commande spéciale de la SITARAIL, les deux locomotives GT-26, d’un coût global de 2,9 milliards de F CFA, viennent en renfort à la vingtaine de locomotives CC 2200 (ou GT 22) que comporte le parc moteur de SITARAIL. Elles ont une puissance de 3300 chevaux et une capacité de traction de 2 600 tonnes contre 1250 T pour les anciennes locomotives CC 2 200. D’une hauteur de 4, 05 m, une longueur de 18, 55 m et une largeur de 2,8m, les GT-26 ont un poids imposant de 102 tonnes.

L’innovation majeure avec ces machines est qu’elles sont dotées d’un ordinateur appelé « NFORCE » qui gère le système de patinage et contrôle le bon fonctionnement de tous les organes principaux (moteur diesel, compresseur, moteurs de traction, alternateur). La bande Teloc [NDLR : chargée d’enregistrer le parcours kilométrique et la vitesse instantanée de la locomotive, elle est au train ce que la boîte noire est à l’avion] est également maintenant numérisée sur ces modèles. Le réservoir de la GT-26 est une véritable citerne ambulante avec une contenance de 7000 litres de carburant.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 17 avril 2010 à 16:58, par lafleuredelotus En réponse à : Trafic ferroviaire Abidjan-Ouaga : Les GT-26 sur rails

    Je pense qu’il fallait essayer d’investir dans les moteurs électriques pour nos transports ferroviaires. Je pense que le diesel revient plus chère à long termes. Corrigé moi si je me trompe.

    • Le 20 avril 2010 à 15:36, par hamiltone En réponse à : Trafic ferroviaire Abidjan-Ouaga : Les GT-26 sur rails

      moi je dirais entretenir d abord les voix ,et remplacer les wagons pour le transport des personnes .pour les moteurs electriques ,il faut d autres installations. tres couteuses.

  • Le 18 avril 2010 à 11:04, par vvm En réponse à : Trafic ferroviaire Abidjan-Ouaga : Les GT-26 sur rails

    le problème c’est qu’au moment où la RAN marchait bien et que les investissements pouvaient être faits pour électrifier la ligne l’un des deux copropriétaires se la sucrait bien. Rememorez vous de l’époque, de l’élégance et la beauté des gares coté ivoirien par rapport aux gares coté Burkinabè. Hormis la gare de Ouaga, c’etait la nuit et le jour. Et puis à l’époque notre pays souffrait d’une sous électrification très criarde. Aujourdhui, le propriétaire est un privé nommé Bolloré qui n’investira rien pour moderniser cet outil car celà reviendra à changer même les locomotives. Là, faut pas trop espérer. Sinon vous avez bien raison. Des trains électriques nous seraient moins chères. Dans la locomotive, le moteur diesel sert à produire de l’électricité qui est utilisé pour alimenter le moteur qui fait avancer le train donc en utilisant des lignes électrifiées, le moteur diesel est élimminé, ce qui sera source de profit énorme.

    • Le 19 avril 2010 à 12:00, par lafleurdelotus En réponse à : Trafic ferroviaire Abidjan-Ouaga : Les GT-26 sur rails

      Merci pour l’explication. Espérons donc que l’état fasse un geste.

      Il n’est pas normale qu’un pays aussi enclavé ait une de chemin de fer aussi médiocre que ses routes le sont.

  • Le 19 mars 2013 à 11:44, par Dagnogo Mamadou En réponse à : Trafic ferroviaire Abidjan-Ouaga : Les GT-26 sur rails

    Salut sil vous plait je vourais les informations concernant le concours dentrée au sitarail.Je suis actuellement etudiant en licence2 de mathematique a lufr de mathematique et informatique a luniversité Felix H Boigny de cocody.

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