LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Crise en Côte d’Ivoire et en Guinée : Deux pays, un médiateur

Publié le jeudi 15 avril 2010 à 03h40min

PARTAGER :                          

Le général Sékouba Konaté, président par intérim de la Guinée, a achevé hier 14 avril 2010 une visite d’amitié en Côte d’Ivoire. Une occasion pour redynamiser « les liens séculaires » entre « deux pays frontaliers ». Et le fait même qu’il est venu à Abidjan à bord de l’avion présidentiel ivoirien est un signe tangible de l’excellence des rapports entre les deux Etats voisins, qui sont, chacun engagés, dans un processus de sortie de crise politique.

Il est vrai que les contextes et les raisons de la crise que traverse chacun sont différents, mais le constat est que les deux pays consultent et sont sous la thérapie du même médecin, le président burkinabè, Blaise Compaoré, qui fait office de médiateur, de facilitateur dans la résolution des crises ivoirienne et guinéenne.

On imagine alors que dans les salons feutrés du palais de Cocody, les deux chefs d’Etat ont échangé leurs impressions sur l’efficacité du traitement prescrit à chacun par le facilitateur, mais aussi sur les éventuels effets secondaires des médicaments administrés.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les prescriptions thérapeutiques faites à la Guinée sont, visiblement, plus efficaces et, surtout, agissent rapidement. La preuve est qu’en moins d’un semestre de traitement, le patient guinéen est sur la voie de la guérison complète avec la tenue, le 27 juin 2010, de la première élection présidentielle multipartite et démocratique de l’histoire du pays depuis les indépendances.

Par contre, du côté ivoirien, les médicaments administrés par le docteur Compaoré ont, certes, éradiqué les symptômes de la maladie, mais n’arrivent pas véritablement à guérir le mal. La situation est donc complexe d’autant plus que le malade semble disposé ou prédisposé à faire de graves rechutes.

Cela oblige le malade à consulter régulièrement le médecin… On renouvelle les ordonnances, mais nul ne sait quand l’élection présidentielle, censée conduire à une sortie définitive de crise aura lieu. Ce qui est sûr, cette situation de ni maladie ni santé ne peut perdurer...

Sékouba Konaté et Laurent Gbagbo ont certainement parlé de la crise, que traverse chacun de leurs pays. A l’évidence, la Guinée est sur la bonne voie. Et c’est la raison pour laquelle il faut espérer que l’engagement ferme des Guinéens à conduire rapidement à terme leur processus de sortie de crise fasse tache d’huile chez les Ivoiriens.

Mais au-delà de la visite d’amitié, ce séjour du général Konaté à Abidjan a forcément un lien avec les préparatifs de la présidentielle du 27 juin. Normal, quand on sait qu’une forte communauté guinéenne vit au pays d’Houphouët qui a été aussi un passage obligé, depuis les indépendances, pour de nombreux hommes politiques de la Guinée.

Une chose est certaine, c’est que les préparatifs de ce scrutin font beaucoup courir le président intérimaire, qui a déjà effectué des visites en Gambie, au Sénégal, au Mali et en France. Le constat qui se dégage, c’est que ces pays abritent une grande partie de la diaspora guinéenne, laquelle doit prendre part au vote du 27 juin.

Mieux que quiconque, le général Sékouba Konaté sait que la participation de tous les filles et fils du pays à cette consultation est importante, tout comme l’est la qualité du scrutin (transparent et démocratique), qui sera le gage d’une bonne sortie de crise et donc d’une mise sur orbite de la Guinée sur les plans diplomatique et économique, bref du développement.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 15 avril 2010 à 08:55, par Paris Rawa En réponse à : Crise en Côte d’Ivoire et en Guinée : Deux pays, un médiateur

    « Le moins que l’on puisse dire, c’est que les prescriptions thérapeutiques faites à la Guinée sont, visiblement, plus efficaces et, surtout, agissent rapidement. La preuve est qu’en moins d’un semestre de traitement, le patient guinéen est sur la voie de la guérison complète avec la tenue, le 27 juin 2010, de la première élection présidentielle multipartite et démocratique de l’histoire du pays depuis les indépendances. » Ce constat confirme un avis que j’ai déjà émis ici sur les médiations de Blaise Comparé. Elles écartent systématiquement les poursuites judiciaires contres les criminels.

    - Si le cas guinéen progresse c’est surtout grâce aux pressions de la communauté internationale avec la CPI qui traquent les auteurs des crimes du 28 septembre. C’est à cause de cette pression que les faucons de la junte militaire se sont neutralisés au lieu de continuer à saigner le peuple comme s’est le cas en Cote d’Ivoire.

    - Rappelez-vous que du sang des citoyens a été versé en CI et dernièrement à l’occasion de la dissolution du gouvernement. Et personne n’est inquiété pour ces crimes-là. Alors ça pourra encore recommencer en CI pour la révision des listes, pour le désarmement, pour ceci et pour cela. Et ceux qui mettent le feu aux poudres en CI par leurs déclarations ou par leurs actions ne sont jamais inquiétés par la CPI. Voilà l’erreur, et ça pourra encore durer longtemps !

    La paix ne peut être durable sans la justice : l’impunité comme moyen de réconciliation et de pacification, n’est qu’une invitation à récidiver.

  • Le 15 avril 2010 à 11:15, par prlefaso En réponse à : Crise en Côte d’Ivoire et en Guinée : Deux pays, un médiateur

    Tres bel article ; Effectivement ces deux pays sont malades et ont tous besoin du Dr Compaore. Seulement la famille du Dr Compaore est aussi malade ; Il va falloir qu’il s’y penche serieusement. Ne dit-on pas que la charite bien ordonnee commence par soi-meme ?
    Dr Compaore, consultez aussi les membres de votre famille (je parle du Burkina Faso).

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique