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Crise ivoirienne : Affi N’Guessan a encore parlé

Publié le mercredi 14 avril 2010 à 11h40min

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C’est le contraire qui aurait étonné ! Un silence radio du président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, suite à la sortie ces jours-ci dans Jeune Afrique (JA) du Premier ministre, Guillaume Soro, sur le désarmement, n’était pas envisageable

L’homme n’est pas à sa première escarmouche et, c’est connu, quand il ouvre la bouche, ce n’est pas du tout pour dire des aménités à ses adversaires politiques. Loin s’en faut.

Un jour seulement après la rencontre entre Laurent Koudou Gbagbo et Guillaume Soro, le président du FPI est monté au créneau pour lancer des piques au chef du gouvernement ivoirien qui, dans une interview parue dans JA, fait endosser au locataire de la présidence de la Côte d’Ivoire une position sur le désarmement qu’il n’a pas. Le patron des ex-rebelles affirme : « (…) le chef de l’Etat, que je sache, n’a jamais fait du désarmement un préalable ».

La question n’est pas évoquée dans les accords de Ouagadougou, a-t-il soutenu, reconnaissant que ce qui est plutôt prévu, c’est l’encasernement un mois avant et la réunification des deux armées un mois après les élections.

Il n’en fallait pas plus pour que le président du parti présidentiel monte sur ses grands chevaux et donne de la voix. L’après-midi du lundi 12 avril 2010, il a en effet donné une conférence de presse à Paris sur les déclarations de Soro, en même temps qu’il le mettait en demeure d’obtenir le désarmement des ex-combattants des Forces Nouvelles (FN), qui tiennent le nord du pays d’Houphouët, avant l’organisation des élections.

Faute de quoi il ne devrait pas se gêner de rendre le tablier. Le désarmement comme condition à l’organisation des l’élection présidentielle, selon certains observateurs, est une façon de retarder aussi longtemps que possible le processus électoral. Affi N’Guessan n’est pas de cet avis.

Pour lui, c’est bel et bien un préalable à une élection juste, libre et transparente. Il n’est pas question d’organiser une élection présidentielle tant que la réunification du pays n’est pas effective.

L’accord complémentaire de Ouagadougou précise que le désarmement, qui comprend trois volets, doit avoir lieu deux mois avant l’élection et, martèle M. N’Guessan, Guillaume Soro, qui a lui-même signé le document, devrait le savoir. Ne voulant pas assumer la responsabilité qui lui incombe, il doit donc purement et simplement rendre sa démission, a-t-il conclu.

La question qu’on peut alors se poser est de savoir si, grand « Faucon » du camp présidentiel, Affi N’Guessan ne serait pas la voix cachée de Gbagbo lui-même, autrement dit, est-ce qu’il ne clame pas tout haut ce que celui-ci pense tout bas.

Ce qu’il confesse serait-il prémonitoire de ce qui attend Guillaume Soro ? Ce dernier parviendra-t-il à s’en sortir face à des « requins » de la carrure de N’Guessan, qui, d’ailleurs, est son illustre prédécesseur à la Primature ?

Pour l’heure, tout porte à croire que l’élection n’est pas pour demain. Pour longtemps encore, le désarmement et le fichier électoral seront des questions qui fâchent et qui divisent du côté de la Côte d’Ivoire.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 avril 2010 à 17:51, par MBOYE En réponse à : Crise ivoirienne : Affi N’Guessan a encore parlé

    Affi N’Guessan ne peut pas parler sans l’avis de son chef suprême Laurent Koudou Gbagbo. Et je pense qu’on aurait pas dû nous impliquer dans la crise ivoirienne. Les ivoiriens ne veulent pas la paix (je veux dire la classe politique) surtout le camp des gouvernants. Cette situation va mettre le burkina mal à l’aise. Dans tous les cas, rien n’est surprenant avec cului comme appelle le boulanger de côte d’Ivoire. On a intérêt à laver nos mains dans cette histoire sinon on aura la honte.

  • Le 15 avril 2010 à 16:56, par LE JIUSTE En réponse à : Crise ivoirienne : Affi N’Guessan a encore parlé

    Il faut que les gens sachent que le FPI n’est pas le CDP. Le FPI est un parti créé par des amis qui partagent la meme vision pour l’avenir de leur pays la Cote d’Ivoire et ce depuis plus de 30 ans,alors que le CDP est un regroupement de parti autour d’un militaire qui a pris le pouvoir et dont l’intention de lui en disputer vaut un arret de mort et où les gens vont et viennent selon son gré.Au FPI y’a un minimum de démocratie par contre au CDP il ya un maximum de Blaise Compaoré.A ne pas confondre !Affi N’Guessan dit ce que son parti pense quitte à s’expliquer avec le President qui sans le FPI serait parti depuis.En plus des interrets evidents,les camarades au FPI ont aussi et surtout des convictions idéologiques sur la Gestion et la gouvernance de leur pays.Sans un fil conducteur autre que l’argent et les postes ,GBAGBO n’aurait pas tenu 7 ans de guerre civile, nouveau Président de son état et sans armée(les gens disent que ya pas d’armée en CI)alors qu’il avais des Armées bien structurer derrière les rebelles, !
    Bref C’est la Démocratie qui fait la force d’un parti.Vous verez que le CDP va changer de nom puisque ya un un parti et pas des moindre qui a trouvé mieux d’aller à la soupe maintenant et il faut bien qu’on amenage la table. Parole du JUSTE. Asuivre..... LE JUSTE komabry@yahoo.fr

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