La coopération bilatérale entre le Burkina Faso et le Qatar s’est jusque-là manifestée à travers des actions sporadiques. Mais, de l’avis de l’ambassadeur Diawara, le séjour de Blaise Compaoré, du 12 au 14 avril 2010 à Doha, permettra d’impulser une dynamique particulière aux relations entre les deux pays. Le Burkina Faso, a-t-il expliqué, a aujourd’hui des objectifs importants, qui sont de voir intervenir ce pays de façon directe dans ses grands projets de développement, tels que le futur aéroport qui sera réalisé à Donsin, dans la province de l’Oubritenga, ou encore les projets de développement agricole et d’investissement.

« Le Qatar est un pays qui s’affirme depuis une dizaine d’années, au plan international. Nous avons besoin de ce pays de façon plus profonde, qu’il s’investisse davantage dans les problèmes de nos économies », a-t-il souligné. C’est pourquoi, a-t-il dit, le séjour du président du Faso prévoit la visite de deux grandes sociétés qataries, « Hassad » et « Diar », spécialisées dans la construction immobilière. Par ailleurs, toujours selon le diplomate burkinabè, il existe une synergie d’action entre le Burkina Faso et le Qatar, de par le rôle que ces deux pays jouent sur la scène internationale.

Le Qatar en effet, a-t-il indiqué, joue aujourd’hui un rôle de facilitateur au Soudan et au Liban. « Je sais qu’il a été aussi approché pour la question de la Somalie et les problèmes de l’Erythrée. Le Burkina Faso joue à peu près le même rôle, avec le président du Faso qui est facilitateur dans plusieurs pays », a rappelé Oumar Diawara. Outre la rencontre avec les deux sociétés (Hassad et Diar), le chef de l’Etat burkinabè pourrait procéder à la signature de quelques projets d’accord de coopération avec l’Emir de l’Etat du Qatar.

Il s’agit d’un projet de protocole d’accord culturel et un projet de mémorandum de coopération touristique. D’autres projets d’accord portant sur la protection et la promotion réciproque des investissements dans les deux pays, ont été également examinés par les négociateurs des deux parties. Côté burkinabè, les discussions ont été menées par l’ambassadeur Diawara, assisté du directeur Afrique, Asie, Moyen-Orient et Pacifique du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale (MAECR), Benjamin Nana, de la directrice des Affaires consulaires du MAECR, Mme Rosine Nébié et du conseiller culturel du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Alassane Sougué.

Le programme de Blaise Compaoré prévoit aussi un entretien avec la célèbre chaîne d’information qatarie, Al Jazeera, et la visite du Musée des arts islamiques de Doha. La première dame du Burkina, Mme Chantal Compaoré, se rendra, ce mardi 13 avril en fin de matinée, dans une grande institution caritative de l’Etat du Qatar qui a, à sa tête, l’épouse de l’Emir. Petit pays du Golfe (11 427 km2), le Qatar est « gâté » par la nature, avec un revenu par habitant de plus de 15 000 dollars US.

Classé 3e et 14e, respectivement dans la production du gaz et du pétrole, ce pays, selon l’ambassadeur Oumar Diawara, est très intéressé par l’Afrique. Ce n’est pas pour rien que l’Emir, Cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani, s’est investi pleinement dans la résolution de la crise au Darfour. Il aurait même proposé de consacrer une somme de 2 milliards de dollars américains, soit environ 900 milliards de francs CFA, pour reconstruire cette partie du Soudan, en crise depuis 2004. « C’est un acte concret qui montre l’intérêt de ce pays pour l’Afrique », a conclu M. Diawara.

Moustapha SYLLA

Envoyé spécial à Doha

Vu et entendu à Doha

Une quinzaine seulement de Burkinabè à Doha

Selon l’ambassadeur du Burkina Faso à Ryad, Oumar Diawara, seulement une quinzaine de nos compatriotes vivent au Qatar. Parmi eux, figure le joueur Moumouni Dagano, qui évolue dans un club de football. Les autres sont pour la plupart, des étudiants. Mais deux ou trois Burkinabè seraient employés comme traducteurs dans certains ministères du pays. Au total, le Qatar compte environ 575 000 habitants, dont la moitié est concentrée à Doha, la capitale.

Où sont passés les partis politiques ?

Aucune formation politique n’existe au Qatar. Selon les autorités de ce pays interrogées sur cette question, le Qatar est un petit pays qui ne peut pas contenir tous les partis politiques. Cependant, comparé à ses voisins, le Qatar est l’un des pays les plus libéraux de la région.

C’est là, qu’a été créée la chaîne d’information en continu, Al Jazeera, première chaîne d’information en continu du monde arabe, entièrement financée par l’Etat, que beaucoup de personnes n’hésitent pas à appeler « la CNN arabe ». Le pétrole apporte au Qatar 80% de ses revenus à l’exportation et constitue les 2/3 des recettes. On estime les réserves de pétrole du pays à 15 milliards de barils. Le Qatar détient actuellement les troisièmes réserves de gaz après la Russie et l’Iran et espère devenir le premier exportateur mondial de gaz naturel.

Les nationaux en minorité

Le Qatar est une véritable mosaïque culturelle, du fait de l’important poids des étrangers. La population totale est de 575 000 habitants, dont 20 % de nationaux. Les expatriés forment donc la majorité des résidents du pays. La majorité de la population du Qatar est concentrée dans la capitale Doha. Ar-rayan est la deuxième ville du pays. Ces deux cités concentrent environ 80 % de la population. Presque tous les Qataris sont musulmans. L’arabe sert la langue officielle mais l’anglais est largement utilisé.

Le Qatar est faiblement peuplé : il compte en moyenne 69 habitants au kilomètre carré. L’industrie pétrochimique a attiré les gens de partout à travers le monde. La plupart des immigrants proviennent du sous-continent indien et des proches pays arabes qui ne sont pas riches en pétrole. L’islam est la religion officielle de l’Etat du Qatar. La charia constitue la principale source de droit et de toute législation. On y compte plus de 1 000 mosquées. La majorité des Qataris sont des musulmans sunnites.

Rassemblés par M.S.

Sidwaya