Décidément, la durée de vie des clubs burkinabè dans les compétitions africaines tourne toujours court. L’USFA qui jouait la coupe CAF ayant été sortie dès le premier tour, l’on a jeté tous nos espoirs sur l’ASFA-Yennenga en ligue des champions. L’on s’est surtout mis à rêver lorsque les Jaune et vert ont écarté de leur route le représentant gabonais. Malheureusement, l’Espérance de Tunis se trouvait sur le chemin. Elle a, d’ailleurs, pris la mesure des ASFAsiens en les étrillant sur son sol par 4-1 à l’aller.

Cela voudrait dire que si notre champion en titre voulait poursuivre l’aventure (qui était l’un des ses objectifs), il fallait s’imposer sur un score aussi large que possible au retour. Mais c’est le pire scénario qui s’est produit pour la formation princière du Faso. En effet, alors que l’on s’attendait à ce que ce soit elle qui fasse le jeu pour refaire son retard, c’est plutôt l’adversaire qui a affiché ses intentions en ouvrant le score d’entrée par son capitaine nigérian, Michael Eneramo (3e mn ; 0-1).

C’était mal parti, d’autant plus qu’au quart d’heure de jeu, les Tunisiens frappaient de nouveau par l’intermédiaire de Youssef Msakni (16e mn ; 0-2). La messe était alors dite car on voyait très mal l’ASFA-Yennenga passer 5 buts à ses Espérantistes. La réduction du score de Mandela Ocansey ne donnera même pas d’espoir aux protégés du coach Cheik Omar Koné (2-1 ; 18e mn). Ni lui ni ses joueurs ne savaient que faire dans un tel scénario.

A la mi-temps, le technicien malien a tout de même tenté de replacer ses hommes. Et au retour, les Tunisiens vont se recroqueviller en défense, rendant difficile les pénétrations des locaux. Dans une telle configuration, il faut opter pour les frappes à distance. Là aussi, l’entrée d’Ali Rabo, n’apportera pas grand-chose. Alors qu’on pensait que les visiteurs allaient conserver leur acquis, c’est à ce moment qu’ils profitent pour assommer tout le stade municipal (3-1 ; 78e mn).

4 à 1 à Tunis, 3 à 1 à Ouaga, il n’y avait pas photo entre les deux formations, bien au contraire, une classe de différence ; aussi bien dans la morphologie des joueurs que dans le talent. L’ASFA-Y sortie à son tour, l’USFA tombée très tôt, les Etalons locaux éliminés du CHAN 2011, c’est le niveau de notre Fasofoot qui est mis à nu. Que peut-on bien espérer avec un tel niveau ? Rien si ce n’est croupir dans le noir. Or, c’est à partir de ces échecs que nous devrions réfléchir sur les voies et moyens pour sortir notre football de sa misère. Mais comme on n’a jamais su tirer les leçons de nos déboires, on sera encore là à nous morfondre. Dommage !

Kader Traoré

L’Observateur Paalga