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Coup d’Etat en Guinée-Bissau : Faut-il désespérer de ce pays ?

Publié le vendredi 2 avril 2010 à 04h48min

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La Guinée-Bissau est de nouveau dans la tourmente. Hier en effet, le Premier ministre, Carlos Gomes Junior, le chef d’état-major, le général José Zamora Induta, et une quarantaine d’officiers ont été arrêtés par des militaires. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un coup d’Etat, même si au moment où nous bouclions notre édition, une situation confuse régnait à Bissau, la capitale, puisque des informations faisaient état de ce que le président Malam Bacaï Sanha n’a pas été inquiété.

Cela dit, c’est connu, la vie de cette ancienne colonie portugaise est, depuis son indépendance en 1974, rythmée par des putschs et des assassinats politiques si bien qu’elle est éternellement dans l’œil du cyclone. Le dernier coup date de mars 2009 où le président Jaoa Bernardo Viera et le chef d’état-major Tagmè Na Waié ont été assassinés. On suspecte d’ailleurs le patron actuel de l’armée, qui serait l’homme fort du régime, le général José Zamora Induta d’être à l’origine de ce double attentat qui a coûté la vie à ces deux personnalités.

Faut-il voir dans tous ces événements malheureux des règlements de compte politiques ou des querelles entre cartels de drogue quand on sait que cet Etat est réputé pour ses narcotrafiquants ? Pourtant, la Guinée-Bissau était revenue à une vie constitutionnelle normale après l’élection présidentielle de juin 2009 qui a vu la victoire de Malam Bacaï au second tour face à Kumba Yala. Mais visiblement, les vieux démons n’étaient pas partis et sont de retour.

Et on se demande avec cet énième coup d’Etat s’il ne faut pas désespérer de ce pays dont les deux grandes plaies sont l’armée et la drogue. On comprend pourquoi au cours de la campagne pour la magistrature suprême, les deux candidats favoris avaient mis l’accent sur la fin des violences et des crimes de sang pour relancer le développement. Mais la réalité du terrain a vaincu les bonnes intentions et le pays a de nouveau sombré dans le chaos.

Et depuis, les condamnations habituelles de la communauté internationale fusent, à commencer par la France qui, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, exprime ses inquiétudes. Une conférence de presse a été animée par les putschistes qui ont désigné le chef d’état-major adjoint de l’armée, Antonio Njai, pour gérer la situation. Serait-il le nouvel homme fort ? Si c’est le cas, ce serait un éternel recommencement et on se demande quelle potion magique utiliser pour ramener la paix et la stabilité dans ce pays.

Par Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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