L’on se disait que cette fois-ci pourrait être la bonne. Et que malgré le 0-0 concédé à Ouaga, les Etalons locaux effectuaient le déplacement d’Accra avec 50% de chance, au même titre que les Black Stars du Ghana. Erreur ! D’ailleurs, un observateur nous confiait, juste avant le match, que dans le football moderne africain il est difficile d’aller chercher sa qualification à l’extérieur.

« Si tu n’as pas pu faire quelque chose chez toi, il vaut mieux chercher à limiter les dégâts ». En nous affirmant cela, il faisait, sans aucun doute, un clin d’œil à l’arbitrage, qui donne toujours un coup de pouce à l’équipe qui reçoit. Les Etalons l’ont appris à leurs dépens.

Dans cette partie de quitte ou double, le coach Roberto Danton et les siens avaient élaboré un schéma très défensif en 4-4-2 ; disons même en 4-5-1 puisque Koh Traoré était seul à l’attaque. Le milieu, très dense en récupérateurs, a juste tenu l’espace d’une mi-temps.

Cependant, à l’entame, les Etalons ont eu quelques balles à exploiter. Sauf que Koh et Yédan avaient devant eux de solides défenseurs ghanéens. Les nôtres ont même obtenu dans les 2 premières minutes 2 corners, la preuve de leur poussée pour marquer les premiers.

Très vite, la possession de la balle change de camp. Les Etalons vont passer le clair de leur temps à courir derrière le ballon, si bien que toutes les occasions dangereuses étaient à mettre à l’actif des Black Stars. En témoignent les coups bien placés mais infructueux (31e et 33e mn).

La poussée de l’adversaire était trop forte. Les Etalons jouaient dans leur moitié de terrain et Koh Traoré est sifflé à tous les coups hors jeu, qu’il soit avancé ou non. Ainsi en ont décidé les arbitres. Il fallait faire avec.

Un relâchement collectif

Alors que l’on se disait qu’on tiendrait le nul jusqu’à la pause, Amsa Ouédraogo commet une erreur de débutant et loupe une balle qu’il ne fallait pas. L’attaquant ghanéen Idan Bismarck ne se fait pas prier pour battre Banao (1-0 ; 39e mn). Le plan Danton était alors faussé puisse qu’il fallait garder le nul ou scorer le premier.

De retour de la mi-temps, l’on procéda à quelques réajustements. Ali Zoungrana (blessé) cède sa place à Georges Bonou et, entre-temps, Koh Traoré (blessé) était sorti pour Eric Soulama. Moussa Yédan sera aussi remplacé par Yacouba Ouédraogo, qui va apporter de la fraîcheur et de l’accélération sur le flanc gauche.

Mais rien à faire : la défense avait perdu sa sérénité. Le portier Souleymane est obligé de sortir le grand jeu sur les flagrants hors-jeu ghanéens (68e mn). Dès lors, ce fut le relâchement du côté des Etalons. Or, il fallait se surpasser pour réussir les quelques contre-attaques. L’on a préféré se borner à commettre des fautes, tombant du coup dans le jeu de ce trio arbitral béninois à la solde des Black Stars. Le match se termine sur ce score de 1 à 0 en faveur de qui on sait.

Et, comme d’habitude, ce sont les regrets en fin de partie. « On aurait pu », « on n’a pas trop cru » et les mêmes jérémiades. Or ces Black Stars étaient bel et bien prenables. Un collectif pas huilé, une défense pas sereine, mais il fallait des attaquants de qualité pour les prendre à défaut.

Comme en 2009, les Etalons ne goûteront pas à ce 2e CHAN. Ils payent cash leur manque de réalisme à l’aller à Ouaga. Peut-être que si l’on avait une école de football uniquement pour les attaquants, on pourrait corriger les lacunes criardes de certains joueurs (dits attaquants) qui ne peuvent pas pousser un ballon dans les filets. Pauvre de nous ! Retour donc à la case maison.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga