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Situation de la nation : Le diagnostic de Tertius Zongo

Publié le jeudi 25 mars 2010 à 19h54min

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Tertius Zongo lors du DSN en 2009

Conformément aux dispositions constitutionnelles qui lui prescrivent de présenter chaque année la situation de la nation, le Premier ministre était cet après-midi face aux députés pour la troisième fois depuis sa nomination en juin 2007. Devant la représentation nationale, il a fait le bilan de l’action de son gouvernement au cours de l’année 2009 et présenté l’état du Burkina tel qu’il se porte aujourd’hui. L’intégralité de son discours.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Me voici une fois de plus devant vous, élus de notre pays et représentants du peuple burkinabè, pour vous présenter la situation de la Nation et vous rendre compte de l’état d’avancement de la tâche qui incombe au Gouvernement. Comme toujours, c’est avec humilité que je viens m’acquitter de cette responsabilité dont nul ne saurait sous-estimer l’importance. Je m’y soumets non pas seulement par obligation politique et par sens du devoir mais aussi par conviction démocratique et morale : je suis animé du désir sincère de communiquer l’essence de l’action du Gouvernement dont le Président du Faso Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE m’a fait l’insigne honneur de me charger de la coordination.

Connaissant votre vigilance critique, votre sens élevé des intérêts de la nation et votre degré d’exigence politique et éthique, je n’approche jamais ce face-à-face comme un exercice facile. Je ne suis pas masochiste mais je dois pourtant reconnaître que c’est toujours avec joie et même une certaine trépidation que j’assume ce rituel républicain. Le fait de pouvoir venir ici, au nom du pouvoir Exécutif, m’exprimer devant votre auguste assemblée, et d’y subir vos regards interrogateurs, dubitatifs ou approbateurs, vos silences parfois pesants, et vos réactions complices ou équivoques mais toujours empreintes de respect et de fraternité, est en soi une chance - un grand moment dans la vie du modeste serviteur de l’Etat que j’aspire d’être.

La présentation de la situation de la nation aujourd’hui est d’autant moins un exercice routinier qu’elle intervient à un moment crucial dans notre parcours collectif en tant que peuple : le monde entier vient de traverser la crise économique la plus importante depuis la Grande Dépression des années 1930. Le Burkina Faso a eu à affronter cette crise extraordinaire en même temps qu’il connaissait ces derniers mois la catastrophe des inondations et de nombreux autres défis qui se posent aux pays en développement. Autant dire que je mesure la gravité de l’instant présent, et le sens de l’urgence qui s’impose à nous tous.

Vous me permettrez donc de commencer par redire ma profonde gratitude à chacun d’entre vous pour votre action publique et pour votre dévouement à la cause collective, ceci par-delà les divergences d’approche, les opinions et les philosophies politiques des uns et des autres. Vous me permettrez également de saluer le leadership, le soutien et la disponibilité constante de Monsieur le Président de l’Assemblée nationale et des membres de son Bureau, qui ont été précieux dans tous les moments de la crise.

Vous me permettrez aussi de saisir cette occasion pour exprimer publiquement ma considération pour mes collègues les membres du Gouvernement, les responsables des différentes institutions publiques et à tous les fonctionnaires et agents de l’Etat, hommes et femmes qui, dans l’anonymat du quotidien, assurent parfois dans des conditions difficiles et de façon héroïque, la bonne marche de la machine administrative.

Vous me permettrez enfin de remercier l’ensemble du peuple burkinabè en notre nom à tous, pour son abnégation, son courage, son goût de l’effort, son refus de la fatalité, son sens de la dignité, et pour nous avoir donné l’occasion de servir, car la chose qui compte le plus dans la vie, c’est d’être utile à son prochain.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Les hommes politiques ont parfois tendance à exagérer la gravité des situations de crise auxquelles ils sont confrontés, voire même à les dramatiser, ne serait-ce que pour embellir leur propre action, qui doit alors apparaître comme grandiose et salutaire. Mais nul n’a eu besoin de le faire au cours de l’année écoulée. Comme le dit l’adage, même les paranoïaques ont parfois de vrais ennemis !

Les historiens du futur qui se pencheront sur les événements de l’an 2009 ne manqueront pas de noter que pour la première fois depuis près d’un demi-siècle, la croissance mondiale a été négative, se chiffrant à -2,2%. La production industrielle et le commerce mondial qui sont les composantes de la sphère réelle de l’économie ont été les plus profondément touchées par la crise. La valeur des échanges mondiaux a chuté de 31% entre août 2008 et son point le plus bas de mars 2009.

Les pays en développement ont plutôt mieux résisté à la bourrasque que les autres, enregistrant un taux de croissance de 1,2%, un taux certes positif mais trop faible par rapport à la croissance démographique et donc insuffisant pour faire reculer la pauvreté. En Afrique subsaharienne, la croissance s’est nettement ralentie en 2009, tombant à 1,3% contre plus de 5% en moyenne pour les cinq années précédentes. Les causes de cette diminution ? D’abord l’effondrement des échanges mondiaux. La crise s’est d’abord manifestée dans les pays les plus intégrés aux marchés financiers mondiaux, ceci du fait de l’inversion des apports de capitaux. Elle s’est ensuite propagée aux pays exportateurs de pétrole, en raison de la baisse des échanges. Le continent a également pâti de la diminution de ses activités touristiques, de la réduction des envois de fonds des travailleurs émigrés et de la baisse des niveaux de l’aide publique au développement.

Au niveau de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), du fait de la conjonction des effets négatifs de la crise financière et économique et des catastrophes provoquées par les pluies diluviennes, les économies de l’Union ont enregistré en 2009, un taux de croissance à peine égal à 3% contre une prévision de 4,7% et une réalisation de 3,8% en 2008. Les branches d’activité les plus affectées sont principalement celles tournées vers l’exportation de produits agricoles et forestiers (coton, café, hévéa et bois). Les transferts des travailleurs migrants ont poursuivi leur tendance à la baisse pour s’établir à 3,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2009 contre 4,1% en 2007.

Et le Burkina Faso dans tout cela, me demanderez-vous ? C’est légitimement le dossier qui nous intéresse le plus. J’y arrive. Il m’a semblé utile de commencer par camper le décor international dans lequel notre pays a évolué, afin que nous puissions mieux comprendre le contexte de nos difficultés et de nos opportunités. En 2009, notre pays a enregistré un taux de croissance de 3,2%, contre 5,3% en 2008. Une performance certes respectable, mais en-deçà de nos ambitions.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Les nombreux trains et avions qui arrivent à l’heure ne constituent pas des nouvelles. En revanche, les quelques rares qui sont en retard font l’événement. Ainsi en est-il de la vie publique. Même si l’année 2009 a été celle de grandes avancées dans divers domaines de l’action de l’Etat, nous retiendrons surtout qu’elle a été marquée de difficultés qui ont parfois éprouvé notre patience et testé nos convictions. Nous avons tous à l’esprit le choc des graves inondations du 1er septembre 2009 provoquées par des pluies diluviennes, et de leurs douloureuses conséquences pour de nombreuses familles burkinabè. Au-delà des importants dégâts matériels, le plus difficile aura été les pertes en vies humaines.

Mais, même dans les circonstances les plus tragiques, le peuple burkinabè a su montrer sa dignité et ses valeurs. Nous avons ainsi pu mesurer l’élan de solidarité des burkinabé d’ici et d’ailleurs mais aussi celui des pays amis et des partenaires techniques et financiers suite à l’appel lancé par le Président du Faso. Je voudrais ici même réitérer à tous, mes sincères sentiments de gratitude pour tous leurs bienfaits.

Par-delà l’épreuve, je voudrais retenir l’enseignement symbolique des réactions enregistrées. La violence des chocs internes et externes auxquels nous avons dû faire face n’a nullement entamé l’engagement, la confiance et la foi en l’avenir de notre peuple. Convaincu que la douleur n’est qu’une dimension de l’expérience humaine, et que chaque épreuve porte en elle les germes d’un changement pour le meilleur, les hommes et femmes de ce pays ont continué à assumer leur destin. Ils ont manifesté constamment le goût de l’effort et l’engagement vers l’excellence qui sont les marques les plus évidentes de l’identité burkinabè.

Le Gouvernement s’est inspiré de cette détermination pour continuer d’œuvrer à bâtir une société de progrès, un pays toujours meilleur, un Burkina émergent. Notre action s’est inscrite notamment dans les volets ci-après :

-  la consolidation de notre système de gouvernance politique et institutionnelle ;

-  le renforcement de la citoyenneté et de la promotion de la sécurité humaine ;

-  l’amélioration de la gouvernance économique et administrative ;

-  la construction continue de notre système de production soutenu par des infrastructures de qualité et une recherche développement ;

-  la valorisation continue des ressources humaines dans l’équité ; et

-  le raffermissement de notre culture de diplomatie d’intégration et pour la paix.

Vous me permettrez donc de consacrer la substance de cette allocution à un état des lieux de la situation des politiques publiques dans notre pays, en vous présentant les objectifs que nous avions énoncés pour chacun des volets de notre action, les progrès réalisés, les défis qui subsistent, et la vision d’avenir telle que tracée par Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, dans son programme politique « Le progrès continu pour une société d’espérance ».

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Notre illustre compatriote Joseph KI-ZERBO a déclaré dans le journal Jeune Afrique n° 943 du 31 Janvier 1979 que « La démocratie n’est pas mûre pour l’Afrique ». N’étant pas un exégète du grand historien, je me contenterai de vous fournir une interprétation personnelle de cette boutade. Il me semble qu’il indiquait dans ses propos que nous ne devions pas nous contenter de recopier des schémas politiques prêt-à-porter, et que nous devions en permanence nous assurer que les institutions que nous bâtissons correspondent véritablement aux besoins de notre pays et de notre peuple.

En matière de démocratie, notre objectif principal énoncé dans le préambule de la Constitution a toujours été d’édifier un Etat de droit garantissant l’exercice des droits collectifs et individuels, la liberté, la dignité, la sécurité, le bien-être, le développement, l’égalité et la justice comme valeurs fondamentales d’une société pluraliste de progrès et débarrassée de tout préjugé.

Je suis heureux de vous confirmer que notre pays vit actuellement la plus longue période de stabilité institutionnelle de son histoire. La Constitution de la IVe République, promulguée le 11 juin 1991, est à sa quatrième législature, contrairement aux trois décennies d’indépendance qui ont connu trois Républiques et six périodes d’exception.

Mais ce progrès ne saurait nous illusionner sur l’ampleur du chemin à parcourir pour parfaire un système de gestion politique de notre pays qui soit véritablement digne de nos attentes et des exigences de notre peuple. C’est pourquoi en 2009, la vie politique nationale a été marquée essentiellement par l’adoption :

• des réformes constitutionnelles ;

• de la loi portant nouveau code électoral ; et

• des lois régissant la vie des partis, et notamment l’adoption de la loi sur le Chef de file de l’opposition et de la loi portant fixation de quotas pour les élections législatives et locales.

Ces mesures de renforcement du cadre juridique visent d’une part, à fortifier les bases d’une gouvernance politique stable, républicaine et soucieuse de l’équité et d’autre part, à garantir l’organisation d’élections plus transparentes. Les prochains scrutins s’effectueront sur la base d’une documentation plus fiable, à savoir la carte nationale d’identité burkinabè, et le passeport ou la carte militaire, nouvelle formule, qui sont des documents numérisés comportant la photo d’identité. En outre, la loi sur les quotas contribuera à surmonter les préjugés qui empêchent une compétition politique équitable entre les hommes et les femmes, et à favoriser une meilleure participation des citoyens des deux sexes aux différents niveaux de la vie politique.

Afin de faciliter et de rendre effectif l’exercice du droit de vote à tous les Burkinabè en âge de le faire, le Gouvernement a initié une opération d’établissement massif de jugements déclaratifs d’actes de naissance sur toute l’étendue du territoire. Cette opération a été couplée avec une campagne de délivrance massive des cartes nationales d’identité burkinabè.

Au cours de l’année 2009, notre débat démocratique qui est en réalité un dialogue sur nous-mêmes, s’est poursuivi avec vigueur. Conformément aux dispositions de l’article 111 de la loi fondamentale, le Gouvernement a été interpellé par la Représentation Nationale sur 93 questions d’intérêt dont 22 avec débat.

Outre les initiatives prises pour assurer sa présence aux activités menées par les différents groupes parlementaires, sur les grandes questions à enjeu politique, le Gouvernement s’est engagé à impliquer tous les partis politiques y compris ceux ne siégeant pas à l’Assemblée Nationale. La rencontre du 2 décembre 2009 avec les responsables des partis politiques sur des questions relatives entre autres à la liste électorale, à l’identification des citoyens et au vote des Burkinabè de l’Etranger, est belle et bien une amorce pour la formalisation d’un cadre de dialogue.

Car même s’il arrive de temps à autre que le ton monte entre les représentants des différents partis politiques et le gouvernement, le débat républicain conserve toujours sa nature démocratique. Au niveau du gouvernement, nous croyons aux vertus du dialogue et de l’échange, et non pas en l’existence d’ennemis intérieurs. Comme l’écrivain Jean Nohain, nous pensons que « Les ennemis, ça n’existe pas. Ce sont des gens avec qui l’on n’a pas encore déjeuné ».

Un autre signe de la vitalité de notre démocratie est la liberté et la professionnalisation accrue de la presse, cette presse que nous lisons tous régulièrement et avec délectation ou impatience, même lorsqu’elle nous titille et nous agace… En matière de démocratie et des libertés, le Burkina Faso bénéficie de la reconnaissance entre autres du mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) et de Reporters Sans Frontières.

Autre preuve que notre système de gouvernance politique et institutionnelle se renforce progressivement : les institutions que sont : le Conseil Economique et Social (CES), le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), le Médiateur du Faso, la Cour des Comptes, l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat (ASCE) et la Commission de l’Informatique et des Libertés (CIL) continuent de jouer pleinement leur rôle consultatif, de médiation et de contrôle. Elles en donnent la preuve par la production régulière de leurs rapports publics ou d’activité. Conformément à l’engagement pris lors de la cérémonie des vœux des corps constitués en décembre 2008, le Président du Faso accorde une grande attention aux suites réservées aux recommandations de ces institutions. Les premières séances avec le Gouvernement se sont d’ailleurs tenues les 26 et 27 janvier, et le 13 juillet 2009.

Notre vision d’avenir porte sur le renforcement de l’Etat de droit démocratique, la consolidation des divers cadres d’expression de la citoyenneté et la protection des droits fondamentaux du peuple burkinabè. A cet égard, il me plaît de vous signaler que même si les dispositions légales concernant le vote des Burkinabè de l’Etranger ne pourront pas être mises en œuvre au scrutin présidentiel de cette année, le Gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour qu’elles puissent l’être dans le futur immédiat, et sûrement en 2015.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

En matière de promotion et de protection des droits humains, au cours de l’année 2009, le Gouvernement a poursuivi ses efforts pour le renforcement de l’Etat de droit et pour un ancrage de la culture démocratique et des droits humains dans notre pays.

Ainsi, des activités d’information, de formation et de sensibilisation des citoyens sur leurs droits ont été menées de même que l’organisation de la 6e édition de la semaine nationale de la citoyenneté sur le thème « Le rôle des mécanismes d’évaluation dans la promotion des droits humains », et la commémoration de journées en faveur du respect des droits humains.

Le code électoral, le code des personnes et de la famille et la constitution ont été traduits en français facile, afin de rendre ces documents accessibles au plus grand nombre de citoyens. Dans le souci d’inculquer aux populations une véritable culture des droits humains, le manuel du citoyen et un guide d’éducation aux droits humains à l’école primaire ont été élaborés.

Dans le domaine du renforcement du cadre juridique et de l’effectivité des droits humains, des actions susceptibles d’assurer une meilleure protection par la puissance publique, des droits individuels et collectifs ont été menées, notamment l’opération d’établissement gratuit de jugements déclaratifs d’actes de naissance pour les enfants de 0 à 18 ans sur toute l’étendue du territoire.

Par ailleurs, des actions visant à promouvoir une culture de la tolérance, des droits humains et de la paix ont été entreprises notamment un atelier de réflexion sur la cohabitation agriculteurs-éleveurs dans les zones agropastorales à Fada N’Gourma et une réflexion sur la tolérance religieuse. Le Gouvernement a entamé, avec les parlementaires, la réflexion sur la problématique de l’abolition de la peine de mort.

Nos avancées en matière de promotion et de protection des droits humains s’inspirent des expériences et des pratiques en la matière dans le reste du monde. Ce n’est donc pas un hasard si cette année encore notre pays a été actif et assidu aux rencontres statutaires en matière de droits humains. Pour se conformer aux Principes de Paris recommandant aux Etats de créer des institutions nationales de droits humains avec un mandat « énoncé dans un texte constitutionnel ou législatif, qui détermine leur composition et leur champ de compétence », votre auguste Assemblée a bien voulu adopter en décembre dernier la loi portant création de la commission nationale des Droits Humains, qui sera effectivement mise en place au cours des mois à venir.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Trop souvent, la démocratie est traitée dans les discours politiques comme un concept purement théorique, voire une abstraction philosophique. Au niveau du Gouvernement, nous souhaitons changer cette approche des choses. Nous ambitionnons de lui donner un contenu concret, et permettre à toute personne vivant dans ce pays de mesurer au quotidien la signification de sa citoyenneté. C’est pourquoi nous poursuivons l’idéal d’une démocratie non pas imposée d’en-haut, mais construite par le bas.

A cet égard, la communalisation intégrale intervenue en 2006, est venue compléter l’armature institutionnelle du processus de décentralisation entrepris depuis 1995. Aujourd’hui, chaque citoyen burkinabè est aussi citoyen d’une région et d’une commune. Les leçons apprises de ce processus qui se veut dynamique, ont permis de tenir compte des réalités nationales et d’établir de bonnes pratiques. Le code général des collectivités territoriales révisé, que votre auguste Assemblée a eu à adopter, me semble être une forme accomplie de ces bonnes pratiques. En effet, les nouvelles dispositions introduites permettent de :

-  trouver une solution définitive aux crises récurrentes des conseils municipaux ;

-  relever le niveau et l’efficacité des premiers responsables desdits conseils ;

-  améliorer les mécanismes de gestion politique et administrative des collectivités.

Par ailleurs, le principe de transfert des compétences et des ressources, initialement prévu pour les communes urbaines a été étendu à l’ensemble des communes du Burkina Faso, accroissant ainsi leur capacité et leur offrant plus d’opportunités pour conduire à bon port leurs différents plans communaux de développement. Dans cette perspective, plus de 3,750 milliards et 200 millions de francs CFA ont été transférés aux communes respectivement dans les domaines de l’enseignement primaire et de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement au cours de l’exercice budgétaire 2009. En outre, le fonds permanent pour le développement des collectivités territoriales doté de 5 milliards de FCFA, est devenu opérationnel. Les six communes éligibles ont pu voir leurs Programmes d’investissements prioritaires approuvés dans le cadre des contrats de ville qu’elles ont signés avec l’Etat.

Sur le plan des infrastructures, 56 sièges de communes rurales ont été construits portant ainsi le nombre de ces communes disposant d’un siège à 282. Onze sièges de conseils régionaux sont en cours d’achèvement.

Trois années après la mise en œuvre de la communalisation intégrale, la volonté de limiter les conflits, d’optimiser les conseils municipaux et de favoriser l’exécution efficiente des plans communaux de développement, a conduit le gouvernement à initier en 2009, le processus de redécoupage des collectivités territoriales et des circonscriptions administratives. Celui des communes urbaines à statut particulier telles que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso est déjà effectif.

Ce n’est pas tout : le plan d’action triennal 2008-2010 du cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation a connu des avancées sous l’égide du secrétariat technique permanent de la Conférence Nationale de la Décentralisation (STP/CONAD). La deuxième session de cette instance consultative qui vient de se tenir le 22 février 2010 a permis d’évaluer l’état de mise en œuvre de ce plan et de jeter les bases du prochain devant couvrir la période 2010-2012.

Enfin, dans sa démarche continue pour renforcer le sentiment d’appartenance des Burkinabè à leur région respective, le Gouvernement a organisé le 11 décembre 2009, la célébration du 49e anniversaire de la fête de l’Indépendance à Ouahigouya sous le thème « Intensification des productions agricoles de saison sèche » pour rendre un hommage mérité à cette région qui développe des initiatives pour vaincre les adversités naturelles et faire de l’activité agricole, une activité permanente même en saison sèche. Cette célébration qui a remporté un franc succès a permis de doter le chef lieu de la région du Nord d’infrastructures socio-économiques de base. Nous avons encore enregistré la présence et la participation de délégations venues des pays amis. Je voudrais, au nom du Président du Faso, leur renouveler notre amitié et leur exprimer toute notre reconnaissance.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Vous le savez tous autant que moi : la responsabilité première et ultime des pouvoirs publics est d’assurer la sécurité des populations, ceci en toutes circonstances. C’est peut-être d’ailleurs un des plus difficiles tests de leadership. De ce point de vue, l’année écoulée a été fertile en incidents, accidents, et catastrophes qu’il a fallu gérer et solutionner.

Le Gouvernement n’a ménagé aucun effort pour exercer pleinement les attributs de l’Etat de droit que sont entre autres, la protection civile et la sécurité humaine.

Dans le domaine des secours d’urgence et de la protection civile, la Brigade Nationale des sapeurs pompiers a effectué 5 260 sorties pour faits d’incendie, d’accidents de la circulation et autres interventions ; en dépit des intenses campagnes de sensibilisation et des mesures exceptionnelles de dissuasion.

Les pluies diluviennes du 1er septembre déjà évoquées brièvement ont concerné l’ensemble du territoire national mais ont durement frappé la ville de Ouagadougou, y détruisant 32 260 maisons d’habitation et faisant 150 000 sinistrés. Cette bien triste situation a révélé les limites du système d’occupation de nos centres urbains en l’occurrence celui de la ville de Ouagadougou et la fragilité de son armature.

Antoine de Saint-Exupéry disait que l’homme se découvre lorsqu’il se mesure à l’obstacle. Eh bien Mesdames et Messieurs les Députés, la réaction de la population de la région du Centre a été remarquable - sinon héroïque. C’est avec diligence et grande sérénité que les responsables à tous les niveaux de l’administration ont eu à gérer cette catastrophe. A ce jour, tous les ouvrages routiers et hydrauliques ont été réhabilités pour environ 1,607 milliard de FCFA. 14 084 parcelles ont été dégagées sur les trames d’accueil de Basséko et 15 928 sur le site de Yagma pour un coût d’aménagement de 1,350 milliards de FCFA. Ces sites disposeront d’adduction d’eau potable et seront à terme électrifiées. Ces deux dernières opérations couteront à l’Etat près de 6,667 milliards de FCFA. D’ores et déjà, 25 forages sont en cours de réalisation sur le site pour un coût de 163, 500 millions de FCFA. Le processus d’attribution de ces parcelles est en voie d’achèvement ; et pour la reconstruction, une subvention d’un montant de 6,850 milliards FCA est affectée sous forme d’aide aux sinistrés.

A terme, il sera procédé :

-  à l’aménagement d’ouvrages d’évacuation des eaux pluviales, notamment l’exutoire du parc Bangr Wéogo, le canal du Mogho Naba et la construction d’un canal de déviation du canal central du barrage n° 2 ;

-  à la mise en œuvre du décret portant réglementation des servitudes des canaux primaires d’évacuation des eaux pluviales, des zones inondables inconstructibles et des zones submersibles dans la ville de Ouagadougou.

Je ne vous apprends rien en rappelant au passage que la vision et l’implication personnelles de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE à la recherche des solutions de sortie de crise auront été déterminantes. Son appel du 07 septembre 2009 qui a fait écho au plan national et dans le monde, a permis, au 12 mars 2010, d’enregistrer 2598 contributions toute nature confondue. Le montant total mobilisé est de 5.274.469.193 de FCFA dont des contributions financières de 4.393.710.277 de FCFA et des contributions en nature estimées à 879.758.916 de FCFA. Un virement de 5 milliards de FCFA du budget de l’Etat sur le compte des contributions porte le montant global à 10.274.649.193 de FCFA.

Les dépenses globales engagées à la même date s’élèvent à 10.298.981.580 de FCFA dont 6.624.977.563 de FCFA déjà liquidées et 3.674.014.017 de FCFA en cours de liquidation. Leur couverture, ainsi que celles à venir se feront par un appel de fonds sur le budget de l’Etat dont une prévision de 31 milliards de FCFA a été faite au titre de l’exercice 2009 et 18,260 milliards au titre de l’exercice 2010.

Vous conviendrez avec moi qu’une mention spéciale soit attribuée aux forces de défense et de sécurité pour leur prompte réaction et leur disponibilité. Je suis certain de m’exprimer en notre nom à tous en disant solennellement, du haut de cette tribune, que la nation entière apprécie leur civisme et leur attachement à l’honneur de la Patrie à travers toutes les actions de sauvetage, de transport et d’installation des populations profondément éprouvées, sur les sites provisoires, qu’elles ont menées avec dextérité et professionnalisme.

Qu’il me soit aussi permis de m’adresser aux Burkinabè de l’extérieur pour saluer leur mobilisation et les actes de solidarité posés à l’occasion de ces inondations. Au 12 mars 2010, les contributions reçues à l’unité de gestion des secours d’urgence de nos compatriotes vivant en Afrique, en Europe, en Amérique et en Asie sont estimées à 132.117.377 de FCFA dont 116.329.127 de FCFA de contributions financières et 15.788.250 FCFA en nature, sans compter les aides qu’ils ont fait parvenir directement à des parents en détresse ou à des ONG de secours humanitaires. C’est ainsi par exemple que nos compatriotes en poste à la Banque mondiale à Washington ont fait parvenir un chèque de 10 662 dollars à la Croix Rouge.

Je leur assure en retour qu’ils trouveront toujours l’Etat burkinabè à leur côté en cas de besoin. Qu’ils soient planteurs de cacao à Gagnoa, conducteurs d’engins au Soudan, avocats en France ou ingénieur de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne, je les exhorte à porter haut le flambeau de la patrie, par un comportement exemplaire.

Je leur rappelle qu’ils sont toujours les bienvenus chez eux à tout moment et qu’il ne vient jamais à l’idée du bon chasseur de s’installer définitivement en brousse avec son gibier.

Enfin, le Gouvernement estime que la meilleure manière de rendre hommage aux victimes des catastrophes est de tirer les leçons des événements, et de prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour éviter d’autres drames. Au-delà des mesures d’urgence et de court terme, le Gouvernement a initié le processus d’élaboration d’un plan stratégique de viabilisation et d’assainissement de la ville de Ouagadougou de même que celui d’un plan d’organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC).

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Une vie paisible en société requiert un environnement stable. Comme tout Etat moderne digne de ce nom, le Burkina Faso dispose d’un système de défense nationale solide et réputé.

En matière de défense nationale, l’objectif du Gouvernement est de poursuivre sa modernisation, ceci afin qu’elle soit toujours apte à jouer pleinement son rôle de garant du pacte social et républicain. Comme lors des années précédentes, nos forces de défense ont enregistré en 2009 des recrutements substantiels tenant d’ailleurs compte des exigences du genre. La formation et le renforcement des capacités des personnels militaires sont demeurés des préoccupations constantes. Ainsi, les différents centres de formation et académie militaires ont accueilli plus de 4 000 militaires tous grades confondus. Ces établissements confirment d’année en année leur vocation panafricaine. L’occasion m’a été donnée de constater que la profession de militaire et de gendarme ne sont plus des domaines exclusivement réservés aux hommes. Les femmes s’y réalisent autant que les hommes et parfois même avec plus de compétence.

En 2009, le Gouvernement a poursuivi ses efforts de construction de nouvelles infrastructures au niveau des différentes régions militaires en vue du redéploiement des forces armées sur le territoire national et de leur offrir un cadre d’exercice et d’épanouissement adéquat. Ces efforts se sont étendus à l’acquisition de moyens roulants et de matériels de transmission.

Les forces militaires et de gendarmerie apportent une contribution régulière au renforcement de la sécurité. En 2009, dans le cadre de la surveillance du territoire national, 13 518 patrouilles ont été exécutées et 2 083 dans le cadre de la sécurité routière.

Au-delà de sa noble fonction régalienne de préservation de l’intégrité du territoire national, les forces armées nationales participent de manière significative au développement socio-économique du pays. Elles sont bien présentes dans les domaines des infrastructures économiques, de la santé, des secours d’urgence et de l’enseignement supérieur. L’étude prospective réalisée en 2009 dans le domaine de la défense a ce double mérite de suggérer aux forces armées nationales les modalités pour réussir ces deux fonctions, et d’interpeller tous les Burkinabè sur leur rôle en matière de défense nationale qui ne saurait être que militaire.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

« Le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal mais entre le préférable et le détestable ». C’est en tout cas ce que disait le sociologue et philosophe Raymond Aron. En tant que Gouvernement, il nous incombe de combattre les pratiques détestables pour encourager et imposer si nécessaire la préférence collective pour une culture de l’honnêteté et de l’éthique.

Durant ces cinq dernières années, la lutte contre la criminalité et le grand banditisme est devenue un sujet de préoccupation majeure pour le Gouvernement, justifiant toute l’attention accordée à la mise en œuvre des différentes stratégies et plans d’actions.

En matière de lutte contre la criminalité et le grand banditisme, les forces de défense et de sécurité ont maintenu une présence permanente et dissuasive sous forme de patrouilles de surveillance et d’intervention des forces de gendarmerie et de police sur les axes routiers du territoire national, à travers le déploiement d’un important dispositif sécuritaire. Cela a permis :

-  une baisse significative du niveau d’insécurité dans 10 des 13 régions de notre pays. Le nombre d’attaques à main armée sur les axes routiers s’est réduit quasiment de 2/3 entre 2005 et 2009 passant de 995 à 383. Toutefois les régions de l’Est, du Centre Nord et du Centre Est demandent des efforts particuliers ;

-  le démantèlement de 41 réseaux de bandits ;

-  l’interpellation de 2 072 présumés délinquants dont 89 ont été déférés devant les tribunaux ;

-  la découverte de 3 223 engins à deux roues de même que la saisie de 131 armes à feu.

La police de proximité initiée pour permettre aux populations d’être plus actrices de leur propre sécurité s’est réorganisée et renforcée et connaît progressivement une forte adhésion des populations. Sur 8 317 comités locaux de sécurité prévus sur l’ensemble du territoire, 5 822 sont nommés dont 3080 installés et 1 663 sont fonctionnels.

La création du centre national de veille et d’alerte, l’ouverture d’un numéro vert, le 1010, ainsi que la grande collaboration des populations entre autres à travers ces comités locaux, ont été d’une contribution inestimable à la réalisation de ces résultats. Je tiens ici à féliciter cette coopération entre les forces de l’ordre et les populations et appeler de tous mes vœux que celle-ci se perpétue et se renforce pour la paix et la quiétude dans nos cités et dans nos campagnes.

Dans le domaine de la lutte contre trafic de la drogue et de la vente illicite des médicaments de la rue, plusieurs activités de formation, d’information et de sensibilisation ont été réalisées à l’intention de la jeunesse, notamment scolaire et professionnelle. Les opérations menées en la matière au cours de l’année 2009, ont permis la saisie d’environ 12 tonnes de cannabis, 23 kilogrammes de cocaïne, 500 kilogrammes d’héroïne, et près de 8 tonnes de médicaments de la rue.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le recours toujours exceptionnel à la force pour garantir la prééminence de la loi nous conduit naturellement à réfléchir sur l’importance de la justice. La fonction essentielle de la justice est d’être garante à la fois de la paix sociale et de l’effectivité des droits reconnus à chacun. « La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique », disait Blaise Pascal.

La fonction de l’institution judiciaire est d’autant plus importante aujourd’hui que la mondialisation nous impose à tous de nouvelles responsabilités. Sur le plan politique, elle implique une citoyenneté globale qui s’accompagne d’une conception internationaliste des droits de l’homme : désormais, les événements qui se produisent à Ouagadougou, Washington, Port-au-Prince, Santiago, Kinshasa, Pékin ou Sidney interpellent la conscience collective. Sur le plan économique, le monde est un village global où les transactions commerciales et financières ignorent les frontières et requièrent un mode commun de protection des investissements et des affaires.

Dans le domaine de la justice, les réformes initiées par le Gouvernement depuis près d’une décennie n’ont pour seule finalité que de mettre notre institution en phase avec les nouvelles exigences de notre époque. Au cours de l’année 2009, le renforcement de son efficacité a été au centre de nos préoccupations. Même si de nombreux problèmes subsistent, des avancées encourageantes sont désormais visibles.

Le processus d’accélération des décisions de justice est bien en marche. Au cours du dernier trimestre de l’année 2009, dans le ressort de la Cour d’Appel de Ouagadougou par exemple, il a été tenu six sessions de la chambre criminelle (Kaya, Ouahigouya, Tenkodogo, Fada N’Gourma, Koudougou et Ouagadougou). Au total 185 dossiers ont été enrôlés et jugés dont deux de crime économique. Il s’agit là d’un rythme jamais atteint par cette juridiction depuis plus de cinq ans. La tenue de ces sessions est une preuve de la volonté du Gouvernement de faire progresser et aboutir les dossiers de justice en souffrance ; car il n’est pas question d’avoir une justice à plusieurs vitesse, ni une justice différenciée par classes sociales.

La justice burkinabè ne saurait non plus être à sens unique ou un instrument de vengeance aveugle. Pour conserver son intégrité, elle ambitionne de demeurer humaniste. C’est pourquoi l’humanisation des établissements pénitentiaires devient progressivement une réalité. En effet, l’année 2009 a connu le démarrage des travaux de construction de la prison de haute sécurité à Ouagadougou pour accueillir les grands délinquants ainsi que la poursuite des travaux de construction du bâtiment R+2 pour désengorger la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). En outre, la construction de la maison d’arrêt et de correction de Diébougou a été achevée. Huit autres maisons d’arrêt et de correction ont été équipées en moulins et cuisines modernes. Signe supplémentaire d’humanisation de l’institution judiciaire : le Président du Faso, le 31 décembre 2009, a accordé des remises de peine à près de 600 personnes détenues, ce qui a contribué à réduire la pression démographique dans ces établissements.

En matière d’élargissement de l’accès à la justice, des mesures concrètes ont été prises pour rapprocher la justice des justiciables. Elles incluent notamment l’achèvement de la construction du tribunal de grande instance de Diébougou qui sera opérationnel en 2010, et l’ouverture de nouveaux tribunaux, notamment les tribunaux de grande instance de Nouna, de Orodara et de Djibo. Par ailleurs, afin de briser les obstacles psychologiques à l’accès à la justice, le Gouvernement a organisé les Journées portes ouvertes sur la Justice et a procédé à la validation du plan de communication de la Justice.

En matière de renforcement des capacités humaines et pour mieux répondre aux préoccupations des justiciables, il a été procédé à la formation initiale et continue des magistrats, greffiers et gardes de sécurité pénitentiaire. Trente nouveaux magistrats, treize greffiers en chef, douze greffiers, quinze contrôleurs et deux cent quatre vingt assistants sont sortis des écoles de formation pour aller renforcer les équipes de travail dans les juridictions et les établissements pénitentiaires.

Mais notre désir d’humanisation de la justice ne signifie ni de la complaisance, ni le mépris de la douleur des victimes. C’est pourquoi l’arsenal juridique en matière de lutte contre l’insécurité et les crimes contre l’humanité a été renforcé avec l’adoption :

- de la loi sur la répression du grand banditisme ;

- de la loi portant détermination des compétences et de la procédure de mise en œuvre du Statut de Rome relatif à la Cour pénale internationale par les juridictions du Burkina Faso ; et

- de la loi portant répression du terrorisme.

La Justice a aussi un important volet économique, surtout dans le contexte actuel de globalisation. En vue d’améliorer l’environnement des affaires, l’année 2009 a été marquée par la création des tribunaux de commerce à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Cette réforme judiciaire vise, d’une part, la réduction des délais de traitement des dossiers commerciaux et d’autre part, l’amélioration de la qualité des décisions par la spécialisation des juges. Il s’agit à terme de permettre à la Justice de participer à la création et au développement d’un monde des affaires attractif, performant et compétitif par l’offre d’un service judiciaire plus compétent et plus sécurisant.

Notre vision d’avenir dans ce domaine s’énonce clairement dans le programme quinquennal du chef de l’Etat qui met un accent particulier sur le renforcement du capital humain et le rendement de la justice. Aussi, un plan de formation continue et de spécialisation du personnel judiciaire a-t-il été élaboré et sera mis en œuvre à partir de cette année 2010. Dans la même logique, l’étude de faisabilité d’un centre de formation des professions judiciaires a été réalisée.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’ambition de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, est de faire du Burkina un pays émergent. C’est-à-dire un pays qui entretient une croissance de qualité, un pays compétitif, offrant progressivement des conditions de vie de qualité aux Burkinabè. Cette ambition forte, a emporté l’adhésion des Burkinabè qui l’ont plébiscité en novembre 2005.

Au niveau du cadre institutionnel, l’objectif primordial que nous nous sommes fixé est de parvenir à une parfaite symbiose entre l’organisation administrative et les diverses structures de gestion du développement. Car la bonne gouvernance administrative et économique est un pré-requis à l’émergence d’une culture de résultat.

Le séminaire historique sur le renouveau de la planification tenu à Bobo-Dioulasso en juin 1994 avait jeté les bases d’une solide gouvernance économique en définissant les modalités d’articulation des différentes fonctions de la planification à savoir :

-  la prospective ;
-  la planification stratégique ;
-  la planification opérationnelle ;
-  et la gestion courante du développement.

Depuis lors, des progrès non négligeables ont été accomplis et notre pays se trouve désormais dans une phase de consolidation des acquis.

En matière de prospective, le Burkina Faso a achevé depuis 2006 l’étude « Burkina 2025 », ceci après un long processus inclusif et participatif. Dans l’optique d’une meilleure dissémination et d’une plus grande appropriation des résultats de cette étude, le Gouvernement s’est doté en 2009, d’un plan de communication. En outre, il a crée une cellule nationale de veille prospective dont les missions sont entre autres de proposer toute mesure susceptible de favoriser l’avènement du scénario économique le plus favorable ou à défaut, de prévenir toute dérive pouvant conduire vers un scenario redouté.

S’agissant toujours de la vision de notre positionnement économique, le Gouvernement a estimé que la prise en compte des dimensions « Aménagement du territoire » et « Population-Démographie » est indispensable pour parachever le cadre intégré de Burkina 2025. C’est pourquoi l’étude sur le schéma national d’aménagement du territoire et la réflexion sur la relecture de la politique nationale de population ont été poursuivies en 2009.

Dans le domaine de la planification stratégique, il importe de reconnaître d’abord l’existence de compétences nationales. On ne le dira jamais assez : notre pays dispose d’une expertise excellente dans tous les domaines de politique publique et nous devrions abandonner le mauvais réflexe qui consiste à aller toujours chercher la lumière à l’autre bout du monde, alors qu’elle se trouve ici même à nos portes ! Nous n’avons pas à sous-estimer la valeur de nos cadres !

La preuve ? Les processus de formulation et de révision du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) en 2000 et 2003 ainsi que celui du document d’orientation stratégique (DOS) ont été faits par des nationaux. Le processus actuel d’élaboration de la Stratégie de Croissance Accélérée pour le Développement Durable (SCADD) dont la note conceptuelle a été adoptée par le Gouvernement en 2009, s’inscrit dans la même logique d’appropriation par la partie nationale. C’est aussi ce leadership national qui est fortement souhaité dans le cadre de la réforme globale de l’aide publique au développement ; les partenaires techniques et financiers (PTF) nous accompagnant dans la réflexion, la formulation et la mise en œuvre ; car comme le dit Senèque « il n’y a pas de vent favorable pour qui ne connait pas la direction du port ».

En matière de planification opérationnelle, le Gouvernement a pris l’option depuis ces cinq dernières années de doter chaque département ministériel d’une politique ou d’une stratégie sectorielle dans la perspective du budget programme intégral. C’est ainsi qu’en 2009, les travaux de finalisation du guide d’élaboration des politiques sectorielles se sont poursuivis en même temps que des appuis ont été consacrés à neuf départements ministériels pour la formulation de leur politique. Par ailleurs, afin de mieux comprendre et de juguler les effets de la crise économique et financière, le Gouvernement a établi un rapport circonstancié qui a été à l’origine de la mise en place d’un dispositif de veille et de l’adoption d’un plan d’actions de sortie de crise qui connait déjà un début d’opérationnalisation.

S’agissant de la gestion courante, il me plait ici de relever les importantes innovations entreprises par le Gouvernement en matière de mobilisation des ressources. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du partenariat public-privé, de l’adoption de l’approche « Unités de recouvrement », et de la lutte contre la fraude et le faux. Cette dernière mesure a nécessité une interconnexion des services, notamment, celle de la Direction générale de la douane et de COTECNA, la sécurisation des documents et le renforcement des brigades de contrôle. Dans le cadre spécifique de la loi de finances 2009, des mesures de soutien aux entreprises ont été prises.

Le Gouvernement a poursuivi également les réformes visant à améliorer la transparence et la gestion des marchés publics. A ce titre, le processus de déconcentration de la gestion des marchés publics engagé en 2008 a été renforcé par la nomination en 2009 de spécialistes en passation des marchés publics dans les régions de la Boucle du Mouhoun, de l’Est et du Sahel après celles des Hauts-Bassins, du Nord et du Centre-Est l’année précédente. La nomination des personnes responsables des marchés publics au sein des ministères a été également poursuivie. Le système d’information intégré des marchés publics a été déployé dans tous les ministères et régions. Par ailleurs, la revue des marchés publics paraît désormais quotidiennement.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

En matière d’amélioration de l’environnement des affaires, le Gouvernement a renforcé les opportunités de dialogue avec la communauté des hommes d’affaires. En effet, outre la traditionnelle rencontre Gouvernement /Secteur Privé dont la 9e édition s’est tenue à Bobo-Dioulasso sous le thème : « Quelle stratégie de promotion du secteur privé dans le contexte actuel de crise économique ? ». La première session du Conseil Présidentiel pour l’Investissement, s’est tenue les 5 et 6 novembre 2009, sous la présidence effective de Son Excellence Monsieur le Président du Faso. En tant que cadre innovant de concertation de très haut niveau entre le Chef de l’Etat et des grands investisseurs nationaux et étrangers, cette session s’est soldée par l’adoption d’un plan audacieux dont la mise en œuvre permettra de stimuler l’investissement et la croissance dans notre pays.

L’encadrement des opérateurs du secteur privé est demeuré un souci constant du Gouvernement. Ainsi que je l’évoquais déjà dans le cadre des efforts de l’institution judiciaire à être en phase avec les exigences du moment, il a été créé des tribunaux autonomes de commerce à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Le processus de décentralisation du centre de formalité des entreprises (CEFORE) s’est poursuivi. Outre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, le CEFORE est aujourd’hui présent à Ouahigouya, Tenkodogo, Koudougou et Fada N’Gourma. Ces centres ont accompli au total 3651 formalités de création de nouvelles entreprises. Le centre de facilitation des actes de construire (CEFAC) de création récente s’est montré très actif en 2009 et a délivré 284 permis de construire. La maison de l’Entreprise du Burkina Faso a encore confirmé sa place et son rôle en tant qu’instrument d’appui-conseil aux promoteurs privés.

Le Burkina Faso a tiré des leçons de ses expériences politiques.

L’écrivain Anglais Oscar Wilde disait que « l’expérience est le nom que l’on donne à ses erreurs ». Plus pessimiste, le philosophe Chinois Confucius affirmait que « l’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru ». Pour notre part, nous croyons aux vertus pédagogiques de l’erreur. C’est pourquoi nous avons tiré des enseignements de la manière dont certaines entreprises ont été gérées. Conscient de la nécessité de réduire judicieusement la présence de l’Etat dans la sphère de production, le Gouvernement poursuit son programme de privatisation initié depuis 1991. Le portefeuille en cours concerne cinq entreprises ; l’ONEA et la SONABEL ayant été retirés de la liste. Il s’agit de :

-  l’Office National des Télécommunications (ONATEL) qui a parachevé son processus avec la cession de 20% des actions par offre publique et la cession de 6% du capital de la société aux salariés en étape ultime. Il est heureux de relever que depuis le 30 avril 2009, l’ONATEL est introduite à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) ;

-  le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) maintenu dans sa forme de société d’Etat avec la cession de ses activités commerciales au privé ;

-  le Centre de Contrôle des Véhicules Automobiles (CCVA) dont la privatisation se fera par la cession en cours de 51% des actions à un investisseur stratégique, la vente de 20% des actions par offre publique et de 4% aux salariés ;

-  l’hôtel Silmandé dont la stratégie de privatisation consiste en la location gérance ; les négociations sont avancées avec l’adjudicataire provisoire ;

-  enfin, la Société Nationale Burkinabé d’Hydrocarbures (SONABHY) dont la privatisation consistera en une ouverture du capital de la société au privé.

Tous ces efforts d’assainissement du cadre des affaires ont permis au Burkina Faso de gagner huit places dans le classement selon le dernier rapport « Doing Business » de la Société Financière Internationale (SFI) en passant de la 155e position en 2009 à la 147e position en 2010 et de demeurer dans le cercle des cinq pays les plus réformateurs en Afrique.

La bonne gouvernance économique, c’est aussi de rendre compte de la gestion des sociétés d’Etat. Dans cette perspective, la 17e session de l’Assemblée générale s’est tenue les 25 et 26 juin 2009. Malgré un contexte économique difficile, l’examen des résultats financiers de l’exercice 2008 des 14 sociétés a fait ressortir un chiffre d’affaires global de 480,173 milliards de francs CFA contre 432,250 milliards de francs CFA en 2007, soit un accroissement de 11,09%. Toutefois, le résultat net de l’ensemble de ces sociétés n’a été que de 378 millions FCFA en 2008 contre 44,398 milliards en 2007. Cette contreperformance est essentiellement due au résultat de la SONABHY, qui à elle seule, a enregistré un déficit de 22,8 milliards en raison principalement de la crise énergétique.

Le management orienté résultat de ces entreprises sera davantage renforcé avec la création du comité interministériel de sélection des candidats au poste de Directeur général des établissements publics et des sociétés à participation majoritaire de l’Etat. Désormais, la nomination à ces postes interviendra à l’issue d’une procédure de sélection, assortie d’un contrat d’objectifs.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Quelques soient la noblesse de notre vision et la pertinence de nos choix stratégiques de développement, ceux-ci ne peuvent se réaliser avec efficacité que si nous disposons d’une administration publique toujours professionnelle et productive et de partenaires sociaux toujours disposés au dialogue social.

En matière d’administration publique, le Gouvernement a maintenu ses efforts pour édifier une administration efficace animée par des agents bien formés capables de rendre un service de qualité aux citoyens. La gestion de ces agents a été marquée par les innovations ci-après :

-  une meilleure gestion des agents de la fonction publique en vue d’asseoir une gouvernance orientée vers les résultats ;

-  la transparence et l’efficacité dans l’organisation des recrutements ;

-  un environnement inclusif des agents de la fonction publique ;

-  le renforcement du civisme administratif ;

-  l’approfondissement de la réforme de l’Etat.

La recherche de l’efficacité au niveau de l’administration s’est manifestée par la délégation de compétences aux Ministres, aux Présidents d’Institutions et aux Gouverneurs de Région pour la prise de certains actes de gestion et le renforcement des capacités des acteurs.

D’autres innovations ont permis la simplification des procédures et la célérité dans le traitement des dossiers. Ainsi, les dossiers de plus de 6 000 agents nouvellement sortis des écoles ont été traités en moins de deux semaines. Il en est de même pour les procédures de traitement des dossiers des agents admis à la retraite.

Pour garantir l’égalité des chances d’accès à un emploi, le Gouvernement a privilégié une approche multisectorielle et participative dans l’organisation des concours de recrutement des agents publics. La session 2009 qui a connu des améliorations notables, a permis le démantèlement de plusieurs réseaux de fraudeurs, une meilleure gestion des listes d’attente et une organisation efficace des rentrées des écoles professionnelles.

Dans le cadre de la promotion du civisme administratif, des conseils de discipline ont été mis en place dans les ministères et institutions. Leurs différents membres ont bénéficié d’une session de formation et d’information. Des initiatives sont en cours pour doter les administrations publiques de manuels de procédures.

Après une décennie de mise en œuvre, la réforme globale de l’administration publique a fait l’objet d’une évaluation en vue d’apprécier les résultats atteints, de tirer les enseignements nécessaires et de dégager les axes de politique pour orienter le processus de formulation d’une stratégie d’amélioration de la gestion et de la performance de l’Administration publique.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le travail est ce qui ennoblit l’homme. C’est pourquoi, en matière d’environnement du travail, la recherche continue de meilleures conditions générales de travail et d’une plus grande flexibilité du marché du travail, a toujours caractérisé les relations de partenariat entre le patronat, les organisations des travailleurs et le Gouvernement. En 2009, cela s’est traduit par :

-  la vulgarisation du code de travail, l’adoption et la mise en œuvre de ses différents textes d’application afin de préciser davantage les droits et les devoirs des employeurs et des travailleurs et éviter ou réduire ainsi, les conflits ;

-  le respect des conventions relatives aux normes internationales du travail à travers entre autres, l’évaluation de la législation du travail par les organes de contrôle de l’OIT, notamment la commission d’experts pour l’application des conventions et recommandations.

Notre volonté de promouvoir le dialogue social s’est concrétisée par la mise en place de dix neuf points focaux dans dix sept départements ministériels afin de servir de relais dans la mise en œuvre des résultats des rencontres Gouvernement/Syndicats ; la tenue du 28 au 30 janvier 2009 de la session de la commission consultative du travail afin d’adopter les textes d’application du code du travail ; et l’organisation et la tenue du 28 décembre 2009 au 7 janvier 2010 de la rencontre annuelle Gouvernement/ Syndicats des travailleurs sur l’examen de leur plate forme revendicative.

A l’issue de cette dernière, le Gouvernement a pris d’importants engagements comme l’institution d’une indemnité de stage pour soutenir les agents en position de stage pour compter de la rentrée 2010, et la baisse du prix à la pompe des produits pétroliers pour compter du 1er janvier 2010.

Le Gouvernement a poursuivi aussi ses efforts visant à assurer la protection des travailleurs notamment les couches vulnérables. Il a par ailleurs intensifié ses actions en matière de sécurité et de santé au travail et multiplié les actions de lutte contre le travail des enfants.

Enfin, je voudrais rappeler l’engagement pris le 30 décembre 2008 par le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, de faire adopter en 2009, une politique nationale de renforcement des capacités assortie d’un plan d’action opérationnel. Le Gouvernement s’y est consacré selon une démarche participative tout au long de l’année écoulée et l’adoption de cette politique est intervenue le 17 février 2010.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

En abordant maintenant le volet macroécomique de cette allocution, je garderai à l’esprit le mot de Charles Gide, économiste du début du 20e siècle, qui disait : « Quand un économiste vous répond, on ne comprend plus ce qu’on lui avait demandé. » C’est pourquoi j’aimerais vous entretenir d’abord de la vision stratégique du Gouvernement en matière économique, des efforts réalisés au cours de l’année écoulée pour réorganiser le cadre conceptuel et opérationnel de cette vision, avant de vous présenter les performances chiffrées et les mesures sectorielles mises en œuvre.

Dans le domaine de l’économie réelle, pour des raisons déjà évoquées, notre économie a été moins performante en 2009 avec un taux de croissance de 3,2% contre 5,3% en 2008. Une telle baisse de vitalité tire ses origines du fort recul du niveau de croissance du secteur primaire de près de sept points de pourcentage en raison de la baisse des productions vivrières et de celle plus que raisonnable des productions de rente notamment du coton dont la production s’est située en recul de 25% par rapport à l’objectif fixé. Cette contreperformance n’a pu être compensée par le dynamisme du secteur secondaire impulsé par l’essor des sous-secteurs des bâtiments et travaux publics (BTP) et des mines d’or notamment, ni même par celui du secteur tertiaire marqué par l’expansion des activités de commerce et de transport.

L’évolution des prix à la consommation a marqué aussi un ralentissement en 2009, grâce à la baisse des prix des produits pétroliers et des produits alimentaires importés et la relative stabilité des prix des produits céréaliers. L’inflation s’est chiffrée à 3,4%, contre 10,7% en 2008, légèrement au-dessus de la norme communautaire de 3%.

Concernant particulièrement le coton qui demeure encore un produit stratégique de par sa contribution de plus de 20% à la valeur ajoutée globale et de plus de 60% aux recettes d’exportation, le Gouvernement a pris d’importantes mesures. Au-delà de la hausse du prix d’achat du coton graine au kilogramme, passant de 160 FCFA en 2008/2009 à 165 FCFA en 2009/2010 pour assurer la sauvegarde du revenu des producteurs, nous avons consenti une subvention exceptionnelle de 7,120 milliards de FCFA à la SOFITEX, principalement affectée aux intrants, supporté à titre d’avance, l’échéance du dernier semestre 2009 du crédit campagne à hauteur de 8 milliards de FCFA et pris en charge entièrement la dette interne des producteurs du fait des mauvaises campagnes 2006/2007 et 2007/2008 pour un montant de 4,36 milliards de FCFA. Par ailleurs, il a été décidé l’élaboration d’un plan d’actions triennal de restructuration dans le cadre des mesures d’ensemble pour améliorer la gouvernance de la filière.

En matière de finances publiques, les recettes ont été mobilisées à hauteur de 756,92 milliards de FCA sur une prévision initiale de 911,43 milliards de FCFA, soit un taux de recouvrement de 83,5% contre 59,4% en 2008. En glissement annuel, les recettes totales ont enregistré une progression d’environ 26% contre une baisse de 5,9% en 2008. Ces bonnes performances s’expliquent aussi bien par une meilleure mobilisation des recettes propres que des recettes extraordinaires.

Le niveau de mobilisation des ressources propres s’est affiché à 563,52 milliards de FCFA sur une prévision de 613,06 milliards de FCFA, soit un taux d’exécution de 92% environ. En glissement annuel, ce niveau de mobilisation correspond à un taux d’accroissement de 18,7% contre 9,6% en 2008. Un tel progrès prouve la pertinence des dernières innovations introduites en matière de mobilisation des recettes telles que l’approche « unité de recouvrement ». Avec la conjugaison de toutes ces mesures nouvelles, le taux de pression fiscale qui oscille autour de 12% à fin 2009, devra connaitre un rythme de progression plus accéléré dans la perspective de la réalisation de la norme communautaire de 17% minimum. C’est aussi dans cette perspective que s’inscrit la réforme globale de la politique fiscale adoptée récemment par votre auguste Assemblée.

Les recettes extraordinaires se sont situées à 196,31 milliards de FCFA en 2009 contre une prévision de 300,32 milliards de FCFA soit un taux de décaissement de 65,4% contre 27% en 2008. Comparativement à l’année précédente ces décaissements connaissent une progression de 53,5% alors même qu’à l’année de référence, ils reculaient de 38,5%. Ce résultat, s’il indique un relatif desserrement de l’aide publique au développement (APD) du fait de l’atténuation de la crise financière, traduisent le dynamisme de notre coopération avec nos partenaires techniques et financiers et leur confiance renouvelée placée en notre pays pour ses efforts de bonne gestion et d’utilisation efficace des ressources publiques.

Au niveau de la gestion de la trésorerie, pour accroître et diversifier les potentialités financières de l’Etat et des collectivités territoriales, la stratégie de mobilisation des titres publics sur les marchés financier et monétaire de l’UEMOA, a été maintenue. Le Trésor public a procédé à deux émissions de bons du Trésor et deux émissions d’emprunts obligataires au cours de l’année 2009 qui ont permis de mobiliser au total 115,026 milliards de FCFA.

Pour assurer une mobilisation optimale des ressources en vue d’accompagner nos actions de développement, des mesures spécifiques sont inscrites dans la loi de finances 2009. Il s’agit notamment du relèvement du nombre et du niveau des taux des droits d’accises applicables au tabac, de l’institution d’une taxe sur les produits de la parfumerie et les cosmétiques. Parallèlement, des mesures ont été prises pour soutenir les entreprises. Ces mesures ont porté essentiellement sur la déduction fiscale des primes d’assurance maladie, la suppression du prélèvement et de la retenue à la source supportée par les grandes entreprises, la réduction du taux de la caution exigible en cas de demande de sursis à paiement, l’aménagement de la base d’imposition des contrats de crédit-bail immobilier et l’accompagnement des PME par le crédit-bail.

Par ailleurs, des mesures à caractère social ont aussi été prises telles que l’opération spéciale d’importation de micro-ordinateurs au profit des établissements secondaires et supérieurs d’enseignement technique, l’introduction d’un taux spécifique réduit en matière d’assurance maladie, la simplification et la réduction des droits de mutation à titre gratuit.

S’agissant des dépenses budgétaires, elles se sont élevées à 953,86 milliards de FCFA sur une prévision révisée de 1 214,45 milliards de FCFA, soit un taux d’exécution de 78,1% contre 80,8% en 2008, induisant une baisse de 2,7 points. Toutefois, en glissement annuel, ce niveau d’exécution des dépenses correspond à un taux d’accroissement de 17% comparativement à l’année 2008.

Cette progression est en grande partie expliquée par les dépenses en capital qui ont crû de 27,5% traduisant ainsi les efforts du Gouvernement pour faire face aux besoins urgents des sinistrés, soutenir les investissements productifs et les reconstructions suite aux inondations du 1er septembre 2009. Ainsi, 33,45 milliards de FCFA ont dû être mobilisés pour les actions urgentes d’assainissement, de réhabilitation des bâtiments publics et d’aménagement des sites de relogement.

Malgré ce contexte difficile, la gestion budgétaire est demeurée prudente en 2009. Ainsi, l’exécution des charges courantes a été contenue à 552,82 milliards de FCFA, soit une progression de 10,5% en raison des mesures de rationalisation de l’utilisation du carburant, des véhicules de l’Etat, des compteurs d’eau et d’électricité. La volonté de maîtriser et de contenir cette composante a entrainé une baisse des dépenses de fonctionnement c’est-à-dire le train de vie de l’Etat de 2,3% en 2009.

Au total, les opérations financières de l’Etat ont dégagé un solde global déficitaire de 194,17 milliards de FCFA en 2009 contre 219,11 milliards de FCFA en 2008, soit une amélioration de 7,7% comparativement à 2008.

Concernant nos échanges avec l’extérieur, le solde de la balance commerciale connaitrait une détérioration de 33,5 milliards de FCFA en 2009 par rapport à 2008 sous l’influence d’un accroissement plus important en valeur des importations que des exportations.

L’encours global de la dette est passé de 977,84 milliards de FCFA en 2008 à 1084 milliards de FCFA en 2009 constitué de 84,32% de dette extérieure et 15,68% de dette intérieure contractuelle.

S’agissant de la dette, plus que les volumes, ce qui compte véritablement ce sont les ratios de soutenabilité. De ce point de vue, notre situation est bonne : les ratios de service de la dette publique respectivement sur les recettes budgétaires et sur les recettes d’exportation s’établiraient à 9,18% et 6,14% comparativement aux normes maximales respectives de 30% et 20%. Par ailleurs, le Gouvernement a poursuivi les mesures d’apurement de la dette intérieure flottante. A la date du 31 décembre 2009, le montant total recensé est d’environ 57,31 milliards de FCFA. A ce jour, sur la base des protocoles conclus de 30,39 milliards de FCFA, des règlements d’un montant de 28,16 milliards de FCFA ont été effectués. Il en résulte qu’un montant de 26,92 milliards de FCFA est en cours de traitement dont 11,22 en attente de complément de dossier.

Concernant les critères de convergence, sur la période 2006-2009, le Burkina Faso a respecté en moyenne trois critères de convergence dont deux de premier rang sur sept et un de second rang sur six. Les deux critères de premier rang sont ceux du taux d’endettement établi à 27% pour une norme communautaire de 70% maximum et des arriérés de paiement de la dette tant interne qu’externe pour lesquels aucune accumulation n’a été enregistrée par notre pays. Le critère de second rang qui a été respecté est le ratio investissements sur ressources internes rapportées aux recettes fiscales ; il est établit à 42,6% pour une norme communautaire de 20% minimum.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Notre pays s’est engagé depuis 1991 sur la voie de la construction d’une économie ouverte et compétitive. Fidèle à cet engagement et au regard de certaines réalités, le Gouvernement a poursuivi ses efforts pour renforcer les secteurs de production. L’objectif principal est l’amélioration de la qualité des infrastructures économiques et la disponibilité des facteurs stratégiques de production.

En matière de production agricole, la feuille de route du Gouvernement s’est enrichie des précieuses recommandations du Président du Faso, au terme de la treizième journée Nationale du Paysan, tenue à Koudougou en mars 2009 sous le thème : « Diversification des productions agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques au Burkina Faso : une alternative pour la sécurisation des producteurs ruraux dans un contexte de crise ». A l’instar de la campagne 2008-2009, pour la campagne 2009-2010, le Gouvernement a renouvelé l’opération spéciale de distribution de semences des variétés améliorées des principales spéculations (riz, maïs, sorgho, niébé, sésame et soja). Au total, environ 7 300 tonnes de semences améliorées ont été distribuées à près de 268 000 producteurs sur l’ensemble du territoire. Il a également été mis à leur disposition près de 23 400 tonnes d’engrais soit 14 250 tonnes de NPK et 9 150 tonnes d’urée sans oublier la cession de 292 tracteurs équipés et de 98 motopompes. Toutes ces opérations, bien sûr, l’ont été à des prix fortement subventionnés. Par ailleurs, au-delà de l’appui-conseil assuré par les services étatiques et les organisations, le Gouvernement a continué d’apporter son soutien à la réalisation des fumures organiques, 20 millions de tonnes au total ont été produites.

Nous pouvons nous satisfaire d’une fin de campagne relativement bonne au regard des conditions pluviométriques particulièrement défavorables. La production céréalière en définitif s’est établie à 3 626 637 tonnes dégageant un excédent de près de 336 076 tonnes. Comparativement à la moyenne des cinq dernières années, la production céréalière est en baisse de 3%. La production du riz est de 213 584 tonnes soit 9% de hausse par rapport à 2009 et 54% par rapport à la moyenne quinquennale.

Comme tous les ans, au cours de cette dernière campagne, une dizaine de provinces sont ressorties déficitaires. A cet effet, le Gouvernement a déjà élaboré un plan d’atténuation du déficit céréalier dans lesdites provinces pour compter du 1er avril 2010. C’est dans ce cadre que des dispositions diligentes ont été prises pour la reconstitution des stocks de sécurité et d’intervention de la SONAGESS.

Le coton qui est la principale culture de rente du pays a enregistré une production de 391 000 tonnes contre 443 000 tonnes la campagne dernière soit une baisse de 13,30% en volume.

En 2009, la production de contre-saison a atteint environ 800 000 tonnes dont plus de 82 000 tonnes de tubercules et 45 000 tonnes de céréales. De tels résultats, en progrès continu, traduisent un engouement des producteurs. Ils justifient par ailleurs, l’option du Gouvernement d’intensifier son programme de réalisation d’aménagements hydro-agricoles. En tout état de cause, l’utilisation des semences améliorées et la maîtrise de l’eau constituent des enjeux majeurs du Gouvernement dans la perspective de l’accroissement de la productivité de l’activité agricole et pour en faire une activité toute saison.

En termes de perspectives, le Gouvernement mettra l’accent particulièrement sur :

-  la mise en œuvre du Programme Sectoriel du Développement Rural Productif et de son Cadre de dépenses à moyen terme (CDMT) ;

-  la promotion d’un secteur privé dynamique dans le développement rural, l’organisation des états généraux de l’agriculture et de la sécurité alimentaire ;

-  l’aménagement de 1 191 hectares de périmètres irrigués et de 5 565 hectares de bas fonds ;

-  la réalisation des ouvrages de mobilisation de l’eau pour un coût d’investissement de 35 milliards de FCFA ;

-  le développement des productions de saison sèche par un appui en équipements et en semences ;

-  la fourniture aux producteurs agricoles de 19 500 tonnes de semences améliorées et 25 000 tonnes d’engrais ;

-  l’élaboration d’un plan de communication et d’information des acteurs sur la Politique Nationale de Sécurité Foncières en Milieu Rural.

En matière d’eau et d’assainissement, le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement connait des avancées dans sa mise en œuvre. Plus de 560 000 personnes supplémentaires ont pu disposer d’eau potable grâce à la réalisation de 808 forages communautaires neufs et de 41 systèmes d’adduction d’eau potable simplifiés (AEPS). Certains équipements défectueux ont été réhabilités ; c’est le cas de 415 forages et 15 AEPS. Des écoles et des centres de santé ont bénéficié de ce programme, pour un total de 265 forages.

Dans le domaine de l’assainissement, 39 707 latrines ont été construites dans les familles, les écoles, les centres de santé et les lieux publics de même que 4 481 puisards.

Dans le domaine des ressources halieutiques, l’on retiendra la production de 12 000 tonnes de poissons, 11,500 millions d’alevins et 460 tonnes d’aliments de qualité. Un plan d’actions de la filière poisson sera développé et prendra en compte la promotion de l’entreprenariat privé dans l’aquaculture.

En matière d’élevage, les efforts du Gouvernement ont porté sur des actions de renforcement du cadre institutionnel, de la sécurisation des activités pastorales, de l’amélioration de la productivité des animaux, de l’amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché, et enfin de la professionnalisation des acteurs.

A cet effet, en 2009, le Gouvernement s’est doté d’une politique nationale de développement de l’élevage. C’est dans ce cadre qu’ont été lancés trois programmes majeurs :

-  l’amélioration de la productivité et de la sécurité alimentaire ;

-  le programme national de biodigesteurs ;

-  et le projet « amélioration de l’élevage du zébu azawack et gestion des ressources naturelles par les éleveurs ».

Par ailleurs le Gouvernement a réalisé 23 aires d’abattage, 3 postes vétérinaires, 2 parcs de vaccination et des marchés à bétail. Ces infrastructures offrent plus de capacités d’action aux acteurs du secteur.

En matière de sécurisation foncière, les actions ont porté sur la délimitation des aires de pâture, l’identification et le balisement de pistes à bétail et la résolution de conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles.

En vue d’offrir aux populations des produits animaux de qualité, le Gouvernement a procédé à :

-  la vaccination de 1 309 677 têtes de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine faisant du Burkina Faso un pays indemne d’infection de peste bovine ;

-  la vaccination de 6 126 000 têtes de volailles contre la maladie de Newcastle ;

-  la réhabilitation de l’école de lutte anti tsé-tsé (ELAT) de Bobo-Dioulasso ;

-  la production de plus de 2 500 tonnes de sous produits agro-industriels et de plus de 40 tonnes de semences fourragères ;

-  la mise à disposition d’équipements de fauche, de transport et de conditionnement pour la constitution de près de 3 500 000 bottes de fourrages de 10Kg et de près du million de tonnes de résidus de récolte.

Le centre de multiplication des animaux performants a mené des activités de collecte, de gestion et de diffusion de semences de races améliorées. L’installation de 195 éleveurs leaders produit déjà un impact sur la formation des producteurs.

En matière d’environnement, les changements climatiques sont une réalité vivace. Nous en avons eu la preuve le 1er septembre 2009. Le souci de prémunir les populations burkinabè du « stress climatique » et préserver les ressources naturelles en tant que facteur essentiel de production et de développement durable, a toujours constitué la toile de fond de la politique gouvernementale, depuis l’historique sommet de la terre tenu à Rio de Janeiro en 1992. Les projets majeurs initiés dans ce domaine ont produit des effets encourageants.

En 2009, le Gouvernement a poursuivi ses actions visant à assurer la préservation de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles. Elles se sont traduites par la récupération de 1 752 hectares de terres dégradées, la mise en terre d’environ 10 700 000 plants et l’aménagement de 50 000 ha de forêts. Les évolutions récentes de l’environnement institutionnel dans notre pays ont conduit le Gouvernement à engager le processus de relecture des codes de l’environnement et forestier.

Les produits forestiers et les ressources fauniques sont des niches d’activités génératrices de revenus dont il convient de professionnaliser la promotion et travailler à leur préservation. C’est dans cette optique qu’a été crée l’agence de promotion des produits forestiers non ligneux et a été élaboré la stratégie de prévention et de gestion des conflits homme – faune. Pour mieux assurer la prise en compte de l’impact environnemental dans l’évaluation, un bureau national des évaluations environnementales a été institué. Le souci du Gouvernement est de faire de l’écocitoyenneté un comportement partagé par tous les Burkinabè. L’intégration des modules d’éducation environnementale dans le système éducatif et l’institution d’une « journée à faible émission de carbone » le 1er juillet de chaque année, s’inscrivent dans cette optique.

C’est parce que convaincu que le respect du protocole de Kyoto de manière intégrale est une porte de sortie de « crise climatique » pour les pays africains en général et le Burkina Faso en particulier, que notre pays a organisé en octobre 2009 à Ouagadougou le 7e Forum mondial du développement durable qui a permis de partager nos points de vue sur les changements climatiques et le développement durable, et de retenir une position consensuelle de l’Afrique qui a servi pour les négociations lors de la 15e conférence des parties de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques à Copenhague en décembre 2009.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Dans le domaine des mines, à la faveur d’une bonne tenue des cours des métaux précieux sur le marché mondial ces dernières années, l’activité minière et l’industrie extractive connaissent un réel essor au Burkina Faso en dépit des répercussions de la crise économique et financière.

Le nombre de titres et autorisations délivrés est passé de 537 en 2008 à 599 en 2009, soit une progression de 11,6%. Les activités de production des mines d’or de Taparko dans le Namentenga, de Youga dans le Boulgou, de Mana dans les Balé et au Mouhoun et de Kalsaka dans le Yatenga ont crée environ mille trois cent cinquante emplois permanents. La production industrielle d’or est passée d’environ 5 000 kg en 2008 à 11 642 kg en 2009 ; toute chose qui contribue à renforcer la position de notre pays en tant que pays minier.

Par ailleurs, les travaux de construction des mines d’or d’Essakane dans l’Oudalan, d’Inata dans le Soum, de la mine de zinc de Perkoa dans le Sanguié et de la petite mine de manganèse de Kiéré dans le Tuy se sont poursuivis sans difficultés majeures. Leur exploitation portera le nombre des emplois crées par les mines industrielles à environ trois mille et le montant des investissements cumulés à 367 milliards de FCFA.

La tenue du 1er au 04 décembre 2009 des quatrièmes journées de promotion minière dénommées (PROMIN 2009 BURKINA) a marqué la volonté du Gouvernement de faire du secteur minier un secteur porteur de développement au bénéfice de la nation toute entière. Ainsi, cette édition a regroupé près de 800 participants venus de tous les continents et a permis des échanges sur le thème « Exploitation minière et développement durable : quelles stratégies ? ».

En termes de perspectives, l’année 2010 verra l’entrée en production des mines d’or d’Essakane, d’Inata et celle de maganèse de KIERE. Le Gouvernement s’attèlera à l’identification d’un partenaire fiable pour l’exploitation du manganèse de TAMBAO. Par ailleurs, la recherche géologique et minière se traduira par l’évaluation des potentialités dans les zones sédimentaires de l’Ouest et du Nord du pays pour les hydrocarbures et l’uranium.

En matière de promotion du commerce, l’action du Gouvernement s’est traduite en 2009 par la poursuite des négociations sur les Accords de Partenariat Economique (APE) avec l’Union européenne conformément à l’esprit communautaire. De concert avec les autres pays membres du dossier coton, l’organisation mondiale du commerce (OMC) a une fois de plus été interpellée lors de la septième conférence des Ministres afin que ce dossier puisse être inscrit parmi les questions représentant un intérêt spécifique pour les pays les moins avancés lors de la reprise des négociations de Doha.

Dans le but d’assurer une meilleure promotion du commerce extérieur, l’année 2009 a été marquée par l’élaboration d’une stratégie nationale de promotion des exportations. Sa mise en œuvre permettra aux exportateurs burkinabè de profiter largement des opportunités offertes par les différents accords de coopération, notamment celui de l’AGOA.

Le Burkina Faso entend confirmer sa position de pays de transit et d’échanges dans la sous-région. La mise en service du port sec de Bobo-Dioulasso dont l’inauguration officielle par le Président du Faso est intervenue le 22 janvier 2010, contribuera à conforter cette position. L’ouverture de l’entrepôt sous douane de Niangoloko, la réhabilitation de Ouaga-inter et l’aménagement en cours de la Zone d’Activités Diverses (ZAD2), s’inscrivent dans cette même dynamique.

En matière de concurrence, l’ampleur et la complexité de la crise économique ont fini par mettre en évidence la nécessité de renforcer la surveillance des prix et des marges. A cet effet, le Gouvernement a engagé une étude sur la structure des prix des biens et services de grande consommation afin d’envisager les mesures qui s’imposent en terme d’application effective des règles de la concurrence et de contrôle de la qualité des produits.

Dans le domaine de l’artisanat, les organisations successives réussies du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) font aujourd’hui du Burkina Faso, la plaque tournante de l’artisanat africain. C’est ainsi qu’au cours de l’année 2009, le Gouvernement a poursuivi les efforts de modernisation des installations du site du SIAO. Par ailleurs, il a œuvré au parachèvement de la création de la Chambre des Métiers dont l’opérationnalisation devra permettre à notre artisanat d’être encore plus professionnel et capable de répondre avec diligence aux nombreuses mais fructueuses sollicitations extérieures.

Dans le secteur des services, qui constituent le deuxième secteur le plus contributif à la création des richesses nationales, le tourisme connait un élan de vitalité, et occupe une place importante. Notre volonté d’accompagner avec plus d’efficacité le développement d’un tourisme à visage humain s’est d’abord traduite par l’adoption de la politique nationale du tourisme et son plan d’action 2010-2012 afin de permettre aux opérateurs du secteur de disposer d’un ensemble d’orientations claires facilitant leurs interventions.

L’année 2009 a connu également la mise aux normes des établissements touristiques et hôteliers afin de renforcer la qualité de l’offre touristique. Nous pouvons par ailleurs, nous réjouir du succès de nombre d’actions augurant des retombées importantes pour la destination Burkina Faso. Il s’agit principalement de la tenue de la 6e édition du Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadoudou (SITHO), de l’achèvement du Centre Eco touristique de Bagré, des travaux d’aménagement de la mare aux crocodiles sacrés de Bazoulé, de la mise en service de nouveaux hôtels, restaurants et agences de voyage.

Le secteur de la Communication a démontré son sens de responsabilité et de maturité au cours de l’année 2009. La mobilisation totale des médias publics et privés autour des événements du 1er septembre 2009 a été unanimement saluée et a largement contribué au succès de la chaîne de solidarité.

Qu’il me soit permis de réitérer ici les remerciements du Gouvernement à tous les acteurs des médias publics et privés pour leur efficacité et leur esprit patriotique.

Au cours de l’année écoulée, le Gouvernement a soutenu, aux côtés du Conseil Supérieur de la Communication, la mise en œuvre d’actions fortes de structuration et de professionnalisation des métiers de la communication à travers l’adoption de la Convention collective et la mise en place d’une carte de presse.

Dans le même sens, de nombreuses actions de formation ont été exécutées au bénéfice des professionnels de la communication afin de renforcer davantage leurs compétences.

En 2009, le Burkina a été classé 6e pays en Afrique où s’exerce la liberté de presse par Reporters sans frontière. L’accès à l’information par les journalistes est de plus en plus une réalité aujourd’hui afin d’éviter de faire le lit aux rumeurs malveillantes.

L’année 2010 se présente avec de nouveaux défis à relever dont celui de la célébration du 50e anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance et de l’élection présidentielle.

D’ores et déjà, le Gouvernement prendra toutes les dispositions pour renforcer la couverture du territoire par les médias publics à travers l’installation de plus d’une vingtaine d’émetteurs télévisuels et radiophoniques.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Il est une évidence que l’accessibilité financière à une énergie disponible, l’accès facile aux technologies de l’information et de communication (TIC), l’existence d’infrastructures routières de qualité et d’un système de transport rapide, sécurisé et moins onéreux, ont une contribution inestimable sur l’accélération de la croissance économique et l’amélioration du bien-être des Burkinabè.

Vous vous en doutez donc que l’ensemble de ces facteurs ait retenu une attention élevée du Gouvernement tout au long de l’année 2009.

Dans le domaine de l’énergie électrique, le Gouvernement a mis un point d’honneur pour parachever le projet d’interconnexion de Bobo-Dioulasso – Ouagadougou et sa mise en service le 31 décembre 2009. Environ 50 milliards de FCFA ont été investis dans la réalisation de cet important ouvrage avec pour seule finalité la sécurisation de l’approvisionnement du pays en électricité. Il est à regretter la situation actuelle liée à la crise de production que connait la Côte d’Ivoire, le pays fournisseur. Les études de faisabilité de nouvelles interconnexions avec d’autres pays de la sous-région sont en cours de finalisation.

Dans le cadre du programme d’électrification rurale, 21 nouvelles localités ont été électrifiées. Pour 22 autres, les travaux sont en cours. Les travaux de raccordement des centres isolés de la SONABEL au réseau national unifié dans l’optique de la réduction de leurs coûts d’approvisionnement en énergie électrique se poursuivent avec satisfaction. Il en est de même des travaux de construction de la centrale thermique de Komsilga.

En termes de perspectives, le Gouvernement s’emploiera à la mobilisation d’importants financements en vue d’assurer le démarrage des activités d’électrification d’au moins 200 localités par raccordement au réseau et l’interconnexion de neuf localités au réseau national. Ces efforts conjugués porteront le taux national d’électrification de 20% à 40% en 2012 et à 60% en 2015.

A travers la conjugaison de toutes ces actions, l’option du Gouvernement est de rendre ce facteur de production et d’amélioration des conditions de vie, accessible financièrement aux entreprises et aux ménages.

En matière de technologie de l’information et de la communication, le Gouvernement est demeuré attentif à l’amélioration et au renforcement du dispositif législatif, règlementaire et institutionnel.

En effet, la loi sur les transactions électroniques a été adoptée par votre auguste Assemblée en novembre 2008. Nul doute que la présente session examinera les projets de loi sur le nom de domaine de premier niveau « .bf » et sur la protection des données à caractère personnel.

Par ailleurs, aux termes de la loi n° 61-2008/AN du 27 novembre 2008 une nouvelle Autorité de Régulation des Communications Electroniques (ARCE) avec un statut d’institution indépendante dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière a été mise en place. Elle est dotée d’un Conseil de régulation de sept membres ayant chacun un mandat irrévocable. Toutes ces innovations visent à permettre à l’autorité de jouer avec efficacité son rôle de veille et de régulation compte tenu de l’importance du secteur dans l’environnement des affaires et au niveau social.

En 2009, l’offre des services de communications électroniques s’est notablement améliorée. Ainsi les avancées suivantes ont été enregistrées :

-  l’accroissement du parc d’abonnés à la téléphonie fixe de 7 199, portant le parc à 152 500 lignes principales ;

-  l’accroissement du parc d’abonnés à l’A.D.S.L et au CDMA de 2 876, portant le parc à 16 280 abonnés ;

-  l’extension de la téléphonie rurale à 31 localités ;

-  l’accroissement du nombre d’abonnés à la téléphonie mobile qui est passé de 3.017.659 en fin 2008 à 3.816.000 au 31 décembre 2009, soit un taux de progression de 26,45%. De ce fait, la télédensité globale fixe et mobile a atteint 28,35 contre 22,7 en 2008, proche de la moyenne sous-régionale.

La mise en service très prochaine de l’Agence Nationale de Promotion des TIC (ANPTIC) rendra plus aisée le développement et la maintenance du Réseau Informatique de l’Administration (RESINA) ainsi que la mise en œuvre des cyberstratégies sectorielles dans l’Administration.

En matière postale, dans le cadre de la promotion des services postaux conformément au service postal universel, le réseau s’est étendu de sept nouveaux bureaux de poste. L’installation des cyberpostes a permis d’accroître les opportunités postales. Toutefois, le Gouvernement demeure convaincu de la nécessité de profondes réformes dans ce secteur pour en assurer la rentabilité économique et sociale. C’est bien dans cette perspective que l’étude diagnostique et le processus d’élaboration d’une stratégie de réforme ont été conduits à terme.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le Burkina Faso est situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Cette position le prédispose à jouer un rôle déterminant dans les échanges intracommunautaires. Son enclavement physique peut être transformé en atout. Le Gouvernement y croit et met en œuvre sa politique de désenclavement interne et externe dans cette perspective.

En matière de désenclavement, le vaste programme de construction d’environ 2 430 km de pistes rurales s’est poursuivi en 2009. Les pistes déjà fonctionnelles ont eu pour mérite de faciliter la mobilité des personnes et de fluidifier les échanges. Cette opération a nécessité la mobilisation de près de 27 milliards de FCFA.

La réhabilitation et l’entretien des routes en terre qui constituent une part importante du réseau routier reliant les 13 régions et l’ensemble des 45 provinces, font l’objet d’une attention particulière de la part du Gouvernement. Le programme en cours qui s’exécute avec satisfaction concerne près de 1000 km de routes en terre pour un coût de 26,6 milliards de FCFA.

S’agissant du bitumage des routes, l’année 2009 a connu l’achèvement de la route Bobo-Dioulasso-Dédougou et de la route Ouagadougou-Kongoussi mais aussi la poursuite des travaux sur l’axe Yégueresso- Diébougou et la bretelle de Hamelè et le démarrage des travaux de construction de l’axe Dori-Seytenga-Frontière du Niger. Des villes comme Ouagadougou et Ouahigouya ont bénéficié d’aménagement interne. L’axe Ziniaré-Boudtenga est en cours de réalisation. C’est au total 665 kilomètres de bitume pour un coût de 124,34 milliards de FCFA qui ont été construites. La route Koudougou-Dédougou devra connaître son lancement au cours de cette année 2010.

Pour la sauvegarde de patrimoine routier, le programme d’entretien courant a concerné au cours de l’année 2009 l’ensemble du réseau classé, soit plus de 15 000 km. L’année 2009 a aussi enregistré l’achèvement des travaux de renforcement de la route nationale n°1 entre Boromo et Bobo-Dioulasso, le démarrage des travaux de renforcement de la route Ouagadougou-Pô-Frontière du Ghana et de la sortie de la ville de Ouagadougou vers Bobo-Dioulasso.

Concernant la construction des ouvrages, à Ouagadougou, les travaux se sont poursuivis au niveau de l’échangeur de l’Est et de celui de l’Ouest qui a été ouvert à la circulation. Suite aux inondations du 1er septembre 2009 ayant causé des dégradations sur certains ouvrages vitaux de la ville de Ouagadougou, le programme d’intervention d’urgence a permis la réhabilitation de dix ouvrages.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Dans le domaine des transports, le transport routier occupe une place prépondérante dans notre système de transport.

Ainsi, au titre de la règlementation et du contrôle de l’exploitation des infrastructures routières, l’année 2009 a été marquée par des concertations entre notre pays et les autres pays membres de l’UEMOA, élargies au Ghana, en vue d’harmoniser les normes et procédures de contrôle de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises. Ces concertations avaient abouti à l’adoption d’une feuille de route pour l’application effective et intégrale de cette mesure au plus tard le 30 juin 2010. Celle-ci vient d’être propagée au 31 décembre 2010 par la dernière réunion ministérielle.

Les réflexions se sont poursuivies dans le sens d’un couplage du pesage avec les postes fixes intérieurs de contrôles routiers pour éviter la multiplication des arrêts et le dédoublement des contrôles. Un comité conjoint a été créé, en collaboration avec les autorités ivoiriennes pour la gestion du corridor Abidjan-Ouagadougou et l’accélération de la mise en œuvre des projets s’y rapportant.

Concernant la sécurité routière, l’action du Gouvernement s’est traduite par la mise en place effective de l’Office National de la Sécurité Routière (ONASER) qui veillera désormais à la sensibilisation des usagers de la route, à la préservation du patrimoine routier et à la fluidification du trafic.

Au niveau des transports ferroviaires, le règlement effectif du problème des « grades réels » des travailleurs burkinabè de la SITARAIL et l’adoption en cours dans la forme appropriée du statut unique du personnel par les Etats ont contribué à créer un climat apaisé au sein de la société pour une relance de l’activité d’exploitation des transports ferroviaires. Le contentieux entre l’Etat et la SITARAIL relatif au paiement du droit d’usage, a connu un règlement définitif par la signature d’un procès verbal de conciliation.

L’adoption récente, par les Ministres chargés des infrastructures et des transports du Mali, du Sénégal et de notre pays, d’une déclaration politique pour la mise en œuvre d’un corridor Ouagadougou-Bamako-Dakar, intégrant les infrastructures ferroviaires, permettra d’assurer la fluidité des échanges le long de cet axe inter-Etats ainsi que la diversification de nos voies d’acheminement.

Au niveau des transports aériens, le Gouvernement, en dépit de nombreuses difficultés, a poursuivi en 2009 les travaux de réaménagement et d’extension de l’aéroport international de Ouagadougou qui s’achèveront au cours de cette année 2010. Parallèlement, une maîtrise d’ouvrage a été créée pour la conduite des travaux de construction de l’aéroport de Donsin. L’année 2009 a aussi été marquée, dans ce domaine, par la réhabilitation de l’aérodrome de Ouahigouya.

Pour matérialiser notre volonté de mieux conduire les réformes dans le secteur du transport aérien, le Gouvernement a adopté le projet de loi portant code de l’aviation civile et créé l’Agence Nationale de l’Aviation Civile.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’histoire du développement des Nations dans le monde, nous enseigne que celles qui ont investi dans la recherche scientifique et technologique sont les plus avancées. A l’évidence, la recherche scientifique et technologique est un facteur redoutable de progrès économique et socio-culturel. Le Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) jouit d’une grande notoriété aux plans continental et international et mérite qu’on lui accorde toute l’attention au regard de son rôle futur dans notre ambition de réalisation d’un Burkina émergent.

En 2009, nous avons eu l’occasion d’apprécier ses résultats dans les domaines de la production agricole et de la santé. Il s’agit notamment de la réalisation de plusieurs variétés de maïs, de sorgho, de niébé, de riz, du coton, des arachides et de la pomme de terre qui ont été mises au point et confirmées en vue d’accroitre la productivité agricole. De même, des efforts importants ont été déployés en vue de l’amélioration de la technique de conservation du niébé, des formules d’engrais économiques à base de phosphates naturels et solubles adaptés au sorgho et au niébé, de l’amélioration de la technique du Zai mécanique et de la poursuite de la valorisation du Faca pour le traitement de l’hypertension artérielle.

Je voudrais saisir cette occasion pour adresser mes vives félicitations à l’ensemble des chercheurs burkinabè et les inviter à parachever avec diligence la stratégie nationale de la recherche scientifique et technologique comme cadre de référence et de mobilisation de ressources pour les actions futures.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

La valorisation des ressources humaines dans l’équité est demeurée la pierre d’angle de la politique gouvernementale en matière de développement. Ce n’est nullement un fait du hasard ; la clé de voûte de l’émergence, c’est la qualité des hommes et des femmes burkinabè. Les piliers en sont de toute évidence : la santé et la protection sociale, l’éducation et la formation, l’équité vis-à-vis de la jeunesse et de la femme burkinabè. Enfin, le principal déterminant demeure le cadre de vie sain.

Dans le domaine de la Santé, à peine sorti des graves inondations du 1er septembre, notre pays fait face aux réelles et pesantes menaces des épidémies récurrentes de méningite. En effet, à la date du 07 mars 2010, 2188 cas suspects ont été notifiés avec 336 décès. Cette année, l’épidémie de méningite s’accompagne de la résurgence de la rougeole dont 586 cas notifiés avec 3 décès.

Le Gouvernement se sent fortement interpellé par cette situation. Aussi, voudrais-je vous rassurer qu’avec le renforcement au fil des années du système de veille mis en place, les formations sanitaires affectées ont pu assurer une prise en charge précoce et gratuite des cas notifiés. Des campagnes de vaccination sont effectives dans certaines localités.

Des partenaires techniques et financiers se sont montrés disposés à accompagner le Gouvernement dans une vaste campagne de vaccination qui pourrait avoir une envergure régionale dans le cadre d’un programme conjoint avec les pays de la sous-région. Je leur exprime ici toute ma reconnaissance pour cette disponibilité renouvelée.

Quant aux familles affectées et endeuillées, c’est le lieu pour moi de leur manifester toute la compassion du Gouvernement et de lancer un appel à la population pour l’observation rigoureuse des mesures prophylactiques et pour sa participation effective aux campagnes de vaccination.

Pour renforcer le système de santé et de la protection sociale, les efforts du Gouvernement au cours de l’année 2009 ont consisté :

En matière de renforcement du système de santé, l’accent a été mis sur la normalisation des centres de santé et de promotion sociale, 28 nouvelles maternités et 73 nouveaux dispensaires ont été construits dans ce cadre. Le nouveau centre hospitalier régional (CHR) de Banfora est en service, son inauguration est intervenue le 23 janvier 2010. Les travaux de construction de 31 nouveaux centres de santé et de promotion sociale (CSPS), des centres hospitaliers régionaux de Ouahigouya et de Tenkodogo ainsi que du centre hospitalier universitaire (CHU) moderne de Ouagadougou se sont poursuivis. Les travaux de réhabilitation du CHU Yalgado OUEDRAOGO suite aux inondations du 1er septembre sont en cours. D’une manière générale, le rayon moyen d’action théorique en amélioration constante est à moins de 7,50 km à fin décembre 2009.

L’accroissement de la capacité des formations sanitaires s’est aussi accompagné par une augmentation quantitative et qualitative du personnel médical et paramédical. Vingt deux médecins ont été formés en chirurgie essentielle, trente-quatre autres en gestion des districts. En 2009, il a été mis à la disposition du secteur de la santé plus de 1000 agents toutes catégories confondues.

La lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles s’est intensifiée. L’opération de distribution gratuite des moustiquaires imprégnées connait une forte adhésion des populations. En matière de vaccination, 53 districts sur 63 ont atteint au moins 80% de couverture vaccinale pour tous les antigènes alors que l’objectif de la stratégie mondiale d’immunisation par la vaccination (GIVS) est de 80%. Dans le domaine particulier de la lutte contre le VIH/SIDA, les résultats sont forts encourageants ; le taux de séroprévalence des sites sentinelles s’établit à 1,6%. La mesure de gratuité des ARV, annoncée par le Président du Faso le 31 décembre 2009, est un élément important de plaidoyer et traduit en même temps les efforts que le Gouvernement consent en la matière.

L’amélioration de l’accessibilité financière des populations aux services de santé s’est consolidée par la subvention de 121 175 accouchements et soins obstétricaux et néonataux d’urgence. Nos formations sanitaires ont également assuré la gratuité de la prise en charge des soins préventifs et des cas de paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.

En matière d’amélioration de la protection sociale, l’objectif recherché est l’amélioration des conditions de vie des familles en mettant l’accent sur le développement intégré de la petite enfance. Au total, près de 41 000 enfants de 3 à 6 ans ont été encadrés dans les structures préscolaires. Dix huit mille cinq cents (18 500) orphelins et enfants vulnérables ont bénéficié de prise en charge de leur scolarité et de cantine.

La protection sociale se renforce et devient plus inclusive avec la promotion effective de la culture de la solidarité nationale. L’approbation et la signature de la charte nationale de solidarité par les différentes composantes de la société burkinabè et les institutions de l’Etat traduit la volonté de tous les Burkinabè à s’impliquer pour promouvoir cette culture. En tout état de cause, les catastrophes du 1er septembre 2009 ont donné l’occasion aux Burkinabè, de prouver, suite à l’appel du Président du Faso, que la solidarité et le don de soi, sont des valeurs solidement ancrées dans nos sociétés. La charte nationale a pour finalité de les perpétuer.

En matière d’éducation et de formation, l’accroissement de l’offre éducative et de formation, Mesdames et Messieurs les Députés, est demeuré une préoccupation constante du Gouvernement.

Au niveau de l’enseignement primaire, près de 600 nouvelles écoles ont été ouvertes soit une mise à disposition de près de 2 000 nouvelles salles de classes. Le rythme de recrutement des enseignants a été maintenu à 3 000. Toutefois, dans le cadre du programme national de volontariat, cet ordre d’enseignant a pu disposer de 800 volontaires.

Le taux brut de scolarisation à la rentrée scolaire 2009-2010 est de 76% contre 72,4% en 2008-2009. L’indice de parité en léger progrès s’établit à 0,91.

Au titre des mesures sociales, il a été procédé à l’allègement des charges sociales des ménages pour une enveloppe de plus de 16 milliards de FCFA investis dans les cantines, les fournitures et les manuels scolaires de même que la formation de 2 566 enseignants en éducation inclusive pour la prise en charge pédagogique des enfants en situation de handicap.

Il faut enfin noter le transfert effectif aux communes des ressources financières d’un montant de 3,751 milliards de FCFA.

Au niveau de l’alphabétisation, 15 178 nouveaux centres ont été ouverts en 2009-2010 contre 13 500 en 2008-2009. 56 Centres d’Education de Base Non Formelle (CEBNF) ont bénéficié d’équipements adéquats. 357 187 apprenants ont été admis en alphabétisation dont 216 675 femmes.

Au total, il importe de souligner qu’en 2009, près de 125 milliards de FCFA ont été consacrés à l’enseignement de base traduisant ainsi la volonté du Gouvernement d’accélérer l’expansion de l’enseignement primaire qui connait aujourd’hui un niveau de démocratisation appréciable.

En matière d’enseignement secondaire général, les effectifs ont connu un accroissement général de 10,4%, en passant de 422 520 élèves en 2007-2008 à 467 632 élèves en 2008-2009 dont 42% de filles. Cette poussée des effectifs liée aux opportunités nouvelles pour la 6e est consécutive à la construction de 40 nouveaux CEG offrant plus de 80 nouvelles classes complémentaires et la réhabilitation de 110 établissements secondaires d’enseignement général.

L’effectif du personnel enseignant a connu un accroissement de 9% passant ainsi de 6 692 professeurs en 2008 à 7 279 en 2009 amoindrissant le déficit d’enseignants qui s’est établi à 1 309 professeurs. Pour la résorption d’un tel déficit, le Gouvernement a eu recours :

-  au programme national de volontaire ;

-  au recrutement des enseignants du primaire titulaires d’un diplôme universitaire comme enseignants du secondaire ;

-  au redéploiement des enseignants du secondaire ayant un volume horaire en deçà de celui prescrit par les textes en vigueur ;

-  au renforcement du vivier des éventuels postulants au métier d’enseignant par l’introduction d’unités d’enseignants dans les Unité de Formation et de Recherche ;

-  au recrutement d’élèves professeurs du niveau maîtrise pour une formation d’un an au CAPES à l’Ecole Normale Supérieure de l’Université de Koudougou.

Au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle : l’adoption du schéma directeur entrant dans le cadre de l’opérationnalisation de la politique nationale de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels, s’est accompagnée de la mise en chantier effectif du programme de renforcement de la formation professionnelle. A la faveur de ce programme, l’atelier de l’université de Koudougou a connu une extension et a reçu des équipements de pointe pour l’ouverture de cinq filières (génie mécanique, mécanique auto, génie électrique, génie civil et agriculture). Les travaux de construction du centre de référence de Ziniaré ont été lancés en avril 2009. Les dossiers de construction de quatre lycées professionnels sont bien avancés. Ceux des trois villes (Koudougou, Dédougou et Gaoua) démarreront en 2010 et le quatrième, à Dori, en 2011. Les travaux de construction du centre de formation professionnelle de Bobo-Dioulasso à vocation industrielle seront également lancés au cours de cette année 2010.

Dans le domaine de l’enseignement supérieur, l’accent a été mis sur les filières de formation professionnelle à travers la mise en œuvre du système Licence Maîtrise Doctorat. Par ailleurs, le Gouvernement a été bien sensible à l’idée d’améliorer progressivement les conditions de travail et de rémunération des enseignants et des chercheurs. C’est bien dans cette optique qu’ont été prises les mesures ci-après :

-  la signature d’un décret portant institution d’une indemnité académique ;

-  le paiement de la dette sociale d’un montant de 916.104.000 FCFA ;

-  l’élaboration d’un projet de loi portant statut particulier des enseignants-chercheurs, des enseignants hospitalo-universitaires et des chercheurs- enseignants qui sera incessamment soumis à votre auguste Assemblée.

L’effectif des étudiants dans les universités publiques, a connu une augmentation de 12% passant de 41 779 étudiants en 2008 à 46 855 étudiants en 2009. Cette montée des effectifs n’est pas sans poser des problèmes de capacités d’accueil. En 2009, le Gouvernement n’a économisé aucun effort pour accroître les capacités d’accueil des Universités de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou. Le chantier de Ouaga II connaît des avancées satisfaisantes. Cette volonté d’accroître les capacités d’accueil s’accompagne du souci d’assurer aux étudiants des bonnes conditions d’hébergement et de restauration. L’aide à eux accordée au cours de cette année académique est évaluée à 12,295 milliards de FCFA soit plus de 22% du budget du ministère en charge de l’enseignement supérieur. En d’autres termes, sur 10 étudiants des universités publiques, environ 8 bénéficient soit d’une bourse, de l’aide ou du prêt.

C’est aussi le lieu pour moi, de saluer les initiatives des promoteurs privés, qui constituent un appoint indispensable à l’accroissement de l’offre d’éducation supérieure. Toutefois, je voudrais les inviter à se conformer à la règlementation en vigueur. La principale fonction de l’université, ou du centre de formation supérieure est d’abord sociale : mettre à la disposition du pays des compétences, pour sa pleine réalisation. Cette fonction me semble-t-il, doit être rigoureusement préservée.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Les jeunes et les femmes constituent les composantes majoritaires de notre population. Il faut leur donner la place qui est la leur dans la construction d’un Burkina émergent et solidaire. Croyez-moi, les résultats ne se font pas attendre.

Concernant la jeunesse, cette conviction du Gouvernement s’est traduite par le renforcement des instruments d’accompagnement tels que le Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ), le Fonds de Promotion de l’Emploi (FAPE), le Fonds d’Appui au Secteur Informel (FASI), les programmes de création d’emploi et d’occupation des jeunes et d’appui à l’insertion socio-professionnelle des étudiants. Au total près de 2 milliards de FCFA ont été mobilisés, environ 2 100 micro-projets ont été financés et près de 4 000 nouveaux emplois ont été créés.

Par ailleurs, 12 000 jeunes ont subi une formation dans une dizaine de métiers dans les centres de formation de l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi (ANPE). Le Programme National de Volontariat du Burkina Faso (PNVB) a contribué à résorber de manière significative le déficit d’enseignants au primaire comme au secondaire.

Le dialogue de politique avec la jeunesse se consolide avec la tenue régulière du forum national des jeunes.

La 5e édition de cette manifestation, placée sous le thème « Jeunesse, Entreprenariat Agricole et Auto-emploi : un défi », a regroupé à Bagré, 2 500 jeunes, autour du Chef de l’Etat pour des échanges directs et fructueux. Cet espace de palabre au sens noble du terme qui fait école dans certains pays voisins, a permis de prendre la juste mesure de la prise de conscience de cette jeunesse quant à son rôle dans la gouvernance politique et économique.

Quant à l’équité selon le genre, elle a trouvé son cadre d’opérationnalisation à travers l’adoption en juillet 2009, de la politique nationale genre. Du reste sur le plan politique, la cause est déjà entendue. Votre auguste Assemblée n’a-t-elle pas adopté le 16 avril 2009 la loi portant fixation de quota dans les élections législatives et municipales au Burkina Faso ? Par ailleurs, au cours de l’année écoulée, le Gouvernement a poursuivi ses efforts pour le renforcement des capacités des femmes par des campagnes d’alphabétisation et des formations en diverses techniques qui leur ouvrent des opportunités de création de revenu. Les mécanismes institutionnels de promotion de la femme ont constamment bénéficié d’un soutien. Ainsi, la 8e session de la coordination nationale du plan d’actions de promotion de la femme s’est tenue les 29 et 30 octobre sous un thème d’actualité : la « contribution des partenaires institutionnels à la mise en œuvre de la politique nationale genre ».

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Nul n’osera contester que l’environnement dans lequel vit et s’épanouit l’homme, détermine sa capacité de participation à la construction de sa localité et de la Nation tout entière. Bien sûr que les activités sportives et culturelles sont de précieux motivants. En la matière, le Gouvernement ne compte jamais ses efforts pour créer les meilleures conditions.

Ainsi, en matière d’habitat et d’urbanisme, le programme de construction de 10 000 logements sociaux s’est poursuivi en 2009 et a permis de disposer de 50 logements à Ouahigouya, 30 logements à Dédougou et 146 logements économiques à Somgandé au profit des ménages à revenus moyens et de la diaspora.

Pour une meilleure planification et une maîtrise de la croissance de nos villes, des études d’élaboration des schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme de 11 localités ont été engagées. D’autres études se rapportant notamment aux plans d’occupation des sols, à l’élaboration des systèmes d’informations foncières et à la réalisation des schémas de drainage des eaux pluviales ont démarré dans certaines localités.

Dans le but de valoriser les espaces urbains à travers des aménagements durables, des lotissements ont été réalisés dans 16 communes rurales et des parcelles ont été viabilisées par la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains (SONATUR) sur des sites à Ouaga 2000, à la zone ASECNA (au secteur 16 de Ouagadougou), à Saaba, à Bobo-Dioulassoo, à Garango, à Dédougou et à Tougan.

Dans le cadre de la réhabilitation des quartiers urbains anciens de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, nos efforts se sont orientés vers la réalisation de l’étude pour la réhabilitation du centre ville de Bobo-Dioulasso et les travaux de voiries et réseaux divers sur le site du projet ZACA où le lancement des activités de construction vient d’être donné en ce début d’année 2010. En vue d’améliorer la réglementation sur la promotion immobilière et le bail immobilier, des études ont été lancées pour l’élaboration d’une règlementation sur le logement locatif et sur la copropriété. Les textes d’application de la loi portant promotion immobilière ont été adoptés.

Dans le domaine sportif, des efforts sont consentis pour offrir des opportunités à la pratique sportive. Dans cette perspective huit stades ont été clôturés, 100 terrains de football et 42 plateaux omnisports ont été réalisés dans le cadre du projet « un village une équipe sportive ». Ce projet prévoit à terme un terrain de sport dans chaque village et un stade clôturé dans chaque province.

Ces efforts commencent à porter des fruits depuis quelques années aux plans continental et international.

En 2009 le Burkina Faso a remporté, toutes disciplines confondues, 30 médailles dont une en or en football et une en argent en athlétisme. Les boxeurs burkinabè ont conservé les titres de champions d’Afrique dans les catégories coq et super moyen. La 23e édition du tour cycliste international du Faso a été organisée avec succès. En football, il faut noter avec satisfaction la participation honorable des Etalons cadets à la coupe d’Afrique des Nations en Algérie, à la coupe du monde au Nigeria et la qualification des Etalons sénior à la coupe d’Afrique des Nations « Angola 2010 ».

En matière d’expression culturelle, en 2009, le référentiel de l’action culturelle a été redéfini dans le sens d’un meilleur cadrage avec les stratégies nationales et le renforcement des impacts de la culture sur le développement. A cet effet, la politique nationale de la culture a été adoptée en 2009 pour traduire la vision du Gouvernement de faire de la culture un pôle dynamique de développement, de paix, de cohésion nationale et du rayonnement international du Burkina Faso.

L’organisation réussie de tous les évènements culturels programmés dans notre pays, associée à l’action gouvernementale et à celle de la communauté scientifique ont permis l’inscription des ruines de Loropéni sur la liste du patrimoine mondial le 26 juin 2009, faisant ainsi la fierté de tous les Burkinabè.

La communauté culturelle internationale a décidé d’implanter à Ouagadougou le centre régional des arts vivants, consolidant de ce fait notre position de leadership en matière de promotion culturelle et artistique en Afrique. Ce foisonnement culturel, expression d’une vitalité insufflée par le Chef de l’Etat, a valu à la ville de Ouagadougou d’être reconnue comme première capitale culturelle de l’Afrique par l’Observatoire des politiques culturelles africaines.

Enfin, je ne saurais passer sous silence la signature, le 28 décembre 2009, de l’accord de coopération culturelle entre le Burkina Faso et la Côte-d’Ivoire devant permettre aux Etats des échanges d’enseignants et d’étudiants et de renforcer la lutte contre la piraterie des œuvres artistiques et littéraires.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le Président du Faso, Son Excellence, Monsieur Blaise COMPAORE, fait de la culture de la diplomatie d’intégration et pour la paix un point d’honneur. Sous son impulsion notre diplomatie a engrangé de nombreux acquis dont vous êtes témoins.

Les espaces économiques en construction tels que l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sont des institutions qui font la fierté de notre région. Elles en ont donné la preuve à travers la pertinence de leurs différents projets majeurs de développement économique et social qui ont emporté l’adhésion des partenaires techniques et financiers. La preuve, elles l’ont suffisamment donnée à l’occasion des négociations des accords de partenariat économique avec la commission de l’Union Européenne. Mieux, ces espaces constituent des cadres d’émulation des entreprises nationales pour leur meilleure insertion dans la compétition mondiale.

Les médiations que le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, mène avec clairvoyance, tact et esprit de suite depuis quelques années en Côte d’Ivoire, au Togo et récemment en Guinée sont motivées par cette conviction qui lui est profonde : la paix est le socle du développement et du bien être. Fort heureusement la paix et la cohésion sociales sont revenues dans ces pays au grand bonheur de leurs populations respectives mais aussi pour celui de la région.

Quoi qu’on dise, ces succès ont valu l’élection du Burkina Faso, comme membre non permanent du conseil de sécurité des Nations Unies. Tout au long de l’année 2009, notre pays a exercé son mandat à la satisfaction de tous les pays membres des Nations Unies. Il est clair que ce brillant passage au conseil de sécurité a élargi le cercle des pays amis.

Au-delà du conseil de sécurité des Nations Unies, fidèle aux idéaux de paix dans le monde et en Afrique, notre pays a poursuivi son mandat au conseil de Paix et de sécurité de l’Union Africaine et assuré constamment sa participation aux différents groupes internationaux de contact. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la présence effective des troupes burkinabè au Darfour et la décision prise pour la Côte d’Ivoire.

Dans le cadre de la revue constante de nos pratiques en matière de diplomatie la conférence des Ambassadeurs et consuls généraux s’est tenue à Ouagadougou du 27 au 30 juillet 2009. Ce fut l’occasion pour les chefs de missions diplomatiques et consulaires de s’imprégner des réalités du pays, de prendre connaissance des nouvelles orientations de politique gouvernementale dans la perspective de la consolidation des acquis diplomatiques.

Je m’en voudrais de passer sous silence la tenue effective de nombreuses concertations bilatérales avec nos partenaires du Nord comme du Sud. Le clou de celles-ci aura sans doute été l’historique Conseil des Ministres conjoint tenu le 15 septembre 2009 entre notre pays et la République de Côte d’Ivoire, dont les recommandations connaissent un début de mise en œuvre.

Notre politique de l’administration du territoire national s’est fixée comme condition de succès, la vie en bonne intelligence des burkinabè avec leurs frères et sœurs des zones frontalières. C’est bien dans cette optique que le Gouvernement a intensifié la coopération frontalière ayant abouti en 2009 à la signature avec le Niger et le Bénin d’un accord de compromis de saisine de la Cour Internationale de Justice, en vue de la résolution légale et pacifique des différends juridiques frontaliers. Par ailleurs, il a finalisé les travaux de bornage de la région frontalière avec la République sœur du Mali.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs des Députés,

C’est dans la plus grande sincérité que je viens de vous dresser la situation de la Nation de l’année 2009, une année particulièrement difficile comme vous le savez. Malgré ces difficultés, nous avons œuvré à :

1. maintenir la paix et la cohésion sociale au prix d’importants sacrifices. La consolidation de notre démocratie et la stabilité des Institutions républicaines en dépendaient ;

2. trouver les ressorts nécessaires pour amortir les chocs exogènes sur notre économie qui ne s’en est pas portée plus mal avec un taux de croissance 3,2% légèrement au-dessus de la croissance communautaire ;

3. faire preuve de rigueur dans la gestion des ressources publiques malgré la persistance des tensions à la limite du soutenable ;

4. réaliser une campagne agricole excédentaire de 336 076 tonnes grâce à l’engagement constant des braves producteurs ;

5. améliorer l’environnement des affaires, l’inversion de tendance réussie par le secteur privée en matière de contribution à la formation brute du capital fixe donne le sens de cette nouvelle attractivité ;

6. positionner le Burkina Faso dans le cercle des pays miniers passant d’une production de 2 tonnes d’or en 2005 à 12 tonnes en 2009 ;

7. rapprocher les formations sanitaires des populations avec un rayon théorique d’actions aujourd’hui inférieur à 7,5 Km et assurer les campagnes de vaccinations. Plus des trois quarts de nos districts sanitaires ont enregistré un taux de couverture de plus de 80% contre une norme mondiale équivalente ;

8. accroitre l’offre éducative à tous les niveaux. Le taux brut de scolarisation au primaire est de 76% dont plus de 68% pour les filles ;

9. continuer d’assurer la médiation dans des pays en crise malgré des difficultés notamment internes.

Je m’arrête pour l’essentiel, à ces quelques résultats, tout en reconnaissant qu’il y a eu des faiblesses. C’est aussi notre mérite, convaincu que la gestion de la Nation est un processus permanent d’apprentissage. Seuls les meilleurs enseignements permettent d’élargir le champ des bonnes pratiques.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Parvenu au terme de cette allocution après avoir une fois de plus abusé de votre patience, je voudrais conclure simplement en soulignant l’ampleur de la tâche qui nous attend tous, ceci malgré les progrès énormes réalisés ensemble, et vous réitérer la volonté et la disponibilité du Gouvernement, sous l’impulsion du Président du Faso, à mettre tout en œuvre pour créer les conditions pour faire de notre pays, une terre où il fait bon vivre.

Le contexte politique actuel m’impose un devoir citoyen ; celui d’appeler tous les Burkinabè en âge de voter, à s’inscrire massivement sur les listes électorales. Nous devons tous nous y employer. Voter est un acte citoyen.

La campagne agricole que nous venons d’achever a été laborieuse. Sans répit, les braves producteurs se sont lancés dans la production de saison sèche. Je voudrais leur adresser tous mes encouragements et espérer avec eux que la campagne agricole 2010-2011 soit encore plus fructueuse.

Qu’il vous plaise que j’apprécie la qualité et la franchise des relations de coopération que le Burkina Faso entretien avec ses partenaires techniques et financiers. Ceux-ci ont accepté de partager notre destin. Je voudrais ici leur en savoir vivement gré.

Les défis ne doivent pas nous faire peur car si nous travaillons ensemble dans l’intérêt de notre peuple, nous parviendrons toujours à inventer les solutions à nos difficultés. Notre Créateur commun nous a dotés de ressources infinies. Et c’est à chacun d’entre nous d’en faire le meilleur usage. N’oublions pas le proverbe Bamiléké qui dit que « Dieu n’a fait qu’ébaucher l’homme ; c’est sur terre que chacun se crée ».

A titre personnel, je voudrais vous redire à tous et à chacun, au-delà des opinions politiques et des divergences de vues réelles ou supposées, mon profond respect.

Beaucoup d’entre vous me font l’honneur d’une amitié précieuse. « Un ami, c’est quelqu’un qui vous connaît bien et qui vous aime quand même », disait l’humoriste français Hervé Lauwick. Et « celui qui n’est plus ton ami ne l’a jamais été », observait William Shakespeare.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

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