Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
La région des Cascades a suivi avec un grand intérêt le dernier remaniement ministériel intervenu le 12 mars 2010, soit quelque 4 semaines après la démission (le 10 février 2010) du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma. La région s’en tire avec deux portefeuilles ministériels : celui du Commerce, de la promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, désormais occupé par Léonce Koné ; et celui du Travail et de la Sécurité sociale qui échoit à Adrien Koné.
Ainsi, après une traversée du désert, les portes du gouvernement s’ouvrent à nouveau à certains cadres de la région des Cascades. Ces entrées au gouvernement de Tertius Zongo suscitent beaucoup d’intérêt pour la localité du fait qu’elles interviennent à un moment où l’on s’y attendait le moins.
Du reste, cette ouverture est perçue comme une réhabilitation, car, on s’en souvient, ces maroquins étaient occupés par des fils de la région. En effet, avant que le tragique accident de la circulation dont il a été victime ne fasse du premier un handicapé moteur puis ne l’emporte et avant que le second ne soit éjecté, Alain Ludovic Tou et Benoît Ouattara ont respectivement été à la tête des ministères du Travail et de la Sécurité sociale et du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat.
Le ciel, depuis quelques années, s’était assombri sur les Cascadais qui, avec amertume, avait constaté, impuissants, l’absence des leurs dans le partage des fauteuils gouvernementaux, mis à part le fait que le secrétariat général du gouvernement était occupé par Adrien Koné.
Une telle situation à l’échelle régionale était perçue comme une sanction du fait qu’au sortir des élections législatives de 2006 le CDP avait perdu un siège au profit du RDB. Une défaite imputée, à l’époque, aux dissensions entre militants du CDP, lesquelles, estimait-on, avaient eu pour conséquence dans la Comoé de barrer la route à l’hémicycle à Léonce Koné, alors deuxième titulaire après Benoît Ouattara.
Pourtant, ce ne sont ni les moyens ni les stratégies qui avaient fait défaut lors de la campagne électorale. C’est avec juste raison que plus d’un, à défaut d’une explication officielle, n’avait pas hésité à franchir le pas pour soutenir que le "verrouillage" de la région par le gouvernement trouvait son explication dans cette situation. Cela, pour leur permettre de méditer sur leurs insuffisances, et de repartir sur la base d’une cohésion profitable au parti et, partant, à la région.
Mais cette situation a été difficilement vécue par les militants du parti majoritaire, eux qui ont eu du mal à avaler la pilule, tant elle fut amère pour le rayonnement du parti. En effet, ils ont ruminé cela, et ils avaient fini par interpeller un cacique du bureau politique national, Achille Tapsoba, à la faveur d’une rencontre du parti. Les réalités, après quelques années, étaient difficiles et tranchaient avec le passé.
A écouter un secrétaire provincial du CDP, donc bien placé pour vivre ces réalités, les finances se faisaient rares, ce qui entravait certaines bonnes initiatives dans les sections. A qui faut-il s’adresser, quand on sait que les avantages dont bénéficie un député ne suffisent pas à réaliser certaines initiatives, fût-il de bonne volonté ?
Dès lors, c’est dire que la machine CDP n’était plus bien huilée dans les Cascades. Cela explique-t-il la perte de son siège sis au secteur n°7 de la ville ? En effet, depuis quelques années, cette formation, officiellement, n’a plus de siège dans la cité du Paysan noir et dans certains milieux on soutient être à la recherche d’un bon emplacement. C’est donc un ouf de soulagement avec le dernier remaniement qui, au-delà du respect de la géopolitique, suscite un nouvel espoir et ouvre des perspectives au parti majoritaire.
Cependant, dans certains milieux, on évite de tomber dans un optimisme béat à quelque 8 mois de l’élection présidentielle. Car en cette année électorale, ces mêmes milieux estiment que le parti majoritaire, conscient des enjeux, a voulu réparer une injustice, le temps d’une élection. La véritable prise en compte devant intervenir au remaniement après la présidentielle. Qu’adviendra-t-il donc après l’élection du 21 novembre prochain ? La satisfaction ne sera-t-elle pas de courte durée ?
A défaut de pouvoir répondre avec certitude, on peut dire que tout dépendra aussi de ces nouveaux ministres, qui devront faire leurs preuves en acceptant de se départir de leur cercle de militants courtisans souvent opportunistes pour aller au charbon à la recherche de cohésion sociale, dans la franchise et la transparence.
En bannissant la division et en rassemblant les filles et les fils de la région, ils auront réalisé cette union si chère au chef de l’Etat, Blaise Comparé, lui qui, lors de son passage pendant la dernière campagne présidentielle, avait interpellé les Cascadais sur cette épineuse question de l’unité.
Luc Ouattara
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 18 mars 2010 à 09:14 En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Je demande à Mr OUATTARA d’eviter les analyses de ce genre. Ne pas avoir un fils de la region au gouvernement n’est pas synonyme de sanction.Y a beaucoup d’autres paramètres à prendre en compte.
Ces des burkinabé qu’on appelle au gouvernement independamment de leur appartenance régionale. Merci. Mr KPODA
2. Le 18 mars 2010 à 09:24 En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Ne parlez pas de géopolitique mais de politique géographique. La géopolitique c’est autre chose.
3. Le 18 mars 2010 à 09:39, par Solution BETA En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Attention aux propos trop régionalistes...
4. Le 18 mars 2010 à 09:41, par Faché En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Attention monsieur le journaliste à vos articles qui n’honore pas la profession. les postes s’ils sont gérés de façon régionaliste par le pouvoir n’est pas une ocassion pour vous de faire l’appotéose de cette pratique
5. Le 18 mars 2010 à 11:46, par TRAORE En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Voilà l´exemple type d´articles nuisibles qu´on devrait bannir. Koné est-il ministre de le République ou de la région des cascades ? Le developpement des régions incombe t-il à tous les fils de la région ou seulement à ceux qui sont députés ou ministre ? Ou avez-vous lu que le salaire du député ou du ministre doit servir au financement des activités de developpement de sa région d´origine ? Tu te morfonds parce que le Cdp n´a remporté qu´un seul siège ? Le second député n´est-il pas fils de la région, ou élu par les fils de la région ? Tu trouves que le salaire des députés ne suffit pas pour le developpement de la région ? Et toi, pourquoi as-tu choisi de " n´être que" journaliste ? Ou bien es-tu exclu de ceux qui doivent contribuer à developper la région ? C´est de la lacheté que de croire que certains , juste parce qu´ils disposent d´un strapontin doivent porter sur leurs èpaules le fardeau commun. Oumarou KANAZOE n´a jamais été ministre. Mais peut mieux contribuer au developpement de sa région que n´importe quel ministre. Travaille, travaille et travaille encore, faineant. Le developpement de ta région est à ce prix.
De la part de quelqu´un qui oeuvre pour le developpement de cette même région. TRAORE
6. Le 18 mars 2010 à 11:53, par M Compaoré En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Ce sont des journalistes comme vous qui ont mis leur part de feu au rwanda, burundi, côte d’ivoire etc. Il ne te reste plus qu’à fouiller pour savoir le nombre de ministres par province, par village, ... par ethnie. ,Le comble du tribalisme !!!. La question n’est pas de savoir d’où l’on vient, ni dans quel hâmeau l’on est né ; mais plutôt ce que l’on peut faire pour sa société,..., son contnient (réalisons les Etats Unis d’Afrique pour notre salut !). C’est vraiment minable comme article faut il qu’un birifor ou un gouin ou un gourmanché ministre pour que son village, ou sa région soit devéloppé ou que les gens de la région ne se sentent pas abandonnés par l’Etat central ou se sentent plus burkinabè ?
7. Le 18 mars 2010 à 15:14, par Yanis En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Je suis sidéré à la lecture de cet article et je me joins à tous ceux qui ont déjà intervenu pour dire que nos journalistes doivent éviter ces genres d’écrits. Rappelez vous de la radio milles collines au Rwanda.
Le CSC doit réagir face à de tels propos. Nous sommes burkinabè, venant d’un pays Unique et dont les ministres appartiennent à La NATION Burkina et non à une région ! Etre ministre ce n’est pas être chef de village, c’est servir un peuple et non une localité.
Que Dieu préserve le Burkina !
8. Le 18 mars 2010 à 15:40 En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Je ne suis donc pas d’accord avec ceux qui utilisent des gros mots comme tribalisme\regionaliste\ethnicisme pour attaquer l’auteur de l’article.
Meme dans des pays prosperes et a democraties BIEN etablies comme au Canada ou bien en Allemagne, (pour ne citer
que deux exemples que je connais) , on tient un peu compte d’une certaine representation \equilibre regionale au sein du gouvernement federale et les journalistes locaux en parlent !
Cette repartition regionale, si bien faite et avec des personnes competentes, peut créer un certain esprit d’appartenance des populations, ce qui est toujours souhaitable pour une certaine cohesion nationale !
9. Le 18 mars 2010 à 16:13, par Myl Sagnon En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Mr Ouattara, ne soyez pas regionaliste car votre analyse traduit une géopolitique. Mieux vaut appeler les cascadais à la cohesion sociale que de compter le nombre de fils cascadais dans le gouvernement car même si tout le gouvernement était fait de cascadais, on ne pourrait même pas developper les cascades dans l’individualisme à plus forte raison le pays tout entier.Souhaitons bon courage au gouvernement quelles que soient la provenance des membres et de leur couleur politique.Pourvu que le pays avance !
10. Le 18 mars 2010 à 16:56, par lagnoll En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
ça ne nous apprend rien les analyses pareilles. je déplore que l’observateur ait autorisé un tel article
11. Le 19 mars 2010 à 14:21, par paulas En réponse à : Léonce Koné : Battu aux législatives, racheté au remaniement
Il est évident que les propos de monsieur ouattara peuvent comporter quelques germes de régionalisme ou autres cisme... redoutables.Cependant il reste entendu qu’en politique aucun acte n’est anodin surtout en cette période préélectorale