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Campagne d’établissement de la CNIB : Aux grands paris, les grands moyens

Publié le mardi 16 mars 2010 à 01h43min

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C’est parti, depuis hier lundi 15 mars 2010, en présence du Premier ministre, Tertius Zongo, pour la grande campagne d’établissement de la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). Opération au terme de laquelle est attendue la production de quatre millions de pièces d’ici à septembre prochain.

Quatre millions de Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) à délivrer à une échéance de quelque six mois. C’est l’objectif de production, quasi industrielle, que s’est fixé l’Office national d’identification (ONI) pour cette vaste campagne de collecte et de production massive de CNIB. Ramenée aujourd’hui à 500 F contre 2500 F les années précédentes, d’où un manque à gagner de 5 milliards que va supporter le budget de l’Etat, la CNIB a suscité un grand engouement du public au point que la demande avait dépassé les capacités de réaction de l’ONI. Inadéquation aujourd’hui corrigée avec la présente campagne.

Une opération dont l’envergure se mesure à l’aune du dispositif déployé pour sa mise en œuvre :
- 95 centres de collecte et de distribution ;
- 45 équipes mobiles ;
- 20 centres de traitement intermédiaire,
- 2 salles de production à Ouaga et bientôt une à Bobo.

Le tout complété par un système de sécurité biométrique contre toute possibilité de fraude. Un arsenal dont la capacité journalière est estimée, au niveau de la collecte, à 32 000 demandes, et du côté de la production de CNIB, à 25 000.

Pour la réussite d’un tel pari, le directeur général de l’ONI, Abdou Diallo, a sollicité un accompagnement sans relâche de l’Etat : « Comme vous le constatez, le dispositif nécessite la mise en œuvre de beaucoup de personnels et d’une importante logistique. Aussi, tout comme le gouvernement l’a fait jusque-là, je ne doute point de sa disponibilité à toujours nous accompagner pour nous permettre d’avoir une capacité de réaction rapide pour la résolution des problèmes qui doivent l’être sans délai ».

Aussi, la campagne bénéficie de l’adhésion et du soutien matériel et financier des opérateurs économiques qui ont fait don à l’institution en charge de l’identification des personnes de 15 véhicules utilitaires, de 45 ordinateurs et d’un chèque de 100 millions de francs CFA sur les 2 milliards promis. « Le secteur privé et la communauté des affaires du Burkina Faso sont résolument engagés dans le partenariat public/privé et ne ménageront aucun effort pour jouer leur rôle citoyen chaque fois que le devoir nous appellera », a expliqué Alizèta Ouédraogo, dite Alizèt Gando, vice-présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso.

Outre l’établissement de la carte d’identité, les informations collectées par l’ONI serviront à crédibiliser davantage les élections à venir : « Il s’agira pour l’ONI de faire la jonction avec la base de données de la CENI à partir de l’identifiant unique pour chaque citoyen appelé numéro d’identification personnel (NIP). Ainsi, la communication des deux bases de données permettra de détecter les erreurs de saisie, les doublons et autres tentatives de fraude. A partir de cette étape, la CENI pourra élaborer des cartes d’électeur », a indiqué le ministre de la Sécurité, Emile Ouédraogo.

C’est sur une note d’espoir qu’il a procédé au lancement de ladite campagne : « Le système de collecte et de production de la CNIB, de même que le dispositif de sécurisation de la base de données de l’ONI, nous permettent d’affirmer que notre pays est au diapason des tendances mondiales à l’organisation d’élections avec des documents infalsifiables et sécurisés ». Mêmes sentiments chez le Premier ministre Tertius Zongo, pour qui les « élections apaisées et crédibles que favorisera l’assainissement de l’état civil permettront aux Burkinabè de se réconcilier avec eux-mêmes ».

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2010 à 15:15, par Paris Rawa En réponse à : Campagne d’établissement de la CNIB : Aux grands paris, les grands moyens

    Questions : Pourquoi ne se préoccupe-t-on pas autant pour donner de pièces d’état civil aux Burkinabè en dehors des périodes électorales ? Comment se fait-il qu’on puisse naitre et vivre au Burkina sans acte de naissance. Pourquoi ceux qui ne sont pas encore en âge de voter ne sont-ils pas pris en compte avec la même ardeur pour la délivrance des CNIB ? Pourquoi la liste électorale n’est spécialement tenue et entretenue qu’à l’approche des échéances électorale ? Le citoyen ne serait-il connu et reconnu par les autorités politiques et administratives que par sa seule utilité d’électeur ? Que fait-on de son développement humain qui semble préoccuper plus le PNUD que nos dirigeants ?

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