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CONNAISSANCE DES PEUPLES DU SUD-OUEST DU BURKINA : Les lobi-birifor sur les traces de leurs ancêtres

Publié le lundi 15 mars 2010 à 01h01min

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Le professeur Sib Sié Faustin

Le Club de promotion du musée du Poni a organisé du 5 au 7 mars 2010 à Gaoua le premier atelier régional sur l’anthropologie sociale et culturelle des peuples lobi-birifor. Cet atelier visait à contribuer à une meilleure compréhension et une appropriation des valeurs sociales et culturelles qui fondent la société lobi-birifor.

C’est dans le but de mieux appréhender l’anthropologie sociale et culturelle des peuples lobi-birifor à travers ses fondements, ses développements et ses perspectives, qu’un atelier a été organisé à Gaoua du 5 au 7 mars 2010. C’est le Club de promotion du musée du Poni dont le président est le professeur Sib Sié Faustin qui a initié l’activité. Pour ce professeur titulaire de chimie à l’université de Ouagadougou, le rapport général des travaux constitue les bases jetées de cette anthropologie dont la suite logique consistera à les développer.

C’est cette approche qui permettra, au-delà des connaissances que l’on peut avoir sur ce groupe d’ethnies, de collecter pour les générations montantes une banque de données dans des supports nouveaux. Et comme l’histoire du Burkina est à écrire, les résultats des recherches contribueront, de l’avis du conseiller technique du ministre en charge de la Culture, Achille Yaméogo, à l’assise de l’histoire toute entière du pays des hommes intègres. Au total, une quinzaine de communications ont été livrées et ont abordé entre autres thématiques l’origine et l’aire d’occupation des peuples lobi-birifor, leur organisation clanique, le djoro, leurs relations avec les autres groupes ethniques frères. "Aujourd’hui, tout jeune lobi-birifor sait que son système repose sur 4 piliers", a indiqué Pr Sib. C’est notamment le djoro, le thilka, le watil et les thilkananè.

Il y a également le ditil qui occupe une place prépondérante dans la vie du lobi-birifor. Les participants et les conférenciers venus d’horizons divers ont abordé plusieurs pans des valeurs des peuples lobi-birifor. Et aussi curieux que cela puisse paraître, ce sont des dignitaires de la religion chrétienne qui ont expliqué avec précision certains us et coutumes des peuples lobi- birifor. C’est ainsi que le pasteur Sié Daniel Kambou et le vicaire du diocèse de Diebougou, Modeste Kambou, ont retracé les principales phases de la cérémonie initiatique du djoro. Cette initiation sur la route des ancêtres revêt, de l’avis de pasteur Kambou, des fonctions et enjeux pédagogiques. Ce pèlerinage de renaissance mystique et d’intégration dans la société des adultes est hautement sacré pour tout initié. Faut-il donc en briser les arcanes au bénéfice du "village planétaire" ? s’est interrogé l’abbé Modeste Kambou.

Tout au long de l’atelier, aucun mot n’a été dit à propos d’une supposée division entre lobi-birifor. Interrogé sur le risque d’un possible repli identitaire, particulièrement en période électorale, le professeur Sib Sié Faustin répond : "Je vais essayer de vous répondre puisque votre inquiétude me paraît un peu fondée. C’est pourquoi d’ailleurs pour vous donner un peu raison, j’ai tenu à ce que cet atelier se tienne très tôt avant qu’on entre dans les échéances dites politiques". Il a poursuivi son propos en disant : "Je réponds à ceux qui pensent qu’il y a une différenciation entre lobi et birifor. J’appartiens à une branche totalement birifor et une branche totalement lobi. Une situation comme la mienne est quasi générale chez nous et devant ces liens, les tentatives de division ne résistent pas ou n’arrivent pas à marquer durablement les esprits".

En tout cas, la diaspora des lobi-birifor venue de Ouagadougou, Bobo Dioulasso, de la Côte d’Ivoire et du Canada a fraternisé pendant ces 72 heures à Gaoua. Loin de se préoccuper de "ce faux débat", ils ont plutôt manifesté un "profond désir d’aller désormais à l’essentiel c’est-à-dire la maîtrise des éléments de développement économique et social du Sud-Ouest et, partant, du Burkina Faso". Le 3e jour a été consacré à la visite des ruines de Loropéni. Le prochain atelier va s’intéresser à l’anthropologie économique et religieuse des peuples lobi–birifor. Et comme il fallait s’y attendre, les cousins gouins ont dépêché deux émissaires, Salikou Coulibaly et Sié Jean Traoré, pour prendre des leçons ou en donner. C’est selon.

Par Hompko Sylvestre KAMBOU (Collaborateur)

Le Pays

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