Le rendez-vous de la lutte à Daka (12 km de Tougan), n’a pas failli à la mobilisation. Baptisée « Tournoi de la solidarité », la sixième édition a eu en lice, 144 concurrents issus de 29 villages. Cette édition a été placée sous la présidence du ministre des Sports et des Loisirs, représenté à cette occasion, par son chef de cabinet, Gaston Ki. Avec à ses côtés, le président de la Fédération nationale de lutte traditionnelle, Nicolas Paré, des autorités politiques et administratives de la province, ainsi que de nombreuses personnalités ressortissantes de la localité.

Au terme de la phase éliminatoire dans la matinée, quatre concurrents ont été retenus dans chacune des catégories définies préalablement, pour la phase finale dans l’après- midi. Au terme des oppositions, dans la catégorie scolaire, Dikié Toé est sorti vainqueur face à Koussé Issiaka. Il a été félicité avec un kit scolaire et la somme de 6 000 F CFA. Dans la catégorie filles, Kinanamanè Zerbo a mis fin aux ambitions de Dimanche Ki. Elle a été encouragée avec un vélo, 3 pagnes 8-Mars et la somme de 20.000 F CFA, tandis que son adversaire reçoit un téléphone portable et 10 000 F CFA.

Dans la catégorie des 65 kg, Martin Traoré a terrassé Ali Drabo. Dans la catégorie des 75 kg, Ignace Tao s’est imposé face à Jean-Paul Toé. Dans la catégorie des +75kg, Denis Toé a décroché le titre face à Amidou Sibiri. Les premiers de ces trois catégories ont reçu chacun un vélo et la somme de 20.000 F CFA et les deuxièmes, un téléphone portable, en plus de la somme de 10 000 F CFA. Les troisièmes ont été récompensés chacun avec 15 000 F CFA et les quatrièmes avec 10 000 F CFA chacun.

Contrairement aux rumeurs qui avaient subordonné la pérennité de cette compétition au poste d’alors de son parrain, directeur général du CENOU, Bibia Robert Sangaré, le tournoi de Daka ne s’est arrêté à sa cinquième édition. Mieux, celle de 2010 marque un nouvel élan dans son organisation : qualité des athlètes, engouement certain. « Aucune des éditions précédentes n’a connu autant de monde », se rappelle un habitant de Daka.

Pour le maire de Tougan, ceux qui ont vite établi la relation entre les fonctions du parrain et cette manifestation ignorent l’engagement désintéressé de ce fils du pays. « Sans aucun calcul, Bibia Robert Sangaré a toujours apporté sa pierre au développement local. Son engagement dans ce sens ne saurait être lié au poste qu’il occupe. Loin de là. Mal an, bon an, il a été toujours proche des populations et celles-ci le lui rendent bien », a souligné le bourgmestre Sibiri Mathias Zerbo.

Quant au parrain, il a conseillé à la jeunesse de s’investir pleinement dans la promotion de la lutte qui reste un pan très important de son identité culturelle. En bon Samo, le chef de cabinet de Jean Pierre Palm, représentant le ministre, a souligné que la lutte est une tradition des San.

« Cette manifestation est une marque de respect de la tradition. Le tournoi de Daka est une pépinière pour les grandes compétitions. Arrêter la manifestation signifierait un arrêt de la tradition voire une façon d’empêcher des talents de s’épanouir », a indiqué M. Ki. Rendez-vous ferme a été pris alors pour l’édition 2011.

Paul DRABO : AIB/TouganA

Sidwaya