Le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou avait dans les bras trois maquettes, en accueillant le gouverneur de la BCEAO, Philippe Henri Dacoury -Tabley. Il s’agit des maquettes des trois ronds-points que la mairie veut réaliser dans cette ville. Après avoir présenté la cité à son hôte, Salia Sanou, a sollicité l’aide de l’institution bancaire pour réaliser lesdites infrastructures.

Une doléance bien notée par le premier responsable de la BCEAO qui a cependant, précisé que sa banque ne finance pas directement ces genres de réalisations. Il a néanmoins rassuré le maire de Bobo qu’il interviendra auprès des partenaires de la banque afin d’obtenir du soutien pour cette ville qui, selon lui, « est en position de jouer son rôle de capitale économique ».

Le cinquantenaire de l’indépendance qui sera célébré à Bobo-Dioulasso, a- t-il ajouté, en est la consécration et doit être un tremplin pour le développement de la ville. De la mairie, le gouverneur de la BCEAO s’est rendu à Dioulasso- Bâ chez les notables bobo. Il leur a expliqué l’objet de sa présence à Bobo-Dioulasso et demandé leurs bénédictions pour l’accomplissement de sa mission à la tête de la banque.

Sa majesté Pê Yacouba Sanou, chef de canton de Bobo, a salué la démarche de Dacoury –Tabley. « Emu par cette marque de considération », le responsable coutumier lui a offert une canne. Les visites du gouverneur de la BCEAO se sont achevées au port sec de Bobo- Dioulasso, inauguré le 22 janvier 2010. Pour lui, « le port sec va façonner la ville et donner un nouveau visage aux échanges extérieurs du Burkina Faso ».

Il a loué la contribution du secteur privé à la construction du port. « Nous ne devons pas attendre que les financements viennent chaque fois de l’extérieur », a- t- il dit, avant de relever que : « Nous allons voir avec la BOAD où la BCEAO est actionnaire majoritaire, comment accompagner Bobo pour qu’elle redevienne une ville industrielle comme par le passé ».

Il a ajouté notamment : « Nous allons peser de tout notre poids pour que les initiatives développées dans ce sens soient acceptées ». Figure sans doute parmi ces initiatives, la construction du barrage de Samendeni. Pour ce dernier point, le gouverneur Philippe Henri Dacoury- Tabley a invité les autorités nationales à approcher la BOAD pour d’éventuels financements.

Un nouveau siège de la BCEAO à Bobo

Outre les visites à caractère social et économique, le 4e gouverneur de la BCEAO s’est entretenu d’une part, avec les responsables des agences des banques et des établissements financiers de Bobo et d’autre part, avec le personnel de l’agence auxiliaire de la BCEAO.

Le chef d’agence de la BCEAO/ Bobo, Benjamin Nanema, en a profité pour présenter cette infrastructure inaugurée en 1977 et dont les agents sont passés de 32 à cette période à 71, aujourd’hui. Aussi, les opérations bancaires ont considérablement augmenté, rendant les locaux de la banque plus exigus.

Un terrain d’une superficie de 14 000 m2 a été acquis. Issiaka Siribié, porte-parole du personnel, a souhaité l’octroi d’une indemnité d’installation pour les agents mutés et la prise en compte de tous les agents (y compris les techniciens de surface) dans les concours internes notamment. Philippe Henry Dacoury Tably, assisté du directeur national de la BCEAO, Bolo Sanou, a rassuré les travailleurs que leurs préoccupations trouveront des solutions. Il les a invités « à plus de travail, de mobilisation et de solidarité pour porter la banque plus haut ».

Pour une monnaie unique

Le premier responsable de la banque commune aux 8 Etats de l’Afrique de l’Ouest, a achevé sa visite dans la capitale économique du Burkina par des échanges avec les hommes de médias de Bobo-Dioulasso. Concernant la probable dévaluation du FCFA, Philippe Henri-Dacoury Tably a rassuré « que rien ne peut faire penser à une dévaluation. Elle n’a pas été une réponse à la crise dans aucun pays.

L’union est dans une posture moins dégradée et nous sommes donc loin d’une dévaluation ». Quant à la question d’un journaliste relative à Sya Popo Prosper, celui-là même qui avait dévalisé la BCEAO en Côte d’Ivoire, le gouverneur dit qu’il n’en sait rien pour le moment. Parlant de la crise financière, il a rassuré que la BCEAO a résisté parce qu’elle « n’a pas fait de financements hasardeux ».

Pour lui, la BCEAO est disposée à accepter une monnaie unique qui est une décision des Etats de la CEDEAO et se dit ouverte à accueillir la Guinée qui a exprimé son désir de l’intégrer. Philippe Henri-Dacoury Tabley se rendra, après Bobo-Dioulasso, au Togo, au Bénin et en Côte d’Ivoire.

Adaman DRABOA

Sidwaya