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Convention « SOFITEX 19 » : Plus de 26 milliards pour le financement de la campagne cotonnière 2009-2010

Publié le mercredi 10 mars 2010 à 01h57min

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Le directeur général de la Société des fibres textiles (SOFITEX), Célestin Tiraogo Tiendrébéogo et le pool bancaire international ont signé, le mardi 9 mars 2010 à Paris, la 19e convention de financement de la filière coton. Cet acte matérialise l’engagement du groupe de banques internationales à apporter un montant de 26 238 280 000 milliards de francs CFA destinés, en partie aux paiements des cotonculteurs au titre de la campagne 2009-2010.

Un déficit cumulé de 10 voire 15 milliards de nos francs pour la SOFITEX. C’est ce que les observateurs les plus pessimistes prédisaient pour la société, confrontée avec les autres sociétés cotonnière de l’espace UEMOA aux difficultés liées à la chute du cours de l’or blanc et à la baisse du cours du dollar.

Mais c’était sans compter avec la détermination de la direction générale de la SOFITEX qui a su attendre avec une patience de trader, que les cours du coton remontent avant d’écouler sa production. A l’arrivée, la SOFITEX a réussi à équilibrer (presque) son bilan avec seulement 500 millions de francs CFA de déficit.

Cette performance a sans doute tapé dans l’œil du pool bancaire international conduit depuis 11 années maintenant par la Honkong- Songhaï banking corporation (HSBC). Le consortium international a, en effet, renouvelé sa confiance et son partenariat avec la SOFITEX malgré un contexte international marqué par "une des crises les plus sérieuses que le monde ai connu depuis 1945" et qui a été durement ressentie par les établissements de financement.

Le chef de file du pool bancaire, Jean François Lambert, l’a relevé à juste titre, lors de la cérémonie solennelle de signature de la convention. Pour le chef de file, il est trop tôt pour parler de sortie de crise et que l’état du monde « reste incertain ». Jean François Lambert a, par ailleurs, poser un diagnostic sans complaisance de la filière coton dont la situation est « plus que jamais délicate ».

Cela n’a pas entamé la crédibilité de la SOFITEX auprès de ses partenaires de toujours. Le soutien « indéfectible » du pool bancaire international se justifie, selon M. Lambert, par confiance en la parole donnée et à la capacité d’anticipation de la direction générale de la SOFITEX, une excellente gestion reconnue.

Les efforts de l’Etat burkinabè salué par le pool bancaire international

Au-delà de la SOFITEX, le chef du pool bancaire a également apprécié l’engagement de l’Etat burkinabè qui a injecté cette année 16,4 milliards de francs CFA dans la filière au titre d’une restructuration financière. Une contribution qui a participé au renforcement de la confiance des bailleurs de fonds dans la gestion de la filière.

Au nom de la SOFITEX et de tous les acteurs de la filière, le directeur général, Célestin Tiraogo Tiendrébéogo, a remercié les équipes de la HSBC et celles des autres banques participant au pool pour les avoir soutenus « aussi bien durant les périodes de vaches grasses que celle des vaches maigres ».

Il a rappelé que la précédente convention portant sur 34 millions d’euros, a été intégralement remboursée dans les délais. M. Tiendrébéogo a aussi fait, devant les partenaires techniques et financiers, le point des mesures de restructuration entreprise et censées mettre fin à plusieurs années de morosité qui a ébranlé sa situation financière. Tablant sur le raffermissement du dollar, le DG a pointé "les signaux positifs" du marché qui nourrissent de grands espoirs pour la campagne 2010-2011.

Le directeur général de la Banque internationale du Burkina Faso (BIB), Alphonse Kadjo, chef de file du pool bancaire local a assisté à la cérémonie, témoignant ainsi des bonnes relations avec la HSBC.

La BIB a toujours accompagné la SOFITEX depuis sa création et le nouveau repreneur, à savoir la United Bank of Africa (UBA), a réaffirmé son engagement à soutenir la filière en apportant 40 milliards de nos francs dans le cadre du pool bancaire local.

La cérémonie marquant la signature de la convention « SOFITEX 19 » a été présidée par Son Excellence Beyon Luc Adolphe Tiao, ambassadeur du Burkina Faso en France et en présence de la communauté burkinabè à Paris. Le diplomate a vu en SOFITEX 19, l’illustration de la confiance entre et la communauté financière internationale et la société cotonnière qui contribue à 60% des recettes d’exportation du Burkina Faso.

L’ambassadeur a également demandé une minute de silence au nom du cinéaste sénégalais d’origine Burkinabé Mahama Johnson Traoré, décédé le 8 mars 2010.

Mahamadi TIEGNA

Envoyé spécial à Paris


Trois questions au DG de la SOFITEX à l’issue de la signature de « SOFITEX 19 »

A quoi servira l’argent reçu de la présente convention ?

Nous allons utiliser cet argent pour acheter le coton aux producteurs. C’est à eux que irons 60% du montant des financements, les 40% vont financer l’exploitation, c’est-à-dire le transfert du coton à l’usine, son transport et les frais d’approche jusqu’aux ports…

Les producteurs ont été très tôt payés cette année, un engagement que la société avait du mal à respecter, comment expliquez vous cette rapidité ?

Nous leur avons indiqué que cette année nous allons payer tôt. C’est ce rythme que nous essayons de suivre avec le concours des trois pools que nous avons. Il y a le pool des pays du Golf qui est mené par IFTC qui est un démembrement de la Banque islamique du développement (BID).

Nous allons d’ailleurs signer la convention avec ce pool, le 15 mars prochain. Il y a également le pool bancaire local et le troisième pool international dirigé par la HSBC depuis 11 ans et avec lequel nous venons de signer la convention.

En ce moment tout est prêt au niveau des pools bancaires. Nous n’avons pas eu de difficultés cette année comme cela a été le cas dans les années précédentes. Les banques étaient frileuses l’année dernière au regard de la crise, pas seulement à l’égard de SOFITEX mais de tout le monde. Certains financements sont arrivés en retard et cela a entrainé des retards dans le paiement du coton.

Quelles appréciations faites-vous du soutien renouvelé des banques malgré le contexte de crise ?

Comme leurs représentants eux-mêmes l’ont dit, c’est parce qu’elles font confiance au management de la SOFITEX. Nous avons une gestion transparente, il faut qu’on le sache.

Nous tenons régulièrement nos conseils d’administrations, nous sommes audités deux fois l’an par un cabinet de renommée internationale sans oublier les auditeurs indépendants, les bailleurs de fonds qui veulent intervenir et l’Etat. Ces audits sont à la disposition des partenaires financiers. Tout cela constitue un gage de confiance pour les investisseurs.

Propos recueillis par M.T

Sidwaya

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