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Contestations postélectorales : La maladie infantile des démocraties africaines

Publié le mercredi 10 mars 2010 à 01h56min

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La rougeole, la rubéole, la varicelle, la bronchite et les oreillons. Le nom de ces maladies qui touchent généralement les enfants en bas âge trotte encore dans la tête des adultes que nous sommes.

En Afrique, et par ces temps qui courent, pourquoi ne pas ajouter à cette liste non exhaustive les contestations après scrutins. A la différence que ce mal touche surtout les grands mais demeure aussi contagieux que ses devanciers, faisant des ravages sur son passage. N’a pas été épargnée par cette affection l’opposition togolaise qui en souffre depuis le résultat de la présidentielle qui est tombé le 6 mars 2010 et a donné 61% à Faure Gnassingbé, 34% à Jean Pierre Fabre et 2,96 % à Me Yawovi Agboyibo.

Celui qui semble le plus atteint est en effet le deuxième cité, qui semblait porter le germe et a déclenché une très grande allergie après les résultats du scrutin. Depuis lors, le candidat Jean Pierre Fabre ne décolère pas et tient à faire propager l’affection dont il est victime à travers des manifestations dans le pays. Le pire a pu être évité, pour la journée d’hier en tout cas, puisque le mouvement d’humeur qui était prévu et interdit par le pouvoir en place n’a finalement rassemblé qu’une centaine de militants UFC. Le clash a ainsi pu être évité.

D’aucuns diraient de ne pas tirer sur une ambulance, mais reconnaissons néanmoins que l’opposition togolaise devrait être conséquente avec elle-même. Elle qui a accepté de partir à l’élection en dépit des insuffisances en termes d’organisation inhérentes à ce genre d’exercice. Pendant qu’on y est, s’attendait-elle à ce qu’on lui apporte la victoire sur un plateau d’argent avant qu’elle ne qualifie ce scrutin de crédible ?

D’ailleurs, quoi qu’on dise, les résultats engrangés par ceux qui étaient face au candidat Faure, notamment par Jean-Pierre Fabre, qui a obtenu 34%, étaient des plus honorables. Ne vaudrait-il pas mieux se féliciter de ce score et voir sous de meilleurs auspices les scrutins à venir électoraux comme les législatives et les municipales ? Sous d’autres cieux, il y a eu des délibérations encore plus interpellatrices.

A la présidentielle de 2005 au Burkina Faso, le suivant immédiat de Blaise Compaoré, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, s’en était tiré avec 4% des voix. Ce n’est pas pour autant que l’homme à la célèbre barbichette a déclenché une “3e Guerre Mondiale” !

Par ailleurs, si le deuxième au scrutin togolais était aussi légaliste qu’il le laisse penser, pourquoi, bien avant l’annonce des résultats par la commission électorale de son pays, a-t-il, le 5 mars 2010, convoqué une conférence de presse pour déjà revendiquer une victoire, selon lui, sur la base de procès-verbaux qui le créditeraient d’une moyenne qui se situerait entre 75 et 80% ?

Certes, à la décharge des opposants togolais et à ceux d’autres pays africains, avouons tout de suite qu’ils ont, la plupart du temps, face à eux, des pouvoirs qui ne lésinent pas sur les moyens, fussent-ils illégaux, pour se maintenir au pouvoir. Et en la matière, ils ne vont pas à confesse après leur forfaiture. Il s’agit là d’un autre mal, tout aussi pernicieux, que développent beaucoup de chefs d’Etat. N’empêche que la contestation postélectorale demeure une maladie tout aussi difficile à éradiquer dans le continent noir. Ils sont rares, ces pays dans lesquels l’issue d’un scrutin ne donne pas lieu à des manifestations, la plupart violentes, qui se terminent dans le sang.

Des nations qui ont développé une résistance à l’épidémie, il en existe fort heureusement. Même si, malgré tout et pour beaucoup d’opposants africains, les propos d’un Nana Akufo-Addo, arrivé deuxième à la présidentielle au Ghana et qui a aussitôt félicité le gagnant (John Kufuor), promettant même de jouer un rôle constructif pour l’avenir de son pays, relèvent de la fiction.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 10 mars 2010 à 10:53, par Le conseil d’Etat En réponse à : Contestations postélectorales : La maladie infantile des démocraties africaines

    Entendu que le journal l’observateur, n’est pas le journal l’opinion, ni l’hebdo du Faso,
    Que ce journal fait partie des journaux encore crédible au Burkina,
    Entendu que les élections au Togo se sont déroulées sans violence et de façon acceptable par toutes les parties, et que les résultats publiés par la CENI, ne sont que provisoires,
    Qu’en paraît circonstance, il y a lieu d’être prudent, et d’observer une impartialité « journalistique » comme le font les journalistes avertis,
    Entendu que chaque nation a son histoire politique, avec l’opposition qu’elle mérite,

    Mais entendu que le sieur Issa K Barry, journaliste, a déclaré que l’opposition africaine était atteinte d’une maladie infantile ;
    Qu’il s’est improviser « conseil constitutionnel » en proclamant déjà les résultants, puis qu’il déclare sans ajouter que c’était des résultats provisoires : « le résultat de la présidentielle qui est tombé le 6 mars 2010 et a donné 61% à Faure Gnassingbé, 34% à Jean Pierre Fabre et 2,96 % à Me Yawovi Agboyibo. »
    Qu’en l’espèce, il devrait utiliser le conditionnel ou tout au moins préciser au lecteur non averti qu’il s’agissait de résultats provisoires,

    Entendu qu’il ajoute à ses propos que « d’ailleurs, quoi qu’on dise, les résultats engrangés par ceux qui étaient face au candidat Faure, notamment par Jean-Pierre Fabre, qui a obtenu 34% ,étaient des plus honorables. » Qu’il démontre ainsi sa faiblesse d’analyse en tant que journaliste,
    Qu’en se posant la question suivante : « ne vaudrait-il pas mieux se féliciter de ce score et voir sous de meilleurs auspices les scrutins à venir électoraux comme les législatives et les municipales ? », le sieur Issa K Barry a fini par convaincre soit de son incapacité à dépasser ses émotions, soit son faible niveau journalistique,

    Entendu qu’il est conscient qu’il ne faut pas « tirer sur une ambulance », qu’en fin politologue, il analyse a sa manière la situation togolaise sans tenir compte des observations des observateurs qui eux étaient sur place au Togo,
    Que de son salon et en écoutant des journaux interposés, il a réussi à tirer une conclusion extraordinaire en affirmant que l’opposant Fabre a perdu les élections,
    Qu’en agissant ainsi, il a commis une grave erreur. Qu’en comparant facilement la situation du Togo au Burkina avec notamment, la présidentielle de 2005 au Burkina Faso, où le suivant immédiat de Blaise Compaoré, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, s’en était tiré avec 4% des voix, il fut conclure hâtivement que ce n’est pas pour autant que l’homme à la célèbre barbichette a déclenché une “3e Guerre Mondiale” !

    Entendu qu’il a fini par qualifier de non légaliste l’opposant Fabre sans savoir si les allégations de ce dernier sont justes ou fantaisistes, sans lui accorder une quelconque présomption d’innocence,

    Par ces motifs nous section politique du Conseil d’Etat, déclarons que le sieur Issa K Barry a eu un langage de « moi Goama de JJ » ou encore de « Nobila cabaret »
    Rappelons que la déontologie journalistique recommande d’user du conditionnelle ou de préciser ses sources lorsqu’un événement n’est pas définitif,
    Disons qu’en tirant une conclusion enfantine tout comme ces maladies dont il dénonce, le sieur Barry commet une grave erreur journalistique avec des comparaisons toute aussi maladive, qu’en agissant ainsi, il s’est improviser politologue,
    Condamnons avec la dernière énergie qui nous reste le rédacteur en chef pour avoir laisser paraître cet écrit qui pourrait, laisser croire que les élections au Togo se sont déroulées selon son journal sans incident, alors même que le facilitateur n’a pas encore officiellement félicité Faure, que la France, l’Union Européenne n’ont pas encore reconnu cette victoire
    Déclarons enfin qu’il appartient à chaque opposition de mener sa lutte, que si l’opposition burkinabè est amorphe et se contente du peu, « du genre chef de file de l’opposition », certains opposants dans certains pays sont loin de ces considérations et vise réellement le pouvoir d’Etat quand ils vont aux élections,
    Renvoyons le sieur Barry, pour se faire conseiller par le sage Edouard Ouédraogo, Conseillons au directeur de publication fondateur du journal un recyclage de ses journalistes ;

    Le Conseil d’Etat

  • Le 10 mars 2010 à 14:30, par Une Burkinabè. En réponse à : Contestations postélectorales : La maladie infantile des démocraties africaines

    Il est bien vrai que les élections peuvent être truqués, mais restons objectifs. On a des populations qui ne comprennent rien à la démocratie et qui par conséquent ne savent pas ce qu’est un programme électoral. Le peuple vote donc celui qu’il voit tous les jours, celui qui est au pouvoir ou celui qui a le plus d’argent ou même celui qui est le plus crédible. Si des opposants sans aucun sou vienne promettre monts et merveilles, faut pas s’étonner que les gens ne les croit pas et ils ont raison. On sait bien que les candidats sont souvent motivés par la soif de l’argent et du pouvoir. Bref dans 50 ans encore on pourra espérer un changement, quand nos enfants iront tous à l’école et comprendrons.
    Dans les pays comme le ghana ça se passe bien parce que depuis les années 60 ils ont réussi l’alphabétisation de leur peuple.

  • Le 10 mars 2010 à 15:53 En réponse à : Contestations postélectorales : La maladie infantile des démocraties africaines

    Comme dirait l’autre ce qui compte ce n’est pas le vote, mais qui compte les votes ou plutôt comment on compte les votes....

  • Le 10 mars 2010 à 18:01 En réponse à : Contestations postélectorales : La maladie infantile des démocraties africaines

    Tres mal ecrit. pas professionnel du tout. "Le deuxieme ccite..", est-ce Jean Pierre Fabre ou quoi ? A mon etonnement le journaliste sort son celebre lievre de son chapeau et nous parle des violences post- electorales. Si c’etait les maladies, ce n’est pas la deuxieme maladie dans votre texte . Dans votre ecrit , c’est la rubeole. Nul. Salmigondis indigeste.

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