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Assainissement de la ville de Ouagadougou : "Connectez-vous au réseau d’égouts"

Publié le jeudi 19 août 2004 à 07h49min

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Depuis quelques années la ville de Ouagadougou connaît de nombreux travaux pour l’évacuation de ses eaux usées.Que de trous par-ci, que de barrages par-là, bref, des travaux qui ont par moment créé des nids de poules sur certaines artères de la capitale burkinabè. M. Arba Jules Ouédraogo, directeur de l’assainissement au sein de l’Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA) fait le point des travaux et dévoile les perspectives de l’ONEA.

Sidwaya (S.) : parlez-nous du réseau d’égoûts dont la construction est en cours depuis quelques années dans la ville de Ouagadougou ?

M. Arba Jules Ouédraogo (AJO) / Le réseau d’égoûts est un ensemble de canalisons posées et enterrées pour collecter les eaux usées de la ville, c’est-à-dire les eaux usées domestiques, des services et celles industrielles et les rejeter dans une station d’épuration située à Kossodo. La construction du réseau d’égoûts a été entamée depuis septembre 2001 à Ouagadougou.

S : Quels sont les principaux travaux actuellement achevés ?

AJO : Nous avons pu poser l’ensemble des canalisations au niveau de la ville de Ouagadougou.
Environ 40 kilomètres de canalisations ont été posées. Nous avons également posé toutes les portes de branchement au niveau des ménages.

Aujourd’ui, si vous prenez toutes les parcelles qui se trouvent au centre ville, la zone située tout autour du marché central en descendant vers l’Avenue Kwamé N’Kumah, toute les maisons et autres immeubles ont devant leurs portes et même à l’intérieur de leurs parcelles des regards qui doivent leur permettre de se connecter. Tous ces travaux sont terminés.

Il y a aussi la station d’épuration de traitement qui est terminée ; Elle est même fonctionnelle.

Cela veut dire qu’il y a des usagers qui sont branchés, en l’occurrence, la BRAKINA, l’hôpital Yalgado Ouédraogo, la BCEAO et quelques maisons de particuliers qui déjà ont eu à faire leur abonnement sur le réseau. Les travaux en cours sont essentiellement la réfection des chaussées.

S. : Comment se fait la réfection des chaussées ?

AJO : La réfection des chaussées a été l’une des difficultés de la mise en œuvre du projet. D’abord nous travaillons en plein centre urbain. Nous sommes donc obligés de travailler sur le bitume. Le centre urbain est vraiment fortement bitumé et il n’ y a pas eu de réservation pour de tels réseaux. Du reste, le réseau d’égoûts est extrêmement profond (la moyenne de profondeur est de 4 m) si bien que nous sommes obligés de nous placer en dessous de tous les autres réseaux, c’est-à-dire les canaux d’eau fluviale, les fibres optiques de l’ONATEL, les câbles de la SONABEL et même les conduits d’eau de l’ONEA. Il ya donc une tâche énorme à faire. Nous avons travaillé pour l’essentiel à plus de 15 kilomètres sur les voies bitumées, (une tranchée ’environ 1 mètre de largeur et extrêmement profonde de 4 mètres.

Après avoir posé la conduite, pour compacter et remettre le sol en l’état, il y a des difficultés .

Cela est dû au fait que le sol qui s’était consolidé peut-être il y a plus d’une vingtaine ou une cinquantaine d’années a été remanié et il faut encore le recompacter. Il y a forcement des tassements différentiels qui sont fonction de la profondeur des trous. Ces tassements apparaissent forcément pendant un certain temps. L’année dernière nous les avons constatés ; cette année encore nous les voyons et nous pensons qu’après cette saison des pluies la réfection va mettre fin un eu à ces tassements.

S. : Après les travaux, les voies ne sont plus ce qu’elles étaient. Peut-on parler de manque de suivi ou de négligence de la part de l’entreprise chargée de la réfection ?

AJO : Le travail est contrôlé par un ingénieur conseil. Des laboratoires de contrôle et d’analyse sont souvent utilisés. Mais comme on le dit, "un habit déchiré même consu laisse forcément des traces". En matière de chaussée, lorsque la route est fendillée quelles que soient les précautions prises, la trace demeure. Nous avons saigné la route à près de 15 kilomètres, donc la trace est extrêmement visible.

Cela ne veut pas dire que l’entreprise a correctement effectué les travaux. C’est pourquoi nous n’avons pas encore réceptionné les chaussées. Nous attendons toujours que l’entreprise fasse la preuve que le travail a été bien fait. Même la réception provisoire n’a pas encore été faite. Celle des autres aspects, (même la station) a été faite. Mais la partie route au niveau du centre ville reste une préoccupation majeure de notre service et je pense que l’entreprise est actuellement à pied d’œuvre pour refaire correctement les chaussées.

S. Qu’en est-il du cas récent sur la route de l’hôpital Yalgado ?

AJO : Nous avons connu un incident tout dernièrement sur la route de l’hôpital Yalgado. Cette route qui est ’avenue Oubtritenga était quand même assez praticable pendant un certain temps.

C’est seulement au cours de ces dernières semaines que la SONABEL a commis des travaux à une entreprise étrangère qui a traversé le goudron par fonçage. malheureusement l’entreprise n’a pas pris assez de disposition et elle a été surprise au cours de la nuit par une grosse pluie. Les eaux se sont déversées à travers le fonçage dans nos réalisations et ont eu des effets sur plus d’une vingtaine de mètres. Cela a provoqué un affaissement qui était visible. Notre entreprise en relation avec celle qui exécute les travaux de la SONABEL ont réagi rapidement et elles ont pu remettre la route en l’espace de deux jours dans un état assez acceptable.

OS : A quand, verra-t-on la fin des travaux de réfection des chaussées ?

AJO : Notre objectif , c’est de pouvoir terminer la réfection des chaussées d’ici à la fin de l’année, qu’on ne parle plus tellement de ces chaussées. Nous pensons que les travaux seront achevés pour ce qui est de la réfection provisoire des chaussées avant la fin de l’année. Après cette réfection provisoire, on aura une année d’observation pour voir si la chaussée va tenir définitivement. Si ce n’est pas le cas, on sera obligé de refaire jusqu’à arriver à une solution définitive. Nous comptons faire la réception définitive en 2005 mais nous pensons que déjà en fin 2004, la chaussée sera très praticable pour l ’ensemble des usagers de la ville de Ouagadougou.

Nous demandons à la population une meilleure compréhension parce que ce sont des travaux très importants et vu l’état de la route, certains se sont même demandé si le projet en valait la peine. C’est un projet qui s’imposait à la capitale. On ne peut pas urbaniser une ville sans penser à la collecte et au rejet des eaux usées. Mais malheureusement le projet est venu en retard. C’est le dernier des investissements dans le domaine public. Après le téléphone , l’électricité et l’eau potable c’est maintenant que ce projet arrive et nous sommes obligés de bouleverser un peu tout ce qui existe. Mais nous disons que c’est un travail définitif. Une fois le réseau posé il n’ya plus autre chose à faire si ce n’est peut-être pas un réseau à gaz à construire au Burkina .

S. : Y a—il des difficultés que vous rencontrez au niveau du raccordement ?

AJO : le problème que nous rencontrons pour ce qui est du raccordement se situe au niveau de la sensibilisation. Le réseau d’égoûts en construction dans la ville de Ouagadougou est le premier du genre. Beaucoup de ménages, de services et même d’industries attendent. Ils ne sont pas très sensibilisés sur la nécessité et l’obligation qu’il y a à se raccorder sur le réseau d’égoûts. Nous tentons se surmonter cette difficulté en faisant des campagnes de sensibilisation, en informant les ménages presqu’en faisant du porte à porte.

La raccordement consiste à collecter tout ce qui est interne pour se connecter sur la porte de transfert ou sur le regard qui se trouve à l’intérieur de la parcelle.

Et nous appelons les usages à être extrêmement sensibles à la campagne de sensibilisation que nous sommes en train de mener par les agents de l’ONEA. Ces agents vont rencontrer les populations pour parler du réseau d’égoûts et il faut qu’elles s’y intéressent pour se connecter .

L’avantage et énorme ; à partir du moment où si un usage se connecte au réseau d’égoûts il n’aura pas de problème en matière d’évacuation d’eux usées des immeubles, des ménages etc.

Comme le service de l’assainissement est payant , la connection au réseau d’égoûts sera également payante par la suite. Déjà sur les factures d’eau il y a la taxe d’assainissement et cette taxe va se poursuivre. les gens doivent donc savoir qu’il ya une certaine obligation pour tous ceux qui sont au centre ville de se raccorder au réseau. C’est mieux de profiter actuellement de la campagne qui se mène pour se connecter de façon très facile sur le réseau. Nous tenons aussi à dire à la population que nous travaillons pour elle ; tous les désagréments que nous avons posés au niveau de la chausse et au niveau de la circulation, c’était pour parvenir à créer un cadre de vie assez assaini dans la capitale. Et enfin nous pensons qu’avec elle nous allons ensemble continuer le combat de la propreté de la ville de Ouagadougou.

S. : Quelles sont vos perspectives ?

AJO : L’ONEA a pour mission l’assainissement des villes . Là où il y a l’eau potable, l’ONEA a l’obligation de collecter les eaux usées et de les traiter, en concertation avec tout le monde.

L’assainissement étant un domaine purement social il va sans dire que nous travaillons beaucoup avec la population. A Bobo-Dioulasso nous sommes en phase d’étude pour la construction du réseau d’égoûts et les travaux risquent de commercer en 2005. Pour la capitale Ouagadougou nous pensons à étendre le réseau de 40 kilomètres en prenant le projet ZAGA et en remontant vers Koulouba jusqu’à l’Université derrière la Présidence du Faso. Il a également le cas du quartier futuriste Ouaga 2000 et ses environs dont la connection doit être envisagée.

L’ONEA est en train de chercher les financements pour conduire à bien les études et arriver à assainir cette partie importante de la ville.

Sidwaya

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