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Décès de Rabanega Victor Soré : Un serviteur de la justice s’en est allé

Publié le jeudi 4 mars 2010 à 01h53min

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Décédé le mercredi 24 février 2010 à Ouagadougou, Rabanega Victor Soré, magistrat à la retraite et ancien procureur général, a été conduit à sa dernière demeure, le lendemain 25 février. En présence du ministre de la Justice et de la grande famille judiciaire et d’une foule nombreuse, l’oraison funèbre, dont voici le contenu, a été prononcée par Moussa Sanogo au nom de l’Union des magistrats burkinabè à la retraite.

Nous pleurons aujourd’hui notre frère, notre collègue et ami, Rabanéga Victor Soré, dont la disparition laisse derrière lui une famille inconsolable tant sa présence, son affection et son attention vont manquer cruellement à ses épouses, ses enfants et ses petits-fils.

Rabanéga Victor Soré, au nom de l’association des Magistrats burkinabè à la retraite et du ministre de la Justice garde des Sceaux, il me revient aujourd’hui le triste devoir de te rendre cet ultime hommage.

Cette disparition est également ressentie avec une immense tristesse par la famille judiciaire à laquelle il a appartenu et qu’il a servie avec un dévouement remarquable pendant plus d’une quarantaine d’années.

En effet, né en 1934 à Manessa (Dapelogo) et après avoir accompli ses obligations militaires du 29 décembre 1954 au 29 décembre 1955, successivement au Bataillon autonome du Niger-Est à Zinder et au Bataillon autonome du à Dahomey (Bénin) à Kandi, d’où il sortit avec le grade de sergent de réserve Mle 28526.

Rabanéga Victor Soré a servi dans divers services de l’Administration avant d’être intégré le 29 juillet 1963 dans la deuxième promotion du corps de la Magistrature, sous le matricule 30010 en qualité de substitut du procureur de la République à Ouagadougou. Il occupera par la suite les fonctions juridictionnelles suivantes :

- Procureur de la République à Ouahigouya ;

- Délégué aux fonctions de procureur de la République à Ouagadougou ;

- Cumulativement avec les fonctions de Procureur de la République, avocat général près la Cour suprême ;

- Procureur de la République à Ouagadougou ;

- Cumulativement avec les fonctions de procureur de la République à Ouagadougou, charge de l’intérim du - Procurer général près la Cour d’appel de Ouagadougou et cumulativement Commissaire du gouvernement à la Cour spéciale. ’

- Inspecteur des services judiciaires jusqu’à son admission à la retraite le 31 décembre 1992.Magistrat hautement apprécié par ses supérieurs, Rabanéga Victor Soré a appartenu à la première génération des Magistrats chargés de mettre en place et d’animer l’Administration judiciaire de notre pays au lendemain de son accession à l’indépendance. Ce rôle de pionnier qu’il a partagé avec un nombre infime de magistrat, a forgé en lui le sentiment d’abnégation et de dévouement propres à ceux qui sont chargés de bâtir les fondements d’un Etat nouvellement indépendant, en l’occurrence une Institution judiciaire nationale.

Ayant gravi tous les, échelons de la hiérarchie judiciaire, Rabanéga Victor Soré s’est illustré comme un magistrat du parquet hors pair, de par la maîtrise du Droit pénal et de la procédure pénale. A titre d’illustrations, le président de la Cour d’appel, Monsieur Edmond Voirin disait ceci en 1972 à son propos : je cite "Monsieur Soré est par goût et par tempérament un parquetier.

Mais dans l’exercice de ses fonctions répressives il a su se montrer à fa fois strict sur les principes et humain dans leur application. Excellent élément dont j’ai apprécié les réelles qualités lorsqu’il était premier substitut du Parquet d’Instance à Ouagadougou". Ensuite, des différents ministres de la Justice sous les ordres desquels il a servi, on relève les appréciations suivantes :

En 1973 "Très bon Magistrat droit et plein de dignité -mérite d’avancer". 5/5

En 1976 "Magistrat très compétent et posé. Esprit très réceptif digne de la confiance et d’encouragement". 5/5 En 1977 "Remarquable chef de Parquet pour son sens de l’organisation et sa force de caractère". 5/5 En 1979 "Elément très excellent, dévoué et travailleur, tenue, conduite et moralité très bonnes. Mérite tous mes encouragements" 5/5

En 1980 "Bon magistrat du ministère public". 5/5

Quant à l’homme, il était affable, faisant preuve d’esprit d’ouverture et de la collaboration exemplaire avec ses collègues, le personnel et les auxiliaires de Justice Strict, exigeant, méticuleux, ne tenant aucun détail pour négligeable, il n’admettait aucune forme de désordre ou de laisser-aller. Il faisait régner autour de lui l’esprit de méthode et le sens de l’organisation.

Sa compétence et ses qualités humaines remarquables, ont fait de lui un homme qui jouissait d’une grande estime et d’une grande écoute dans la famille judiciaire et qui lui ont valu d’être élevé au grade de Commandeur de l’Ordre national.

Cher doyen

Nous nous souvenons encore de tes propos, lors de notre dernière réunion le 12 novembre 2009 et au cours de laquelle tu nous disais que la sagesse africaine veut que les aînés aillent toujours vers les cadets pour les soutenir ; avec la disparition nous perdons un aîné dont les conseils ont toujours été pertinents.

Des magistrats encore en activité et ayant servi sous ses ordres se souviendront encore longtemps et sans aucun doute, de l’esprit de responsabilité, de rigueur et d’indépendance qu’il ne manquait de leur, inculquer dans la délicate tâche du Parquetier. Droit de par sa nature tel qu’il est fait, il a été droit sur le plan professionnel en un mot il a respecté les règles de la déontologie du Magistrat.

A l’ensemble de ta famille éplorée, nous réitérons nos condoléances et notre grande compassion ainsi que tous nos encouragements : Pour notre part, nous continuerons à garder le souvenir vivace d’un collègue et d’un ami aux qualités remarquables. Cher doyen, Rabanèga Victor Soré : repose en paix et que la terre te soit légère.

Amen !


L’hommage de l’Association nationale des retraités du Burkina

Mon cher Rabanéga, grand-frère !

L’absence du Président de l’ANR BF pour raisons de famille me vaut la lourde et triste responsabilité de prendre la parole au nom de l’ Association Nationale des Retraités que vous avez tant aimée et servie, et cela au seuil de votre dernière demeure.

Elu au BEN de l’ ANR BF en 1996 au poste de Conseiller juridique, vous avez bénéficié chaque fois des suffrages du collège électoral des différents Congrès, tant vous avez montré compétence et disponibilité. Vous avez été pour nous, vos collègues du BEN, un camarade, un grand-frère, un conseiller toujours prêt à écouter, à rendre service, jamais un mot plus haut que l’autre.

Vous nous quittez alors que nous avons toujours besoin des flèches bien ajustées de votre carquois, que vous n’avez certainement pas vidé. Vos avis, vos sages interventions vont désormais nous manquer. Mais nul ne peut échapper à son destin et c’est peut-être pourquoi vous êtes parti, nous laissant l’âme meurtrie. Le vide que vous laissez sera difficilement comblé.

Rabanéga, toute la famille des retraites vous dit : reposez en paix et que la terre vous soit légère.

Adieu grand-frère.

Tiga Barthélemy ZABRE

Secrétaire général de l’ANR BF

Sidwaya

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