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PRISE D’OTAGES EN MAURITANIE : La solution viendra-t-elle de la Libye ?

Publié le jeudi 4 mars 2010 à 01h52min

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Le silence plane sur le désert mauritanien, malgré l’épuisement de l’ultimatum lancé par Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Le 1er mars est en effet inscrit au passé sur le calendrier mauritanien, mais aucune déclaration, aucune rumeur sur l’exécution du couple italien n’a filtré. Faut-il y fonder un motif d’espoir ? Y a-t-il des négociations souterraines et discrètes qui calment ainsi les ardeurs des terroristes ? Le scénario malien est-il en train de se répéter avec comme acteur principal Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement italien ?

Mais la prise de position de la Mauritanie, suivie du retrait bruyant de son ambassadeur lorsque le Mali a libéré le Français Camatte, ne semble pas plaider en faveur de cette hypothèse. En effet, la Mauritanie s’est alignée sur la décision des pays maghrébins, dont l’Algérie et le Maroc, de ne pas folâtrer avec les terroristes. Ainsi n’est-il pas évident que le pays revienne s’asseoir pour boire le thé avec les guerriers d’AQMI.

D’autant plus que la Mauritanie et le Mali se regardent avec courroux. Ces deux pays doivent cependant enterrer cette hache de guerre qu’ils brandissent fort mal à propos. Ils ont un ennemi commun, qu’ils doivent combattre en ayant les coudes soudées et non en se tirant des flèches dans les côtes. Dans la situation actuelle, AQMI se présente comme le diable rusé qui a réussi à cogner la tête de deux anges. Ces derniers, au lieu de poursuivre le diable, préfèrent se sabrer mutuellement les ailes. De plus, le Mali ne devrait pas se réjouir d’avoir pu libérer ses otages et regarder d’un air goguenard la Mauritanie se débattre avec les siens. Car rien n’exclut qu’une fois que la Mauritanie aura réglé son problème, la boule de gomme chaude ne revienne se coller au bras du Mali.

Le Mali et la Mauritanie feraient donc mieux de mettre de l’eau dans leur thé bouillonnant et de se concerter afin de trouver une solution au sort du couple italien et surtout pour disloquer à jamais ce groupe terroriste. Et l’Algérie devrait aussi mettre la main à la pâte car elle est tout autant concernée. De même, il n’est pas exclu que le locataire de Kosyam, Blaise Compaoré, entre aussi dans la farandole des négociations car Philomène Kaboré, épouse Sergio Sicala, est une Burkinabè du Burkina Faso.

Un autre joker pourrait également dénouer la situation : le Guide libyen, Mohamar Khadaffi. En effet, le monarque s’entend plutôt bien avec la Mauritanie et l’Algérie. De même, c’est une vieille histoire qui lie la Libye à l’Italie et les problèmes d’immigration clandestine ont fortement rapproché les deux pays. Enfin, Khadaffi a plusieurs dénominateurs communs avec les terroristes : il n’éprouve aucune aménité pour l’impérialisme, il déteste les Occidentaux et a récemment appelé à un djihad contre eux. Le Guide libyen pourrait par conséquent, amener les protagonistes, sinon à s’embrasser, du moins à échanger une poignée de mains. Avec à la clé, un couple à la vie sauve et des relations de voisinage sauvegardées.

Par Abdou ZOURE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 mars 2010 à 09:47, par Jean L En réponse à : PRISE D’OTAGES EN MAURITANIE : La solution viendra-t-elle de la Libye ?

    La solution, c’est que l’on boycotte purement et simplement ces "pays", en coupant littéralement toute communication avec eux, que ce soit tant au niveau commercial que touristique et social (de toutes façons, la preuve est faite maintenant que tout occidental qui ira en vacances, ou ’travailler’là-bas peut s’exposer à des risques tels des demandes de rançon, prises d’otages et enlèvements, des exécutions "religieuses" gratuites n’étant pas exclues), avec un durcissement des contrôles antidrogues aux frontières : sans l’argent nécessaire, généré par le tourisme, et l’"exotisme" prôné par les médias et "agences", ainsi que par la drogue (dans ces pays, il suffit de se baisser pour en ramasser : ça pousse naturellement n’importe où), je me demande comment ils financeront leur "terrorisme" autrement que via les mosquées et autres "associations humanistes" implantées chez nous en échange de "pétrole" qui bientôt deviendra obsolète.

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