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Gouvernement au Niger : Les militaires ont leur fer de lance

Publié le mercredi 3 mars 2010 à 02h18min

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Salou Djibo, nouvel homme fort du Niger, l’a clairement affirmé : « Notre seule ambition est d’accompagner le retour à la démocratie dans notre chère patrie ».

Et comme promis au lendemain du coup d’Etat du 18 février dernier, le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie, la junte au pouvoir, vient de constituer son gouvernement de transition. C’est un civil, Mahamadou Danda, qui conduira cette administration, constituée de seulement 20 membres, dont cinq femmes. Une équipe de choc, formée pour mener à bien le retour à la démocratie, si chère aux nouveaux maîtres du pays.

Pour la plupart inconnus du grand public, les ministres de la transition ont été recrutés au sein de la haute fonction publique, et trois d’entre eux arrivent tout droit de l’étranger, où ils étaient en poste : ainsi, le ministère de l’Intérieur échoit au commissaire Ousmane Cissé qui, jusque- là, servait au Tchad, sous le drapeau bleu azur des Nations unies. Les militaires, quant à eux, se sont adjugé cinq postes, dont l’un des plus stratégiques, celui de la Défense.

Grande perdante de la nouvelle donne, la société civile, qui, pourtant, avait demandé à y prendre part, n’a obtenu aucun poste. Véritable fer de lance, forgé à la mesure des ambitions de la junte, le gouvernement de Mahamadou Danda aura pour lourde mission de tourner définitivement la page de la présidence Tandja et de ses nombreux débordements antidémocratiques.

La communauté internationale, qui avait vivement sanctionné les dérives autoritaires de l’ancien chef d’Etat, n’a pas trouvé grand-chose à redire lorsque, le 18 février, la grande muette a fait tonner les canons, faisant tomber de son piédestal celui qui se croyait irremplaçable.

Depuis lors, de plus en plus de voix se sont fait entendre, réclamant une transition des plus brèves et la restauration du jeu démocratique, foulé aux pieds par l’ancien président et sa sixième république. Lancés dans une véritable offensive de charme à travers la sous-région, les militaires étaient en début de semaine à Paris pour convaincre les instances de la Francophonie de leur bonne foi.

Ils l’ont dit et répété, aucun membre de la junte ni du gouvernement ne sera candidat à la prochaine présidentielle. La constitution de cette équipe, taillée pour l’action, pourra plaider pour leur cause. Avec elle, la transition est désormais en marche et les Nigérien attendent de savoir à quand la prochaine présidentielle. Mais si, pour le moment, les intentions du commandant Salou Djibo et de ses hommes semblent bonnes, il leur reste à accomplir le plus dur de la tâche : joindre l’acte à la parole.

Par H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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