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Présidentielle togolaise : déjà des plaintes !

Publié le mardi 2 mars 2010 à 00h30min

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C’est ce 2 mars 2010 que prend fin la campagne électorale pour la présidentielle togolaise du 4 mars prochain. Mais, comme à l’accoutumée, les hommes de tenue ont, eux, déjà glissé leurs bulletins dans les urnes, accomplissant ainsi leur devoir citoyen. Ce qui n’a pas manqué de susciter des contestations de la part d’opposants et même d’observateurs.

Les plaintes fusent déjà de l’opposition, et même de nombre d’observateurs, qui pensent que le vote des hommes de tenue, qui ont glissé leurs bulletins dans les urnes par anticipation, ce lundi 1er mars 2010, est incompréhensible. En effet, les « militaires », pour leur permettre, argue le pouvoir en place, de maintenir l’ordre, le jour proprement dit des élections, votent avant tout le monde. « Faux », rétorque les opposants pour qui ce vote anticipé est un grand moyen de fraude, dont se servent depuis bien longtemps le parti au pouvoir et son candidat, pour gonfler les résultats à leur profit.

Un observateur n’a pas hésité à critiquer, lui aussi, contre ce vote par anticipation. « Ces militaires sont inscrits sur les listes générales et non sur des documents spécifiques. Combien sont-ils à voter réellement dans les casernes ? Personne ne le sait exactement, alors que leurs voix seront comptabilisées, en même temps que celles des autres citoyens ». Cachant avec difficulté que le régime en place profite de ce tremplin pour bourrer les urnes, l’observateur, tout en reconnaissant les efforts « énormes » faits par Gnassingbé fils pour desserrer l’étau anti-démocratique que maintenait Feu son père sur le peuple togolais, n’a pas manqué de dénoncer le choix de Olusegun Obasanjo, l’ex-chef de l’Etat nigérian, comme patron de la mission d’observation de l’Union africaine. « C’est lui qui avait apporté un soutien de poids à Faure Gnassingbé, au moment où celui-ci confisquait le pouvoir à la mort de son père ». Ainsi s’exprime cet observateur pour qui M. Obasanjo « est disqualifié pour observer une présidentielle à laquelle prend part Faure Gnassingbé, le président togolais ».

En tout cas, Faure doit rester. Telle est la conviction de Linda Awesso, présidente de FDR, entendez par là, « Faure doit rester ». Les membres de cette association, qui ne laisse planer aucune équivoque, sont persuadés de la victoire de leur « leader » au soir du 4 mars prochain. « Nous n’idéalisons pas une personne, mais une idéologie », a dit Linda Awesso dans un débat sur le plateau de Africa24, la chaîne de télévision internationale dont l’audimat est sans commune mesure de nos jours, au Togo et ailleurs en Afrique.

6 000 agents veillent…

En substance, les jeunes de FDR se sont donnés pour mission de convaincre le peuple togolais à accorder, une fois de plus, sa confiance à Faure Gnassingbé, afin « de l’accompagner dans la réalisation des chantiers qu’il a mis en branle ». Le verdict des urnes donnera-t-il raison à Linda Awesso, après le combat de gladiateurs qui s’annonce, le 4 mars prochain, entre Faure Gnassingbé du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) et Jean-Pierre Fabre de l’Union des forces du changement (UFC, opposition) ? On attend de voir.

La grande hantise est, pour l’instant, dans toutes les concessions de Lomé, ce que sera l’après-élection. Les populations gardent encore en mémoire les tristes vagues de violences sanglantes et mortelles, générées par la présidentielle de 2005. Plus personne ne veut encore écrire, sur sa maison, « déjà frappé » pour éviter les affreuses bastonnades et autres brimades qu’ont subies des individus et des familles entières après les résultats contestés de cette fameuse élection présidentielle de 2005. C’est pourquoi de nombreuses campagnes de sensibilisation sont initiées à travers le pays et appellent les Togolais et Togolaises à bannir de leurs comportements, tout ce qui peut conduire à la violence, pendant et après l’élection.

Faure Gnassingbé a même dit publiquement qu’il ne veut d’aucune voix, si celle-ci doit engendrer la violence. C’est dans cette même logique de prévention de la violence que des cultes religieux et des libations aux ancêtres sont célébrés un peu partout sur tout le territoire togolais. Pour le moment, la Force de sécurité de l’élection présidentielle (Fosep), une unité d’élite de 6 000 agents, veille au grain, au cas où…

Morin Yamongbè, envoyé spécial à Lomé

Fasozine

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