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SOBATE LAB 2010 : Un festival pour sortir le documentaire de création de sa torpeur

Publié le jeudi 18 février 2010 à 14h56min

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Le Burkina continue d’innover dans le secteur du cinéma. Après le FESPACO qui ne lui appartient plus mais à tout un continent, une association, Africadoc Burkina, veut marcher sur les traces de l’Etat. Ses militants ont initié un festival de documentaire de création pour permettre à ce genre de sortir de sa somnolence. La première édition des SOBATE se tient du 13 au 19 février à Ouagadougou.

SOBATE, ce terme bwamu signifie “rencontre pour convaincre” et LAB signifierait laboratoire d’éclosion de projets de films. Pendant une semaine, les membres de l’association Africadoc Burkina et leurs partenaires vont permettre aux cinéphiles, amoureux du documentaire et aux jeunes réalisateurs de se familiariser avec ce genre dit difficile selon la plupart des spécialistes du 7e art. « Un genre riche, fort en émotions mais moins prisé par les jeunes réalisateurs », regrette Gaston Kaboré, ex Etalon de Yennnéga qui, lui-même préfère les films fictions. Conséquence : peu d’œuvres produites et mêmes celles produites sont très peu vues.

Au Burkina, pays qui abrite le plus grand festival du cinéma africain (FESPACO), cette situation ne semble pas acceptable. C’est pour contribuer à la valorisation de ce genre et le faire sortir de sa torpeur que l’association Africadoc organise ces rencontres. Il ne doit plus être à la traine par rapport aux autres genres filmiques. Echanges, réflexions, formation et projections sont donc au programme de cette rencontre pour convaincre les acteurs de monde de la caméra à s’intéresser davantage à ce genre.

Aussi souhaite-elle encourager les jeunes réalisateurs à se lancer et à poursuivre pour ceux qui y sont déjà. « Ce n’est donc pas un festival de trop », précise le président de Africadoc à l’occasion de la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu le 16 février. Pour cette première édition, une douzaine de films documentaires de création seront projetés dans trois lieux différents de la ville de Ouagadougou : le FESPACO, le CCF et le Lycée Nelson Mandela.

Les entrées sont gratuites et donc les cinéphiles y sont attendus. La formation et l‘accompagnement des jeunes réalisateurs font également partie du programme de cette première édition des Sobatè LAB. Cette rencontre vise donc la promotion du film documentaire et parie sur un accompagnement d’idées de film dès leur stade d’écriture jusqu’à leur réalisation et enfin le soutien décisif des structures burkinabè évoluant dans la production audiovisuelle. C’est l’astuce trouvée par cette association pour dynamiser davantage le cinéma au pays des hommes intègres.

L’invité d’honneur n’est autre que le réalisateur de la télévision nationale du Burkina, Raymond Tiendré, qui a près d’une vingtaine de films documentaires à son actif. On ne pouvait trouver mieux pour parler de ce genre. Il y a bien longtemps qu’un burkinabè n’a plus remporté d’Etalon de Yennéga. Peut-être que les trophées viendront de ce genre difficile.

Avec pour thème, « l’Afrique se filme », les premières SOBATE pourraient être une autre vitrine du cinéma africain. Les organisateurs peuvent au moins compter sur l’appui du ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication pour que ce festival se pérennise.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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