L’ASFA-Y et le Stade Mandji sont certes adversaires dans cette Ligue des champions africaine. Le palmarès des deux formations en dit long. Le club gabonais n’a que 5 ans (il n’a accédé en D1 qu’en 2005) d’expérience en première division. En plus, c’est la première fois que ce club est invité à la table des champions du continent.

L’ASFA-Y joue depuis toujours en D1. Mieux, 8 fois, le club burkinabè a été champion du Burkina et de ce fait, a plusieurs fois pris part à la Ligue des champions, même si c’est en complément du décor le plus souvent. Mais à l’ASFA-Y, cette différence appelle plutôt à la méfiance. « Le Stade Mandji n’a pas volé son titre. Nous affrontons le champion d’un pays.

Nous y mettons tout le sérieux qui soit » a déclaré Emmanuel Traoré, le président de la section football de l’ASFA-Y. Effectivement, le Stade Mandji a décroché le titre sous le nez et la barbe du club des « trois majeurs », le FC105, l’US Bitam et le Mangasport habitués à endosser le costume de champion. Mais c’était hier. Qu’en est-il de la forme du moment des deux adversaires ?

L’AS Mandji est classé 3e avec 17 points contre 24 points à Manga Sport, le leader. L’ASFA-Y n’a pas eu un début de saison assez reluisant. Si le coach Cheick Omar Koné a réussi l’exploit de tout raflé (championnat, Coupe du Faso, Super coupe AJSB) se payant même le luxe de n’enregistrer la moindre défaite en une saison entière, le représentant burkinabè a, au bout de 4 journées déjà enregistré sa première défaite.

L’ASFA-Y occupe le rang de 6e avec 5 points de retard sur le leader, l’EFO. A ce niveau de la comparaison, le club gabonais marque un point. Non seulement il est dans le trio de tête mais il a plus de journées de compétition que son adversaire du Burkina. Mais l’ASFA-Y a rassuré plus d’un, lors de la dernière journée du championnat. Après sa défaite, l’équipe a fort heureusement rebondi. Il a proprement battu le surprenant leader, l’AS-SONABEL.

« Cette victoire est bonne pour remettre en place la confiance de mes poulains en perspective de ce match », dira le coach Koné. Pour le président de la section football, M. Traoré, « à quelque chose près, malheur est bon. Nous pouvons être fiers de nos joueurs. Ils ont montré qu’ils ont un mental fort. C’est important pour la campagne africaine ».

L’ASFA-Y a eu une saison exagérément longue. Au plan physique, les corps ont été éprouvés. Financièrement, les comptes du club ont connu des moments difficiles. L’ASFA-Y est au bord de l’essoufflement. « Nous aurions souhaité avoir mieux, un calendrier plus souple pour permettre la récupération » confirme Emmanuel Traoré, le président de la section football de l’ASFA-Y.

Mais le coach Koné dédramatise : « La saison a été effectivement longue. Mais je crois que notre effectif est bien étoffé. Nous l’avons fait tourner afin de permettre aux acteurs de récupérer ». « On a un groupe pour la campagne africaine. Mais pour moi, le plus important c’est la qualité du travail. Seul le travail paie. Nous sommes à la tâche et on veut la poursuivre. L’effectif disponible me donne entière satisfaction. Le renfort que j’ai demandé, je l’ai obtenu. Donc, je ne peux plus me plaindre ».

En prenant le vol pour le Gabon hier, l’ASFA-Y n’avait aucune idée sur son adversaire. Mais pour le président de la section football, Emmanuel Traoré, le manque d’information sur le l’adversaire n’est pas très important. « Nous allons jouer sur nos qualités ». Le match se disputera à Libreville. Or, le Stade Mandji est une équipe de Port Gentil.

Le soutien de son public qu’elle était en droit d’attendre ne sera pas de la même taille. En plus, le retour du match étant à Ouagadougou, l’ASFA-Y peut tenter de limiter les dégâts avant de jouer sa qualification à Ouagadougou dans deux semaines.

Jérémie NION

Sidwaya