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Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste : « L’initiation peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne, ce n’est qu’une question

Publié le mercredi 10 février 2010 à 01h55min

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Autrefois très répandue au Burkina Faso, la pratique de l’initiation s’est rétrécie progressivement comme une peau de chagrin face à la colonisation et aux religions importées tels le christianisme et l’islam. Véritable école de formation de l’homme dans toute sa dimension, l’initiation ne se retrouve aujourd’hui que dans quelques sociétés qui ont su la préserver. C’est le cas de la société lobi dans le Sud-Ouest qui continue d’organiser régulièrement des cérémonies d’initiation appelée Djoro. Carrefour Africain a rencontré M. Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste pour échanger sur le sujet.

Carrefour Africain : Qui est Monsieur Da Sansan Jean-Baptiste ?

DA SANSAN Jean-Baptiste : Je me nomme Da Sansan Jean-Baptiste à l’état civil. Je réponds par ailleurs au nom d’initié de Larmaté qui signifie « celui qui aime tout le monde ». Ce nom est hélas peu connu du public parce que l’imposition de nom d’initié intervient généralement à partir de sept ans et plus.

Je suis professeur des lycées et collèges, spécialisé en éducation, en population et développement et en analyse systémique. J’ai enseigné pendant une dizaine d’années avant de faire un détour dans l’administration territoriale en tant que premier haut-commissaire du Kénédougou, puis au gouvernement comme d’abord, Ministre des Sports et Loisirs ensuite, Ministre de l’Education Nationale et enfin Coordonnateur de la Présidence du Faso siégeant en Conseil des Ministres.

Revenu dans mon ministère d’origine, j’ai dirigé la Direction de l’Education en matière de Population pendant plus de dix ans avant d’être admis à la retraite en 2002.

C. A : L’initiation est une pratique traditionnelle en voie de disparition. Quelle est aujourd’hui la réalité de l’initiation en pays Lobi ?

D.S.J.B : L’initiation est effectivement une pratique traditionnelle en voie de disparition dans notre pays. L’affaiblissement de nos systèmes d’initiation, soit notre génie propre en manière d’éducation, est la conséquence de l’intrusion du phénomène colonial dans notre pays. La colonisation, avec l’imposition de son système d’éducation par la force physique et spirituelle a contribué au recul de la pratique de l’initiation traditionnelle dans nos sociétés.

Pour ce qui concerne le groupe lobi, l’administration coloniale en collusion avec les confessions religieuses, confondant l’initiation à caractère social qu’est le djoro et celle à caractère religieux qu’est le Buur et les mouvements de résistance, ont combattu toutes les cérémonies d’initiation sans distinction. Heureusement que grâce à leur capacité de résistance, les lobè, c’est-à-dire le pluriel de Lobi, ont réussi tant bien que mal à maintenir l’essentiel des pratiques initiatiques dans leur société.

Et cela malgré les vicissitudes de l’histoire. Les cérémonies d’initiation appelées Djoro se déroulent tous les sept ans dans les centres initiatiques principaux de Nako et de Batié- Nord à proximité du Mouhoun qui est le fleuve mythique des lobè, appelé Miir.

C.A : Comment se déroule concrètement l’initiation en pays Lobi ?

D.S.J.B : Il faut rappeler que les cérémonies initiatiques du djoro concernent les garçons et les filles par promotion de 7 à 15 ans. Le djoro est constitué par une série de rites initiatiques marquant un tournant décisif dans la vie du Lobi. La cérémonie proprement dite comporte généralement cinq phases. Il y a d’abord les préparatifs du voyage vers les centres d’initiation.

Cette première phase, qui marque le démarrage de l’initiation, est caractérisé par :

- La concertation des chefs de famille sur la date d’ouverture du Djoro, appelé aussi « Di Bo Yièr », c’est à dire « année de la paix ». En effet toute violence est interdite à cette période ;

- La préparation spirituelle, matérielle et financière du pèlerinage par les parents des candidats à l’initiation ;

- La cérémonie de prière de tous les candidats devant l’autel du Suu local (responsable local du djoro). Des offrandes sont offertes à cette occasion aux mânes des ancêtres et à tous les esprits protecteurs, afin qu’ils intercèdent auprès de Dieu les grâces nécessaires au bon déroulement du pèlerinage que vont bientôt entreprendre les candidats à l’initiation. La deuxième phase porte sur la marche vers le lieu d’initiation. Le voyage se fait à pied, ponctué de plusieurs escales dans les villages des Suu Régionaux.

Au cours de ces escales, les Djankuma, nom donné aux candidats à l’initiation, en profitent pour se reposer, se restaurer, prendre connaissance de la structuration des clans tout le long du trajet, recevoir des instructions sur la vie communautaire et la discipline, données par les accompagnateurs composés des « Omiè », titre porté par les femmes initiées, et des « Suu » qui sont les hommes initiés d’un certain âge. Les escales peuvent être nombreuses selon l’éloignement des pèlerins. En effet, les plus éloignés, surtout ceux venant de Côte-d’Ivoire font plus de 200 km pour rejoindre le lieu de l’initiation.

Arrivés au lieu d’initiation les candidats sont parqués par grands groupes claniques en plein air où leur sont données des leçons de courage et d’abnégation, car la discipline très sévère dès le départ, le sera tout le long du parcours.

La troisième étape dans l’initiation a trait aux rites de l’eau sacrée et de la « signation ».

Ces rites constituent le clou de la cérémonie du djoro. Ils s’accomplissent dans la « Maison- mère », sous le contrôle du Suu-I Suu, le Suu Supême, par où passent obligatoirement tous les candidats à l’initiation. La cérémonie consiste essentiellement à l’absorption de l’eau sacrée, potion magique dont le secret est bien gardé et à la marque de signes mystiques en forme de croix à l’aide de la boue du fleuve sur le corps, côté cœur et côté foie.

Dans le cas des grands groupes, le rite de l’absorption de l’eau sacrée se fait à l’extérieur de la Maison-mère. A l’aube, les djankuma sont disposés à plat-ventre autour d’un bassin creusé à même le sol, contenant l’eau sacrée dont ils absorbent une petite quantité. Ensuite, ils sont dépouillés de tout vêtement et parure et en file indienne, ils sont conduits à l’intérieur de la Maison-mère pour être marqués des signes mystiques.

La descente au fleuve

Après ces premières épreuves, suit une période de réclusion où dans un silence total, les nouveaux initiés reprennent des forces et apprennent à se concentrer et à méditer sur les évènements qu’ils viennent de vivre et sur la suite des cérémonies.

La phase suivante de l’initiation porte sur la descente au fleuve. Le deuxième jour de leur arrivée, les candidats se rassemblent et descendent toujours en file indienne vers le fleuve éloigné de cinq à sept Km pour les cérémonies d’aspersion et d’immersion dans l’eau (sorte de baptême) suivie d’une séance de recueillement.

A l’arrivée, ils se disposent d’abord sur la berge du fleuve où ils sont aspergés à trois reprises par des vieux et vielles initiés, c’est-à-dire les Suu et les Omiè qui se trouvent dans le lit du fleuve. Après la troisième aspersion, ils se jettent tous à l’eau tandis qu’un Suu adresse des prières à l’esprit du fleuve. Au sortir du fleuve, les néophytes s’enduisent de la boue du fleuve avant d’adresser des remerciements à l’Espit de Miir et au Suu-I-Suu, gardiens des lieux.

A la fin de la cérémonie au fleuve, le Djankuma devenus désormais Djorbi (fils du djoro) rejoint son camp où il entreprend une retraite méditative de trois jours accompagnée de jeune. Pendant cette période, il rentre dans un état de mutisme et de léthargie totale, gisant au sol comme mort.

La résurrection et la dation du prénom d’initiation

La phase dite de la résurrection et la dation du prénom d’initiation débute le sixième jour. Les djorbè (pl de djorbi) descendent une seconde fois au fleuve pour se débarrasser de toute souillure. Ils sont rasés une fois de retour au camp. Le septième jour, chaque djorbi, après avoir creusé un trou au sol, attend le Suu avec en main ses cheveux et un cauri dans la bouche. Le Suu, à tour de rôle demande le prénom de naissance de chaque djorbi qui répond en crachant le cauri dans le trou et, à l’audition de son nouveau prénom initiatique prononcé par le Suu, il enfouit ses cheveux dans le trou.

Cette cérémonie de purification et de renaissance à une nouvelle vie sociale met fin à l’initiation proprement dite. Désormais on ne l’appellera plus que par son nom d’initié. Ces noms définitifs sont généralement des noms défis ou programmes ou encore des noms liés à un évènement qui a marqué la famille de l’initié.

Enfin, les accompagnateurs adressent des remerciements au Suu-I-Suu et lui disent au -revoir avant de ramener tous les nouveaux initiés dans leur village respectif en observant les arrêts dans les étapes respectées à l’aller.

Au retour et à l’approche des villages, les initiés sont divisés en deux groupes, les nyonkoo-dara et les djorbè-buu :

- Les nyonkoo-dara, aînés de la promotion, souvent pères ou mère de famille ou encore réservés à des fonctions particulières, rejoignent directement le village après des rites sommaires de réintroduction dans la famille marqués par des sacrifices de remerciements sur l’hôtel familial et le rasage de la moitié de la tête.

- Les djorbè-buu ou petits djorbè se retirent dans des camps de retraite en brousse avec un strict minimum de moyen pour leur apprendre à compter sur eux-mêmes face aux difficultés.

Au cours de ce stage, qui peut durer trois mois, voir plus, des instructeurs leur font suivre des formations complémentaires dont les principaux thème sont : la discipline, l’unité autour du chef, la vie en société, les interdits qu’un djorbi doit observer dans sa vie, la langue secrète des djorbè, l’éthique, la mythologie, l’hygiène corporelle et alimentaire, la chasse, la musique, l’expression corporelle par la danse du djoro, les épreuves de force, de bravoure et d’endurance, les secrets du village, la découverte des mystères de l’environnement.

Après l’accomplissement de ce stage, ils rejoignent le village pour la cérémonie de réintégration socio- familiale. L’entrée solennelle des djorbè-buu dans la communauté se passe un jour de marché où le maximum d’affluence est assuré.

Les djorbè-buu auxquels se sont joints les aînés, accompagnés par leurs instructeurs et leurs guides, entrent en fanfare au village aux sons des tambours, des tambourins et des cris de ralliement. Ils défilent sur la place publique sous les acclamations de la population.

Après trois à quatre tours de la place, les festivités commencent, marquées par les danses du djoro, les libations de dolo et des repas plantureux. A la fin de la journée on leur rase de nouveau une moitié de la tête avant de les renvoyer dans leurs familles.

Quelques jours après la réinsertion sociale, des sacrifices d’action de grâce sont rendus aux mânes des ancêtres et à Dieu en guise de remerciement. Après ces sacrifices, tous les djorbè sont dépouillés de leurs parures de fête en position tournée vers l’est.

Les dernières recommandations sur l’observation scrupuleuse des tabous du djoro et dont les mystères ne sauraient être révélés aux non-initiés sous peine de sanctions très sévères leur sont données. Ces dernières consignes mettent un point final aux cérémonies d’initiation de l’année du Djoro.

C.A : Quelle est l’importance de l’initiation pour le Lobi ?

D.S.J.B : L’initiation du djoro pour un Lobi revêt une importance capitale car le djoro est l’une des activités d’éducation qui déterminent la vie du jeune Lobi. La cérémonie du djoro confirme le jeune lobi dans la grande famille lobi en lui permettant d’accéder à tous les actes de la vie civile et religieuse de la communauté.

Par l’initiation, le jeune devient un lobi accompli, pétri des valeurs de sa société, telles que l’endurance physique, le courage, la solidarité, la crainte et le respect de l’Esprit des ancêtres et de Dieu, le respect des anciens, le respect des biens d’autrui et des biens communautaires, le respect des différents interdits alimentaires, sexuels, patri-claniques, à durée illimitée ou à temps.

C.A : Peut-on aujourd’hui concilier la pratique de l’initiation avec les exigences de la vie moderne ?

D.S.J.B : Il existe de nos jours des formes simplifiées de l’initiation réservées aux élèves, aux fonctionnaires ou aux personnes ayant une contrainte particulière sur autorisation spéciale du Suu local. Cette simplification concerne le trajet qui peut se faire par véhicule jusqu’à proximité du lieu d’initiation, l’accomplissement des rites en un ou deux jours.

Dans le cas d’espèce, on se limite aux cérémonies de marquage et de breuvage de la potion dans la Maison mère, à l’aspersion et au bain dans l’eau du fleuve contenue dans un bassin aménagé dans le lit d’un de ses affluents à proximité de la maison-mère. La datation du nom peut se faire aussi après le retour au village.

C.A : L’école moderne peut-elle s’inspirer ou s’enrichir de certaines valeurs de l’initiation pour une meilleure éducation des enfants ?

D.S.J.B : Si dans le passé il y a eu des incompréhensions entre l’école dite moderne et l’école initiatique du djoro, aujourd’hui les antagonismes se sont beaucoup atténués. Tous les sept ans les responsables de l’éducation de la région du Sud-Ouest ont su trouver les solutions appropriées pour permettre aux élèves de se rendre aux différents lieux d’initiation.

On peut donc affirmer que l’initiation sous certains aspects peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne. C’est une question de volonté politique. Du reste la question n’est pas totalement occultée par les pouvoirs publics de notre pays. En effet la loi d’orientation de l’éducation du 5 septembre 2007 en ses articles 35 et 36 permet aux communautés traditionnelles de participer à l’éducation ne serait-ce qu’à titre informelle.

Le libellé de l’article 35 constitué d’un listing de canaux d’éducation informelle me semble timoré par rapport à l’article 22 de la loi d’orientation de l’éducation de 1996 qui est beaucoup plus explicite et engage mieux des réflexions sur la prise en compte de tout ou partie des rites d’initiation et autres dans l’école moderne.

Cet article 22 dit ceci : « l’organisation des écoles coraniques, des écoles bibliques, et celle des rites initiatiques sont laissées à l’initiative des différentes communautés religieuses et des groupes sociaux concernés sous réserve du respect des libertés et de l’éthique.

Cette obligation ne doit pas entraver le bon déroulement de la scolarité obligatoire ou soustraire l’enfant à cette obligation. ». Par ailleurs, l’éducation en matière de population (EmP) qui en principe est intégrée dans les programmes scolaires et généralisée dans le système d’éducation formelle, peut par les ouvertures qu’elle préconise établir des ponts d’échanges réciproques des valeurs bénéfiques dont sont porteurs les deux systèmes.

En effet l’EmP préconise un certain nombre d’ouvertures telles que l’ouverture de l’école aux savoir, savoir-faire et savoir-être de la communauté locale par des activités péri et parascolaires.

Par ailleurs, l’EmP aspirant à une éducation de l’homme pris dans sa globalité permet d’intégrer les valeurs contenues dans les rites initiatiques, dans les coutumes et autres, dans l’enseignement-aprentissage de l’école moderne, pour une meilleure éducation des enfants en un mot de la jeunesse dans son ensemble.

Souhaitons que l’on ne se limite pas aux simples intentions et déclarations, mais que s’engagent sans tarder des réflexions avec les communautés traditionnelles pour une prise en compte des valeurs éducatives des cérémonies d’initiation dans les écoles.

Propos recueillis par Hamado Nana

Carrefour Africain

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Vos commentaires

  • Le 10 février 2010 à 10:46, par Célestin KOUDA En réponse à : Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste : « L’initiation peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne, ce n’est qu’une question

    Merci à Monsieur Da Sansan Larmaté jean Baptiste et au journal pour cette contribution combien enrichissante.

    Je partage parfaitement les vues de l’initié sur la nécessité de perpétuer l’initiation dans notre pays parce que c’est elle qui a contribuer à forger l’homme intègre que nous avons été et qui est en voie de disparition. L’initiation est le véhicule de la culture traditionnelle par lequel les valeurs de notre société sont enseignées aux jeunes gens. Et aujourd’hui, face aux défis qui nous assaillent, l’initiation constitue le canal par lequel tout burkinabé pouvait se reconvertir à nos valeurs ancestrales indispensables pour le transformer en moteur d’un véritable développemnt de notre pays.

    Cependant, je pense que l’initiaition pouvait plus utilement être réinstituée dans notre société par le biais de l’armée, parce que l’initiation est certes une école, mais elle est également une institution militaire. Dans ces conditions, l’école fairait son travail d’instruction et à partir d’un certain âge (18 ou 20 ans), l’institution d’un service militaire obligatoire au cour duquel le jeune est initié à la discipline militaire et à la culture de son milieu, permettrait d’éviter de possibles perturbations dans le cursus de l’élève. Cela permettra de dégager des normes communes et standards de nos valeurs que nous voulons transmettre aux jeunes en évitant qu’en soit privés ceux qui vivent dans des milieux où l’initiation n’est plus pratiquée (citadins notamment).

    Au Petit Séminaire de Pabré Moseigneur Wenceslas COMPAORE, alors supérieur de l’établissement, avait institué le KEOGO qui est le camp d’initiation pour les séminaristes pendant les vacances. Ces sont des expériences qui peuvent servir. Mais pour notre société d’aujourd’hui, c’est l’armée nationale qui est l’institution la mieux placée pour faire le travail de collecte de l’information auprès des initiés et des anciens pour retenir ce qui reflète le plus nos valeurs ancestrales et la transmettre aux jeunes. Cette methode aura le mérite de prodiguer le même enseignement à tout le monde.

    Croyez - moi, je suis convaincu que beaucoup de jeunes sont avides de connaître ces valeurs, mais ils ne savent pas où aller les chercher. Ce sera le premplin par lequel, nos compatriotes de la diaspora reprendront contact avec la culture de leurs origines, par exemple.

    Je souhaite que des hommes de culture comme Monsieur Da Sanasan Larmaté Jean-Baptiste, Maître PACERE Titinga et le Larlé NABA, Meseigneurs SANON T. Anselme et Wenceslas COMPAORE, et j’en oublie, reprennent à leur compte ces propositions pour toucher qui de droit afin que ces valeurs ne disparaissent pas. Car, nous courons le risque de ne plus trouver les personnes ressources pour nous révéler ces valeurs quand à une certaine époque nous prendront conscience de leur importance.

    Encore une fois, merci pour votre contribution et votre enseignement.
    Célestin KOUDA, 70-23-10-06 ;
    celestin_kouda@yahoo.fr.

    • Le 10 février 2010 à 15:16, par Tienfo En réponse à : Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste : « L’initiation peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne, ce n’est qu’une question

      Monsieur Kouda,
      Vous dites que"Mais pour notre société d’aujourd’hui, c’est l’armée nationale qui est l’institution la mieux placée pour faire le travail de collecte de l’information auprès des initiés et des anciens pour retenir ce qui reflète le plus nos valeurs ancestrales et la transmettre aux jeunes. Cette methode aura le mérite de prodiguer le même enseignement à tout le monde."
      Questions :
      1) Qu’est-ce qui fait que l’armee nationale est mieux placee pour collecter ces genres d’informations ?
      2)A ma connaissance, ce sont surtout les sociologues, historiens, et bien sur les anthropologues qui sont les mieux places pour mener ces genres de recherche. Alors, je ne comprend quand vous dites que c’est l’armee nationale qui est mieux placee pour collecter ces informations
      3) L’armee nationale est-elle formee pour mener de la recherche en sciences sociales ? Si oui, comment ?
      Quelques eclaircissements permettront a d’autres lecteurs de mieux comprendre ce que vous avancez avec tant de conviction.

      • Le 10 février 2010 à 23:45, par patriote burkinabé En réponse à : Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste : « L’initiation peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne, ce n’est qu’une question

        je viens par mes modestes écritures dire à M Tienfo que j’ai compris par ce qu’à dit M Kouda c’est que c’est l’armée qui est à même de transmettre de telles connaissances ’une manière uniforme et de manière à ce que tout le peuple burkinabé en profite ! si les lobè ont de quoi renforcer le burkina sur un point ou sur un autre qu’ile le rende profitable à tous. Quand un autre M Da dit que n’est pas lobi qui veut, il a certes raison car personne ne peut choisir ses parents et donc son ethnie mais qu’il ne soit pas égoïste à ce point. Son ainée prone une union national ; ce que le jeune veut ne mérite même pas qu’on y pense. Je pense que ce qui nous freine sur le plan du développement c’est que nous voulons poursuivre deux lièvres à la fois ; on ne peut pas être se dire burkinabé et vouloir en même temps qu’une seule etnie garde pour elle ce qui est bien ! soit on est burkinabé et on partage tout ce qu’on de bien ou bien on est autre chose. Ce sont des réflexions comme ça qui ont conduit nos ancêtre à vendre leurs prochains comme esclaves au blancs. Les africains sont les premiers principaux responsables de la traite négrière car une simple volonté de leur part aurait suffit à y mettre fin ; mais il a fallu que celuilà même qui achetait les esclaves se rende compte de la monstruosité de ses actes ! Dommage
        PS : nul ne prétend retiré aux sociologues et assimilés leurs rôle et travail !

        • Le 11 février 2010 à 02:38, par DA Alphonse, France En réponse à : Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste : « L’initiation peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne, ce n’est qu’une question

          Je crois que par mes propos j’ai soulevé une vague de reaction ou du moins une incomprehension et je reagis pour eclairer les esprits.
          D’abord merci pour l’intérète que vous porter à l’initiation lobi.Si vous avez suivi le developpement de tonton DA, vous remarquerai que ya une nouvelle naissance après le deuxième retour au miir.Pour moi c’est à partir de là qu’on devient lobi.J veux juste juste dire un vrai lobi, c’est un lobi initié,qui connait l’importance de ces choses,qui attache de la valeur à ces pratiques et non ceux qui renient l tradition pour des raisons x ou y.J’attaque plutot mes frères lobis non initiés ou qui considèrent ces choses comme sataniques.
          Toutes mes excuses...

  • Le 10 février 2010 à 20:39, par DA Alphonse, France En réponse à : Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste : « L’initiation peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne, ce n’est qu’une question

    Je remercie très sincèrement tonton DA de ces rappels des grands principes de l’initiation en pays Lobi et birifor.J suis un jeune lobi mais en raison des contraintes scolaires, je n’ai pas subi toutes les phases de l’initiation.Cette description me permet de completer mes connaissances acquises lors de mon"initiation gaté"(kuè).J garderai ces precieux pages pour mes enfants car je doute fort s’ils auront l’occasion de participer à ces moments forts dans la vie d’un lobi si rien n’est fait pour garder ce que nous avons de plus cher.
    Si quelqu’un connait un libre qui traite de ce problème, je serai bien interessé.Si tonton DA pouvait aussi sortir un livre sur ce thème, ça fera notre bonheur car comme j’aime à le dire,
    "N’est pas lobi qui veut"

    • Le 10 février 2010 à 21:52 En réponse à : Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste : « L’initiation peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne, ce n’est qu’une question

      Felicitations, mon professeur. Vous futes mon professeur d’ histoire- geo en 1983 au lycee Ouezzin et je retiens que vous faites partie des profs qui m’ ont marque le plus. Aujourd’ hui, moi- meme professeur, je m’efforce de laisser a mes etudiants la meme impression que vous avez laissee sur moi. Je n’ai jamais su que votre nom etait Larmate et qu’ il signifiait celui qui aime tout le monde. C’est vrai. Vous etes un grand coeur.
      Je ne comprends pas pourquoi votre neveu a dit que n’est pas lobi qui veut. Vous connaissant, vous n’allez pas aimer cette maniere de parler. Je suis sur que vous n’allez pas manquer de le rappeler a l’ ordre. Tout le monde sait que le peuple lobi comme dagara est un peuple a tres forte personnalite mais da Alphonse n’a pas le droit de blesser les autres nationalites. Il devra demander des excuses.

  • Le 10 février 2010 à 22:43 En réponse à : Da Sansan Larmaté Jean-Baptiste : « L’initiation peut s’accommoder aux exigences de l’école moderne, ce n’est qu’une question

    Tonton Baptiste,merci pour cet article qui permet de connaitre un tout petit peu plus ces rites d’intégration socio-culturelle et pourquoi pas cultuelle du peuple lobi.Signalons que c’est un phénomène très répandu dans les sociétés antiques et qui se perpétuent encore aujourd’hui avec la proliférations des sectes et des groupes ésotériques.Poursuivons la réflexion car le monde moderne et les religions ont besoin des richesses de l’initiation. Je suis sur une étude de ce phénomène...

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