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“Village-opéra” de Laongo : Du rêve à la réalité

Publié le mardi 9 février 2010 à 01h43min

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Le palais des festivals, un projet qui tient à cœur l’artiste et célèbre metteur en scène allemand, Christoph Schlingensief, va bientôt être une réalité à Laongo. La pose de la première pierre de cette infrastructure architecturale de grande envergure, a eu lieu le lundi 8 février 2010, sur le nouveau site de sculpture de Tambi-Yargo. Elle a été présidée par le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, porte-parole du gouvernement, Filippe Savadogo.

Dans quelques mois, sortiront de terre, les imposantes colonnades du “palais des festivals” et les infrastructures annexes du “village-opéra” au pied de la colonne de granit qui surplombe le nouveau site de sculpture de Tambi-Yargo. La pose de la première pierre, ce lundi 8 février 2010 de l’édifice principal, le grand théâtre, considéré comme le cœur du projet, constitue un début de concrétisation du rêve de Christoph Schlingensief, un des régisseurs importants d’Allemagne.

Après plusieurs voyages de recherches sur le continent africain, il a été attiré par le Burkina Faso pour la réalisation de ce grand projet. Le site de Laongo est celui qui lui confère toutes les commodités environnementales, touristiques et spirituelles dont il en avait besoin. Ce “palais de festivals”, aux dires du promoteur, doit être à l’avenir, un lieu de rencontre et d’échange pour des hommes de différentes origines.

D’un coût de plus de 1,5 milliard de francs CFA pour la première phase de réalisation, le projet est implanté sur un terrain d’une superficie de cinq hectares et va abriter un grand théâtre avec des salles de répétition, une maison pour les hôtes, des ateliers, un dispensaire, des puits et des plaques solaires, une école pour cinq cents enfants et jeunes avec des classes pour des cours de musique et de réalisation de films. Le maître d’ouvrage est l’architecte burkinabè Francis Kéré.

Dans son mot de bienvenue, le chef du village de Tambi-Yargo a invoqué Dieu et les ancêtres pour des bénédictions aux promoteurs de cet important projet qui honore le site.

Le maire de Ziniaré, Joanny Kabré, a situé l’importance de ce projet, un symbole qui vient concrétiser un vœu cher : le renforcement des infrastructures de formation, d’éducation, de santé et d’hôtellerie dans sa commune.

Il a traduit la satisfaction des bénéficiaires de voir cette infrastructure être opérationnelle pour le bonheur des populations. Le gouverneur de la région, Youssouf Roamba, a abondé dans le même sens, en remerciant les promoteurs du projet qui ont voulu faire de la région du Centre, une région historique et de culture.

“Avec cette réalisation, ils ont contribué à mettre en relief, l’essentiel déjà existant dans cette région”, a souligné le gouverneur, qui a pris l’engagement que ce joyau qui va être bâti sur ce site de Tambi-Yargo et qui va faire la fierté de la région et du Burkina Faso, va être exploité à sa juste valeur.

Pour le principal promoteur du projet, Christoph Schlingensief, lorsqu’il venait pour la toute première fois au Burkina Faso, il y a de cela une année, il avait déjà effectué quelques voyages dans différents pays africains. Le Goethe-Institut Allemand et son chargé des affaires en Afrique, Peter Ander, a rendu possible ce voyage.

Tous ces voyages qui lui ont montré d’une manière impressionnante, la diversité de l’Afrique, ses différents pays et ses différentes cultures. Depuis 1993, il a commencé sa tournée au Zimbabwe à la recherche d’un site pouvant accueillir son projet.”Dans tous les pays africains, il y avait quelque chose que je ne pouvais trouver en Allemagne.

Et cette chose, je l’ai peut-être ou même perdue. De quoi s’agit-il exactement ? Est-ce un sentiment touristique ou une force que j’y trouvais et qui m’apparaissait clair et dont je ne disposais plus d’une manière ou d’une autre ? Il devrait avoir eu quelque chose qui s’est passée dans ma vie en Allemagne, si bien que je ne sache plus exactement qui j’avais été en réalité.

Très souvent, j’avais affirmé beaucoup de choses dans mes travaux si bien que je ne sais plus maintenant si c’était aussi la réalité, ou seulement l’imitation de la réalité”, a confié le réalisateur et metteur en scène allemand. Il a fait l’historique de son parcours professionnel sur les grands théâtres et opéras d’Allemagne, et sa vie, jusqu’au stade actuel de sa décision en 2009, d’adopter la terre hospitalière du Burkina Faso pour en faire sa seconde patrie pour la poursuite de son œuvre et comme lieu pour installer son “village-opéra”.

Il a affirmé également être séduit par le côté spirituel de cette “patrie des hommes intègres”, car pour Schingensief, depuis les dix huit ans de séjours réguliers sur le continent africain, c’est le spirituel et le magique qui lient le théâtre à l’Afrique.

Un symbole fort pour les artistes

Dans son discours à l’occasion de la cérémonie de pose de la première pierre du Palais du festival et du village-opéra de Laongo, le ministre de la Culture, du Tourisme et de la communication, porte-parole du gouvernement, Filippe Savadogo, a qualifié ce projet, de rêve d’un homme aux multiples facettes et talents qu’est Christophe Schlingensief, président de l’association Festspielhaus Afrika et éminent metteur en scène du célèbre festival de Beyrouth. Pour le ministre Savadogo, ce projet de village-opéra a reçu l’aval des plus hautes autorités des deux pays et bénéficie surtout d’un soutien des deux chefs d’Etats Allemands et burkinabè.

Il a rendu hommage à tous les partenaires de ce projet que sont : la Fondation Allemande de la culture, le théâtre de Vienne, le ministère allemand de la Culture, l’Institut Goethe. “L’implantation de ce village-opéra à Laongo, sur une aire de cinq hectares offre de nouvelles perspectives pour le développement de la création, la formation et la diffusion artistiques.

C’est pourquoi, je reste convaincu que l’avenir économique et touristique de notre pays passe par la dimension culturelle du développement”, a souligné le ministre Savadogo.

L’acte final de cette cérémonie a été la présentation de la maquette de ce joyau par le concepteur et maître d’ouvrage, l’architecte, Francis Kéré, qui réside en Allemagne et qui va superviser la réalisation des travaux sur le chantier. Il a été suivi du geste symbolique de pose de la première pierre par les autorités et le promoteur du projet.

Déjà, la présence d’entrepôts sur le site est une preuve matérielle qui a convaincu plus d’une personne sur le fait que d’ici à quelques mois, le palais des festivals et le village d’opéra sortiront de terre pour le bonheur des populations et des acteurs du monde de la culture burkinabè.

Privat OUEDRAOGO


Le village-opéra de Laongo en quelques lignes

“Je veux faire ce qui se fait déjà, mais je veux le faire officiellement. Il s’agit de plagier l’Afrique ouvertement et non plus en catimini, son énergie, sa spiritualité, sa folle créativité dans l’improvisation, sans lesquelles le théâtre ne peut pas exister.

C’est pourquoi, je suis une pâle page blanche qui va au Burkina recevoir la lumière”, affirme le promoteur du village- opéra de Laongo, Christoph Schlingensief. Sur une superficie de 5 ha, le village-opéra est situé sur le nouveau site de Laongo à proximité de la colline de Tambi-Yargo.

Il est ainsi prévu sur cet espace, un théâtre (le palais du festival) avec salle de répétition, des ateliers, une maison pour les hôtes, un dispensaire, des plaques solaires, une école pour 500 enfants et jeunes avec des classes de musique et de film.

“La construction du cœur du village, c’est-à-dire le palais du festival débutera ce 9 février 2010, ainsi que les bungalows et les ateliers”, a indiqué l’architecte du village-opéra, Francis Kéré. L’école devrait ouvrir ses portes d’ici à novembre prochain. “Cette année, nous comptons investir près de 1,5 milliard de F CFA.

Ce n’est qu’une partie du projet. Plus tard, il y aura un centre hospitalier et un grand hôtel”, a ajouté Francis Kéré. En somme, le village-opéra de Laongo, semblable à un village traditionnel africain, est constitué de petits modules autour d’une place centrale. Au cœur du complexe, se trouveront la grande scène, le palais à proprement parler pour environ 500 spectateurs autour duquel s’articule tout un ensemble en forme de spirale.

Sié Simplice HIEN


Qui est Christophe Schlingensief ?

Réalisateur et metteur en scène allemand, Christoph Schlingensief est né en 1960. A sept ans, il tourne déjà son premier film. Il est considéré comme l’un des régisseurs actuels les plus importants d’Allemagne.

Christoph Schlingensief est connu, non pas seulement sur la scène théâtrale internationale, mais aussi dans le domaine de l’art plastique et du film. Pour cet amoureux de l’art, qui sillonne depuis 18 ans le continent africain, c’est “le spirituel et le magique qui lient le théâtre à l’Afrique.”

Ces dernières semaines, l’artiste en tournée en Allemagne, donne des communications sur son livre “Son schön wie hier kann es im himmel gar nicht sein”, dans lequel il parle de son cancer, ainsi que des informations sur son projet au Burkina. Les recettes sont versées au projet village-opéra de Laongo.

S. S. H.


Impressions de quelques personnalités après la pose de la première pierre

L’ambassadeur de l’Allemagne au Burkina

“C’est un très vaste chantier qui commence avec le théâtre, la musique, la peinture, mais aussi le sport qui est un élément très essentiel de la culture”.

L’ambassadeur du Burkina en Allemagne, Xavier Niodogo

L’idée de Christoph Schlingensief au départ, était pour l’Afrique car il n’avait pas de choix de pays. Petit à petit, il s’est appesanti sur trois nations : le Cameroun, le Mozambique et le Burkina Faso. Nous avons essayé de faire un travail de lobbying en faveur de notre pays car nous étions convaincu que son projet serait un plus dans le palmarès culturel de notre pays qui est un exemple en Afrique.

Nous avons donc accompagné Christoph Schlingensief en lui donnant le maximum d’informations lors des rencontres que nous avons eues avec lui. Nous l’avons surtout rassuré. Il a effectué son premier voyage au Burkina et y est encore retourné.

Sa rencontre surtout avec le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, dès la 1ère fois, a été un déclic. Et le choix du Burkina a été confirmé. Nous pensons donc que ce projet est une très bonne chose pour notre pays.

Le gouverneur du Plateau central, Youssouf Rouamba

“Il n’y a pas de raison pour que le projet n’aboutisse pas. Le chef du village lui-même a fait ses bénédictions et a souhaité que le projet voye le jour.

Chez nous, quand un chef, un coutumier s’engage, c’est toute la population qui s’engage. Il n’y a pas de doute que ce projet ne soit pas accompagné par l’ensemble de la population car c’est une fierté d’abriter un tel joyau”.

Propos recueillis par Sié Simplice HIEN

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 9 février 2010 à 10:38 En réponse à : “Village-opéra” de Laongo : Du rêve à la réalité

    Beyrouth est different de BAYREUTH Merci

  • Le 9 février 2010 à 15:25 En réponse à : equilibrez culture, divertissements par la production et la science

    Mon ami, tu dis que je n ai rien propose en retour. Lis bien mon intervention. J ai propose qu on equilibre les investissements culturels et de divertissement par des investissements productifs et j ai donne des exemples d investissements productifs. Je n ai mentionne nul part que les allemands sont bavards comme les Francais. Par exemple beaucoup de techniciens superieurs burkinabes ont ete formes a l energie solaire dans les Fuckhochschule d Allemagne. Plusieurs d entre eux vivotent actuellement a Ouaga. Pourquoi ce Mr n a pas pris son 1 milliard investir dans une centrale electrique solaire. Je connais beaucoup d ingenieurs de ces Fuckhochschule qui sont revenus et qui ont des difficultes d insertion. Pourquoi n avoir pas reunis ces ingenieurs et etablir une entreprise productrice. Il y a des techniciens superieurs d electricite, de telecommunication, d energie solaire formes en Allemagne au BF et qui n attendent que des financements pour ouvrir de petites PME de production.

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