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OPPOSANTS TOGOLAIS : Chacun voit midi à sa porte

Publié le vendredi 5 février 2010 à 01h33min

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Après Kofi Yamgnan il y a quelques jours, l’opposant Jean-Pierre Fabre, devenu président de l’UFC (Union des forces pour le changement) par la force des choses, vient de lancer un appel : celui de la nécessité d’une candidature unique au Togo.

Le premier, Kofi Yamgnan, a lancé cet appel, seulement après avoir été mis hors du jeu de la présidentielle de son pays, prévue pour le 28 février prochain.

Le message du second, le président du méga parti de l’opposition togolaise est clair. L’opposition doit s’unir autour de lui. C’est la seule condition, reconnaît-il, pour une alternance au Togo. Dans l’appel de l’un et de l’autre, apparaît clairement une chose : la seule et unique voie d’extorquer le pouvoir des mains ferrées de la dynastie des Eyadéma est l’union des opposants. Ce n’est pas en rangs dispersés que l’opposition togolaise parviendra à lui ôter ce qu’il considère comme sa chose. De ce fait, les opposants sont conscients. Mais alors, pourquoi ne se sont-ils pas préparés bien avant ? D’ailleurs comment comptent-ils réaliser cette union. En vérité, l’on n’a pas besoin d’être agrégé en sciences politiques pour comprendre que cette union est difficile, pour ne pas dire impossible. Et cela pour deux raisons au moins.

La première raison est le temps qui leur est imparti pour réaliser cette union. A moins d’un miracle, on ne réunit pas en quelques jours, des personnes aux ambitions et idéologies contradictoires. La deuxième raison de l’impossibilité de cette union, est l’égoïsme des uns et des autres. En réalité, chacun des opposants togolais préfère être tête de rat que queue de lion. D’ailleurs, la manière de procéder de Jean-Pierre Fabre n’est pas de nature à favoriser cette union. En effet, comment M. Fabre, fût-il président d’un méga parti de l’opposition, peut-il demander à brûle-pourpoint aux opposants de s’unir à lui ? L’appel de Fabre sonne assurément comme un coup de cloche dans le désert. Tout compte fait, Faure peut dormir tranquille. Le scrutin à deux tours rangé dans les tiroirs de l’oubli, il peut être sûr que ce n’est pas pour demain l’union des opposants.

Au lendemain des élections, les opposants togolais verront comme leurs homologues gabonais, que le total de leurs voix aurait suffi pour remporter les élections. Au-delà du Togo, c’est la problématique des opposants africains, incapables de sacrifier leurs intérêts égoïstes pour l’intérêt de la Nation, qui est remise à l’ordre du jour. De fait, chaque opposant voit midi à sa porte et c’est bien là le drame.

Par Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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